A la suite du décès de sa mère adoptive, Hortense, une jeune femme noire de 27 ans, décide de rechercher sa véritable mère. Elle est bouleversée lorsqu'elle découvre que sa mère, Cynthia, est blanche, et que celle-ci a une fille de 20 ans, Roxane. Malgré la panique qui s'empare de Cynthia lorsqu'elle entend cette enfant oubliée depuis longtemps, et malgré tout ce qui les sépare, une véritable relation de confiance et d'amour s'instaure peu à peu entre elles...
Selon le critique F. Strauss, la fable du film serait la suivante : minés par le manque, cernés par le vide, les personnages passent leur temps à essayer de reconstituer du lien, de façon toujours assez loufoque (Cynthia propose à Roxanne d'utiliser le diaphragme qui traîne) et donc le plus souvent en vain. "Qui aurait dit que vous seriez un jour ici avec moi, toutes les deux, comme des nains de jardin ?". Pourtant c'est si simple : dès que Maurice dans son studio de photographe prend son appareil pour tirer le portrait à toutes sortes de clients, il parvient en un clin d'oeil à créer une relation entre-eux. Mais ce lien ne dure que le temps d'un instantané, d'une mise en scène. La consistance manque à la vie mais pas à son enregistrement : ces images de nous sont notre dernier lien possible.
Mike Leigh finit par rendre sympathiques des personnages qui n'ont, au départ, guère d'atouts de leur côté. Le temps du film, les personnages sourient, s'améliorent, cherchent à établir la vérité sur leurs sentiments. Ils acquièrent une humanité qui en fait nos semblables.