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Van Gogh, Edvard Munch (Le cri, 1893) ou Henri Rousseau peuvent être considérés comme les précurseurs du mouvement. Mais ce sont des étudiants en architecture de Dresde qui vont révolutionner la peinture en 1905.

Ernst Ludwig Kirchner veut retrouver un état de nature libérée des conventions sociales et saisir la vraie vie avec du sang dans les veines. Il veut libérer la peinture, renoncer au métier, au fini et à la ressemblance. Karl Schmitt-Rotluff trouve le nom de ce mouvement : Die Brücke, le pont entre le passé et le présent mais aussi entre tous les facteurs de révolution et de fermentation, le pont pour rassembler une nouvelle génération de créateurs et de jouisseurs.

1 - Les précurseurs
Van Gogh, 1890
Munch, 1893

L'expressionnisme s'oppose à l'impressionnisme qui termine le grand mouvement de mise en ordre du visible amorcé dans l'art européen depuis la renaissance. Même s'il heurte l'académisme de l'époque, l'impressionnisme a pour but de saisir au mieux ce que voit le peintre, fut-ce la lumière ou la couleur. L'expressionnisme se traduit en revanche par la prédominance de l'intuition, de l'imagination, de la vision sur la connaissance intellectuelle. Ses principaux thèmes sont liés à une préoccupation dominante pour les problèmes moraux, religieux et érotiques, à l'autobiographique, l'antipathie pour la société bourgeoise et la sympathie pour l'humanité. Sur le plan technique, l'irréalisme de la couleur va de paire avec un usage presque général de la déformation.

L'expressionnisme veut dépasser le réalisme en faisant appel à l'héritage naturaliste de Baudelaire (La charogne), Rimbaud, Nietzsche, Freud, Joyce, Stindberg et Stravinsky. Il est contemporain de Henrich Mann (pour L'ange bleu 1930) et de Franz Kafka et éclot presque en même temps au cinéma.Le primitivisme prôné par Gauguin et l'expressionniste de Van Gogh, ou que celle, « constructiviste », de Cézanne. Il annonçait une complète révolution du goût, révolution qui débuta [avec] la première exposition des fauves

2 - Fauvisme, Die Brücke, Der Blaue Reiter, post Secession viennoise
Matisse, 1905
Kirchner, 1913
Kandinsky, 1911
Nature morte aux danseuses d'Emil Nolde
Nolde, 1914
Deux nus (les amants) d'Oskar Kokoschka
Kokoschka, 1913

Le groupe Die Brücke, groupe majeur des avant-gardes du début du XXe siècle nait en Bavière où Kirchner étudie l'architecture à Dresde et à Munich de 1901 à 1905. Cette année-là, il fonde avec ses compagnons d'études Fritz Bleyl, Karl Schmidt-Rottluff et Erich Heckel le groupe Die Brücke (Le Pont), dont le but est de se démarquer du style traditionnel académique pour trouver un nouveau mode d'expression, qui formerait un « pont » entre passé et présent. Ils entendent ainsi donner une forme de réponse contemporaine à des artistes tels Albrecht Dürer ou Matthias Grünewald, reprenant des techniques anciennes issues de leur tradition nationale comme la gravure sur bois. Le groupe rédige un manifeste, gravé dans le bois, réclamant « la liberté dans ses œuvres et sa vie ». L'art de Die Brücke est influencé par les oeuvres du musée des arts primitif et ethnographique de Dresde. Il travaille la simplification formelle, l'aplat, la surface de la toile, la ligne nette et la juxtaposition de plans géométrisés. Il refuse la perspective et s'inspire des fauves et de Matisse en particulier même si Kirchner le nie. Il privilégie la gravure sur bois et expose la difficulté même d'arracher les formes à la matière. En 1906 a lieu leur première exposition, centrée sur le nu féminin, à Dresde.

Le mot expressionnisme est théorisé en 1908 par le critique allemand Worringer qui oppose l'expressionnisme au classicisme avec son "pathos inquiétant qui s'attache à l'animation de l'inorganique, inquiétude agitation accroissement de la nervosité et de la confusion jusqu'au point culminant où elles apporteront étourdissement et détente".

Franz Marc fonde à Munich en 1910 avec Kandinsky, Der Blaue Reiter (le cavalier bleu). Il utilise un code coloré : le bleu pour les chevaux, principe masculin et le rouge et le jaune pour le principe féminin.

C'est en 1911, à Berlin, que l'on emploie la première fois le mot "expressionnisme" pour désigner le style d'une grande exposition réunissant fauves et cubistes. Sous ce terme d'expressionnisme on tente de regrouper tout ce qui, dans la production contemporaine, s'oppose à l'impressionnisme.

En 1914, le critique allemand Fechter range sous ce mouvement Kirchner, Kandinsky et Marc ainsi que Kokoschka. C'est, pour lui, "Un phénomène germanique, aryen ou nordique incarnant sur le plan métaphysique l'esprit gothique."

3 - L' Ecole de Paris.

Ainsi au cours de ces grandes étapes, de 1905 à 1914, l'expressionnisme devient le premier vrai mouvement moderne et le grand mouvement des années 10-20. avec en France l'ensemble de l'école de Paris.

Soutine, 1923

La formule École de Paris ne fait référence à aucune "école" ayant véritablement existé. Elle désigne l'ensemble des artistes, dont un grand nombre d'étrangers, qui ont travaillé à Paris de 1900 à 1960, faisant de cette ville un centre d'art de premier plan dans le monde.

L'expressionnisme va trouver un nouveau soufle aux Etats-Unis avec l'expressionnisme abstrait alors que le néo-expressionniste regroupe des artistes indépendants qui revendiquent la pratique d’une peinture figurative en adoptant un style violemment émotif, et une iconographie volontiers provocatrice.

Jean-Luc Lacuve le 08/01/2010.

 

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