Abonnez-vous à La newsletter du Ciné-club de Caen
sur demande à : jeanluc@cineclubdecaen.com
Cette première newsletter de l'année 2021 est aussi une lettre rétrospective de l'année 2020.
1 Soul de Pete Docter sur Disney+
2 - A la télévision cette semaine
3 - Fréquentation du site en 2020
4 - Top 30 cinéma de 2020
5 - Des expositions de 2020
6 - Des conférences et des livres pour accompagner les sorties
1 -Soul de Pete Docter sur Disney+ :
Soul prétend être une ode au jazz et à la musique mais fait reculer cette passion, et toute passion, derrière le simple plaisir de vivre des petites choses et l'attention aux autres. Une grande gentillesse donc mais aussi une mièvrerie qui se ressent jusque dans le dessin, éthéré dans Le Grand Avant et hyperréaliste dans New York reconstituée. |
2 - A la télévision cette semaine :
de Joe Wright, dimanche 3 janvier, 20h50, Arte | ||
de Jean-Jacques Beinex, lundi 4 janvier, 20h50, F5 | ||
de Apichatpong Weerasethakul, lundi 4 janvier, 1h10, Arte | ||
de Richard Thorpe, mercredi 6 janvier, 13h35, Arte | ||
de Charles Chaplin, mercredi 6 janvier, 22h35, F3 | ||
de Kevin Costner, jeudi 7 janvier, 21h05, F3 | ||
de Brian de Palma, jeudi 7 janvier, 23h45, Arte | ||
de Rian Johnson, jeudi 7 janvier, 23h20, M6 |
Pauvre semaine de cinéma en ce qui concerne les films programmés à 21 heures. Il y aura donc relâche pour le Voir ensemble-saison 2.
3 - Fréquentation du site en 2020
En 2020, vous avez été 909 445 à visiter le site du Ciné-club : 77 % en France, 5 % en Belgique, 3 % au Canada, 2% en Suisse, aux Etats-Unis, 1% au Maroc, en Tunisie, en Italie et en Espagne. Le site est ainsi consulté dans 201 pays avec, par exemple, deux utilisateurs dans les îles Faroe, à Torshavn et un à Suva aux Fidji.... si c'est l'un d'entre vous, merci de me faire retour :-)
Vous avez néanmoins été 16 % en moins par rapport aux 1 080 357 visiteurs uniques de 2019. La baisse est même de 18 % pour la partie cinéma alors que celle du domaine peinture est de 9 %, avec 445 922 visiteurs uniques.
Moins nombreux, vous avez été en revanche un peu plus assidus : la baisse du nombre de visites par jour est de -13,5 % (de 4 115 visites par jours en 2019 à 3 556 en 2020) et surtout les pages vues ont très peu diminuées passant de 4,14 à 4,07 millions de pages consultées (-1,5 %). Seul le mois d'avril est en hausse par rapport à 2019 avec, confinement oblige, plus de 5 500 visites par jour.
Les 10 pages cinéma les plus consultées : Liste des réalisateurs, Meilleurs réalisateurs, Lost Highway, Mise en scène, Meilleurs films, Genres du cinéma, cinéma francais, Expressionnisme, Le mépris, Ingmar Bergman, Jean-Luc Godard, films noirs.
Les 10 pages arts les plus consultées : Pablo Picasso, Edward Hopper, Henri Matisse, Vincent Van Gogh, Claude Monet, Ecole d'Athènes, Peintres français, Peintres italiens, Vermeer, Peintres hollandais.
4- Palmarès 2020 :
Honneur à l'Asie. Ce sont deux premiers films, réalisés par un Chinois et une Chinoise, tous deux âgés de 30 ans au moment du tournage, qui dominent mon palmarès des films sortis en salles en 2020. Séjour dans les monts Fuchun intègre même le cercle des chefs-d'oeuvre du cinéma avec son art virtuose du plan-séquence qui lui fait retrouver l'art ancestral de la peinture sur rouleau mais sans rien dissimuler des conflits économiques et générationnels qui sont à l'oeuvre dans une Chine aussi impitoyable que fascinante de dynamisme et de résilience. 3 aventures de Brooke possède la délicatesse subtile et mystérieuse d'un conte en trois parties où Brooke vit trois aventures distinctes, et comme parallèles car se déroulant sur la même période de temps, dont le point de départ est identique : par une journée de grande chaleur, perdue au bord d’un sentier bucolique, elle est victime d’une crevaison de vélo. Mais au lieu d'être le point de départ de trois destins différents, chacun des récits permet d'approfondir sa personnalité pour aboutir à une délivrance, en forme de grâce, offerte par la nature. A soixante ans, le coréens Hong Sang-soo fait figure de vétéran. La femme qui s'est enfuie est son 24e film, réalisé en 25 ans d'une carrière débutée en 1996. Cette exceptionnelle vitalité va de pair avec une non moins exceptionnelle douceur pour saisir les dimensions tout à la fois cosmique, pleine d'humour mais non dénuée d'inquiétude du film. Celles-ci se révèlent par la combinaison d'éléments formels mettant en jeu, zooms avant et arrière, et plans de nourriture, animaux, lieux d'habitat, paysages. Répétés et mis en échos, ces petits éléments dispersés donnent une importance aux douces vaguelettes de l'âme humaine. First Love, le dernier Yakuza, 66e film de Takashi Miike, permet au Japon de rester dans la course.
Après ce tiercé asiatique gagnant, le cinéma américain tire encore son épingle du jeu avec cette même combinaison de deux jeunes réalisateurs et d'un vétéran. Certes, Miranda July est née en 1974 mais Kajillionaire n'est pour cette performeuse féministe et multimédia que de son troisième film. Il décrit une libération, une plénitude du corps et de l’esprit dans une tendresse qui semble d'abord inaccessible à cette adolescente tordue et desséchée par ses parents. The climb est l'unique film de Michael Angelo Covino, né en 1972. Cette histoire d'amitié entre deux hommes qui s'étale sur plusieurs années est fractionnée en six chapitres et tournée en dix plans-séquences plus quelques intermèdes musicaux. Ces plans-séquences disent sans doute que rien ne change profondément les hommes et les femmes en dépit des vicissitudes de la vie ; Kyle reste toujours un homme au cœur bon et donc, par nature indécis pour ne faire de peine à personne, alors que Mike est plus impulsif et destructeur. Michael Angelo Covino applique son humour burlesque à cette dramatisation, que l'on pourrait trouver statique, à l'image de la roue de vélo qui tourne sans cesse même si c'est pour découvrir de nouveaux paysages. A 50 ans, Christopher Nolan fait donc figure de vétéran pour son onzième film, Tenet, incontestablement le plus expérimental, moins bouclé de sens que les dix précédents.
Avec six films dans le top 20, trois réalisés par des femmes ( Histoire d'un regard, Mignonnes, Douze Mille) et trois par des hommes (Adolescentes, Lux Aeterna, De Gaulle) la France possède toujours une production cinématographique d'importance en Europe. Suivent l'Allemagne avec le bouleversant Ondine, et l'expérimental Family romance, LLC, l'Espagne avec Eva en août et la Roumanie avec Malmkrog.
1 | Séjour dans les monts Fuchun | Gu Xiaogang | Chine | |
2 | 3 aventures de Brooke | Yuan Qing | Chine | |
3 | La femme qui s'est enfuie | Hong Sang-soo | Corée | |
4 | Kajillionaire | Miranda July | U. S. A. | |
5 | Ondine | Christian Petzold | Allemagne | |
6 | The climb | Michael Angelo Covino | U. S. A. | |
7 | Histoire d'un regard | Mariana Otero | France | |
8 | Eva en août | Jonas Trueba | Espagne | |
9 | First Love, le dernier Yakuza | Takashi Miike | Japon | |
10 | Family romance, LLC | Werner Herzog | Allemagne | |
11 | Sortilège (Tlamess) | Ala Eddine Slim | Tunisie | |
11 | Monos | Alejandro Landes | Colombie | |
13 | Mignonnes | Maimouna Doucouré | France | |
14 | Adolescentes | Sébastien Lifshitz | France | |
15 | Lux Aeterna | Gaspard Noé | France | |
16 | Tenet | Christopher Nolan | U. S. A. | |
17 | Cunningham | Alla Kovgan | U. S. A. | |
18 | Douze Mille | Nadège Trébal | France | |
19 | Dark waters | Todd Haynes | U. S. A. | |
20 | De Gaulle | Gabriel Le Bomin | France | |
21 | Malmkrog | Cristi Puiu | Roumanie | |
22 | The king of Staten Island | Judd Apatow | U. S. A. | |
23 | Chut...! | Philippe Worms | France | |
24 | Mank | David Fincher | U. S. A. | |
25 | Da 5 Bloods : frères de sang | Spike Lee | U. S. A. | |
26 | Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait | Emmanuel Mouret | France | |
27 | Cancion sin nombre | Melina León | Pérou | |
28 | Wet season | Anthony Chen | Singapour | |
29 | Le capital au XXIe siècle | Justin Pemberton | France | |
30 | Sankara n'est pas mort | Lucie Viver | France | |
31 | Petite fille | Sébastien Lifshitz | France |
5 - Les Expositions de 2020
Les musées comme les cinémas ont fermé leurs portes durant les confinements et couvre-feu. Jusqu'au 20 janvier il était possible de voir Bacon en toutes lettres à Beaubourg, jusqu'en février Léonard de Vinci au Louvre et Le Greco au Grand Palais. James Tissot, l'ambigü moderne, présenté entre juin et septembre à Orsay a pu accueillir presque tous ses spectateurs potentiels, ce qui n'a pas été le cas de Global(e) résistance à Beaubourg.
A Caen, dans le cadre de l'institutionnel de Normandie impressionniste, Les villes ardentes. Art, travail, révolte 1870-1914, s'est révélée réflexive, originale et pleine de découvertes mais s'est fermée au début du premier couvre-feu. Il en a été de même pour La libération de la peinture 1945-1962 présentée au mémorial de Caen.
Au cours des vacances d'été, il était possible de voir Picasso. Baigneuses et baigneurs au Musée des Beaux-arts de Lyon, Matisse, métamorphoses au Musée Matisse de Lyon et de s'embarquer pour Le voyage à Nantes .
6 - Des conférences et des livres pour accompagner les sorties
Pour accompagner les expositions de peinture quoi de mieux que les réflexions proposées par Christian Bernard sur la scénographie. A l'Esam de Caen, entre février et décembre 2020, cinq conférences, rassemblées sous le titre Où l'art a-t-il lieu ? , ont ainsi abordé les expositions en pleine nature, celles des salons de peinture en France aux XVIIIe et XIXe siècles, les expositions surréalistes, notamment celles menées par Marcel Duchamp, puis par Yves Klein et Arman en 1958 et 1960 dans la galerie d'Iris Clert.
Histoire vagabonde du cinéma propose quatre grands axes de lecture pour penser le cinéma ; à partir de motifs (visages, corps, paysages, villes, histoires, documents); à partir des matériaux (Plans, couleurs, sons, récits, points de vue, mises en scène) ; à partir d'éléments constitutifs de la fabrication d'un film (Auteurs, tournages, Acteurs, actrices, Animations, Effets spéciaux, Montages) ; à partir des effets des films sur le spectateur (Spectateurs, spectatrices ; rires; Larmes ; Horreur ; Luttes; Théorie). L'histoire est ainsi vagabonde car les tournants sont spécifiques dans chacun des 24 chapitres. Le récit se modernise à un moment, les lumières et le son à un autre. Il s'agit de saisir ces tournants spécifiques, leurs rythmes et leurs vitesses. Chaque fois, ce sont quatre films emblématiques et même, plus précisément, un photogramme particulier de chacun d'eux, qui déclenche l'évocation historique. De ses 626 pages se dégage une compréhension, une émotion du monde par le cinéma sans cesse renouvelée.
Plus modestement, avec mes camarades de zoom-arrière, nous vous proposons une collection érudite et complète d'analyses de tous les films d'un auteur : Nagisa Oshima dans notre n°3 ou d'une période, le cinéma muet français pour notre n°4. Nous vous proposerons au printemps un numéro sur Jim Jarmusch. Nous suivrons ainsi les traces de nos amis universitaires d'Eclipses-revue de cinéma (voir leur n°38) dont le n°66 de décembre 2020 est consacré à Agnès Varda.
Jean-Luc lacuve, le 3 janvier 2021
Précédentes newsletters : 12 janvier, 26 janvier , 9 février , 1 mars, 22 mars , 5 avril , 24 mai , le 7 juin , 21 juin , le 5 juillet , 19 juillet , 16 août , 13 septembre, 4 octobre , 18 octobre , 1er novembre , 15 novembre, 13 décembre