(1864-1901)
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Art nouveau |
Autoportrait | 1880 | Albi, Musée Toulouse-Lautrec |
Rousse dit aussi La Toilette | 1889 | Paris, Musée d'Orsay |
Moulin de la Galette | 1889 | Chicago, Art institute |
La danse au Moulin-Rouge | 1890 | Philadelphie Museum of Art, |
Justine Dieuhl | 1891 | Paris, Musée d'Orsay |
Moulin-Rouge - La Goulue | 1891 | Albi, Musée Toulouse-Lautrec |
La Goulue au Moulin-Rouge | 1892 | New York, MOMA |
Jeanne Avril à l'entrée du Moulin Rouge | 1892 | Londres, Courtauld Institute |
Au Moulin Rouge | 1895 | Chicago, Art institute |
May Milton | 1895 | Canberra, N. G of Australia |
La clownesse Cha-U-Kao | 1895 | Paris, Musée d'Orsay |
La clownesse Cha-U-Kao assise | 1896 | New York, MoMA |
Chocolat dansant | 1896 | Albi, Musée Toulouse-Lautrec |
Henri de Toulouse-Lautrec est né dans l'une des plus vieilles familles
de France, descendant en effet en droite ligne des comtes de Toulouse, qui
furent jusqu'au XIIIe siècle parmi les plus puissants féodaux
du royaume. Cependant, cette branche cadette, malgré son nom illustre,
ne vit que comme une famille aisée de l'aristocratie de province.
Au XIXe siècle, les mariages dans la noblesse se faisaient couramment
entre cousins afin d'éviter la division des patrimoines et l'amoindrissement
de la fortune. Ce fut le cas des parents d'Henri, Toulouse-Lautrec-Monfa (1838-1913)
et d'Adèle Tapié de Celeyran (1841-1930), qui étaient
cousins au premier degré. Ils eurent deux garçons dont Henri
était l'aîné ; quatre ans plus tard naquit son frère
Richard-Constantin, qui mourut un an après. L'incompatibilité
d'humeur entre les deux époux entraîna leur séparation
et Henri resta sous la garde de sa mère.
Henri de Toulouse-Lautrec grandit entre Albi, le château du Bosc (demeure
de ses grands-parents) et le château de Celeyran. Il eut une enfance
heureuse jusqu'au moment où, par suite de la consanguinité de
ses parents, débuta en 1874 une maladie qui affectait le développement
des os, la pycnodysostose. Ses os étaient fragiles et entre mai 1878
et août 1879, il souffrit d'une fracture au fémur à chaque
jambe, qui l'empêcha de grandir au-delà d'une taille de 1,52
m. On essaya de le guérir au moyen de décharges électriques
et en lui plaçant à chaque pied une grande quantité de
plomb.
Son tronc était d'une taille normale, mais ses jambes étaient
trop courtes. Il avait des lèvres et un nez épais. Il avait
un cheveu sur la langue, ce qui le faisait zézayer en parlant. Il en
jouait, faisait le provocateur dans les salons. Il se fit photographier nu
sur la plage de Trouville-sur-Mer, en enfant de chur barbu, ou avec
le boa de Jane Avril (dit "Mélinite"), tout en étant
très conscient du malaise que son exhibitionnisme suscitait.
En juillet 1881, Henri échoue au baccalauréat à Paris,
mais est reçu à Toulouse à la session d'octobre. C'est
alors qu'il décida de devenir artiste. Soutenu par son oncle Charles
et René Princeteau, ami de son père et peintre animalier, il
finit par convaincre sa mère. De retour à Paris, il rend visite
à René Princeteau, dans son atelier au 233, de la rue du Faubourg-Saint-Honoré.
Incapable de participer aux activités quun corps normal aurait
permises, Toulouse-Lautrec vécut pour son art. Il devint un peintre
du post-impressionnisme, un illustrateur de lArt nouveau et un remarquable
lithographe ; il a croqué le mode de vie de la Bohème parisienne
à la fin du XIXe siècle. Au milieu des années 1890, il
a contribué par des illustrations à l'hebdomadaire humoristique
Le Rire.
On le considérait comme "lâme de Montmartre "
le quartier parisien où il habitait. Ses peintures dépeignent
la vie au Moulin Rouge et dans dautres cabarets et théâtres
montmartrois ou parisiens, il peint Aristide Bruant ainsi que dans les maisons
closes quil fréquentait et où peut-être il contracta
la syphilis. Il avait notamment une chambre à demeure à La Fleur
blanche. Trois des femmes bien connues quil a représentées
étaient Jane Avril, la chanteuse Yvette Guilbert, et Louise Weber,
plus connue comme La Goulue, danseuse excentrique qui créa le "cancan"
et enfant de Clichy dans les Hauts-de-Seine où elle travailla comme
blanchisseuse avec sa mère.
Toulouse-Lautrec donnait des cours de peinture, et il encouragea les efforts
de Suzanne Valadon, un de ses modèles qui fut probablement sa maîtresse.
Alcoolique pendant la plus grande partie de sa vie dadulte (il avait
coutume de mélanger à son absinthe quotidienne du cognac au
mépris des convenances de l'époque), il entra dans un sanatorium
peu avant sa mort à Malromé, la propriété de sa
mère, à la suite de complications dues à lalcoolisme
et à la syphilis, à près de 37 ans. Il est enterré
à Verdelais (Gironde) à quelques kilomètres de Malromé.
Ses derniers mots furent adressés à son père qui était
présent au moment de sa mort, faisant allusion aux goûts de cet
aristocrate fantasque et passionné de chasse : "Je savais que
vous ne manqueriez pas l'hallali".