Agnès Varda : Le bonheur cinéma

Eclipses n°66

168 pages, format 66 x 23 cm. Juin 2020. En librairie ou sur Le site d'Eclipses. 15 euros.
Volume dirigé par Saad Chakali

Dans son introduction, Les extra-vagabondes, Saad Chakali rappelle qu'en signant à 27 ans La Pointe-Courte (1955), Agnès VARDA s'impose comme une jeune réalisatrice soucieuse d'innovation esthétique comme d'indépendance économique. Avec ses amis de la Rive gauche (Alain Resnais, Chris Marker, Jacques Demy) elle impose au cinéma français son tournant moderne, synchrone avec la Nouvelle Vague, quand Georges de Beauregard qui a produit Godard finance Cléo de 5 à 7 (1962).

Basée dans la rue Daguerre, vagabondant entre les formes, les genres et les économies, Agnès Varda n'a jamais oublié qu'elle a été photographe du Festival d'Avignon et du TNP de Jean Vilar, tout en amorçant avec le tournant des années 2000, une carrière parallèle d'artiste visuelle. Elle alterne avec aisance courts (Salut les Cubains, 1963 ; Black Panthers, 1968) et longs (Le Bonheur, 1965 ; Sans toit ni loi, 1985), documentaires (Daguerréotypes, 1975 ; Mur Murs, 1982) et fictions (L'une chante, l'autre pas, 1977 ; Documenteur, 1981), qui témoignent autant de ses engagements que des passions de toute une vie (Jacques Demy à qui elle dédie une trilogie inaugurée avec Jacquot de Nantes, 1991).

Avec Les Glaneurs et la Glaneuse (2000), Agnès Varda réinvente sa manière avec le numérique sans céder sur son sens du coq-à-l'âne poétique et de l'acuité sociale, fait des farces à l'autobiographie (Les Plages d'Agnès, 2008), et récupère la pellicule de ses films pour en faire des cabanes de cinéma.

Le volume 66 de la revue Éclipses montre qu'Agnès Varda aura travaillé plus de six décennies à faire coïncider bonheur et cinéma.

I. Des îles (à propos des films)

II. Des archipels (diagonales et transversales)

III. Des plages (manières de faire, façons de vivre)