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(1866-1944)
Abstraction géométrique
Murnau avec son église II 1910 Collection particulère
Sans titre 1910 Paris, Musée National d'Art Moderne
Almanach Der Blaue Reiter 1911 Paris, Musée National d'Art Moderne
Impression 3 (concert) 1911 Munich, Musée Lenbachhaus
Composition 7 1913 Moscou, Galerie Tretiakov
Fugue 1914 Riehen/ Bâle, Fondation Beyeler
Trame noire 1922 Nantes, Musée des arts
Jaune-Rouge-Bleu 1925 Paris, Musée National d'Art Moderne
Odeur verte 1929 Paris, Musée National d'Art Moderne
Composition avec deux points verts 1935 Paris, Musée National d'Art Moderne

Kandinsky naît à Moscou en 1866 dans une famille aisée et cultivée. Il apprend l’allemand avec sa grand-mère, prend des cours de piano, de violoncelle et de dessin. En 1885, il entreprend à la faculté de Moscou des études de droit qu’il poursuit jusqu’en thèse. Mais, au moment d’obtenir une chaire d’enseignant, en 1895, il décide de rompre avec la carrière juridique pour se consacrer à l’art. Il se rend alors à Munich pour apprendre la peinture, puis s’institue très vite lui-même professeur en créant, avec d’autres artistes munichois, l’association Phalanx. Par ce biais, il rencontre Gabriele Münter, une artiste germano-américaine, qui sera sa compagne jusqu’en 1914. Avec elle, il voyage à travers l’Europe et l’Afrique du nord et, en 1906, s’installe à Paris pour un an. A cette époque, ses œuvres sont de petites peintures, souvent des paysages dans un style impressionniste, comme des notes de voyages, qui le font passer pour un dilettante auprès du milieu parisien.

Ce n’est qu’en 1908, de retour en Allemagne, où il vit avec Gabriele Münter à Murnau, que commence sa véritable carrière d’artiste. Si ses thèmes de prédilection - les paysages, la culture populaire - restent les mêmes, il les traite de manière de plus en plus abstraite grâce à l’autonomie croissante des couleurs.

Kandinsky devient l’un des protagonistes de la peinture d’avant-garde. En 1911, avec Franz Marc, il crée « une sorte d’Almanach avec images et articles exclusivement réalisés par des artistes ». Le but est de montrer que toutes les formes d’art, si différentes soient-elles, peinture, musique, mais aussi arts populaires, dessins d’enfants, tendent toutes dans la même direction. Car pour Marc et Kandinsky, « la question de l’art n’est pas celle de la forme, mais du contenu artistique ». L’Almanach du Cavalier Bleu renvoie aux cavaliers des mythes populaires. Pour Kandinsky, le cavalier est une métaphore de l’artiste : « Le cheval porte son cavalier avec vigueur et rapidité. Mais c’est le cavalier qui conduit le cheval. Le talent conduit l’artiste à de hauts sommets avec vigueur et rapidité. Mais c’est l’artiste qui maîtrise son talent » (Regards sur le passé).

En 1914, alors que la guerre éclate, il quitte Munich pour se réfugier en Suisse, puis part pour Moscou où il restera jusqu’en 1921. Là, il commence la rédaction d’un texte, conçu comme le pendant de Du Spirituel dans l’Art, « Du Matérialisme dans l’Art », qui ne sera publié qu’en 1926 : Point et ligne sur plan. Durant cette période, il peint peu, privilégiant, pour des questions matérielles, le dessin et les œuvres sur papier. Puis, tandis que se met en place le nouveau régime, il se consacre à la création des nouvelles structures artistiques du pays, telles que l’IZO, l’organisme d’Etat gérant les arts plastiques.

Toutefois, sa situation, tant artistique que financière et politique, est devenue précaire. En 1921, profitant d’une mission officielle, il s’installe en Allemagne avec son épouse Nina. Walter Gropius, directeur du Bauhaus, lui propose un poste d’enseignant : il l’occupera jusqu’à la fermeture de l’école en 1933 et son départ pour la France. A cette date, déchu de la nationalité allemande obtenue en 1927, Kandinsky s’installe à Paris, apatride. Ce n’est qu’en 1939 qu’il deviendra citoyen français, in extremis avant le début de la Deuxième Guerre mondiale. Jusqu’en 1944, les Kandinsky mènent une vie retirée à Neuilly-sur-Seine, l’artiste poursuivant ses dernières recherches.

 

Kandisky est devenu peintre grâce à la révélation de la peinture provoquée par des tableaux de Monet.

La beauté est une correspondance entre la nécessité intérieure et la signification expressive. Cette dernière consiste à composer avec des formes et des couleurs et ne doit pas obligatoirement imiter la nature.

Très lié avec Arnold Schöenberg, qui vient de mettre au point son système dodécaphonique, Kandinsky utilise une métaphore musicale: La mélodie (figuration) joue un rôle épisodique et subordonné. L'élément essentiel réside dans l'équilibre et l'arrangement systématique des parties.

Kandinsky distingue trois sources d'inspiration dénommées respectivement :

Ces trois sources d'inspiration vont successivement dominer son oeuvre jusqu'en 1921. A partir de 1922 s'ouvre la période classique où prédominent les grandes compositions.

"Du spirituel dans l'art", 1910-1912:

"Une oeuvre d'art consiste en deux éléments, l'intérieur et l'extérieur. L'intérieur est l'émotion dans l'âme de l'artiste; cette émotion a la capacité d'éveiller une émotion similaire dans l'âme de l'observateur."

"Liée au corps, l'âme est touchée par l'intermédiaire des sens- le senti. Les émotions sont mises en branle et touchées par ce qui est senti. Le senti joue donc un rôle de pont, la relation physique entre l'immatériel (qui est l'émotion de l'artiste) et le matériel, et de la résulte une oeuvre d'art. Et une deuxième fois, le senti sert de pont entre le matériel (l'artiste et son oeuvre) et l'immatériel (l'émotion dans l'âme de l'observateur ). La séquence est donc la suivante: émotion (dans l'artiste)--> le senti--->l'oeuvre d'art--->le senti--->l'émotion (dans le spectateur). Les deux émotions seront semblables et équivalentes dans la mesure où l'oeuvre d'art sera réussie... L'élément intérieur, c'est à dire l'émotion doit exister; autrement, l'oeuvre d'art n'est qu'une tromperie. l'élément intérieur détermine la forme de l'oeuvre d'art."

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