1 - Les musée filmés par le cinéma

Le Metropolitan de New York est filmé dans L'horloge (Vincente Minnelli, 1948). Il sera ensuite censé être filmé dans Pulsions (Brian de Palma, 1980) et Thomas Crown (John McTiernan, 1999). On y voit leur façade mais le premier montre la collection du Musée de Philadelphie et le second accumule dans la salle du vol des tableaux de différentes collections.

Le musée archéologique de Naples dans Voyage en Italie (Roberto Rossellini, 1953) est le deuxième musée mis en scène au cinéma. Il est suivi de The California Palace of the Legion of Honor de Los Angeles dans Vertigo (Alfred Hitchcock, 1958)

Le MoMa voit son parc de sculptures filmé dans Shadows (John Cassavetes, 1959), et l'exposition Responsive Eye faire l'objet d'un court-métrage homonyme de Brian de Palma (1966)

Le Louvre est filmé dans Bande à part (Jean-Luc Godard, 1964) et La ville Louvre (Nicolas Philibert, 1990)

Le Walter art museum de Baltimore est filmé dans Les pleins pouvoirs (Clint Eastwood, 1997), le musée de l'Hermitage dans L'arche russe (Alexandre Sokourov, 2002), La Tate moderne dans Match point (Woody Allen, 2005). Le musée national centre d’art Reina Sofía dans The limits of control (Jim Jarmusch, 2009), La national gallery dans National Gallery (Frederick Wiseman, 2014)

 

On retrouve un musée composite dans La nuit au musée 2, censé se passer au Smithsonian American Art Museum (SAAM), l'un des dix neuf musées de la Smithsonian Institution situés sur le National Mall à Washington. Les tableaux sont cependant filmés dans la toute proche et prestigieuse National Gallery of Art (NGA)... mais proviennent de nombreux musées, américains en majorité mais européenns aussi. Ce musée composite est ainsi appelé The Washington Art Museum (WAM).

 

2 - Les musées pas à pas :

Après Hyde Park, c'est au Metropolitan que Alice et Joe font connaissance dans L'horloge (Vincente Minnelli, 1948). Ils discutent de leur avenir assis devant le Sphinx d'Hatchepsout.

 

Le troisième jour de son Voyage en Italie (Roberto Rossellini, 1953), Katherine veut aller à Naples visiter le musée d'archéologie qu'a fréquenté Charles Lewington, son amour de jeunesse. Katherine se sent troublée au milieu de ces statues qui représentent toutes des hommes nus. De retour, elle fait observer à Alexander que son poète n'avait pas tout à fait bien vu les choses ; car ce qu'elle a vu ne lui paraît pas du tout ascétique, mais, au contraire, extrêmement charnel et actuel. Cet aveu lui concilie pour la première fois son mari, Alexander "Quand tu veux, tu peux être très charmante" dit-il à Katherine qui semble avoir oublié leurs chamailleries incessantes. Il faudra néanmoins la découverte des corps enlacés de Pompéi et la procession religieuse finale pour que le couple se réconcilie.

Voyage en Italie (Roberto Rossellini, 1953) voir : photogrammes

 

C'est au California Palace of the Legion of Honor de Los Angeles que se rend Madeleine pour voir le portrait de Corlatta Valdes dans Vertigo (Alfred Hitchcock, 1958). Ferguson l'avait suivi en voiture il remarque les mêmes chignons sur les deux femmes.

Vertigo (Alfred Hitchcock, 1958)voir : photogrammes

 

Dans Shadows (John Cassavetes, 1959), Ben, Tom et Dennis font face aux sarcasmes de Lelia et de son ami David, amateur de littérature. Par défi, Dennis propose de se rendre dans un musée. Il propose le Metropolitan avec ses momies mais c'est finalement au jardin de sculptures du MoMA que se rendent Dennis, Tom et Bennie. Tom se moque du snobisme de Dennis qui reste muet devant le Monument à Balzac de Rodin alors que Bennie est intrigué par une sculpture inspirée des masques africains. Elle lui renvoie pour la première fois un signe positif de son identité qu'il mettra le temps du film à admettre. Le parc de sculptures du MoMA est tout nouvellement installé (Il sera réaménagé en 1983-84 et de nouveau en 2002-2005 par l'architecte japonais Yoshio Taniguchi). On distingue les Nus de dos de Matisse, La famille de Moore et le Monument à Balzac de Rodin (1898) dont Dennis en sait pas quoi dire.

Shadows (John Cassavetes, 1959) voir : photogrammes

L'exposition Responsive Eye du Moma faire l'objet d'un court-métrage homonyme de Brian de Palma (1966)

Responsive Eye (Brian de Palma, 1966)

 

Dans Bande à part (1964), Godard a peur de faire trop court donc il prend tout ce qui vient. Ainsi la traversée de la grande galerie du Louvre est improvisée par Godard au dernier moment et ne figure pas dans le scénario. Godard a demandé l'autorisation de Malraux (qui a blanchi toutes les façades du Paris anciennement noirâtre) mais pas aux autorités du Louvre. La séquence s'annonce comme un défi : "Franz avait lu dans France-soir qu'un Américain avait mis 9'45" pour visiter le musée du Louvre. Trois plans plus tard (acteurs saisis de face, panoramique et acteurs saisis de dos), il peut annoncer : "En 9'43", Arthur, Odile et Franz avaient battu le record établi par Jimmy Johnson de San Francisco"

Bande à part (Jean-Luc Godard, 1964) voir : photogrammes

 

Dans Pulsions (Brian de Palma, 1980), la scène censée se passer au Metropolitan de New York se déroule en fait au Musée des beaux-arts de Philadelphie dont on voit une bonne partie de la collection durant la course poursuite entre Kate Miller et le dragueur. Lorsque Kate s'assoit face à West Interior (Alex Katz, 1979), le cadrage rappelle celui de Madeleine dans Vertigo (Alfred Hitchcock, 1958). De Palma manie l'hommage avec beaucoup d'ironie. Loin de se plonger dans la contemplation d'un double possible, Kate note sur son calepin son menu de Noël (bouillon de poule, salade de noix) et ce qu'elle doit faire (allez chercher la dinde !). Qui plus est, ses regards vers le second tableau, Reclining nude (Tom Palmore, 1975) et les adolescents lascifs marquent son incontestable envie de faire l'amour et se laisser ensuite emmener chez le dragueur du musée.

Pulsions (Brian de Palma, 1980)

Dans Les pleins pouvoirs (Clint Eastwood, 1997), le pré-générique montre Luther au Walter art museum de Baltimore. Il y copie Saint François recevant les stigmates du Greco en se concentrant sur les mains et les yeux. "Vous êtes un manuel", lui dit alors une jeune femme en regardant ses dessins. Elle prend soin de lui conseiller de ne pas se décourager sur ce quoi Eastwood répond que ce n'est pas son genre. La caméra les délaisse alors pour cadrer Paysage avec l'enlèvement d'Hélène de Maerten van Heemskerck sur lequel vient s'inscrire le titre du film et le générique. Eastwood semble ainsi choisir d'assumer ce rôle de saint de l'histoire dans un monde devenu un puzzle dans lequel il est difficile de trouver son chemin et soumis à la violence.

Les pleins pouvoirs (Clint Eastwood, 1997).

 

Thomas Crown (John McTiernan, 1999) est tourné devant le Metropolitan Museum of New York mais la galerie impressionniste où se déroule le vol est constituée d'un assemblage de tableaux provenant de différentes collection du monde.

 

Dans L'arche russe (Alexandre Sokourov, 2002), le musée de L'Hermitage est, comme le plan-séquence unique de Sokourov, l'arche de Noé sur laquelle embarque le passé, les évènements, bons ou mauvais, de l'histoire Russe.

 

Dans Match point (Woody Allen, 2005) Chris rencontre pas hasard Nola à la Tate moderne devant les toiles de David Hepher et reprend sa laison avec elle.

 

Dans The limits of control (Jim Jarmusch, 2009), le Solitaire se rend quatre fois au musée national centre d’art Reina Sofía.

 

La nuit au musée 2 (Shawn Levy, 2009) est censé se passer au Smithsonian American Art Museum (SAAM), l'un des dix neuf musées de la Smithsonian Institution situés sur le National Mall à Washington. Les tableaux sont cependant filmés dans la toute proche et prestigieuse National Gallery of Art (NGA). Si l'on reconnait les colonnes de marbre et les bassins avec fontaines de ce prestigieux musée, on n'y voit aucun tableau de cette collection ! Les tableaux viennent en effet de nombreux musées, américains en majorité mais européenns aussi. Ce musée composite est ainsi appelé The Washington Art Museum (WAM) avec un logo que l'on voit décliné dans les différentes salles.

L'intérêt de constituer un tel musée composite dans une comédie populaire est de pouvoir montrer à un public souvent peu sensibilisé à l'art des musées, des tableaux qu'il peut néanmoins connaitre. Une sorte de pot-pourri de la culture picturale populaire. Crying girl (Roy Lichtenstein, 1964) est ainsi exposé au, Milwaukee Art Museum) :

Dans Bons baisers de Bruges (Martin McDonagh, 2011), Ray et Ken visitent le musée Groeninge de Bruges.

Dans Suite armoricaine (Pascale Breton, 2015), Françoise conseille à ses étudiants de se rendre au musée des Beaux-arts de Rennes. Lors d'une de ses vistes, elle regarde surtout Le Passage du gué, le soir de Jean-Baptiste Camille Corot alors que l'on contemple Le nouvé né de Georges de La Tour.

 

Les musées des Beaux-arts au cinéma :
       
Suite armoricaine Pascale Breton France 2015
Le grand musée Johannes Holzhausen Autriche 2014
National Gallery Frederick Wiseman France 2014
Museum hours Jem Cohen Autriche 2012
Bons baisers de Bruges Martin McDonagh Irlande 2011
The limits of control Jim Jarmusch U. S. A. 2009
La nuit au musée 2 Shawn Levy U. S. A. 2009
Match point Woody Allen U. S. A. 2005
L'arche russe Alexandre Sokourov Russie 2002
Thomas Crown John McTiernan U. S. A. 1999
Les pleins pouvoirs Clint Eastwood U. S. A. 1997
La ville Louvre Nicolas Philibert France 1990
Pulsions Brian de Palma U. S. A. 1980
Bande à part Jean-Luc Godard France 1964
Shadows John Cassavetes U. S. A. 1959
Vertigo Alfred Hitchcock U. S. A. 1958
Voyage en Italie Roberto Rossellini Italie 1953
L'horloge Vincente Minnelli U. S. A. 1948
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