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(1832-1883)
Réaliste
Le jeune garçon à l'épée 1861 New York, Metropolitan
La chanteuse des rues 1862 Boston, Museum of Fine Arts
Lola de Valence 1862 Paris, musée d'Orsay
Musique aux Tuileries 1862 Londres, National gallery
Le déjeuner sur l'herbe 1863 Paris, musée d'Orsay
Olympia 1863 Paris, musée d'Orsay
Le Christ aux anges 1864 New-York, Metropolitan
Un moine en prière 1864 Boston, Museum of Fine Arts
Combat du Kearsarge et de l’Alabama 1864 Philadelphie, Museum of Art
La mort du torero 1864 Washington, National Gallery
Le fifre 1866 Paris, musée d'Orsay
Jeune femme en 1866 1866 New York, Metropolitan
L'exécution de Maximilien 1867 Boston, Museum of Fine Arts
Portrait de Zola 1868 Paris, musée d'Orsay
Le Balcon 1868 Paris, musée d'Orsay
L'exécution de Maximilien 1869 Mannheim, Städtische Kunsthalle
Berthe Morisot au bouquet de violettes 1872 Paris, musée d'Orsay
Bouquet de violettes 1872 Collection particulière
Berthe Morisot à l'éventail 1872 Paris, Musée d'Orsay
Sur la plage 1873 Paris, Musée d'Orsay
Le chemin de fer 1873 Washington, National Gallery
Portrait de Berthe Morisot à l'éventail 1874 Lille, Musée des beaux-arts
Canotage 1874 New-York, Metropolitan
Argenteuil 1874 Tournai, Musée des beaux-arts
Les bords de la Seine à Argenteuil 1874 Londres, Institut Courtauld
La parisienne 1875 Stockholm, musée national
Stéphane Mallarmé 1876 Paris, musée d'Orsay
Nana 1877 Hambourg, Kunsthalle
Le suicidé 1877 Zurich, Foundation E.G. Bührle
La blonde aux seins nus 1878 Paris, Musée d'Orsay
Marguerite Gauthier-Lathuille 1878 Lyon, Musée des beaux-arts
Chez le Père Lathuille 1879 Tournai, Musée des beaux-arts
Dans la serre 1879 Berlin, Berlin, Alte Nationalgalerie
Autoportrait à la palette 1879 Collection particulière
Madame Manet à Bellevue 1880 New-York, Metropolitan
Femme lisant 1880 Chicago, The art institute
L'évasion de Rochefort 1881 Paris, musée d'Orsay
Portrait d'Irma Brunner 1881 Paris, musée d'Orsay
Un bar aux Folies Bergère 1882 Londres, Institut Courtauld

Edouard Manet doit une part de sa célébrité aux refus de ses tableaux aux salons : Le déjeuner sur l'herbe (alors appelé Le bain) refusé en 1863, Le fifre refusé en 1866 et au scandale provoqué, lors du salon de 1865, par son Olympia peint deux ans plus tôt. Echec aussi de son exposition personnelle lors de l'exposition universelle de 1867. En 1870, il commence à peindre avec les impressionnistes, mais, en 1876, il n'expose plus avec eux chez Nadar et envoie ses peintures au Salon.

Soutenu par Beaudelaire en 1863 (dont la référence reste Delacroix), Manet incarne assez bien le peintre moderne que souhaite le poète "Celui-là sera le peintre, le vrai peintre, qui saura nous faire voir combien nous sommes grands et poétiques avec nos cravates et nos bottines vernies". Défendu ensuite par Zola à partir de 1866, puis par Mallarmé.

Pour le choix de ses sujets, il se dit lui même être dépourvu d'imagination. Il copie des maîtres : Titien, Vélasquez, Raphaël, Delacroix. Volontiers moderne, il peint la bourgeoisie contemporaine : la musique aux Tuileries, le balcon. Goût pour les extérieurs même si exécution dans l'atelier. Fixité étrange des personnages, qui suggere un rêve intérieur inaccessible au spectateur

Dans le traitement de la couleur, il recherche une opposition entre deux grandes masses : l'une éclairée, l'autre dans l'ombre. Refus des techniques de graduation du clair-obscur, volonté d'opposition violente et trace du pinceau. Economie de moyen, grande plage de couleur. Refus de la perspective, léger décadrage des sujets, ligne d'horizon haute.

Pour Michael Fried, Manet veut transformer le théâtre de la peinture. Il renonce à la théâtralité classique fondée sur la mise en scène perspective et le sujet littéraire. Il cherche une théâtralité fondée seulement sur la peinture. D'après Fried, Manet cherche à faire des tableaux qui se contentent de se présenter au spectateur, de les regarder. Il s'efforce de faire en sorte que chaque portion de la surface regarde le spectateur en face. C'est ce que Fried appelle le face à face de la peinture et de ses spectateurs. C'est la naissance d'une modernité. Cette recherche trouve un support particulièrement adapté dans le nu érotique classique. Parce que ce nu suppose un sujet qui s'offre plus ostensiblement qu'aucun autre, comme objet de regard pour un public masculin.

C'est particulièrement la cas pour Olympia interprétation de La Vénus d'Urbino du Titien. Toute la surface regarde le spectateur en face : la servante vient vers l'avant depuis un fond opaque, le chien endormi devient un chat tourné agressivement vers le spectateur. Manet a annulé toute perspective. Le tableau n'a aucune profondeur. Il est toute surface, et ce parti est confirmé par une minuscule transformation. Manet a soigneusement défait la relation directe que Titien avait installée entre la position de notre regard, le sexe de la femme et la profondeur. Chez Titien, la perspective plaçait notre regard à l'aplomb exact de la main qui caresse le sexe, et cette position était soulignée par la ligne verticale indiquant le bord du pan noir qui se découpe sur la profondeur de la salle. Manet a défait cette condensation. Il a peint lui aussi, pratiquement au même endroit, une bande verticale. Mais cette bande a glissé vers la droite, elle n'indique plus le sexe. Manet a étalé sur la surface ce que Titien avait condensé à l'articulation entre la surface et la profondeur. Il a rabattu la profondeur sur la surface. C'est toute la peinture qui nous fait face. Ce n'est pas la position de notre regard qui détermine la structure interne du tableau et notre relation avec lui. Une forme de modernité est née.

Manet n'a pas seulement "aplati" le tableau de Titien ; il a annulé la relation érotique que ce tableau instaurait avec son spectateur. La main gauche ne caresse plus le sexe ; elle est posée sur la cuisse, fermement, face au spectateur. Elle cache, mieux : elle barre l'entrée. Olympia nous regarde, mais elle ne se touche pas

Biographie :

Edourard Manet nait le 23 janvier 1832 au 5 rue des Petits-Augustins (actuelle rue Bonaparte) à Paris. Il est le fils aîné d'Auguste Manet (1797-1862), haut fonctionnaire au Ministère de la Justice, et d'Eugénie-Désirée Fournier (1811-1895), fille d'un diplomate en poste à Stokholm.

Entre 1844 et 1848, Manet fait ses éudes au collège Rollin où il rencontre Antonin Proust (1832-1905). Au cours de ces années scolaires, ils se seraient fréquemment rendus au Louvre avec Edouard Fournier, oncle maternel de Manet, qui encourage le talent de son neveu pour le dessin.

Après son échec au concours d'entrée de l'Ecole Navale en juillet 1948, il s'embarque en décembre en direction de Rio de Janeiro sur le bateau-école Havre et Guadeloupe. A son retour, il échoue pour la seconde fois au concours d'entrée de l'Ecole Navale. Sa famille accepte qu'il s'engage dans une carrière artistique.

En septembre 1850, il entre avec Antonin Proust dans l'atelier de Thomas Couture. Il y restera pendant six années au cours desquelles il voyagera en Allemagne, en Hollande, en Tchécoslovaquie, en Autriche et en Italie. En 1855, il rend visite à Eugène Delacroix auquel il demande l'autorisation de copier La barque de Dante au musée du Luxembourg. En avril 1859, Le buveur d'absinthe est refusé au Salon, malgré l'avis favorable de Delacroix. En Juillet, il rencontre Degas au Louvre.

A l'été 1860, Manet s'installe aux Batignolles avec Suzanne Leenhoff (1830-1906), professeur de piano rencontré en 1849 et Léon, leur fils naturel né en 1952. Il l'épousera en octobre 1863. En mai 1861, il expose au Salon le Portrait de M. et Mme Auguste Manet et Le chanteur espagnol qui reçoit une mention honorable. En 1862; il rencontre Victorine Meurent, modèle professionnel, qu'il fait poser pour La chanteuse des rues.

En mai 1863 Ouverture du Salon des Refusés où il expose trois eaux-fortes et trois tableaux, dont Le déjeuner sur l'herbe. En mai 1864, il expose au Salon Episode d'une course de taureaux et Le Christ mort et les anges. En janvier 1865, il subit une crise de découragement au cours de laquelle il détruit plusieurs de ses oeuvres. En mai, il expose au Salon Jésus insulté par les soldats et Olympia. En Août, il par pour l'Espagne.

En avril 1866, Le jury du Salon refuse Le fifre et L'acteur tragique. En mai Zola prend la défense Manet dans son compte rendu du Salon. Il rencontre Cézanne, Monet, Zola, Renoir et Bazille. Le café Guerbois (situé au niveau de l'actuel 9, avenue de Clichy) devient le rendez-vous favori de Manet et de ses amis.

En mai 1867, Manet oganise une exposition particulière à ses frais près du pont de l'Alma, en marge de l'Exposition universelle. Courbet a également son propre pavillon. Manet entreprend plusieurs sujets sur l'Execution au Mexique de l'empereur Maximilien. Le 2 septembre, il assiste à l'enterrement de Baudelaire.

En mai 1868, il expose au Salon Portrait de Zola et Jeune dame. A l'été, il Rencontre Berthe Morisot par l'intermédiaire de Fantin-Latour. Elle pose pour Le balcon en septembre. En janvier 1869, l'exécution de Maximilien est refusée au Salon de mai où il expose Le balcon, Le déjeuner dans l'atelier et cinq eaux-fortes.

En juillet 1870, c'est le début de la guerre franco-prussienne. Manet s'engage en novembre dans la garde nationale, comme Degas.

En mai 1872, il expose au Salon Le combat du Kearsarge et de l'Alabama. La Nouvelle-Athènes, sur la place Pigalle, remplace le café Guerbois comme lieu de rencontre de ses amis. En mai 1873, il expose au Salon Le bon bock et Le repos. En septembre, il rencontre Mallarmé. En avril 1874, Le jury du Salon accepte Le chemin de fer, mais refuse Les hirondelles et Le bal masqué. En réaction, Mallarmé publie son article "Le Jury de Peinture pour 1874 et M. Manet". En mai Ouverture de la première exposition de la Société anonyme des artistes peintres (1ère exposition impressionniste) chez Nadar. Bien qu'invité à y participer Manet reste à l'écart. Il souhaite "vaincre le Salon".

En mai 1875, il expose au Salon Argenteuil. En avril 1876, le jury du Salon refuse Le linge et L'artiste. Manet ouvre son atelier au public pour présenter les tableaux refusés et d'autres oeuvres. En mars 1877, il soutient la troisième exposition impressionniste en pretant trois oeuvres de sa collection : deux Monet et un Sisley. En avril, le jury du Salon accepte Faure dans le rôle d'Hamlet mais refuse Nana qui sera exposé dans la vitrine d'un commerçant de luxe boulevard des Capucines. En mai 1879 expose En bateau et Dans la serre au Salon.

En janvier 1880, la santé de Manet se détériore. En avril Exposition particulière dans les salons de La Vie moderne. En mai, il expose au Salon le Portrait de M. Antonin Proust et Chez le père Lathuille. En mai 1881, expose au Salon le Portrait de M. Pertuiset et le Portrait d'Henri Rochefort qui reçoit une médaille de 2ème classe.

En janvier 1882, aggravation de son état de santé. En mai, il expose au Salon Un bar aux Folies-Bergère et Jeanne. Le 20 avril 1883, il est amputé de sa jambe gauche et meurt le 30 avril. Manet est enterré le 3 mai au cimetière de Passy. Antonin Proust, Emile Zola, Philippe Burty, Alfred Stevens, Claude Monet et Théodore Duret tiennent le drap qui recouvre le cercueil.

 

A Orsay, les tableaux de Edouard Manet sont regroupés dans trois lieux d'exposition :

BIBLIOGRAPHIE

 

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