La newsletter du Ciné-club de Caen du 28 mai

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1- Conférence sur Méduse au Cinéma, ce jeudi 1er juin au Musée des Beaux-arts de Caen
2 - Retour sur le ciné-club du 26 mai
3- Le palmarès du festival de Cannes
4 - Les films en salle
5 - A la télévision cette semaine
6 - La Pentecôte dans la peinture

 

1 - Conférence sur Méduse au cinéma, auditorium du Musée des Beaux-arts de Caen, ce jeudi 1er juin, à 20h00 :

Conférence du 1er juin

Amis normands, je vous donne rendez-vous, ce jeudi 1er juin à 20 heures, dans l'auditorium du Musée de beaux-arts de Caen (Entrée libre et gratuite). En lien avec la grande exposition de l'été, je présenterai les différents visages de Méduse au cinéma : comment la représentation de Méduse diffère en passant du péplum, au film fantastique, au film pour enfants et adolescents avant de trouver un visage plus actif et émancipateur dans les productions plus récentes.

En parcourant un corpus d'une quinzaine de films dans lesquels Méduse pétrifie tous ceux qu'elle regarde, on prolongera la réflexion sur les enjeux d'un visage figé au cinéma dont l'essence est pourtant bien de représenter le mouvement. Un parcours qui nous entraînera sur les traces de D. W. Griffith, W. P. Pabst, Rouben Mamoulian, Alfred Hitchcock, Blake Edwards, Ingmar Bergman, George Franju, David Cronenberg.

 

2 - Retour sur le Ciné-club du 26 mai

vendredi 26 mai 2023. La rencontre est animée par Milann Baupin, Nino Nativelle et Mathilde Lacombe. Par cette belle soirée de printemps, les discussions vont bon train en salle puis au bar du ciné. Je fermerai tard les portes du Café des Images.

Milann Baupin, Nino Nativelle et Mathilde Lacombe avaient choisi L'amitié (2022), le dernier film d'Alain Cavalier pour débattre au ciné-club, ce vendredi 26 mai. Ont émergé trois fils rouges : faire au présent un film ensemble comme preuve d'amitié ; la vie harmonieuse qu'entretiennent ces trois hommes avec leur compagne et qui renvoie, hors champs, à la vie d'Alain Cavalier avec Françoise Widhoff telle qu'exprimé dans La rencontre (1996). Il a enfin été souligné à quel point le petit théâtre d'Alain Cavalier, avec objets et figurines, sublime avec humour la vieillesse à l'œuvre.

 

3 - Les films en salle

Par ordre de préférence depuis la précédente newsletter :

War pony
Showing up
Disco boy
L'amitié
Suzume
Hokusai

War pony de Gina Gammell et Riley Keough. . Base documentaire solide pour cette plongée dans la réserve de Pine Ridge, territoire du Dakota du Sud. Les personnages portent toujours une légereté et une chance de s'en sortir en dépit de leurs efforts parfois maladroits ou irresponsables.

Showing up de Kelly Reichardt . . Le titre à plusieurs sens. C'est tout d’abord, le fait de se présenter sur son lieu de travail tous les jours. Ensuite, l’idée de se dévoiler dans sa création mais aussi de se montrer présent pour les autres, pour ses amis, pour les gens qu’on aime.

Disco boy de Giacomo Abbruzzese . . Ce premier film révèle un grand cinéaste. Parallèle tenu de bout en bout, en passant par la danse et un rituel magique, qui permet de lier deux destinées nobles et sauvages face à un monde plein de petits compromis et grandes exactions. Film sobre dans ses paroles où chaque plan magnifie ses personnages ou la nature : celle du Niger aussi bien que de la campagne où ont lieu les entraînements. Quelques plans sont particulièrement intenses et soignés: Le plan sur les usines pétrochimiques dégradant le Delta du Niger ou celui de la fumée masquant le slogan dérisoire de la légion.

L'amitié d'Alain Cavalier. . "J’ai intensément partagé le travail cinématographique avec certains, jusqu’à une amitié toujours vive. Filmer aujourd’hui ce lien sentimental est un plaisir sans nostalgie. Nos vies croisées nous permettent cette simplicité rapide de ceux qui ne se racontent pas d’histoires, qui savent être devant ou derrière la caméra, dans un ensemble de dons et d’abandon au film".  Cette note d'intention révèle le projet du film : faire au présent un film ensemble comme preuve d'amitié. L'autre fil rouge de ces trois hommes est la vie harmonieuse qu'ils entretiennent avec leur compagne. Le petit théâtre d'Alain Cavalier, avec objets et figurines, sublime avec humour la vieillesse à l'œuvre.

Suzume de Makoto Shinkai. . Un road-movie, du sud-ouest au nord-est du Japon, pour une quête initiatrice. La force de l'amour permet à Suzume de retrouver la force qu'elle avait reçue d'elle-même, plus âgée, lorsqu'elle était enfant. Les amitiés forgées en cours de route renforcent aussi Suzume.

Hokusai de Hajime Hashimoto . Biopic tournant autour de la quête mystique envers la nature qui guide la peinture de Hokusai, maître des Images du monde flottant (ukiyo-e). D'abord "singe sauvage" refusant toute censure et tout conseil, celui qui ne s'appelle pas encore Hokusai résiste au conseil d'Utamaro qui cherche à représenter "au-delà de ce qu'il voit" ou de Sharaku Toshusai qui peint par plaisir. Il lui faut un seau d'eau sur la tête et un parcours épuisant en forêt pour, qu'au petit matin, Hokusai découvre la mer et dessine une vague : ce qu'il ressent face à la nature. L'artiste, toujours en quête d'inspiration, parcourra le japon en 1845 à 85 ans et demandera quelques années de plus pour devenir un véritable artiste.

 

4 - Palmarès du festival de Cannes

Le palmarès du 76e festival de Cannes, à part le prix d'interprétation masculine, semble avoir récompensé les films les plus inventifs de la compétition. Quelques grands noms attendus (Wang Bing,, Nanni Moretti ; Wes AndersonJessica Hausner, Alice Rohrwacher , Catherine Breillat, Todd Haynes, Marco Bellocchio) n'ont pas convaincu le jury. Rien n'est venu non plus de quelques cinéastes que l'on ne connaît pas encore : Kaouther Ben Hania (Tunisie), Karim Aïnouz (Brésil), Ramata-Toulaye Sy (France-Sénégal). On verra dans les prochains mois ce qu'il en est.

Palme d'or : Anatomie d'une chute de Justine Triet 
Grand prix : La zone d'intérêt de Jonathan Glazer
Prix de la mise en scène : La Passion de Dodin Bouffant de Trần Anh Hùng
Prix du jury : Les feuilles mortes d'Aki Kaurismäki
Prix du scénario : L'innocence de Kore-eda Hirokazu
Prix d'interprétation masculine : Kōji Yakusho pour Perfect Days de Wim Wenders
Prix d'interprétation féminine : Merve Dizdar pour Les herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan
Caméra d'or : L'arbre aux papillons d'or de Pham Thien An
Court métrage : 27 Flóra Anna Buda
Prix de la critique internationale - La zone d'intérêt, Les Colons et Levante

 

5 - A la télévision cette semaine :

de Luchino Visconti, dimanche 28 mai, 20h50, Arte
de Jim Jarmusch, dimanche 28 mai, 22h45, F4
de Billy Wilder, lundi 29 mai, 20h50, Arte
de Steven Spielberg, lundi 29 mai, 23h15, W9
de Norman Jewison, mardi 30 mai, 13h35, Arte
Médecin de nuit
de Elie Wajeman, mercredi 31 mai, 20h50, Arte
de Mike Leigh, mercredi 31 mai, 13h35, Arte
de Steven Spielberg, jeudi 1er juin, 21h10, M6
de Christopher Nolan, jeudi 1er juin, 21h25, TMC
de Claude Sautet, vendredi 2 juin, 21h00, F5

 

6 - La Pentecôte dans la peinture

Pentecôte, du grec pentecosti, désigne une période de cinquante jours. Dans la religion chrétienne, la Pentecôte célèbre la descente du Saint-Esprit sur les apôtres, cinquante jours après la résurrection de Jésus Christ.

Cette période de cinquante jours qui  débute avec la Résurrection (1er jour) et se poursuit avec l’Ascension (le 40e jour) et le don de l’Esprit (le 50e jour) était célébrée comme une période festive de sept semaines dans l’Eglise primitive. La fête de la Pentecôte est le jour de clôture de cette cinquantaine pascale, célébrée dès les I-IIe siècles pour être officiellement instituée au IVe siècle.

Alors que les apôtres sont réunis dans le cénacle (lieu où s’est déroulée la Cène), l’Esprit Saint, sous forme de langue de feu, les touche et leurs permet de parler toutes les langues du monde pour diffuser la parole évangélique. C’est une fête importante dans le monde chrétien car elle célèbre l’Esprit Saint en tant que partie intégrante de la Sainte Trinité et elle marque la naissance de l’Eglise universelle.

Giotto, 1303-1306
Eglise de l'Arena à Padoue.
Greco,
1600

Comme toutes les fêtes religieuses majeures de la chrétienté, la Pentecôte a suscité de nombreuses représentations iconographiques. Sur les les icônes grecques et à l’époque médiévale, en dessous du ciel, les apôtres sont en demi-cercle autour de Pierre et Paul (il n’était pas présent historiquement ce jour-là, et même pas encore converti, mais on ne peut imaginer l'Église sans Saint Paul). La place centrale est vide, c’est celle du Christ monté au ciel.

A partir du XIVe siècle, Pierre prend parfois cette place (Chez Giotto notamment)  puis, systématiquement, c'est la Vierge Marie qui prend cette place centrale. Les Actes signalent sa présence dans les réunions de prière des apôtres (Actes 1 : 14). Mais surtout elle a enfanté le Verbe et occupe alors son rôle d’incarnation de l’Eglise.

Les flammèches matérialisent le don des langues pour aller évangéliser le monde. L’Esprit Saint peut revêtir plusieurs aspects, la traditionnelle colombe qui fait directement référence à celle du Baptême ou une main divine d’où partent des rayons lumineux sortant du ciel.

 

Bonnes semaines à chacune, chacun

Jean-Luc Lacuve, le 28 mai 2023

Les précédentes newsletter : 15 janvier , 19 février , 23 avril

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