Nous ne vieillirons pas ensemble

1972

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Scénario : Maurice Pialat d'après son roman. Avec : Marlène Jobert (Catherine), Jean Yanne (Jean), Macha Méril (Françoise), Christine Fabréga (la mère de Catherine), Jacques Galland (le père de Catherine), Patricia Pierangeli (Annie), Maurice Risch (Michel), Harry-Max (Le père de Jean), Muse Dalbray (La grand-mère de Catherine). 1h50.

Jean, 44 ans, et Catherine, 25 ans, se réveillent au lit le matin. Catherine repproche à Jean son appartement qui lui donne le cafar car il n'a rien fait pour l’arranger. Elle est venue là pour la première fois il y a trois ans, c'est le meilleur souvenir qu'elle à de lui. Comme il lui interdit de se mettre à la fenêtre pour ne pas ridiculiser Françoise, sa femme, aux yeux des voisins, elle decide de repartir chez elle.

Quelques temps plus tard, ils vont en Camargue pour un reportage payé 70 000 francs par semaine par Pathé où Catherine aidera Jean à la prise de son.  Ils sont rejoints par les parents de Catherine, en vacances, pour un repas au restaurant où Jean est habituellment goujat. Jean s’énerve contre Catherine qui garde le micro dans le champs. Il lui dit de foutre le camp alors qu'il continue de tourner. Le soir Catherine l'attend à l'hôtel car elle n'a pas d’argent pour prendre le train. Il la jette dehors. Il vient la chercher à la gare d'où elle n’est pas partie. Ils vont se baigner. A la fin du tournage, Il la raccompagne chez elle et rejoint sa femme, revenue d'un voyage en Russie

Il vient la chercher après qu'elle se soit fait rembourser par Pathé ses frais de la Camargue. Depuis six ans, il l’accuse d’être fainéante : "tu es vulgaire, pire: ordinaire... Je reste par pitié, aucun orgueil, aucun courage ; Tu ne sens pas que j’en assez de toi alors fais moi plaisir barre toi. Rupture

Elle est chez ses parents. Il vient la retrouver. Elle va aller chez sa grand-mère à saint Pat et lui chez son père; Il lui a apporté une petite robe fleurie en cadeau. Il la conduit au train. Elle ne veut pas qui vienne. Mais chez son père, l'attend une lettre de Catherine qui l’invite pour son anniversaire. Il se rend ainsi chez la grand-mère qui se plaint de la solitude. Catherine ne rentre qu'à 5 heures. Il met la main dans sa culotte pour savoir si elle vient de faire l'amour. Elle se revolte contre se geste odieux etpromet de ne jamais lui pardonner. Le matin Jean apsse sa colère en arrchant les mauves herbes pendant que Cathrine prend le soleil. Ils font tous les deux les courses d'anniversaire, mais il refuse d'assiter à la fête où sont conviés les parents. Elle le reconduit à la sortie du village et promet de rentrer bientôt à Paris. Il lui offre la bague mais elle déclare qu'lle l’aime moins. Sur le chemin de Paris, jean fait demi_tour et ramène l’étui de la bague à Catherine tout en refusant de dîner avec tous. Elle vient le rejoindre dans la voiture avant qu'il ne parte.

A Paris dans les laboratoires de Pathé, catherine vient dire à jean que tout est fini entre eux. Puis durant la semaine, elle l'appelle pour dire que c’est comme avant. Ils partent en week-end sur un port de la côte normande. Jean touve la chambre bruyante. Ils dansent le soir au bal. Au retour comme elle refuse de faire l'amour, il lui déchire ses vêtements et s’en va. Elle vient le chercher sur le port sous son balcon. Sur la plage le lendemain, elle déclare qu'elle veut moins le voir

Un week-end suivant, elle a décidé de faire des photos chez Henry en Normandie. Il est malheureux de la quitter et l'accompagne dans le XVe où elel doit lui redire de partir.

"J’en ai marre de ta sale tête, je ne peux plus te supporter je ne t'aime plus tu n’es pas ma raison de vivre. J’ai peur ; j’en ai marre de toi. Il menace de se tuer pour lui demander pardon" .C’est fini promets moi de ne plus essayer de revenir

Puis quelque temps plus tard, à la sortie de son travail, il lui offre une rose, une lettre. Ne m’écris-plus. Elle a peur dans l’ascenseur. Il se retrouvent chez lui. Est-ce que tu m'as trompé pendant six ans ? Non. Le lendemain, il la raccompagne en voiture. Lettre de Pavese : la vie est merveilleuse mais j’en suis exclu. Tu ne peux pas te plaindre : tu as été aimé : Françoise, je t’ai aimé. Oh oui jamais je n'ai aimé personne  autant que je t’ai aimé. Quand on s ‘est connus, quand j’allais te voir, j’étais toute tremblante. Elle se promet de faire l'amour avec lui une dernière fois s'ils devaient se quitter : Pascal et les fleurs du mal : tu fais des progrès.

Le lendemain, journée de vacances sur le lac. Catherine a mis la jolie robe de Jean dont lee regrd trop ouvertement desirant la dérange. Je ne t'ai jamais aimé avant lui dit-il.

Un autre jour. Il lui promet de se marier. Les enfants ça ne s'achète pas comme un paquet de café. Je ne peux plus te supporter. Elle veut s’éloigner. Elle promet de rentrer pour le week-end.

Le week-end,jean repint son appartementmais Catherine a décidé de rester à saint Pat, Loir et Cher. Les parents lui disent de passer le soir à la maison. Ils disent ne pas savoir

Il s'en ouvre sa femme ; je suis avec toi : elle va revenir. Il dort avec elle, il l’envoie chez ses parents. Ils se rejoignent dans le métro elle va se marier ; c’est comme un soulagement. Il va se marier avec un directeur technique de 39 ans, Jean-François, calme et sécurité, divorcé, une fille ; finit les pleurs et angoisses.

Va revoir les parents et ses amis ; généreux travailleur sérieux il va s’installer en Afrique

Françoise le trouve triste pleure dans Ordet, quelqu'un vous quitte  c’est comme une mort ; c’est pire elle existe toujours. Elle aussi elle a été quittée ; Elle voudrait  la tuer .Il n'a connu que la dispute chez lui, pas d’ami tout seul. On n’est pas heureux avec toi tu crée l’angoisse. Psychose cru que c’était sa mère si angoissée

Chez leurs amis communs, Michel et Aline, Catherine vient trouver Jean pour un dernier entretien dans un café. Elle le trouve toujours Jaloux et inquiet. Elle est heureuse à la campagne ne veut plus revivre à Paris. Elle lui ramène des photos. Elle lui reditne plsu supporter qu'il soit toujours irrité, qu'il trouve tout moche et mauvais. "Tu pourrais mourir à l'instant ça ne me ferait rien mais je serais embêté : on croirait que c’est de ma faute" dit-elle en le quittant place du Trocadéro. Jeanl tourne en voiture autour de la place et se souvient d’elle nageant en Camargue; images surexposées, éclaboussées de soleil aux accents de La création de Haydn puis passage au noir et blanc : Catherine est devenu un souvenir douloureux.

Récit douloureux des trois derniers mois d'une liaison, Nous ne vieillirons pas ensemble (Le titre est emprunté à Eluard) est un récit ouvertement autobiographique. Le générique indique qu'il est adapté du roman de Pialat, en fait écrit en quinze jours et terminé juste avant le tournage ainsi que la longue nouvelle qui tiendra lieu de scénario.

Autofiction

Colette (Catherine dans le film, interprétée par Marlène Jaubert) avait 19 ans en 1960 quand Maurice Pialat la rencontre. Elle est secrétaire. Elle le quittera pour un autre en août 1966. Pialat vit alors avec Micheline (Françoise dans le film, interprétée par Macha Méril) rencontrée en 1942, épousée en 1949 et qui reste une compagne affecteuese, lucide et détachée. C'ette histoire est celle de Maurice même si le personnage principal se prénomme Jean. Comme Yanne, que Pialat a choisi aussi parce qu’entre eux il y a plus qu'une ressemblance physique, une brutalité, une force, une impulsivité quelque chose imprévisible qui parfois peut faire peur. Le tournage est difficile car Jean Yanne faisait l'aller et retour entre le plateau et l'hôpital où sa femme, gravement malade, allait décéder. La légende dit que Pialat aurait utilisé la voix blanche de Yanne après la mort de sa femme pour l'une des séquences du film. Jean Yanne est une vedette mais Marlène Jobert est "la vedette" féminine d’alors. Elle vaut 1 200 000 francs, Jean Yanne un peu moins de la moitié. Le film coutera 5 millions de francs dont deux millions pour les acteurs, soit dix fois plus que le budget de L'enfance nue. Au début, Pialat voulait que Colette s'appelle Colette dans le film et il voulait faire jouer à Micheline son propre rôle. Il tourne à la Celles-Saint-Cloud où il habitait avec Micheline et dans lequel se déroule le début du film. Il tourne dans la même résidence qu'habitait Colette et recherche une maison identique à celle de la grand-mère. Les dialogues sont écrits avec précision, les mots que prononcèrent Colette et Maurice sont ceux que vont dire Marlène Jaubert et jean Yanne. Pialat prolongera cette veine autobiographique; superbement, de manière plus moderne et avec une mise en scène plus ample, dans son dernier film Le garçu en 1995. Jean Yanne s'est répandu en invectives et insultes sur Pialat l'accusant de ne pas savoir diriger un acteur alors, qu'ironie du sort, il recevra le prix d'interprétation masculine à Cannes.

Les crises d'un couple

Tout entière centrée sur la crise du couple, la narration se compose d'une succession de scènes de ruptures et de réconciliations. Cette répétition se retrouve dans l'utilisation de plans presque identiques : une vingtaine où le couple est filmé derrière le pare-brise et une dizaine où l'un est dans la voiture, regardant l'autre à l'extérieur. Pour contrebalancer cet effet de fractionnement et d'émiettement, tous les plans sont assez longs.

C'est parfois un plan séquence. Ainsi lorsque Jean et Catherine sont filmés au sortir de l'eau rejoignant la R16 bleu et s'installant à leur place. La voiture recule ensuite, s'ensable et finit par quitter le plan.

C'est presque toujours un plan suffisamment long pour que le corps de Jean ou sa parole viennent menacer Catherine. La violence sonore semble aussi menacer leur relation : le bruit du sèche-cheveux le matin, ceux de l'avion et des bateaux dans la chambre d'hôtel du port, celui du vent lors de la rupture à saint Pat.Le nomber d eplan n'ets toutefois qun peu moins mporetant qie dhabitude 500contre 700 en raison des reticenecs pour els cateurs à tenir de splans si longgs et quiobligent aux classiques champs/contrechamps

L'histoire de Jean et Catherine, enfermés dans leur passion, semble ne pas avancer. Elle se dénoue pourtant lorsque Jean part voir son père pour obtenir sa bague de fiançailles. Il revient sans trouver Catherine et lui met la main dans la culotte pour savoir si elle a fait l'amour lors de son retour à cinq heures du matin.

Ainsi commence un cycle invivable de disputes suivies de réconciliations. Elle s’enfuit en province, chez sa grand-mère, mais ne pouvant vivre sans elle, il la rejoint. Alors qu’il s’attache de plus en plus, elle prend un chemin opposé qui lui fait refuser tout ce qu’elle acceptait jusqu’à maintenant. La rupture intervient peu après qu’il lui propose de se marier. La jouissance d'invective, de goujaterie et de violence révoltante de Jean se transforme alors en détresse pendant que Catherine retrouve une vie normale et assume son image solaire. Catherine a décidé d’épouser un autre homme. Une dernière entrevue lui donne quelques explications.Le film est l'histoire de la mort de ce couple à travers des heurts, des disputes, des séparations et des retours,

Au corps massif et intrusif de Jean, Catherine avait toujours opposé sa légèreté, son goût pour le soleil et une joie innocente presque enfantine. Autant de bonheur possible que Jean avait filmé sur la plage sans la voir et qui constitue la dernière séquence du film. L'image passe alors au noir et blanc disant, plus encore que l'éloignement de Catherine en Afrique, la fin de leur amour, inscrit dorénavant dans le passé.

Jean-Luc Lacuve, le 22/01/2008

Source : Pascal Mérigeau, Pialat, Editions Grasset, 2002.