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Centre Georges Pompidou : 19 novembre 2003-15 mars 2004

Cette exposition consacrée à l'œuvre de Sophie Calle réunit des travaux anciens majeurs (Les dormeurs, 1979, Les aveugles 1986, Couleur aveugle 1991, Last seen , Vingt ans après, 2001) dont certains on été très peu vus en France et un corpus d'œuvres nouvelles et inédites (Voyage en Californie, Chambre à coucher, Une jeune femme disparait) pour la plupart créés pour l'événement, notamment Douleur exquise (1984-2003) et Unfinished (1988-2003).

Douleur exquise (1984-2003)

L'oeuvre se déploie en trois volets. Ce projet est fondé sur l'expérience exhumée d'une rupture sentimentale remontant à 1984-1985 et vécue alors par l'artiste comme le moment le plus douloureux de sa vie.


Avant la douleur se présente comme un long compte à rebours de quatre-vingt douze jours jusqu'à la séparation, instant clef du triptyque. Les photographies, lettres, textes et documents du voyage de l'artiste sont marqués d'un tampon rouge qui mesure le temps de J-92 à J-1. Le lieu de la douleur est symbolisé par la reconstitution de la chambre 261 de l'Hôtel Impérial de New Delhi où le téléphone rouge matérialise le manque et l'attente. Enfin, Après la douleur est le déroulement du récit de la souffrance, répété jusqu'à l'épuisement accompagné à chaque reprise de l'histoire d'autant d 'individus à qui l'artiste a demandé : "quand avez-vous le plus souffert ?"

Voyage en Californie (2003)
Après une séparation sentimentale, un inconnu ayant prié Sophie Calle de passer dans son lit cette période malheureuse, l'artiste préféra lui envoyer son lit emballé, à San Francisco. Il lui fut retourné une fois le deuil de la douleur terminé. Cette expérience donne lieu à une installation de photographies et de documents narrant le périple outre atlantique de l'objet

Chambre à coucher (2003)
Installation dans laquelle on peut observer des objets métaphores des Autobiographies (1988-2003).

Les dormeurs (1979)
Pour ce projet l'artiste a convié durant une semaine plus d'une vingtaine d'inconnus et amis à venir dormir dans son lit à raison de huit heures chacun. L'ensemble des photographies et des récits des dormeurs à été montré à la XIème biennale de Paris en 1980, première exposition de Sophie Calle qui décide alors de "devenir artiste". Le thème du lit trouvera son prolongement avec le film No sex last night (1992) road movie réalisé aux Etats-Unis avec Greg Shepard

Les aveugles (1986)
"Quel est pour vous l'image de la beauté ?" demande l'artiste à des aveugles de naissance.

Couleur aveugle (1991)
L'artiste a demandé à des aveugles ce qu'ils percevaient dans les écrits de peintres décrivant leurs œuvres monochromes. La disparition et le manque sont toujours au cœur de son œuvre

Last seen (1991)
L'absence physique de tableaux dérobés au musée Isabella Stewart Garden de Boston fait place aux descriptions des conservateurs, gardiens et autres permanents de la collection.

Unfininished (2003)
Vidéo d'un récit des tentatives de Sophie Calle pour exploiter les qualités esthétiques d'images trouvées dans un établissement bancaire. La vidéo se prolonge sous la forme d'une installation (Cash machine) qui réunit plusieurs centaines de photographies provenant de vidéo surveillance de distributeurs automatiques qui montrent des visages anonymes aux expressions vibrantes. La série des mains qui ont touchés l'argent convoque directement la question universelle de la relation à l'argent. Enfin Cœurs de cible est composé de portraits photographiques de jeunes délinquants portant des impacts de balles qui servent aux séances d'entraînement de tir de policiers américains.

Vingt ans après (2001)
A l'initiative du galliériste Emmanuel Perrotin, Sophie Calle réitère l'expérience de sa précédente Filature (1981). Selon le même principe, date pour date, vingt ans après est une installation à double voix comprenant l'enquête d'un détective (rapport écrit et photographies) sur une journée de l'artiste et sa mise en relation avec le récit de l'artiste elle-même.

Une jeune femme disparaît (2003)
Le destin de Sophie Calle croise celui de Bénédicte Vincens lorsque la presse mêle son nom à cette dernière, aperçue pour la dernière fois dans la rue après l'incendie de son appartement de l'île saint Louis en 2000. Elle était agent d'accueil au centre Pompidou, s'intéressait au comportement des publics et admirait Sophie Calle. L'artiste a pris des photos dans l'appartement dévasté et les mêle ici aux négatifs calcinés de la disparue.