Kim Sohee est une lycéenne au caractère bien trempé. Pour son stage de fin d’étude, elle intègre un centre d’appel de Korea Telecom. En quelques mois, son moral décline sous le poids de conditions de travail dégradantes et d’objectifs de plus en plus difficiles à tenir. Une suite d’événements suspects survenus au sein de l’entreprise éveille l’attention des autorités locales. En charge de l’enquête, l’inspectrice Yoo-jin est profondément ébranlée par ce qu’elle découvre. Seule, elle remet en cause le système.
La première partie, l'effondrement progressif de Kim Sohee, est bien menée avec tous les faux-fuyants qui conduisent l'étudiante à s'accrocher à son poste en déployant diverses stratégies pour, finalement, couler à pic. En revanche, la seconde partie ne consiste qu'à donner mauvaise conscience à chacun des rouages du système au travers de personnages stéréotypés : la manager inflexible, le chef d'établissement négligeant, les fonctionnaires n'opèrant pas de contrôle, la police qui étouffe les affaires.
La longue séance de danse au début et le lent déploiement du rayon de soleil depuis l'embrasure de la porte jusqu'au au pied de Kim Sohee qui regarde alors vers l'extérieur sont vécus à nouveau par Yoo-jin lorsqu'elle enquête chez la tenancière de bar puis en examinant le téléphone de Kim Sohee. Ce sont les séquences les plus émouvantes, signifiant une vie qui aurait dû être énergique et joyeuse.
Jean-Luc Lacuve, le 9 avril 2023