Michel-Ange rompt avec la manière traditionnelle de représenter David. Il ne le présente pas en vainqueur, la tête du géant à ses pieds et sa puissante épée à la main. Il le représente dans la phase précédant le combat. Il est sans doute saisi juste au moment où il entend que les gens hésitent à entamer la bataille et voit Goliath jurant et se moquant d'eux.
"Résistance" et "Colère" étaient les deux plus importantes vertus attribuées à Hercule, l'ancien patron de la ville. Ces deux qualités, la force et la colère, ont été incorporées dans la statue de David. L'artiste exécute un parfait "contraposto", comme dans les plus belles représentations du héros grec.
Une fois la statue achevée, un comité de citoyens de rang élevé et d'artistes a décidé qu'elle devait être placée sur la place principale de la ville, en face de l'hôtel de ville, le Palazzo Vecchio. C'était la première fois depuis l'Antiquité qu'une grande statue d'un nu était exposée dans un lieu public.
Deux forces se sont ainsi complétées : la force de l'artiste capable de créer, pour une communauté, le symbole de sa haute idée de la politique, et, d'autre part, celle d'une communauté, qui comprend le pouvoir de ce symbole.
On prit conscience dès le début du XIXe siècle de l'état de dégradation du David, causé par son exposition en plein-air. Entre 1808 et 1815, des restaurateurs crurent le protéger en le traitant à l'encaustique. Trente ans plus tard, en 1843, Aristodemo Costoli constata les dommages ainsi créés. Malheureusement, le remède fut pire que le mal : il nettoya la statue avec une solution composée à 50 % d'acide chlorhydrique, détruisant ainsi la patine d'origine de la statue.
Une commission décida en 1866 que le David trouverait désormais refuge sous les murs de la Galleria dell'Accademia. Il fallut cinq jours, du 31 juillet au 4 août 1873, pour déplacer la statue de la Piazza della Signoria à l'Accademia. Une copie fut placée plus tard, face au Palazzo Vecchio. Une réplique en bronze se trouve également Piazzale Michelangelo.