1 - Histoire de l'art moderne |
L'art antique | L'art classique | L'art moderne |
Les précurseurs
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William Turner (1775-1851), John Constable (1776-1837), Camille Corot (1776-1876), Eugène Boudin (1824-1898), Edouard Manet (1832-1883) |
Les pères de la modernité
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Paul Cézanne (1839-1906), Paul Gauguin (1848-1903), Vincent Van Gogh (1853-1890) |
Art naif, brut, singulier (1890-2000) |
Le facteur Cheval (1836-1924), Henri Rousseau (1844-1910), Séraphine de Senlis (1864-1942), Gaston Chaissac (1910-1964), Simon Rodia (1879-1965), Noah Purifoy, (1917-2004) |
Expressionnisme
(1895-1914) |
Précurseurs : Paul Gauguin (1848-1903), Vincent Van Gogh (1853-1890) Edward Munch. |
Cubisme (1909-1925) |
Pablo Picasso (1881-1973), Georges Braque, Jean Metzinger, Albert Gleizes, Robert Delaunay, Henri Le Fauconnier, Fernand Léger, Juan Gris , František Kupka |
Les avant-gardes |
Futurisme (1909-1915) : Umberto Boccioni, Luigi Russolo (1885-1947), Ambrogio Casati, Primo Conti, Fortunato Depero, Filippo Tommaso Marinetti, Gino Severini, David Bourliouk, Vladimir Bourliouk, Vladimir Maïakovski. |
Constructivisme-Suprématisme (1917-1921) : Casimir Malévitch, Antoine Pevsner, Vladimir Tatline, Naum Gabo, | |
Dada (1915-1924) : Picabia, Marcel Duchamp (1902-1968), Hans Arp , Hugo Ball, Tristan Tzara, Richard Huelsenbeck, Sophie Taeuber, Marcel Janco | |
L'abstraction
géométrique |
L'abstraction chaude : Vassili Kandinsky , Paul Klee . L'abstraction froide
: Piet Mondrian. |
Le surréalisme
(1924-1939 ) |
Max Ernst, Pablo Picasso, André Masson, Salvador Dali, Paul Delvaux, Joan Miro, Yves Tanguy, Hantaï . |
L'Abstraction Lyrique
(1945-1965) |
Jackson Pollock, De Kooning, Sam Francis, Hans Hartung, Asger Jorn, Karel Appel, Alechinsky, Mark Rotko, Clifford Still, Tobey, Motherwell, Newman, Robert Rauschenberg, Nicolas de Staël |
Le
Pop art
(1960-1970) |
USA : Andy Warhol, Jasper
Johns, Roy Lichtenstein, Claes
Oldenburg, Robert
Rauschenberg, James
Rosenquist. |
Réalisme-hyperréalisme
(1910-1960) |
Peintres de la réalité : Edward Hopper (1882-1967), George
Bellows (1882-1925), Arnold Franz Brasz, Mabel Dwight. |
L'art performatif (1950-2020) |
Allan Kaprow, John Cage, Allen Ginsberg, François Dufrêne, Gil J. Wolman, Bernard Heidsieck, Orlan, Valie Export, Carolee Schneemann, Gina Pane, Chris Burden, Sophie Calle, Christian Boltanski, Orlan, Ben, Annette Messager, Jean Le Gac. |
L'art
conceptuel |
art minimal : Carl André, Dan
Flavin, Donald Judd, Sol
Lewitt, Robert Morris, Bruce Nauman, Tony Smith, Richard
Serra, Franck Stella. |
Le néo-expressionnisme (1970-2020) |
Etats-Unis : Julian Schnabel, David Salle, Robert Longo et Eric Fischl, Jean-Michel Basquiat, Jonathan Borofsky, Buckley,
Keith Haring, Rainer. |
Dans l'art moderne ce qui est valorisé n'est plus l'organisation du visible comme dans l'art classique mais la pulsion, la création et l'action. Les artistes modernes vont valoriser la fonction créative de l'art par rapport à l'imitation. Cézanne : rendre visible l'activité organisatrice du percevoir. L'abstraction : élabore le programme spiritualiste de Hegel. L'expressionnisme : le monde transformé par le percevoir. L'art minimal puis conceptuel : héritage de Duchamp, intervention réel du spectateur. L'art moderne réagit contre l'impressionnisme qui termine le programme de mise en ordre du visible élaboré par le Quattrocento et que l'invention de la photographie rend caduque. Pour Michael Fried, Edouard Manet veut transformer le théâtre de la peinture. Il renonce à la théâtralité classique fondée sur la mise en scène perspective et le sujet littéraire. Il cherche une théâtralité fondée seulement sur la peinture. D'après Fried, Manet cherche à faire des tableaux qui se contentent de se présenter au spectateur, de les regarder. Il s'efforce de faire en sorte que chaque portion de la surface regarde le spectateur en face. C'est ce que Fried appelle le face à face de la peinture et de ses spectateurs. Cette recherche trouve un support particulièrement adapté dans le nu érotique classique. Parce que ce nu suppose un sujet qui s'offre plus ostensiblement qu'aucun autre, comme objet de regard pour un public masculin. Notamment dans l'Olympia, c'est toute la surface qui regarde le spectateur en face : la servante vient vers l'avant depuis un fond opaque, le chien endormi devient un chat tourné agressivement vers le spectateur. Manet a annulé toute perspective. Le tableau n'a aucune profondeur. Il est toute surface, et ce parti est confirmé par une minuscule transformation. Manet a soigneusement défait la relation directe que Titien dans La vénus d'Urbino, dont il s'est inspiré, avait installée entre la position de notre regard, le sexe de la femme et la profondeur. Manet a étalé sur la surface ce que Titien avait condensé à l'articulation entre la surface et la profondeur. Il a rabattu la profondeur sur la surface. C'est toute la peinture qui nous fait face. Ce n'est pas la position de notre regard qui détermine la structure interne du tableau et notre relation avec lui. Une forme de modernité est née. Les pères de la modernité auraient pu faire leur mot d'ordre de la phrase de Paul Klee : "L'art ne reproduit pas le réel, il le rend visible." Jean-Luc Lacuve, le 27 juin 2018 |