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1 - Le ciné-club fera sa rentrée en octobre

2 - Les films en salle

3 - A la télévision cette semaine

4 - Arte TV fait son cinéma

1 - Le ciné-club fera son retour au Café des images le 21 octobre

Le Café des Images fait feu de tout bois pour la rentrée de la salle à fleurs : Week-end femmes afghanes avec Wolf and Sheep (2016) et L'orphelinat (2019) de Shahrbanoo Sadat ; avant première des Amours d'Anaïs, présentation de Onoda (on y reviendra) avec Arthur Harari et tout bientôt, ce mardi, la venue de Mathieu Amalric pour Serre-moi fort. Viendront ensuite les journées du matrimoine du 16 au 19 septembre, Bigger Than Us en avant-première à l’amphi Daure, les rétrospectives Maurice Pialat et Ida Lupino.

On reporte donc la rentrée du ciné-club au jeudi 21 octobre.

 

2 - Mes 12 films préférés sorties en salle en 2021

Drive my car de Ryusuke Hamaguchi . . Chez Hamaguchi, la libération passe par la parole, d'où la souvent longue durée de ses films renforcée par un scénario à multiples rebondissements pour problématiser des questions posées dans toute leur complexité. Ici, Hamaguchi dramatise en effet la nouvelle de Murakami qui pose la double question de la schizophrénie de l'acteur et de l'impossible connaissance de l'autre. Même si Kafuku et Watari sont hantés par la pièce Oncle Vania, dont les tirades semblent correspondre à leur état d'esprit, ils trouveront une autre façon de panser leur blessure que celle, très noire, proposée par Tchekhov.

Annette de Leos Carax . .La dramaturgie est très simple. Un couple d'artistes au sommet de sa gloire s'aime. Leur amour repose sur une fascination mutuelle qui joue des contraires. La naissance de l'enfant, au lieu de les réunir, trouble Henry qui perd son talent fragile. Sa personnalité ambigüe, sans la sublimation de l'art, l'entraîne alors vers l'abîme et la destruction. Henry perd ainsi l'amour de Ann en étant responsable de sa mort et, tout aussi irrémédiablement, l'amour de son enfant, jusqu'alors simple marionnette entre ses doigts. Annette, ses six ans venus, accède en effet à la conscience en se révoltant contre ses parents.Sur cette ligne mélodique simple et belle ce qui est mis en musique par les harmoniques pop-rock des Sparks, c'est la fragilité de l'art pour protéger ceux pour qui il est la vie même. Moins que la référence aux différentes versions de Une étoile est née, c'est bien davantage, La nuit du chasseur, chef-d'œuvre baroque, qui inspire Leos Carax dans sa succession de scènes, tours de force magistraux, pour exalter sa propre puissance créatrice, course folle et diamant noir.

France de Bruno Dumont.. Difficile de parler pour ce film d'une critique des médias, ou des chaines d'information en continu tant on a fait bien plus subtil. Il s'agit bien davantage ici, selon les mots de Nietzsche, "d'une philosophie à coups de marteaux" sur l'omniprésence du mal dans l'un de ses bastions favoris : une i-télé, pastiche à peine voilé de Cnews, ex i-télé. Au cœur de ce système, France prend coup sur coup, victime hébétée d'un système dont elle ne peut sortir tant l'empire du faux qu'elle a construit a gangrené son univers. Seule la nature échappe parfois au mal ou, peut-être, une épaule sur laquelle s'appuyer un temps.

Petite maman de Céline Sciamma . . Les enfants sont marqués, plus qu’on ne le croit, par les émotions de leurs parents. Nelly sent bien que sa mère est triste et croit que rien ne va plus entre ses deux parents. Elle s’inquiète de savoir si elle est pour quelque chose dans ce monde qui s'est déréglé depuis la mort de sa grand-mère. Il faudra un événement fantastique pour qu'elle se libère : pouvoir être transportée dans le passé et pouvoir exprimer ses sentiments d'égal à égal avec celle qui pourrait être sa mère.

Indes galantes de Philippe Béziat . . C'est un film musical qui ne parle pas que de musique. Il montre des artistes au travail et les liens entre les œuvres et la vie. Clément Cogitore, par son dispositif innovant, confectionne une proposition d’artiste contemporain, plus encore que de metteur en scène au sens classique, dans un des endroits les plus conservateurs, l’Opéra de Paris. Qui plus est, le groupe de danseurs qu’il invite sur le plateau est au cœur de l’expérience.

Suzanna Andler de Benoît Jacquot. . Suzanna Andler, lors de sa publication en mai 1968, est considérée comme une insipide pièce de boulevard à contre-courant des événements contemporains. Benoît Jacquot en 1994, peu de temps avant la mort de Marguerite Duras, a pourtant bien raison de lui déclarer son admiration pour la pièce et d’affirmer que c’est du « boulevard racinisé ». En effet, la grandeur de l’amour de Suzanna pour Jean, la mort qui rôde et la volonté de Suzanna de trouver sa vérité font d'elle une héroïne tragique. Benoit Jacquot, qui connaît très profondément l'œuvre de Duras, lui promet de mettre en scène ce texte. Cette promesse, il la tient aujourd'hui ; peut-être parce qu'il attendait une actrice en mesure d'incarner la si émouvante Suzanne : Charlotte Gainsbourg est époustouflante.

Titane .. Julia Ducournau se réapproprie en effet les codes du film de monstres du fantastique mêlés à ceux du giallo ou du slasher, qui avance davantage par variations plastiques que par l'évolution psychologique des personnages. "Love is a Dog from Hell", l’amour est un chien venu de l’enfer, est-il tatoué sur la poitrine d'Alexia. il est probable que ce soit "son père" qui en fera l'expérience dans ce film radical, inventant une nouvelle humanité de métal et de feu bien plus terrible que celle promise à la fin de 2001 l'odyssée de l'espace (1968) et rivalisant avec celle de Alien Covenant (2017).

Bergman island de Mia Hansen-Love.. Hommage à Bergman en visitant les lieux de ses films mais aussi critique de son comportement comme homme. C’est là le vrai sujet du film : comment trouver un équilibre entre la passion pour son métier et une relation de couple. Pour Chris, écrire une fiction permet un espace de liberté, une vie par procuration quand les difficultés du quotidien l'amènent à s'interroger sur sa vie. La réussite du film tient à l'imbrication du film écrit par Chris, La robe blanche, avec la réalité de Chris.

Drive my car
Annette
France
Petite maman
Indes galantes
Suzanna Andler
Titane
Bergman Island
Benedetta
143 rue du désert
Une histoire d'amour et de désir
Il n'y aura plus de nuit

 

3 - A la télévision cette semaine :

A noter mardi, sur C8 La mort était au rendez-vous un western spaghetti assez rarement diffusé et, dans un tout autre genre, Pour Sama de la syrienne Waad Al-Kateab qui documente la terrible répression d'Alep de 2011 à 2016.

     
de Jean-Pierre Melville, dimanche 12 septembre, 20h55, Arte
de Thomas Litli, dimanche 12 septembre, 21h05, F2
de Claude Zidi, dimanche 12 septembre, 21h05, C8
de François Ozon, dimanche 12 septembre, 22h50, F2
de Giulio Petroni, mardi 14 septembre, 21h15, C8
de Waad Al-Kateab, mardi 14 septembre, 22h55, Arte
de Howard Hawks mardi 14 septembre, 23h20, C8
de Martin Provost, jeudi 16 septembre, 13h35, Arte

 

4 - Arte TV fait son cinéma

Le replay permettait de prolonger le temps de diffusion d'un film. La plateforme Arte TV le permet également mais offre surtout une programmation beaucoup plus riche avec des cycles, ainsi de septembre à décembre 2021 : Kenji Mizoguchi, Shohei Imamura, Bruno Dumont, Barbet Schroeder, Carlos Saura.

Films programmés : Portrait de la jeune fille en feu, Le lien, Drôle de drame, Haut Bas Fragile, Dieu seul me voit (Versailles-chantiers), L'arbre, le maire et la médiathèque, Séraphine, Les assassins de l'ordre, La Flor

Kenji Mizoguchi : L'intendant Sansho, Les contes de la lune vague après la pluie, Miss Oyu, L'impératrice Yang Kwei Fei, Les musiciens de Gion, La rue de la honte, Les amants crucifiés, Une femme dont on parle.

Bruno Dumont : La vie de Jésus, Twentynine Palms, Hadewijch, Flandres L'humanite

Shohei Imamura : Pluie noire, Le profond désir des Dieux, La femme insecte.

Barbet Schroeder : La vierge des tueurs, Tricheurs, Amnesia, More

Carlos Saura : Cria cuervos, Anna et les loups, Peppermint frappé, La chasse.

Bonne semaine tout le monde

Jean-Luc, le 12 septembre 2021

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