A la fin des années 50, l'abstraction lyrique, triomphante depuis 1945, s'essouffle. La loi du formalisme énoncé par Clément Greenberg, critique et supporter des expressionnistes abstraits : "L'art ne doit renvoyer qu'à l'art et le tableau ne parler que du tableau", aboutit à une abstraction de plus en plus désincarnée. En réaction, le Pop Art revendique le choix d'objets familiers de la société : cible, drapeau, boîte de conserve ; les arts populaires : (cinéma, BD) et la dissociation entre peinture et l’expression personnelle.
A la fin des années 1950, le Pop Art émerge de part et d'autre de l'Atlantique. Aux Etats-Unis, Jasper Johns peint ses "cibles" en 1955, un an avant le collage de Richard Hamilton, Qu'est-ce qui peut bien rendre nos intérieurs d'aujourd'hui si différents, si attrayants ? où le mot "Pop" est figuré pour la première fois.
Inventée
par Lawrence Alloway à la fin des années cinquante, cette expression
indique que lart prend appui sur la culture populaire de son temps :
il lui emprunte sa foi dans le pouvoir des images. Mais, si le Pop Art cite
une culture propre à la société de consommation, cest
aussi sur le mode de lironie, comme lindique la définition
que le peintre anglais Richard Hamilton donne de sa production artistique : "Populaire,
éphémère, jetable, bon marché, produit en masse,
spirituel, sexy, plein dastuces, fascinant et qui rapporte gros".
1/ Le Pop Art américain
Le Pop Art américain ne débute vraiment qu'au tournant des années 1960. C'est en 1961 que Roy Lichtenstein entreprend de reproduire sur une toile des personnages de bande-dessinée et Andy Warhol expose pour la première fois ses boites de soupe Campbell en 1962. Sans communication explicite avec le Pop Art anglais, le Pop Art américain désigne une tendance née dinitiatives individuelles : sil nest pas un mouvement structuré au sens dun groupe qui organise des manifestations collectives, il a néanmoins une cohérence, en ce quil est globalement issu du travail de Jasper Johns : les artistes héritent de son intérêt pour les objets ordinaires, de son ironie, ainsi que de sa confiance en la puissance des images. Le foyer du Pop Art américain est localisé à New York, où exposent tout dabord des artistes comme Roy Lichtenstein, Andy Warhol, Claes Oldenburg et Jim Dine, puis James Rosenquist, George Segal, et Tom Wesselman.
2/ Le Pop Art anglais
En Angleterre, le phénomène du Pop Art apparait à peu près au même moment. Il prend naissance au Royal College of Art, où Derek Boshier, David Hockney, Allen Jones et Peter Phillips sont étudiants. Ils y subissent l'ascendant du jeune peintre américain Ron Kitaj, tout en étant influencés à distance et d'un point de vue plus conceptuel par l'eouvre de Richard Hamilton.
On appelle Pop Art anglais un groupe dartistes qui se manifeste à
partir de la moitié des années cinquante. Son identité
se construit à la suite de réflexions menées sous forme
de réunions et de conférences par le cercle intellectuel qua
été The independent Group constitué à l'Institute of Contemporary Arts (ICA). Il est formé des peintres Eduardo
Paolozzi, William Turnbull et Richard Hamilton, du couple darchitectes Alison et Peter
Smithson et du critique dart Lawrence Alloway. LIG
centre sa recherche théorique sur la technologie et la modernité. Le phénomène du Pop Art prend naissance au Royal College of Art.
3/Le pop art français
Les artistes du Nouveau Réalisme se regroupent au début des années 60 pour lutter contre l'hégémonisme du pop art américain et l'orienter vers un recyclage poétique du réel urbain, industriel et publicitaire. Les artistes de la Figuration Narrative s'opposent plus nettement au pop art américain qu'ils jugent trop formel, indifférent aux luttes politiques de l'époque et pas assez critique de la société de consommation... tout en utilisant certaines expressions formelles similaires.
a) Le Nouveau Réalisme français : un recyclage poétique du réel
Le Nouveau Réalisme est fondé en octobre 1960 par une déclaration commune dont les signataires sont Yves Klein, Arman, François Dufrêne, Raymond Hains, Martial Raysse, Pierre Restany, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques de la Villeglé ; auxquels sajoutent immédiatement César, Mimmo Rotella, puis Niki de Saint-Phalle et Gérard Deschamps en 1961, enfin Christo en 1963.
Ces artistes affirment sêtre réunis sur la base de la prise de conscience de leur "singularité collective". En effet, dans la diversité de leur langage plastique, ils perçoivent un lieu commun à leur travail, à savoir une méthode dappropriation directe du réel, laquelle équivaut, pour reprendre les termes de Pierre Restany, en un "recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire" (60/90. Trente ans de Nouveau Réalisme, édition La Différence, 1990, p. 76).
Leur travail collectif, des expositions élaborées ensemble, sétend de 1960 à 1963, mais lhistoire du Nouveau Réalisme se poursuit au moins jusquen 1970, année du dixième anniversaire du groupe marquée par lorganisation de grandes manifestations.
Pour autant, si cette prise de conscience dune "singularité collective" en signature est déterminante, leur regroupement se voit motivé par lintervention et lapport théorique du critique dart Pierre Restany, lequel, dabord intéressé par lart abstrait, se tourne vers lélaboration dune esthétique sociologique après sa rencontre avec Klein en 1958, et assume en grande partie la justification théorique du groupe.
Le terme de Nouveau Réalisme a été forgé par Pierre Restany à loccasion dune première exposition collective en mai 1960. En reprenant lappellation de "réalisme", il se réfère au mouvement artistique et littéraire né au 19e siècle qui entendait décrire, sans la magnifier, une réalité banale et quotidienne. Cependant, ce réalisme est "nouveau", de même quil y a un Nouveau Roman ou une Nouvelle Vague cinématographique : dune part, il sattache à une réalité nouvelle puisquil sagit dune société urbaine de consommation, dautre part, le mode descriptif est lui-même nouveau car il ne sidentifie plus à une représentation par la création dune image adéquate, mais il consiste en la présentation de lobjet que lartiste a choisi. Ainsi Chopins Waterloo (Arman, 1962), Ricard (César, 1962), Panneau daffichage (Raymond Hains,1960), Monochrome bleu (IKB 3), (Yves Klein, 1960), Repas hongrois, tableau-piège (Daniel Spoerri, 1963), Soudain l'été dernier (Martial Raysse, 1963), Crucifixion (Niki de Saint-Phalle, 1963), Baluba (Jean Tinguely,1961-1962)
Cest aussi à Pierre Restany que lon doit davoir défendu le Nouveau Réalisme sur la scène internationale face à lémergence du Pop Art américain soutenu économiquement par un réseau de galeristes et de collectionneurs.
b) La figuration narrative
Le mouvement de la figuration narrative n'a pas été structuré, en particulier, par un manifeste mais a cependant été théorisé par le critique d'art Gérald Gassiot-Talabot dans un ouvrage paru en 1965. Il s'agit d'un courant d'expression qui restreint initialement le champ de la nouvelle figuration en considérant comme narrative toute œuvre qui se réfère à une représentation figurée dans la durée, soit par la circulation d'objets dans la toile, soit par séquences, y compris sous forme de polyptyques, et qui veut généralement redonner à la peinture une fonction politique et critique de la société de consommation. Parmi ses sources d'inspiration (cadrages, montages, etc.) on compte la bande dessinée, le cinéma, la photographie, la publicité… en fait, l'ensemble des images du quotidien. Les thèmes des œuvres sont rattachés le plus souvent aux scènes de la vie de tous les jours, ainsi qu'aux revendications sociales ou politiques.
La plupart des artistes de ce mouvement sont marqués par les thèses gauchistes de Mai 68, en particulier celles d'Herbert Marcuse, en estimant que le potentiel subversif de leurs œuvres devait tenir dans leur dimension esthétique bien davantage que dans un discours explicite. Selon Marcuse, "plus une œuvre est immédiatement politique, plus elle perd son pouvoir de décentrement et la radicalité, la transcendance de ses objectifs de changement" (L'Homme unidimensionnel, essai sur l'idéologie de la société industrielle avancée, Beacon Press, 1964, traduction 1968). Certains d'entre eux revendiquent cette tendance, tels que l'anti-franquiste Eduardo Arroyo réfugié en France, Gérard Fromanger, Erró, Gérard Guyomard, Ivan Messac, Sergio Birga, Henri Cueco, Michèle Katz. Ces artistes participent à la production des affiches murales et slogans de Mai 68.
En 1962, la structure narrative apparaît dans l’œuvre de certains artistes comme Peter Klasen, présent à Paris depuis 1959 (Douche, 1962), ou Hervé Télémaque (Le Voyage, 1962) arrivé de New York quelques mois auparavant. Ce dernier rencontre la même année Bernard Rancillac qui participe au Salon de la jeune peinture avec ses camarades Eduardo Arroyo, présent à Paris depuis 1958, Gilles Aillaud et Antonio Recalcati, réunis sous l'influence d'Henri Cueco, dans leur engagement de contestation du pouvoir capitaliste, ainsi que Peter Saul également venu de New York.
Déjà en novembre 1960, la première exposition des nouveaux réalistes s'était tenue à Paris au festival d'avant-garde et, en novembre 1962, à la Sydney Janis Gallery de New York en incluant la première exposition collective des artistes du pop art américain, théorisé la même année. De mai à juin 1963, les autorités américaines présentent ensuite pour la première fois en Europe, à l'American Center de Paris, l'exposition « De A à Z » regroupant 31 artistes de la jeune scène américaine du pop art ; tandis que la première série d'œuvres de Roy Lichtenstein, de 1961, basée sur la bande dessinée, est en même temps exposée à la galerie Ileana Sonnabend. Lors de la troisième Biennale de Paris, tenue fin septembre 1963 au musée d'art moderne de la ville de Paris (MAMVP), Eduardo Arroyo, tenant de la nouvelle figuration, se fait alors connaître en exposant son polyptyque Les quatre dictateurs, une série de portraits de dictateurs incluant Franco, qui provoqua la protestation du gouvernement espagnol.
Si l'expression « figuration narrative » apparaît antérieurement, en étant inspirée à Gassiot-Talabot par l'usage de la séquence évolutive chez le peintre et cinéaste d'animation Peter Foldès (Lampe électrique et papillon de nuit, 1948), la figuration narrative obtient son véritable acte de naissance avec l'exposition « Mythologies quotidiennes » organisée de juillet à octobre 1964, à la demande de Rancillac et de Télémaque, par Marie-Claude Dane au MAMVP, et à laquelle participèrent également Klasen, Arroyo, Recalcati, Jacques Monory, Leonardo Cremonini, Jan Voss et Öyvind Fahlström. Cependant, au mois de juin précédent, la nouvelle école américaine venait d'être consacrée à la Biennale de Venise par l'octroi du grand prix à Robert Rauschenberg, quelques jours seulement avant l'ouverture de cette exposition au MAMVP, ce qui en amoindrit l'impact médiatique.
En octobre 1965, Gassiot-Talabot présente à la galerie Creuze l'exposition éponyme « La Figuration narrative dans l'art contemporain » où est exposé le polyptyque Vivre et laisser mourir ou la fin tragique de Marcel Duchamp d'Arroyo, Aillaud et Recalcati, acquis en 2013 par le musée national centre d'art Reina Sofía de Madrid, qui constitue le manifeste de ce mouvement.
L'année suivante, l'exposition « Bande dessinée et figuration narrative » est montrée au musée des arts décoratifs de Paris.
5/ Le réalisme capitaliste allemand
En 1963, avec ses camarades Konrad Fischer et Gerhard Richter, Sigmar Polke invente le réalisme capitaliste (référence ironique au réalisme socialiste) et du milieu à la fin des années 1960, leurs œuvres sont souvent classifiées comme représentant le Pop Art allemand. Ils s'intéressent en effet à l'iconographie populaire, notamment dans ses manifestations photo-journalistiques. Ils ne sont cependant pas des artistes pop à la manière très jubilatoire des peintres américains et anglais. Leur expérience personnelle de la guerre froide à travers la partition de l'Allemagne les rendent culturellement plus conscients et plus critiques. Ils s'intéressent moins à l'image elle-même qu'à l'interface conceptuelle entre l'image et les procédés matériels de la peinture. La fascination de Polke pour l'image appropriée se discerne dans des toiles commes Bunnies (1966). Ses emprunts proviennent essentiellement des journaux, des magazines et des publicités du moment. A la fin des années 70 cependant, à la différence des américains qui continuent de puiser dans la vie contemporaine, Polke ouvre le champ de ses ressources à tout type d'images graphiques, anciennes ou modernes. Ce refus de l'art comme progrès historique aussi bien que le rejet d'une modernité emblématique font de Polke le précurseur du post-modernisme.
La tendance Pop prend dès le début des années 60 jusquen 1970 une dimension pluridisciplinaire et internationale qui se manifeste à travers le design italien (par exemple le célèbre fauteuil Sacco, 1968 de Piero Gatti qui rappelle les objets mous de Oldenburg) et les architectures utopiques du groupe Archigram (comme Walking City, 1964 imaginée par Ron Herron) issues de lunivers futuriste de la bande dessinée. A partir des années 70, les artistes se tourneront vers des préoccupations beaucoup plus contestataires.
Textes de référence
Entre Pop Art et culture populaire, il y a une distinction essentielle pour saisir la spécificité de la démarche des artistes pop :
Texte extrait de "Le développement du Pop Art
anglais", Lawrence Alloway 1966
(in Lucy R. Lippard, Le Pop Art, Paris 1996, Thames & Hudson pour la traduction
française, p. 27)
"Le Pop Art a été associé à la "communication de masse" tant sur le ton de la plaisanterie que dans les discussions sérieuses : les emprunts du Pop Art aux mass media ont servi de prétexte à une identification complète entre la source dinspiration et son adaptation. Et par voie de conséquence, on en est arrivé à identifier les artistes Pop à leurs sources. Une telle conception est doublement fausse : dans le Pop Art, limage existe dans un contexte complètement nouveau, et cest là une différence fondamentale ; de plus, les mass media sont plus complexes et moins inertes que ce point de vue ne le laisserait supposer. La célébrité rapide de certains artistes a été comparée, non sans malveillance, à la gloire tapageuse de certaines vedettes éphémères. Vers la fin des années 1940 et au début des années 1950, lart abstrait américain a établi, à légard de lart et de ses spectateurs, un nouveau système de références ; au cours de la décennie suivante, cette fonction normative revint au Pop Art. Alors quon se posait jusque-là des questions dont limportance était couramment admise (À quel moment peut-on considérer quun tableau est terminé ? Quel est le minimum acceptable pour décréter quun tableau en est un ?), le Pop Art a donné lieu à dautres questions : jusquà quel point une uvre dart peut-elle se rapprocher de sa source sans perdre son identité ? ou combien de significations simultanées une uvre dart peut-elle revêtir ?"
Warhol (extraits de Andy Warhol. Rétrospective, Centre Georges Pompidou, 1990, pp. 457-467):
"Si vous voulez tout savoir sur Andy Warhol, vous navez quà regarder la surface de mes peintures, de mes films, de moi. Me voilà. Il ny a rien dessous."
"Si je peins de cette façon, cest parce que je veux être une machine, et je pense que tout ce que je fais comme une machine correspond à ce que je veux faire."
"On a souvent cité cette phrase de moi : "jaime les choses barbantes". Eh bien je lai dit et cest ce que je pense.
Mais cela ne veut pas dire que ces choses-là ne me barbent pas. Bien sûr, ce que je trouve barbant ne doit pas le paraître à dautres, car je nai jamais pu regarder jusquau bout les émissions daventure à la télé, parce quece sont à peu près les mêmes intrigues, les mêmes plans et les mêmes montagnes encore et encore. Apparemment, la plupart des gens adorent regarder à peu près la même chose du moment que les détails changent. Moi, cest tout le contraire. Si je dois regarder la même chose que la veille au soir, je ne veux pas que ce soit à près la même, je veux que ce soit exactement la même. Parce que plus on regarde exactement la même chose, plus elle perd son sens, et plus on se sent bien, avec la tête vide."
"Ce qui est formidable dans ce pays, cest que lAmérique a inauguré une tradition où les plus riches consommateurs achètent en fait la même chose que les plus pauvres. On peut regarder la télé et voir Coca-Cola, et on sait que le président boit du Coca, que Liz Taylor boit du Coca et, imaginez un peu, soi-même on peut boire du Coca. Un Coca est toujours un Coca, et même avec beaucoup dargent, on naura pas un meilleur Coca que celui que boit le clodo du coin. Tous les Coca sont pareils et tous les Coca sont bons.
Liz Taylor le sait, le président le sait, le clodo le sait, et vous le savez."
"Une fois quon est pop, on ne peut plus voir les signaux de la même façon.
Et une fois quon a commencé à penser pop, on ne peut plus voir lAmérique de la même façon.
À partir du moment où on met une étiquette, on franchit le pas. Je veux dire, on ne peut plus revenir en arrière et voir la chose sans son étiquette. On voyait lavenir et ça ne faisait aucun doute. On voyait des gens passer devant sans le savoir, parce quils pensaient encore comme autrefois, avec des références au passé.
Mais il suffisait de savoir quon était dans lavenir, et cest comme ça quon sy retrouvait.
Il ny avait plus de mystère, mais les surprises ne faisaient que commencer."
"Les artistes pop faisaient des images que tous les passants de Broadway pouvaient reconnaître en un quart de seconde : des bandes dessinées, des tables de pique-nique, des pantalons, des personnes célèbres, des rideaux de douche, des réfrigérateurs, des bouteilles de Coca Toutes ces choses modernes formidables, que les expressionnistes abstraits sefforçaient de ne surtout pas remarquer."
"Je ne crois pas que ce soit bientôt la fin du Pop Art. Les gens sy intéressent et lachètent encore, mais je ne saurais pas vous dire ce que cest que le Pop Art, cest trop compliqué. Ça consiste à prendre ce qui est dehors et à le mettre dedans, ou à prendre le dedans et à le mettre dehors, à introduire les objets ordinaires chez les gens.
Le Pop Art est pour tout le monde. Je ne crois pas que lart devrait être réservé à quelques privilégiés, je crois quil doit sadresser à la masse des Américains, et dailleurs ils sont généralement ouverts à lart.
Je pense que le Pop Art est une forme dart aussi légitime que les autres, limpressionnisme, etc. Ce nest pas de la frime.
Je ne suis pas le grand prêtre du Pop Art, je suis simplement un de ceux qui travaillent là-dedans.
Je ne minquiète ni de ce quon écrit sur moi ni de ce que les gens peuvent penser de moi en le lisant."
"Je nai jamais compris pourquoi, quand on meurt, on ne disparaît pas tout bonnement.Tout pourrait continuer comme avant, à la seule différence quon ne serait plus là. Jai toujours pensé que jaimerais avoir une tombe sans rien dessus. Pas dépitaphe, pas de nom. Jaimerais en fait quon lise dessus: "fiction".
Chronologie
1956
Exposition This is tomorrow à la Whitechapel Gallery, Londres,
organisée par le critique Lawrence Alloway, inventeur du terme "Pop
Art".Les uvres exposées intégraient des éléments
de la culture populaire : images de Marilyn Monroe, publicité pour
le film Planète interdite
1957
Leo Castelli, qui sera lun des grands promoteurs du Pop Art,
ouvre sa galerie à New York.
1958
Premières expositions personnelles de Jasper Johns et de Robert
Rauschenberg à la Galerie Leo Castelli à New York.
1960
Andy Warhol exécute ses premières peintures à
partir de bandes dessinées : Dick Tracy, Superman, Popeye
1961
Première exposition personnelle de Rauschenberg à Paris,
galerie Daniel Cordier.
Oldenburg ouvre le Store, un atelier-magasin où il expose des
objets en plâtre peints et organise de happenings. Ce lieu deviendra
lannée suivante le Ray Gun Theater.
1962
Roy Lichtenstein expose ses premières uvres composées
à partir de vignettes de BD, à la galerie Leo Castelli.
Marilyn Monroe meurt en août, son image est diffusée dans
tous les journaux et magazines. Andy Warhol commence son travail de portrait
multiple à partir de son effigie.
En octobre, la galerie Sidney Janis de New York organise lexposition
The New Realists, dans laquelle les artistes européens nouveaux réalistes
sont présentés comme les précurseurs imparfaits dune
démarche artistique qui ne sépanouit pleinement quavec
les artistes du Pop Art.
Ileana Sonnabend (première femme de Leo Castelli) ouvre une
galerie à Paris qui va introduire les artistes américains en
Europe : elle expose Johns en 1962, Rauschenberg en 1963, Warhol en 1964.
1963
En novembre, Warhol transforme un loft en studio quil appelle
la Factory, lieu légendaire de la culture pop, dont les murs sont recouverts
de papier aluminium ; cest le lieu de rendez-vous de tous les participants
à la vie underground new-yorkaise. Warhol y réalise ses premiers
films, Eat et Kiss.
1964
Le grand prix du jury de la 34e Biennale de Venise est décerné
à Rauschenberg, signe de la nouvelle prédominance de lart
américain sur lart européen.
1965
Warhol rencontre le groupe du Velvet Underground quil produit,
dont il réalise les pochettes de disques et organise les concerts.
1967
La galerie Sydney Janis de New York présente l'exposition Hommage
to Marilyn Monroe, qui rassemble de nombreux artistes, américains et
européens, de la tendance Pop.
1968
Warhol est grièvement blessé de plusieurs coups de revolver
par Valérie Solanas, actrice féministe et fondatrice du SCUM
(Society for Cutting Up Men), à la Factory.
1969
Une grande rétrospective consacre l'uvre d'Oldenburg au
Museum of Modern Art de New York.
1971
Warhol conçoit la pochette de Sticky Fingers pour les Rolling
Stones, exemple de collaboration entre les différents domaines de la
culture pop.
1974
Lawrence Alloway propose une vision globale du Pop Art à travers
la rétrospective qu'il lui consacre au Whitney Museum of American Art
de New York : le Pop Art est désormais identifié comme un moment
achevé de l'histoire de l'art.
2001
Exposition Les années Pop : 1956-1968, Centre Pompidou, Paris
Bibliographie sélective
Essais sur le Pop Art:
Lucy R. Lippard, Le Pop Art, Thames & Hudson, Paris 1996, pour
la traduction française.
Marco Livingstone, Le Pop Art, Hazan, Paris, 1990 pour la traduction
française.
Artstudio, Spécial Andy Warhol, Printemps 1988.
François Pluchart, Pop Art et Cie, 1960-1970, Editions Martin
Malburet, Paris, 1971.
Catalogues dexposition:
Les années Pop : 1956-1968, Centre Georges Pompidou, Paris,
2001.
De Klein à Warhol. Face à face France-Etats-Unis, Musée
dart moderne et dart contemporain de Nice, novembre 1997-mars
1998.
Andy Warhol. Rétrospective, Centre Georges Pompidou, Paris,
1990.
Le Pop Art américain aujourdhui, Galerie dart contemporain
des musées de Nice, 1979.
Dossier réalisé par Le Musée National d'Art Moderne
Textes dAndy Warhol:
Ma philosophie de A à B, Flammarion, Paris, 1977 pour la traduction française.