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sur demande à : jeanluc@cineclubdecaen.com
1- Melancholia au Ciné-club, ce jeudi 27 juillet au Café des Images
2 - Les films en salle
3 - A la télévision cette semaine
4 - Les spectateurs du cinéma en France en 2023
1 - Ciné-club, ce jeudi 27 juillet
À l'occasion de leur mariage, Justine et Michael donnent une somptueuse réception dans la maison de la soeur de Justine et de son beau-frère. Pendant ce temps, la planète Melancholia se dirige vers la Terre...
Présentée par Les Films du Losange, la rétrospective Lars von Trier a été mise en oeuvre avec la collaboration du Festival La Rochelle Cinéma (FEMA), et le concours de l’ADRC. Le Café des images propose cet été une sélection plus serrée autour des premiers films du cinéaste danois, avec La Trilogie Europe (Element of crime, Epidemic, Europa) mais aussi Breaking the waves, Dogville et Melancholia. Milann et Nino se sont emparés de ce dernier film pour le Ciné-Club de Caen qu’ils vous présenteront au cours d’une séance spéciale ce jeudi.
La rencontre sera animée par Milann Baupin et Nino Nativelle
Après la projection et la discussion, moment convivial autour d’un verre offert.
Au plaisir de vous retrouver, à mon retour de vacances, en septembre, pour l'Assemblée Générale du Ciné-club
2 - Les films en salle
Par ordre de préférence depuis la précédente newsletter :
Vers un avenir radieux de Nanni Moretti . . Le film retrouve bien des marqueurs des quinze films précédents et affirme sa volonté de suspendre le temps face à l'entropie généralisée qui dégrade les idéaux. Pourtant l'amour s'avère in fine une force politique pour changer l'avenir pour peu que l'on soit capable de changer soi-même. C'est ainsi dans la rupture de ton, équivalant formelle de la capacité au changement, que Vers un avenir radieux trouve une légèreté qui se défait des vieux schémas.
Asteroid city de Wes Anderson . . Alors que The french dispach évoquait les trois fiertés nationales dont s'enorgueillit la France : l'art, la révolution et la cuisine, Asteroid city revient sur les fondements de la culture américaine aux travers des grandes peurs des années 50. Cette ampleur du propos est masquée sous de teintes pastelles et une rhétorique euphémisante. Wes Anderson compose ses plans comme des notes sur une partition musicale qui reviennent avec de légères variations, produisant une musique atonale avec de rares dissonances. Le montage des plans et des thèmes selon des droites et des cercles sont harmonies et contrepoint au service de la mise en scène.
Stars at noon de Claire Denis. . De la rencontre du désir à la rencontre amoureuse qui les isole du monde, le film est une balade sensuelle rythmée par le jazz de Tindersticks (Stuart Staples, Dan Mckinna). Le livre date de 1984 alors que le Nicaragua espérait atteindre à la démocratie. Trish a besoin d'argent et de retrouver son passeport. Éruptive et volcanique, Trish refuse la fragilité mais pleure deux fois, se croyant seule.
Les filles d'Olfa de Kaouther Ben Hamia. . Kaouther Ben Hamia aurait pu tourner un documentaire classique, en intercalant parmi les témoignages d’Olfa et de ses deux cadettes, face caméra, des images d’archives et des photos tirées des albums de famille. À l’inverse, elle aurait pu prendre le parti de tout fictionnaliser dans un docudrame ou docu-fiction en recrutant des actrices pour chacun des cinq rôles et en leur demandant de rejouer les épisodes de leurs vies. Mais elle en choisit une troisième, intermédiaire et hybride proche du "making-off" : on voit les scènes que les actrices professionnelles tournent avec les trois "vrais" personnages. Mais on voit aussi, on voit surtout, ces femmes préparer ces scènes en s’interrogeant sur les motivations et les ressorts profonds des personnages qu’elles jouent ou qu’elles sont. Les filles d’Olfa est donc moins un film qui raconte le film en train de se faire qu'un documentaire de fabulation où chacun joue son propre rôle; par leur questions, les remontrances surtout de Hind Sabri envers Olfa pour sa dureté passée, les actrices sont les catalyseurs d'une réaction émotionnelle qui ne pourraient avoir lieu sans elles. Ainsi la famille d'Olfa comme les actrices jouent leur propre rôle dans cette grande expérience cathartique demandée par la réalisatrice. Les deux cadettes qui ne voulaient plus penser à leurs aînées pas plus qu'Olfa, aidées par les trois actrices, retrouvent par le film in fine, le désir de les revoir.
Jeanne du Barry de Maïwenn . . Le film n'a pas l'ampleur historique et mélodramatique du Madame du Barry (1919) d'Ernst Lubitsch ni la modernité de Marie-Antoinette (Sofia Coppola, 2006) qui faisait de l'attente le sentiment frustrant d'une reine pleine de vitalité. Ici celle-ci est assumée : Maïwenn tente de se montrer à la hauteur de l'audace de Jeanne du Barry.
Les herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan. . Nuray, un peu comme Nihal, la sœur de Aydin, dans Winter sleep porte le discours lourdingue du réalisateur. Il est souvent vain d'attendre un changement en changeant de lieu car on emporte avec soi ses problèmes et son ennui. Mieux vaut s'attacher à être utile et améliorer le lieu où l'on vit et aider son entourage dans son quotidien et ses luttes. En appui à cette apologie de l'Anatolie viennent s'intercaler de beaux clichés photographiques de paysans, professeurs ou, à la fin, de Sevim, qui suffiraient amplement à appuyer ce discours.
Il Boemo de Petr Václav. . Avec un petit budget, hormis celui des costumes, le film rend hommage au compositeur Josef Myslivecek en romançant sa vie mais surtout en faisant entendre nombre de ses airs d'opéra.
L'amour et les forêts de Valérie Donzelli. . Le choix de raconter cette histoire du seul point de vue de la victime est tout à l'honneur de Valérie Donzelli. Faire de l'emprise le sujet d'un thriller à la Hitchcock serait vraisemblablement indécent. Mais peut-être une autre forme que celle prise par le film est possible.En effet, ici aucune des deux parties du film, vie de rêve et vie de cauchemar, n'échappe à l'ennui et à la pesanteur. La narration à partir du bureau de l'avocate installe dès l'abord l'échec du couple. Mais comme Blanche ne voit rien, aucun indice n'est donné non plus au spectateur qui sait pourtant que toute cette idylle est fausse. Reste à Valérie Donzelli le soin d'agrémenter sa mise en scène de filtres de couleurs ou de jouer sur les champs contrechamps pour faire admette le double rôle de Virginie Efira, incarnant les deux jumelles.
3 - A la télévision cette semaine :
de John Landis, dimanche 23 juillet, 2100, Arte | ||
de Steven Spielberg lundi 24 juillet, 13h35, Arte | ||
de Sergio Leone, lundi 24 juillet, 21h10, F3 | ||
de William Wyler, lundi 24 juillet, 22h35, Arte | ||
de Hassen Ferhani, lundi 24 juillet, 0h20, Arte | ||
de Doug Liman, lundi 24 juillet, 21h15, TMC | ||
de John Woo, lundi 24 juillet, 23h20, TMC | ||
de Pedro Almodovar, mardi 25 juillet, 1h10 | ||
de Andreï Kontchalovski, mercredi 26 juillet, 20h55, Arte | ||
de Jasmila Zbanic, vendredi 28 juillet, 20h55, Arte |
4 - Les spectateurs du cinéma en France en 2023
Selon les estimations du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), entre le 1er janvier et fin juin 2023, les cinémas ont enregistré 91,87 millions d’entrées, soit +25,7 % par rapport aux six premiers mois de 2022, année de transition car encore affectée par les contraintes sanitaires en vigueur jusqu’au 14 mars puis une offre de films jugée insuffisante. En 2019, année haute de fréquentation, 104,95 millions d'entrées avaient été enregistrées entre janvier et juin. C'est ainsi une baisse de -12,5 % qui est attendue en 2023 par rapport à 2019, avec, selon nos estimations, 187 millions d'entrées, soit à un niveau équivalent de la décennie 2000 sans retrouver le niveau des années 2010.
Jean-Luc Lacuve, le 23 juillet 2023
Les précédentes newsletter : 15 janvier , 19 février , 23 avril , 28 mai