Le tableau sert souvent d'illustration dans les vies de peintres (le peintre au cinéma). Le tableau n'est paradoxalement que rarement montré lorsque le cinéaste cherche une équivalence visuelle avec le peintre (peinture dans le cinéma). Dans Partie de campagne, Jean Renoir recherche dans plusieurs plans des compositions se rapprochant de tableaux de son père mais aucun tableau n'est montré dans son cadre car l'effet "culture" se ferait bien évidemment au détriment de la croyance en l'histoire racontée. Le tableau sert aussi de point de départ lors de l'exploration de la peinture par le cinéma (Le cinéma dans la peinture).
Sont examinés ci-après les tableaux célèbres par ordre chronologique des peintres :
Duccio (1255-1319), Giotto (1267-1337), Huang Gongwang (1269–1354), Bernardo Daddi (1280-1348), Pietro Lorenzetti (1280-1348)
Andrei Roublev (1370-1428), Jan van Eyck (1390-1441), Fra Angelico (1400-1450), Masaccio (1401-1428), Pierro della francesca (1420-1492), Sandro Botticelli (1445-1510), Hieronymus Bosch (1450-1516), Léonard de Vinci (1452-1519), Gerard David (1455-1523)
Lucas Cranach (1472-1553), Michel-Ange (1475-1564) Le Pontormo (1494-1557), Rosso Fiorentino (1495-1540), Pieter Bruegel (1525-1569), Le greco (1541-1614)
Le Caravage (1571-1610), Artemisia Gentileschi (1593-1652), Nicolas Poussin (1594-1665), Rembrandt (1606-1669), Lubin Baugin (1610-1663), Johannes Vermeer (1632 - 1675)
William Hogarth (1697-1764), Jean-Baptiste Greuze (1725-1805), Thomas Gainsborough (1727-1788), Johann Heinrich Füssli (1741-1825), Jean-Antoine Watteau (1746-1828), Francisco de Goya (1746-1828), Katsushika Hokusai (1760-1849)
William Turner (1775-1851), Théodore Géricault (1791-1824), Eugène Delacroix (1798-1863), Gustave Courbet (1819-1877), Gustave Moreau (1826-1898), John Everett Millais (1829-1896), Edourd Manet (1832-1883), Edgar Degas (1834-1917), Alphonse de Neuville (1836-1885), James Tissot (1836-1902), Auguste Rodin (1840-1917), Claude Monet (1840-1926), Auguste Renoir (1841-1919), Paul Cézanne (1839-1906), Vincent Van Gogh (1853-1890), Arnold Böcklin (1858-1925), Gustav Klimt (1862-1918).
Henri Matisse (1869-1954), Piet Mondrian (1872-1944), Kasimir Malevitch (1878-1935), Paul Klee (1879-1940), Fernand Leger (1881-1955) , Pablo Picasso (1881-1973), Edward Hopper (1882-1967), Amedeo Modigliani (1884-1920), Juan Gris (1887-1927), Georgia O'Keeffe (1887-1986), Egon Schiele (1890-1918), René Magritte (1898-1967), Alberto Giacometti (1901-1966), Francis Bacon (1909-1992), Jackson Pollock (1912-1956).
Alberto Burri (1915-1995), Gerhard Richter (né en 1932)
Dans Les fantômes d'Ismaël (Arnaud Desplechin, 2017), Ismaël Vuillard tente de "panser" le monde en réconcilliant les perspectives du Nord (van Eyck) avec celles du Sud (Fra Angelico) au travers d'un enchevêtrement de fils reliant Le mariage Arnolfini à L'Annonciation de San Marco.
Dans Les fantômes d'Ismaël (Arnaud Desplechin, 2017), Ismaël Vuillard tente de "panser" le monde en réconcilliant les perspectives du Sud (Fra Angelico) avec celles du Nord (Van Eyck) au travers d'un enchevêtrement de fils reliant Le mariage Arnolfini à L'Annonciation de San Marco.
Pierro della Francesca (1420-1428)
Dans Le syndrome de Stendhal (Dario Argento, 1996), Anna plonge dans La chute d'Icare (1558) lorsqu'elle visite la Galerie des Offices.
Tableau composite chezpasolini
Dans Le Décaméron (Pier Paolo Pasolini, 1971), Ciappelletto fait un cauchemar placé sous le signe de Bruegel avec un tableau composite inspiré principalement du combat de Carnavel et de Jeûne et du Triomphe de la mort.
Dans Le moulin et la croix (Lech Majewski, 2011) constuit une fiction à partir des multiples personnages et situations du Portement de croix (1564)
Andrei Tarkovsky dans Solaris et Lars von Trier dans Melancholia (2011) citent Chasseurs dans la neige (1565)
La vie du Caravage est illustrée de ses nombreux tableaux dans Caravaggio (Derek Jarman, 1986)
Artemisia Gentileschi (1593-1652)
La vie de Rembrandt est illustrée de ses nombreux tableaux dans Rembrandt (Alexandre Korda, 1936), Rembrandt (Hans Steinhoff, 1942), Rembrandt Fecit 1669 (Jos Stelling, 1977) Rembrandt (Charles Matton, 1999), La ronde de nuit (Peter Greenaway, 2007).
Johannes Vermeer (1632 - 1675)
Jean-Baptiste Greuze (1725-1805)
Thomas Gainsborough (1727-1788)
Johann Heinrich Füssli (1741-1825)
Jean-Antoine Watteau (1746-1828)
Dans Passion (1982), Jean-Luc Godard reconstitue quatre tableaux de Francisco de Goya. Dans Les fantômes de Goya (2006) sont montrés quelques tableaux de Goya dont Le portrait equestre de la reine Marie-Louise de 1799.. mais aussi deux faux tableaux, ceux des "fantômes de Goya", Le père Lorenzo et Inès.
Katsushika Hokusai (1760-1849)
William Turner (1775-1851)
De nombreux tableaux dans le biopic, Mr. Turner (Mike Leigh, 2014) : Avalanche dans les grisons (1810) et Hannibal franchissant les Alpes (1812) et La bataille de Trafalgar (1822) Fighting Temeraire conduit vers son dernier port (1838). Négriers jetant par-dessus bord morts et mourants (1840), Tempête de neige, navire loin du port (1842), Lever de soleil avec montres marins (1845).
Théodore Géricault (1791-1824)
John Everett Millais (1829-1896)
Alphonse de Neuville (1836-1885)
La scène représente un des plus glorieux épisodes de la journée de Bazeilles (1er sept. 1870), la défense de la maison Bourgerie par un groupe de soldats et d'officiers français, à la tête desquels se trouvaient le commandant Lambert et le capitaine Aubert.
La même année, 1897, Méliès et Georges Hatot, opérateur Lumière, reproduisent leur scène en s'inspirant du tableau célèbre d'Alphonse de Neuville intitulé Les dernières cartouches (1873). Georges Méliès met en scène Le bombardement d'une maison, qui reprend le même épisode, beaucoup plus dramatisé. À la fin du XIXe siècle, le tableau fut vendu. Ce fut alors le tableau le plus cher du monde. Racheté en 1960, il est depuis conservé au musée de Bazeilles.
James Tissot (1836-1902)
Voir Rodin (Jacques Doillon, 2017), biopic conventionnel et surtout magnifiés dans Les deux anglaises et le continent (Franois Truffaut), la statue de Balac et Le baiser.Visite au musée Rodin dans La captive (Chantal Akerman, 2000) avec un arrêt marqué devant La femme slave , en écho au chignon de Madeleine dans Vertigo.
La femme slave | La captive (Chantal Akerman, 2000) |
Klimt (Raoul Ruiz, 1995) apparemment infidèle, ce film est à la fois la vision la plus juste possible du peintre mais peut-être aussi de l'art viennois du début du vingtième siècle avec son goût de l'expérimentation, de l'amour et d'un réglement des conflits avec raffinement. Ruiz y rajoute les ombres de la guerre et de l'antisémitisme (les maîtresses de Klimt, toutes juives, comme le rappelle haineusement sa mère). Les reproductions des tableaux de Klimt indiquent assez précisément la chronologie du film depuis La philosophie (1899) et La Médecine (1900) jusqu'à Les amantes (1916) ou La mort et vie (1916) en passant par les portraits de Serenea Lederer (1902) et de Emilie Flöge (1908). Si on veut bien admettre que c'est à partir de Pallas Athénée (1898) que Klimt s'émancipe par rapport à l'art officiel alors le film de Ruiz est bien une biographie filmée couvrant les vingt dernières années du peintre.
Carré noir sur fond blanc (Kasimir Malevitch, 1915) | Le carré noir (Peter Meister, 2021) |
Alberto Giacometti (1901-1966)
Love is the devil (John Maybury, 1998). Evocation de la tragique relation entre, Francis Bacon et George Dyer, petit malfrat de l'East End.
Dans Inception (Christopher Nolan, 2010), vision du tableau Etude pour la tête de George Dyer (1967) et dans Haute voltige (Jon Amiel, 1998)
Dans Haute voltige (Jon Amiel, 1999), Mac (Sean Connery) possède une collection d'oeuvres d'art contemporaines dérobées dans les musées dont Figure in movement (1978).
Dans Les fantômes d'Ismaël (Arnaud Desplechin, 2017), Ivan Dedalus, lors d'une première exposition Pollock dans un pays de l'Est, trouvera dans Les demoiselles d'Avignon la source d'inspiration secrète du Lavender mist de Pollock.
Dans La dérive des continents (au sud) (Lionel Baier 2022), Nathalie choisit La grande terre craquelée de Gibellina (ou laberinto della memoria) d'Alberto Burri pour exprimer à son fils, Ivan, son désir de le retrouver après qu'ils se soient perdus dans le labyrinthe des non-dits qui ont recouvert des souffrances mutuelles.
L'oeuvre sans auteur (Florian Henckel von Donnersmarck, 2018) est un biopic du peintre Gerhard Richter. Ema, Nu sur un escalier est plus grand tableau photographique produit par Gerhard Richter avant de passer à l’art abstrait est Ema, abréviation de "Marianne", était l'épouse du peintre. Ce tableau, assez inhabituel pour Gerhard Richter, date du mois de mai 1966. Son premier enfant est né le 30 décembre 1966 et Richter a expliqué que cette photo avait été réalisée lorsqu'il avait découvert que sa femme était enceinte de trois mois.