Accueil Partie beaux-arts Histoire de l'art Les peintres Les musées Les expositions Thèmes picturaux
Née en 1953
Art autobiographique

Née en 1953 à Paris, Sophie Calle part au début des années 70 pour un long périple de sept ans autour du monde. C'est lors d'un séjour en Californie en 1978 qu'elle prend ses premières photographies "sans vocation" : des tombes portant l'inscription "Brother" et "Sister". A son retour à Paris, elle commence ses premières filatures d'inconnus dans la rue, dérive contrôlée dans la ville qu'elle agrémente de photographies et de textes, consignés dans ses carnets. Ce travail a pu être rapproché de celui des artistes des années 60-70 où le statut de l'image photographique est celui d'une trace, d'une preuve objective de leurs expériences et de leurs performances (Christo, Land art…).

L'œuvre de Sophie Calle se donne à voir depuis plus de vingt ans sous la forme d'installations photographiques et de récits, dont l'articulation et l'agencement se rapproche d'un art autobiographique issu lui aussi des années 70 (Chritian Boltanski).

En réalité, ses œuvres constituent l'aboutissement et le prolongement de situations mise en scène et vécues sur le mode autobiographique. Elles s'inscrivent dans une relation entre l'art et la vie singulièrement distincte du registre neutre, distancié et informatif des œuvres conceptuelles. Elles donnent au contraire une place importante à l'affect et au sentiment. L'artiste construit des règles du jeu et des rituels qui viennent s'imbriquer dans sa vie. Ses récits factuels et fictionnels à teneur autobiographique, accompagnés de photographies jouent sur les entrelacs possibles entre le texte et l'image, mais aussi entre fiction et non-fiction. Sophie Calle s'est ainsi attelée à la question de la signature, de la propriété, du secret de l'anonymat, de la disparition, de la substitution à l'autre.

L'exposition que lui a consacré le centre George Pompidou du 19 novembre 2003 au 15 mars 2004 réunissait des travaux anciens majeurs (Les dormeurs, 1979, Les aveugles 1986, Couleur aveugle 1991, Last seen , Vingt ans après, 2001) dont certains on été très peu vus en France et un corpus d'œuvres nouvelles et inédites (Voyage en Californie, Chambre à coucher, Une jeune femme disparait) pour la plupart créés pour l'événement, notamment Douleur exquise (1984-2003) et Unfinished (1988-2003). Cette exposition parachève la reconnaissance internationale de Sophie Calle amorcée en 1980 avec la présentation des Dormeurs (1979) à la XIème biennale de Paris, sa première exposition qui la conduit à décider de "devenir artiste", puis ses premières rétrospectives, à la galerie Fred Hoffman de Los Angeles en 1989, au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris en 1991, au centre national de la photographie en 1998 et à la galerie Emmanuel Perotin à Paris.

Les dormeurs (1979)
Pour ce projet l'artiste a convié durant une semaine plus d'une vingtaine d'inconnus et amis à venir dormir dans son lit à raison de huit heures chacun. L'ensemble des photographies et des récits des dormeurs à été montré à la XIème biennale de Paris en 1980, première exposition de Sophie Calle qui décide alors de "devenir artiste". Le thème du lit trouvera son prolongement avec le film No sex last night (1992) road movie réalisé aux Etats-Unis avec Greg Shepard.

Le Bronx (1980)
A New York, elle réalise une série à partir de récits d'habitants qui l'emmenent dans le quartier du Bronx.

Suite vénitinne (1980)
Sophie Calle suit un homme à venise pendant quinze jours, prend des photographies, des notes.

L'Hôtel (1981)
Embauchée comme femme de chambre dans un hôtel de Venise, elle enregistre les traces laissées par les voyageurs.

La filature (1981). Elle engage un détective pour la suivre à Paris et confronte son rapport avec lrécit qu'elle fait de sa journée.

Carnet d'adresses (1983)
A partir d'un carnet d'adresses trouvé dans al rue, elle publie une enquête sur son prpriétaire sous al forme d'un feuilleton dans Libération.

Les anges (1984)
Invitée à Los Angeles, elle demande aux habitants de la ville où sont le s anges.

Anatoli (1984)
Elle obtient une bourse pour un voyage. dans le transsibérien, elel fait al conanissance d'Aanatoli. elel poursuit sa route jusqu'en Chine, puis au japon. En escale à new Delhi,elel fait l'expérience douloureuse d'une rupture sentimentale dont elle livre el récit vingt ans après : Douleur exquise (1984-2003)

Les aveugles (1986)
"Quel est pour vous l'image de la beauté ?" demande l'artiste à des aveugles de naissance.

Couleur aveugle (1991)
L'artiste a demandé à des aveugles ce qu'ils percevaient dans les écrits de peintres décrivant leurs œuvres monochromes. La disparition et le manque sont toujours au cœur de son œuvre

Last seen (1991)
L'absence physique de tableaux dérobés au musée Isabella Stewart Garden de Boston fait place aux descriptions des conservateurs, gardiens et autres permanents de la collection.

Rituel d'anniversaire (1993)
Depuis 1980, Sohie calle se soumet à un rituel d'anniversaire en conservant méthodiquement, chaque année les acdeaux de ses coinvives.

Vingt ans après (2001)
A l'initiative du galliériste Emmanuel Perrotin, Sophie Calle réitère l'expérience de sa précédente Filature (1981). Selon le même principe, date pour date, vingt ans après est une installation à double voix comprenant l'enquête d'un détective (rapport écrit et photographies) sur une journée de l'artiste et sa mise en relation avec le récit de l'artiste elle-même.

Voyage en Californie (2003)
Après une séparation sentimentale, un inconnu ayant prié Sophie Calle de passer dans son lit cette période malheureuse, l'artiste préféra lui envoyer son lit emballé, à San Francisco. Il lui fut retourné une fois le deuil de la douleur terminé. Cette expérience donne lieu à une installation de photographies et de documents narrant le périple outre atlantique de l'objet

Chambre à coucher (2003)
Installation dans laquelle on peut observer des objets métaphores des Autobiographies (1988-2003).

Une jeune femme disparaît (2003)
Le destin de Sophie Calle croise celui de Bénédicte Vincens lorsque la presse mêle son nom à cette dernière, aperçue pour la dernière fois dans la rue après l'incendie de son appartement de l'île saint Louis en 2000. Elle était agent d'accueil au centre Pompidou, s'intéressait au comportement des publics et admirait Sophie Calle. L'artiste a pris des photos dans l'appartement dévasté et les mêle ici aux négatifs calcinés de la disparue.

Douleur exquise (1984-2003)

L'oeuvre se déploie en trois volets. Ce projet est fondé sur l'expérience exhumée d'une rupture sentimentale remontant à 1984-1985 et vécue alors par l'artiste comme le moment le plus douloureux de sa vie.


Avant la douleur se présente comme un long compte à rebours de quatre-vingt douze jours jusqu'à la séparation, instant clef du triptyque. Les photographies, lettres, textes et documents du voyage de l'artiste sont marqués d'un tampon rouge qui mesure le temps de J-92 à J-1. Le lieu de la douleur est symbolisé par la reconstitution de la chambre 261 de l'Hôtel Impérial de New Delhi où le téléphone rouge matérialise le manque et l'attente. Enfin, Après la douleur est le déroulement du récit de la souffrance, répété jusqu'à l'épuisement accompagné à chaque reprise de l'histoire d'autant d 'individus à qui l'artiste a demandé : "quand avez-vous le plus souffert ?"

Unfininished (2003)
Vidéo d'un récit des tentatives de Sophie Calle pour exploiter les qualités esthétiques d'images trouvées dans un établissement bancaire. La vidéo se prolonge sous la forme d'une installation (Cash machine) qui réunit plusieurs centaines de photographies provenant de vidéo surveillance de distributeurs automatiques qui montrent des visages anonymes aux expressions vibrantes. La série des mains qui ont touchés l'argent convoque directement la question universelle de la relation à l'argent. Enfin Cœurs de cible est composé de portraits photographiques de jeunes délinquants portant des impacts de balles qui servent aux séances d'entraînement de tir de policiers américains.