Le drame sentimental

Jules et Jim (François Truffaut, 1962)

Two lovers (James Gray, 2008)

Le drame sentimental se distingue du drame épique, du drame psychologique et du drame social parce qu'il accorde une place disproportionnée aux émotions individuelles.

Il devrait être théoriquement qualifié de drame lyrique mais, parce que l'immense majorité des films qui le composent comportent une problématique amoureuse, nous garderons le qualificatif de drame sentimental qui a, de plus, l'avantage d'être bien connu des cinéphiles taxidermistes. C'est toutefois une concession faite au critère thématique par rapport à celui de distance à la base de la théorie des genres.

Le drame sentimental est ainsi souvent lyrique. Le personnage ressent beaucoup d'affects, il est saisi par la situation présente. Fragile, fatigué, exalté ou révolté, il est en deçà de la psychologie et de la compréhension sociale. Importance des scènes de saisissement, focalisation interne.

Le mélodrame a longtemps constitué la majorité des drames sentimentaux. Le néo-réalisme a inventé un drame sentimental plus dépouillé où le personnage n'exprime plus directement ses sentiments ; ceux-ci étant retranscrits dans la façon dont il regarde le monde.