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1- Un classique chinois et l'AG du Ciné-club, ce mardi 20 décembre au Café des Images
2 - Les films en salle
3 - A la télévision cette semaine
4 - Conférences de l'Esam : Artistes femmes : essentialistes ou constructivistes ?
1 - Ciné-club, ce mardi 20 décembre
A Shanghai, Mardar est impliqué dans le projet de kidnapping de la jeune Moudan, dont il tombe amoureux, et réciproquement. Lorsqu'elle découvre qui il est vraiment, Moudan se jette dans la rivière Suzhou. Après plusieurs années passées en prison pour sa tentative d’extorsion avortée, Mardar part à la recherche de Moudan. C'est ainsi qu'il rencontre Meimei, sosie parfait de Moudan...
Sorti en 2000, le film avait permis de propulser le réalisateur sur le devant de la scène internationale, tant Suzhou river éblouissait de par son audace formelle et narrative. Les critiques d'alors évoquaient Hitchcock et les premiers films de Wong Kar-wai et saluaient l'émergence d'un des cinéastes les plus innovants et les plus controversés de la Sixième Génération (puisque dès Suzhou river, Lou Ye fut frappé d'une interdiction d'exercice durant 2 ans).
Lou Ye s'illustrera par la suite avec La triade du papillon, Une jeunesse chinoise, Nuit d'ivresse printanière, pour n'en citer que quelques-uns, tous ses films étant alors sélectionnés à Cannes, Berlin ou Venise, tandis que les relations du cinéaste avec les autorités locales se dégradent. Le film, désormais considéré comme un classique du cinéma chinois moderne, a été restauré en 4K en 2021, sous la supervision de Lou Ye lui-même, et a été présenté en première mondiale au Festival de Berlin 2022 dans la section Berlinale Classics, puis au festival Il Cinema Ritrovato de Bologne.
Le film sort en salles le 28 décembre prochain et le distributeur, Dissidenz Films, nous fait le cadeau de le présenter en avant-première ce mardi 20 décembre.
Après le film, se tiendra l'AG du Ciné-club : il y aura un quizz et des cadeaux à gagner. L'AG est ouverte à tous, cotisation de 2€ pour l'ensemble de l'année.
2 - Les films en salle
Les films vus en salles depuis le 1er décembre :
Les Amandiers de Valeria Bruni Tedeschi. . S'il est énoncé que Les Amandiers est le centre névralgique de toute la création théâtrale européenne, rien ne vient jamais le prouver. Mais il est vrai que cette phrase est prononcée par l'actrice rejetée. Il faut sans doute en déduire que ce n'est pas le propos du film, tout occupé à recréer minutieusement le décor de la fin des années 80 dans lequel évolue une jeunesse avide d'incandescence.
Coma de Bertrand Bonello. . Coma est une lettre adressée par Bertrand Bonello à sa fille pour qu'elle se préserve des formes d'images et de discours dominants qui endorment. Il souhaite qu'elle préserve son identité dans les marges avant de rejoindre plus tard l'enfer du monde. Pour mieux lui parler, Bonello prend le risque de se confronter à l'imaginaire d'une adolescente en mixant tous les régimes d’images auxquels elle est soumise. Le danger étant que chacun deux absorbe l’individu (sa fille ou le spectateur) dans un coma qui l’empêchera de poser son propre regard sur le monde. La multitude d’influence auxquelles l'adolescente est confrontée est à la fois dangereuse mais aussi salvatrice car elle empêche de se soumettre à un rêve unique dans lequel s’enfermer.
Saint Omer d'Alice Diop. . Le film est centré sur le personnage de Laurence Coly et tente d'approfondir les raisons qui l'ont conduit à son crime monstrueux. Le personnage principal est néanmoins Rama, alter ego de la réalisatrice, qui permet d'élargir le propos à la thématique de la maternité dans ses dimensions mythiques et sociologiques.
Fumer fait tousser de Quentin Dupieux. . Parodie gore des Power Rangers ou des Tortues Ninja. Obsessionnels, aussi bien dans leur croyance tranquille de justicier que d'amateurs d'histoires horribles, les membres de la Tabac force sont plein des certitudes et clichés qui font rire : Nicotine écervelée amoureuse du chef fut-il repoussant; Benzène beauf méprisant les vegan et abattant grossièrement à coup de mitraillette un lapin qui avait fait un peu de bruit la nuit. Valorisation dérisoire de la modernité : costumes à laver, bulle ultramoderne vantée comme confortable alors que froide, mépris pour les robots dès qu’ils ne fonctionnent pas au mieux... ce qui leur sauvera pourtant la vie.
Le lycéen de Christophe Honoré. . Le film possède une dramaturgie simple, en trois parties, le deuil du père ; la vie à Paris et le retour à Chambéry. Mais le récit est soumis à d'incessants aller et retour avec de multiples flash-back conduits par une voix-off qui retarde les moments décisifs. Comme pour mettre en accord le récit adolescent : "Je m'appelle Lucas. Je suis lycéen et ma vie est devenue une bête sauvage que je ne peux plus approcher sans qu’elle me morde", la caméra décadre sans cesse, accepte les faux-raccords et saisit les visages en gros-plan.
Aucun ours de Jafar Panahi. . Comme Trois visages (2018), Aucun ours prend la forme d’un documentaire de fabulation où les personnages jouent leur propre rôle dans une situation inventée, mais proche de leur réalité pour les besoins du film. En quatre ans la situation, en Iran et pour Panahi, s'est dégradée. Le 11 juillet 2022, le cinéaste a été condamné à une peine de six ans dans la prison d’Evin de Téhéran mais a pu réaliser ce film durant sa liberté conditionnelle alors que les autorités lui avaient interdit de tourner. Le film rend compte de cette dégradation. Trois visages posait aussi le constat de divorce entre une société rurale archaïque et la volonté de la jeunesse d’assumer sa liberté. Au plan final, Jafar Panahi regardait depuis sa voiture la jeune actrice réussissant à fuir en compagnie de son amie, actrice célèbre. La fin d'Aucun ours est bien plus lugubre traduisant l'impuissance du cinéaste à modifier la réalité.
3 - A la télévision cette semaine :
de Fritz Lang, dimanche 18 décembre, 13h20, Arte | ||
de John Huston, dimanche 18 décembre, 21h00, Arte | ||
de René Clément, dimanche 18 décembre, 21h10, C8 | ||
de Alain Berbérian, dimanche 18 décembre, 23h20, W9 | ||
de Raoul Walsh, lundi 19 décembre, 13h35, Arte | ||
de Clint Eastwood, lundi 19 décembre, 14h10,F3 | ||
de Luchino Visconti, lundi 19 décembre, 20h55, Arte | ||
de Peter Farrelly, lundi 19 décembre, 21h10, F2 | ||
de Tim Burton, lundi 19 décembre, 21h25, TMC | ||
de Tim Burton, lundi 19 décembre, 0h10, M6 | ||
de Clint Eastwood, mardi 20 décembre, 14h10, F3 | ||
de John Ford, mardi 20 décembre, 20h55, Arte | ||
de Sidney Pollack, mardi 20 décembre, 22h30, Arte | ||
de Anthony Minghella, mercredi 21 décembre, 13h35, Arte | ||
de Noémie Lvovsky, mercredi 21 décembre, 20h55, Arte | ||
de Richard Brooks, jeudi 22 décembre, 14h10, F3 | ||
de Raoul Ruiz, jeudi 22 décembre, 20h55, Arte | ||
de John Ford, vendredi 23 décembre, 13h45, F3 | ||
de Joe Dante, vendredi 23 décembre, 20h55, Arte |
5 - Conférences de l'Esam. Artistes femmes : essentialistes ou constructivistes ?
Compte rendu de la conférence du mardi 22 novembre 2022 à 18h30 à l'Esam de Caen : L’Histoire (de l’art) efface-t-elle les parcours et œuvres des artistes femmes ?
Géraldine Gourbe place sa conférence sous l'angle d'un combat d'historiographes féminines. C'est hélas un fait entendu, l’histoire de l’art a effacé la place des femmes, célèbres en leur temps. Aujourd'hui, le combat pour leur donner une place voit s'affronter différentes stratégies entre, d'une part, les essentialistes, pour lesquelles il y une identité féminine universelle et mettent en avant cette essence féministe, et, d'autres part, les constructivistes pour lesquelles l’identité féminine se construit.
Jean-Luc Lacuve, le 18 décembre 2022
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