Artiste raté mais voleur d’œuvres d’art chevronné, Vincent décide de réaliser le dernier grand coup de sa carrière avant la retraite. Il dérobe le Carré noir, iconique tableau du peintre russe Kasimir Malevitch peint en 1915 et exposé en au Städel museum de Frankfort. Pour faire parvenir la toile à l’amateur commanditaire du vol, il s’associe au jeune Nils. Mais alors que la restitution est prévue à la faveur d’une croisière, le complice censé leur fournir faux passeports et billets ne se présente pas.
Dépités, les comparses assomment deux hommes qui s’apprêtaient à embarquer pour leur voler leurs papiers, avant de découvrir, une fois installés dans la cabine de leurs victimes, qu’ils ont usurpé l’identité d’artistes engagés pour animer les soirées des passagers. Sur la scène du paquebot, l’un se voit ainsi contraint d’incarner Elvis Presley et l’autre, David Bowie. Optant pour le profil bas, les deux escrocs tentent de s’improviser chanteurs, mais le personnel de bord ne tarde pas à trouver le duo suspect avant de mettre au jour sa véritable identité. Le bateau devient alors le décor d’un vaste jeu de manipulations, dans lequel chacun des protagonistes n’a qu’une idée en tête : récupérer le Carré noir.
Le film est à la fois une comédie amère sur la difficulté de vieillir pour les êtres singuliers, hors normes et et une comédie burlesque à propos du Carré noir qui rend hommage à la peinture moderne et une charge contre les spéculateurs.
- "Le musée de l’ermitage en Russie a longtemps gardé le tableau caché pour que le peuple ne puisse pas le voir. Un jour, un camarade qui souhaitait le voir a demandé à un fonctionnaire pourquoi il était caché. Parce que, selon lui, s'il était exposé à côté d’œuvres socialistes réalistes, le peuple se rendrait compte à quel point ce tableau est absurde. Le fonctionnaire lui répondit qu'il se trompait. Certes le peuple ne comprendrait pas le carré noir mais il comprendrait qu'il existe autre chose que la société et l’art. L’art comme contrepoids à la domination imposée par le pouvoir. Pour moi, c’est ça le carré noir. Pour moi, le carré noir est un engagement à faire le deuil du monde. Une incitation à la protestation"
-"60 millions de dollars pour cette merde. Ce tableau vaut plus que de l’or. Il a une valeur éternelle ; la dernière chose qui disparaîtra au monde c’est le besoin irrépressible d’une partie de l’humanité de manifester sa supériorité. De l’or, n'importe quel ouvrier peut en acheter. Alors que l’art, c’est la monnaie des grands de ce monde. C’est l’investissement idéal. Il est certain que d'ici dix ans sa valeur sur le marché aura augmenté de 30%"
-"Demande-lui s'il connaît la valeur symbolique de ce tableau, sa signification sous-jacente ; ce qu’il signifie en Russie. C’est un événement ce tableau. Malevitch a contribué de manière décisive à libérer l’art du poids du monde objectif. Ce tableau n’est pas un tableau ; c’est l’expérience d’une absence d’objet, c’est un acte révolutionnaire, c’est de la philosophie, ce carré noir."
" T'es un imbécile"
Il utilise de l’urine comme liant : les deux faux sentent la pisse
« Pour survivre à une croisière, il faut y aller franco sur l’alcool »