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1 - En thérapie : une série à succès en temps de confinement

2 - Palmarès du Cinéma du réel

3 - Hommage à Bertrand Tavernier

4 - A la télévision cette semaine

5 - Les tableaux qui ont fait l'actualité

 


1 - En thérapie : une série à succès en temps de confinement

Au travers des cinq personnages en thérapie et même et surtout Esther et Philippe, c'est en effet une morale de libération qui est proposée : se libérer de la culpabilité vis-à-vis du père qui n'est souvent qu’un ressentiment face à une trahison et s'affirmer comme libre de ses choix La thérapie ne rend pas toujours plus heureux mais permet de mieux se connaître et d'éviter dans le futur la répétition d'erreurs. Où est la liberté de choix sans la conscience de ce qui nous détermine ? En étant cultivé, Dayan propose aux patients d'élargir le cadre de leur réflexion et se révèle un maître de l'interprétation des rêves. L'ensemble étant agité par les conséquences des attentats du 13 novembre (résumé et analyse en cours)

 

2 - Cinéma du réel

La plate-forme Canal-Réel permet de suivre le festival Cinéma du réel : de voir les films sélectionnés et les rencontres avec les cinéastes. Rendu compte dans la newsletter précédente de Nous (Alice Diop, 1h54) ; Citadel (John Smith, 16'), Kindertotenlieder (Virgil Vernier, 27') Un souvenir d’archives (Christophe Bisson, 45')

Voici le Palmarès :

The inheritance (Ephraim Asili, 1h40). Un jeune homme hérite de la maison de sa grand-mère et, avec l'encouragement de sa petite amie, la transforme en un collectif socialiste noir où la communauté forme la base de la famille. La référence à La Chinoise (Jean-Luc Godard, 1967) est totalement assumée esthétiquement (grands a-plat de couleur, gout des livres, des slogans de la musique et d ela révolution) et politiquement avec l'affiche du film derrière Janet qui épluche des légumes.

Gwen, sa compagne lit Ujamaa, Essays on socialism, 1968 où Julius K. Nyerere dit qu'à la différence des Blancs, où la famille est centrée sur papa, maman et les enfants, les Afro-américains vivent dans une communauté plus vaste où il n'est pas nécessaire d'exploiter ses semblables. Il faut refuser la propriété individuelle des terres. En Afrique la terre a toujours été reconnue comme appartenant à la communauté ; l’objectif du socialisme africain est la famille élargie, opposée au capitalisme qui croit au bonheur de l’homme en se fondant sur l'exploitation de l’homme par l’homme.

Aperçu aussi de la philosophie de John Africa (1931-1985) et de son mouvement The Move : il s'agit de se conformer à la loi naturelle sans technologie inutile ; hommes, animaux, plantes, tous pareil. Il suffit de prendre soin de soi et la révolution se fera parce que l’on est membre de l’univers. Le 8 août 1978 expulsion violente de la communauté par la police. John Africa est condamné à 40 ans de prison. En 1985, la communauté qui lui survit subit un bombardement, le feu se propage: 60 morts. Dans un extrait télévisée, Shirley Chisholm, première femme noire à se présenter à la présidence. fait un discours de deux minutes où elle dit tout le mal qu'elle peut de "l’égo qui trébuche" quand on se contente de parler ou de discourir. Il faut se fondre dans des groupes toujours plus grands pour militer ensemble à changer les choses.

Odoriko (Yoichiro Okutani, 1h54) « Odoriko » sonne comme un prénom féminin japonais. C’est le nom traditionnel pour désigner les danseuses de strip-tease au Japon. Indépendantes, itinérantes dans des petits théâtres à travers le Japon, elles se cloîtrent dans leur loges et sur les scènes, lorsqu’elles sont en tournée. Elles donnent voir leur beauté, leur nudité et leur vulnérabilité mais aussi leur professionnalisme, leur force et leur solidarité, dans ces théâtres vétustes d’une autre époque, qui sombrent peu à peu dans l’oubli. Elles nous immergent dans les coulisses des théâtres de striptease japonais et nous emmènent dans le sillage scintillant d’un monde flottant qui n’est déjà plus.

 

3 - Hommage à Bertrand Tavernier

Bertrand Tavernier est décédé jeudi 25 mars à l’âge de 79 ans. Comme un paysan pratiquant l'assolement sur ses terres, Bertrand Tavernier aime alterner trois types de films, correspondant aux trois facettes de sa personnalité de cinéaste : les films de genre, souvent historiques, à la mise en scène efficace et souvent grandiose, lui permettent de laisser libre cours à sa cinéphilie ; les films plus réalistes, ou même documentaires, lui permettent de témoigner de son époque, en citoyen engagé ; enfin certains films plus sombres, aux sujets difficiles, sont traités de manière franchement naturaliste, et c'est peut-être là que Bertrand Tavernier est le meilleur, un auteur en tout cas .

Coup de torchon, La passion Béatrice ou L'appât sont ainsi de facture naturaliste au sens de Losey, Powell ou même Melville, pour ne prendre que trois idoles du cinéaste. Les mondes refoulés, amoraux et incontrôlables qui remontent à la surface, bouleversent le monde apparent et bien réglé, et précipitent les personnages vers leur fin.

A voir à la télévision dimanche et lundi :

 

4 - A la télévision cette semaine :

     
de Orson Welles, dimanche 28 mars, 0h05, F5
de John Frankenheimer, dimanche 28 mars, 20h55, Arte
de Bertrand Tavernier, dimanche 28 mars, 21h00, F2
de Bertrand Tavernier, dimanche 28 mars, 21h05, C8
de Bertrand Tavernier, dimanche 28 mars, 23h00, F2
de Bertrand Tavernier, lundi 29 mars, 20h50, F5
de William Wyler, lundi 29 mars, 20h55, Arte
de Blake Edwards, lundi 29 mars, 22h55, Arte
Patients
?
de Grand Corps Malade, mercredi 31 mars, 20h55, Arte
The place beyong the pines
?
de Derek Cianfrance mercredi 31 mars , 21h00,CStar
de Takeshi Kitano, mercredi 31 mars, 23h40, Arte
de Xavier Beauvois, jeudi 1er avril, 21h05, F3
de Steven Soderbergh, jeudi 1er avril, 21h15, TMC
de Steven Soderbergh, jeudi 1er avril, 23h30, TMC

 

5 - Les tableaux qui ont fait l'actualité

Lundi 15 mars 2021. Laurence des Cars, présidente du musée d’Orsay et Roselyne Bachelot ont annoncé que le seul et unique tableau de Gustav Klimt des collections publiques françaises, Rosier sous les arbres, conservé au musée d’Orsay, sera bientôt rendu aux ayants droit de Nora Stiasny, sa propriétaire d’avant-guerre, spoliée peu après l'Anschluss, en 1938.

Mardi 23 mars 2021. Mise aux enchères par Christie’s, Game Changer (« Voilà qui a changé la donne ») s’est vendue à 16,75 millions de livres (19,6 millions d'euros). Cette œuvre de Banksy en noir et blanc intitulée représente un petit garçon qui, après avoir jeté à la poubelle ses figurines de Batman et Superman, joue avec une poupée d’infirmière portant un masque et une cape. Banksy l’avait initialement donné à l’hôpital de Southampton (sud de l’Angleterre), en mai 2020, pendant la première vague de la pandémie de Covid-19. Une reproduction de l’œuvre restera à l’hôpital.

Jeudi 25 mars 2021. Scène de rue à Montmartre a atteint, chez Sotheby's Paris, la somme de 13,1 millions d’euros (11,25 millions d’euros sans frais) alors qu'il était initialement estimé à 5 à 8 millions d'euros. Ce montant de 15,41 millions de dollars le place néanmoins très loin des enchères records pour un Van Gogh....et derrière le Banksy.

Bonne semaine chacune, chacun.

Jean-Luc, le 28 mars 2021

Précédentes newsletters : 3 janvier , 17 janvier, 31 janvier , 28 février , 14 mars

 

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