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1- Unrelated au Ciné-club, ce jeudi 27 avril au Café des Images
2 - Les films en salle
3- Bientôt le festival de Cannes
4 - A la télévision cette semaine
5 - Méduse au cinéma au Musée des Beaux-arts de Caen

 

1 - Ciné-club, ce jeudi 27 avril

Jeudi 27 avril à 20h30, salle coupole du Café des images :
Unrelated de Joanna Hogg (2007, 1h40)

Alors que son mariage bat de l’aile, Anna trouve refuge auprès de son amie Verena, qui passe les vacances d’été avec sa famille en Toscane. De nature réservée, Anna peine à trouver sa place et se rapproche peu à peu d’Oakley, un bourreau des cœurs bien plus jeune qu’elle.

Le secret le mieux gardé du cinéma anglais, ce sont les films de Joanna Hogg, réalisatrice et photographe née à Londres, en 1960. En écho à la sortie de Eternal Daughter, la réalisatrice britannique a enfin droit à une rétrospective en France. L’occasion de découvrir l’imaginaire étrange et passionnant d’une réalisatrice trop longtemps invisibilisée. De quoi mettre en lumière la filmographie de celle qui a révélé des acteurs devenus des stars comme Tilda Swinton, amie d’enfance de Joanna Hogg mais aussi Tom Hiddleston. Dans des films explorant l’intériorité de ses personnages en flirtant avec l’étrange et le cinéma de genre, Joanna Hogg mêle l’autobiographie et la réinvention de souvenirs.

Le premier film de Joanna Hogg Unrelated (2007) surprend par sa subtilité et son caractère abouti. A 47 ans, la réalisatrice britannique y témoigne d’emblée d’une extrême finesse dans l’observation des dynamiques de groupe et des rapports de classe, comme d’une maîtrise aussi délicate que vertigineuse de leur mise en scène. Dans une magnifique villa à l’extérieur de Sienne, deux familles britanniques aussi aisées que fracturées se retrouvent en vacances. Anna, la quarantaine, arrive tardivement à la fête.

La rencontre sera animée par Nino Nativelle. 

Après la projection et la discussion, moment convivial autour d’un verre offert.

Au plaisir de vous retrouver jeudi 27avril

 

2 - Les films en salle

Par ordre de préférence depuis la précédente newsletter :

Désordres
Goutte d'or
Eternal daughter
Voyages en Italie
The Fabelmans
Toute la beauté et le sang versé
Sur L'Adamat
About Kim Sohee

 

Désordres de Cyril Schäublin. . La vie quotidienne, qui parait normale aux ouvriers suisses de 1877, obéit en fait à des constructions sociales en pleine mutation. Unrueh, le balancier, titre original du film, signifie cette agitation, cette inquiétude dans ce moment de bascule. La mesure du temps, la photographie et le télégraphe transforment l’ordre social. Les récits anarchistes et internationalistes, ceux de la commune de Paris ou des révoltes ouvrières à Chicago et en Campanile, entrent alors en concurrence avec le narratif nationaliste, cristallisé ici autour de la commémoration de la bataille de Morat. La gentillesse des protagonistes, leurs bonjour ou merci, ne change rien à la violente lutte entre la liberté et l'oppression qui est en jeu.

Goutte d'or de Clément Cogitore . . Le film, tourné dans le quartier de la goutte d'or, possède un ancrage documentaire très fort basé sur la transformation du quartier, la pratique des marabouts, l'animation autour métro Barbès-Rochechouart et la violence urbaine. Mais Cogitore dézoome cet ancrage social pour lui faire acquérir une dimension fantastique, immémoriale, en mesure de dépasser les conflits sociaux et de rassembler les générations.

Eternal daughter de Joanna Hogg. . Le procédé consistant à faire incarner par la même actrice les deux rôles principaux, Julie et Rosalind, est exceptionnel par le fait de refuser tout trucage et de ne jouer que par le champ contre-champ lorsque l'une répond à l'autre et fait apparaître dans le cadre ou la fille ou la mère. L'inquiétante étrangeté de la mise en scène redouble le propos du film : le regret de n'avoir pas aimé suffisamment ses parents au moment de leur départ et la possibilité, par l'écriture d'un film, d'y remédier ou du moins de l'atténuer, même si l'héroïne restera l'éternelle fille de cette mère disparue.

Voyages en Italie de Sophie Letourneur . Voyages en Italie est un hommage aux films mi-documentaire, mi-fiction de Roberto Rossellini réalisés avec Ingrid Bergman ; Voyage en Italie (1954) et Stromboli (1950) notamment, cités dans le film. Jean-Philippe a vu le premier mais ne se souvient pas de la fin. Le miracle de la réconciliation a lieu chez Rossellini lors d'une scène finale, presque par miracle lors d'une procession religieuse au sein d'une foule. Et c'est bien aussi ici d'une réconciliation in fine qu'il s'agit. Les conditions en sont plus modernes. La réconciliation n'est pas un enlacement mais une scène d'amour racontée rétrospectivement, dans le quotidien du lit conjugal, en se souvenant du voyage. Cette réconciliation, au retour à Paris, sera-elle durable ? La dédicace finale, qui signale l'autofiction, n'incite pas forcément à l'optimisme.

The Fabelmans de Steven Spielberg . . Dans ce biopic, Spielberg égrène ses souvenirs et propose une réflexion sur son cinéma ou l'art réside autant dans la place de la caméra que dans le montage des plans. Spielberg, qui a tant fait résonner aventures et vie de famille, rend ici compte du divorce entre vie familiale et implication totale des personnages dans leur passion. Pour rester dans le ton du message de Ford, génialement interprété par Lynch, le cinéma n'est jamais chiant, qu’il fabrique du mensonge ou révèle une vérité, pourvu que le montage en magnifie la puissance.

Toute la beauté et le sang versé de Laura Poitras. . Laura Poitras avait été oscarisée en 2015 pour son documentaire Citizenfour sur le lanceur d'alerte Edward Snowden. Toute la beauté et le sang versé a obtenu en 2022, le Lion d'or de la Mostra de Venise. Ce n'est que la deuxième fois que le Lion d'or est attribué à un documentaire. La forme est toute entière guidée par un fil rouge la lutte contre le déni et l'injustice sociale qui s'incarne dans le corps de la photographe Nan Goldin, enfant, adolescente marginale, artiste et militante.

Sur l'Adamat de Nicolas Philibert. . Après avoir tourné La moindre des choses (1995) Nicolas Philibert aborde à nouveau la psychiatrie. L'Adamant, bâtiment en bois de 650 m2, doté de grandes baies vitrées ouvertes sur la Seine, amarré quai de la Râpée est un "centre de jour" au sein de l’hôpital psychiatrique Esquirol. C’est un lieu où les patients atteints de troubles psychiques renouent avec la beauté du monde, encadrés par une équipe de soignants qui réinventent sans cesse une façon d'être avec eux.

About Kim Sohee de July Jung. . La première partie, l'effondrement progressif de Kim Sohee, est bien menée avec tous les faux-fuyants qui conduisent l'étudiante à s'accrocher à son poste en déployant diverses stratégies pour, finalement, couler à pic. En revanche, la seconde partie ne consiste qu'à donner mauvaise conscience à chacun des rouages du système au travers de personnages stéréotypés : la manager inflexible, le chef d'établissement négligeant, les fonctionnaires n'opèrant pas de contrôle, la police qui étouffe les affaires.

3 - Bientot Cannes

Les sélections du 76e festival de Cannes sont annoncées :

Sélection officielle Quinzaine des cinéastes Semaine de la critique Sélection ACid

 

4 - A la télévision cette semaine :

de Wolfgang Petersen, dimanche 23 avril, 13h35, Arte
de Wolfgang Petersen, dimanche 23 avril, 20h50, Arte
de David Lean, lundi 24 avril, 13h35, Arte
de Jean Grémillon, lundi 24 avril, 20h50, Arte
de A. et J. Russo, lundi 24 avril, 21h15, TMC
de Billy Wilder, lundi 24 avril, 23h10, Arte
de Christophe Honoré, lundi 24 avril, 23h10, F3
de B. et P. Farrelly, mardi 25 avril, 21h05, 6Ter
Proxima
de Alice Winocour, mardi 25 avril, 22h50, F2
de Blake Edwards, mercredi 26 avril, 13h35, Arte
de William Wyler, jeudi 27 avril, 13h35, Arte
de Alain Chabat, jeudi 27 avril, 22h45, TF1SF
de Claude Chabrol, vendredi 28 avril, 13h35, Arte

 

5 - Méduse au cinéma au Musée des Beaux-arts de Caen :

Le 26 mai au Musée de beaux-arts de Caen, en lien avec la grande exposition de l'été, je présenterai les différents visages de Méduse au cinéma. Je partirai des films qui la représentent pour scruter comment le visage de ceux qu'elle regarde se comporte. Une façon, une fois encore, d'étudier le visage au cinéma ; cette fois-ci en distinguant comment, sous le coup de la stupéfaction, le visage est ou figé ou mobile. Un parcours qui nous entraînera sur les traces de D. W. Griffith, W. P. Pabst, S. M. Eisenstein, Jean Renoir, Ingmar Bergman, George Franju, David Cronenberg...

 

Bonnes semaines à chacune, chacun

Jean-Luc Lacuve, le 23 avril 2023

Les précédentes newsletter : 15 janvier , 19 février