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(1869 - 1952)
Fauvisme
Vue de Paris 1893 Montbéliard, musée du château de Wurtemberg
Les falaises violettes. Anthéor 1900 Saint-Pétersbourg, Musée de l''Ermitage
Soleil sous les arbres. La massif de l’Esterel 1909 Paris, musée national d'Art moderne

Louis Valtat le 8 août 1869 à Dieppe, fils de François Victor Valtat, armateur et peintre amateur et de son épouse, Marguerite Valtat, originaire de Bernay (Eure), où la famille s'installe en 1874. En 1880, les parents de Louis Valtat s'installent à Versailles où Il fait ses études au lycée. Son père participe en 1884 au premier Salon des indépendants où il expose un paysage.

En 1886, Louis Valtat entre à l'École des beaux-arts de Paris dans les ateliers de Jules Lefebvre (1834-1911). De 1886 à 1888, il complète sa formation à l'Académie Julian sous la direction de Gustave Boulanger (1824-1888), puis de son successeur Benjamin-Constant (1845-1902), et se lie d'amitié avec Albert André et Pierre Bonnard. Il fait la connaissance d'Édouard Vuillard et du groupe des nabis qui eurent également une influence sur son travail, au départ orienté vers le pointillisme. Il débute au Salon des indépendants en 1889. Lauréat en 1890 du prix Jauvin d'Attainville, il installe son premier atelier rue de la Glacière à Paris, et les tableaux de son envoi au Salon des indépendants de 1893, comme Sur le boulevard, ont pour motif l'animation des rues environnantes.

Atteint de tuberculose, il part pour des séjours sanitaires à Banyuls, Collioure où George-Daniel de Monfreid lui présente Aristide Maillol. Il fait plusieurs excursions en Espagne, à Llançà ou à Figueras avec George-Daniel de Monfreid.

En 1895, poursuivant sa convalescence à Arcachon, Louis Valtat réalise de nombreuses peintures aux tons très vifs qui, exposées au Salon des indépendants de 1896, sont remarquées par Félix Fénéon qui en fait mention dans La Revue blanche. Ces peintures annoncent le fauvisme qui fera scandale dix ans plus tard au Salon d'automne de 1905. En 1896, il fait un séjour à Arcachon. À partir de 1897, il exécute des dessins et des gravures sur bois pour illustrer la revue L'Omnibus de Corinthe fondée par son ami Marc Mouclier rencontré dans le cercle des amis de La Critique.

À l'exposition de groupe organisée par Paul Signac à la galerie Durand-Ruel, en mars 1899, il figure avec vingt peintures dont quinze sont regroupées sous le titre Notations d'Agay, 1899. En effet, depuis l'hiver 1897-1898, c'est à Agay, petit hameau de pêcheurs proche de Saint-Raphaël, puis à Anthéor distant de quelques kilomètres, que Louis Valtat réside de l'automne au printemps, avec sa femme Suzanne. Il rencontre Auguste qui l’invite  à Cagnes-sur-Mer, où Valtat fait la connaissance de Georges d'Espagnat. En 1899, il fait l'acquisition de terrains où il fait bâtir une maison qu'il nommera « Roucas Rou ». Il y habitera une grande partie de l'année jusqu'en 1914.

Le 1er mars 1900, il épouse Suzanne Charlotte Noël. La même année, sur l’amical conseil de Renoir, Ambroise Vollard passe un accord avec Valtat dont il acquiert pratiquement la totalité de la production durant douze ans, mais n'améliore que peu la cote du peintre. Renoir invite le couple Valtat et l'encourage à s'essayer à la sculpture. Ils font ensemble des séjours à Magagnosc.

Pendant leurs séjours à Anthéor, les Valtat traversent souvent l'Esterel, parfois à bicyclette, pour aller voir Renoir qui à cette époque loue la « Maison de la Poste » à Cagnes. À l'occasion d'une de ces visites en 1903, Renoir peint le Portrait de Suzanne Valtat, pendant que Louis Valtat réalise à l'encre quelques portraits de Renoir, dessins qui lui serviront pour graver un bois. La distance séparant Anthéor de Saint-Tropez étant d’environ 40 kilomètres, des visites à Paul Signac se font facilement dans la journée à bord de la Bollée, voiturette à pétrole que Valtat tient de Signac en échange de sa peinture Le Cap Roux. Il fait une incursion en Italie en 1902.

Son éloignement de Paris ne l'empêche pas d'être présent à Bruxelles en 1900 à l'exposition de La Libre Esthétique avec Le Jardin du Luxembourg et Le Boulevard Saint-Michel, tout comme il l'est plus tard à Vienne en 1903 au palais de la Sécession, à Dresde en 1906 à la galerie Arnold  et à Berlin à la Berliner Secession, ainsi qu'à Budapest, à Prague, et à Moscou en 1908 à la galerie Tretiakov.

Le collectionneur russe Ivan Morozov achète à Vollard plusieurs peintures de Valtat. Vollard détenant pratiquement l'intégralité de la production de Valtat, c'est généralement le marchand qui se charge d'adresser ces peintures dans les principales expositions d'avant-garde. Ambroise Vollard fait également les envois des peintures pour les expositions qui se tiennent à Paris. Ainsi Louis Valtat participe à l'exposition des fauves au Salon d'automne de 1905, une de ses peintures est reproduite dans le journal L'Illustration à côté de celles d'Henri Manguin, Henri Matisse, André Derain et Jean Puy.

Au printemps et en été, pour retrouver le bord de mer et surtout pouvoir y peindre, Louis Valtat se rend volontiers en Normandie, à Port-en-Bessin, à Arromanches et plus tard à Ouistreham. En 1903, il installe un nouvel atelier parisien, le deuxième, rue Girardon, sur la Butte Montmartre. En février, il fait un séjour chez Signac à Saint-Tropez et expose au premier Salon d'automne. Le 8 décembre, il est pour quelques jours chez Auguste Renoir. Au début de l'année 1904, il séjourne à nouveau chez Signac, à Saint-Tropez. Il voyage en Algérie en 1906 et s'installera place Constantin-Pecqueur en 1907, dans son troisième atelier parisien. La même année, à la demande de Vollard, il réalise à Asnières-sur-Seine des pièces de céramique à l'atelier d'André Metthey, qu'il exposera pour une partie au Salon d'Automne de 1907. Il effectue des séjours en Normandie à Port-en-Bessin et Arromanches pendant l'été. Son épouse donne naissance à leur fils Jean à Versailles en 1908. Il retourne peindre sur les plages normandes à Arromanches et Port-en-Bessin à l'été de 1909.

Il entretient des relations amicales à Anthéor avec Paul Valéry et Maurice Donnay en 1913.

En 1914, il déménage pour s'installer au 32, avenue de Wagram à Paris, à proximité de l'Arc de triomphe et du bois de Boulogne dont les lacs sont un sujet récurrent dans l'œuvre de Valtat. À l'été, il se rend aux Andelys, quittant définitivement le Midi, où il installe son quatrième et dernier atelier. Il fait quelques séjours à Asnelles, Ver-sur-Mer où il sculptera un Saint-Martin qui ornera le portail de l'église en 1918.

En 1922, il séjourne à Vieux-Moulin, en forêt de Compiègne, et fait un séjour à Boulogne-sur-Mer en 1923. Après avoir mis un terme aux séjours à Anthéor en 1914 et passé dix ans sans les plaisirs d'un jardin, Louis Valtat fait l'acquisition, en 1924, d'une propriété à Choisel, petit village de la vallée de Chevreuse, à quelques kilomètres de l'abbaye des Vaux-de-Cernay où il séjourne une grande partie de l'année, passant l'été en Bretagne.

Son jardin, comme les fleurs et les fruits qu'il y cultive, sont alors les motifs de prédilection de ses peintures. À Choisel, Valtat aime recevoir ses amis, Georges d'Espagnat ou Maximilien Luce, qui profitera d'une de ses visites pour réaliser une peinture de l'église du village. En 1925, il fait un séjour aux Sables-d'Olonne et pousse jusqu'à La Rochelle. Il visite la même année le Cirque de Gavarnie dans les Pyrénées et retourne à Banyuls.

À présent, la reconnaissance officielle lui est acquise : il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1927. De 1929 à 1931, il passe les étés à Ouistreham en compagnie de son épouse et de son fils Jean ,docteur en stomatologie .

En 1939, il se rend au lac du Bourget et apprend à devenir grand-père avec la naissance de sa première petite-fille, Caroline, en 1940. Il sera par deux fois encore grand-père de 1942 à 1944.

Après l'exode de 1940 et les années d'Occupation, Louis Valtat, atteint d'un glaucome, ne quitte plus guère son atelier acquit en 1914 au 32, avenue de Wagram où il réalise ses dernières peintures qui datent de 1948. Il meurt le 2 janvier 1952 au 15, rue Henri-Rochefort à Paris.

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