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1 - Film et conférence sur Kinuyo Tanaka, ce jeudi 24 mars
2 - Les films en salle
3 - A la télévision cette semaine
4 - sorties DVD
5 - Festival "Le cinéma et sa planète", à Saint Lô, du 29 mars au 1er avril
1 - Film et conférence sur Kinuyo Tanaka, le jeudi 24 mars, au Café des Images, 20h00.
Pour clôre le cycle Kinuyo Tanaka, la projection du film La nuit des femmes sera suivie d’une rencontre avec Yola Le Caïnec, chercheuse en cinéma à Rennes. Ce sera l’occasion de revenir sur tous les films de la rétrospective.
Kinuyo Tanaka (1909-1977) est l'une des plus grandes actrices japonaises. Elle est apparue dans 215 films entre 1924, année de ses débuts, et 1976. Elle a tourné avec les plus grands réalisateurs : Ozu, Naruse et surtout Mizoguchi- quinze films ensemble. En 1953, Kinuyo Tanaka décide de passer derrière la caméra, devenant ainsi la première femme cinéaste d’après-guerre. L’actrice dirige avec succès six longs-métrages s'entourant des plus grands : Keisuke Kinoshita, Yasujirō Ozu ou Natto Wada au scénario, Yoshiko Kuga ou Machiko Kyō dans la distribution. Son cinéma est résolument un cinéma "au féminin", faisant la part belle aux actrices et aux grands sujets.
Kinuyo Tanaka étonne encore avec ce portrait de jeune femme en résistance, ballotée d’un emploi à l’autre, et menacée, à chaque instant, de retomber dans la fange. L’énergie de la débutante Chisako Hara porte le récit, tout comme la somptueuse musique de Hikaru Hayashi. Les nouvelles vagues françaises et japonaises sont passées par là, et la cinéaste réussit une oeuvre certes sombre, mais d’un dynamisme et d’une fraîcheur qui prouvent sa faculté d’adaptation à l’époque. La nuit des femmes annonce avec brio les films de délinquants juvéniles qui se tourneront jusqu’à la fin des années 1970.
2 - Les films en salle
Cinq nouvelles du cerveau de Jean-Stéphane Bron . . Cinq nouvelles du cerveau part d’un constat : la science débouche sur des technologies qui accouchent d’un monde nouveau, qu’on a de la peine à penser. Plus qu’un panorama, c’est cinq pistes, cinq scénarios, allant du cerveau calculant, focalisé sur les mathématiques, jusqu’à la main, au geste, avec l’idée qu’il n’y a pas de pensée sans action ou pas d’action sans pensée. Le fil rouge d’une histoire à l’autre est non seulement celui de la conscience, mais aussi d’un rapport à l’autre, centré autour d’un dialogue : Alexandre Pouget et son fils, Christof Koch et son chien, Niels Birbaumer et ses patients, David Rudrauf et son fils à naître, la professeure Billard et un apprenti horloger. Cinq histoires humaines donc interrogent la science d’aujourd’hui et dessinent la carte d’un futur fascinant et inquiétant : scientiste pour Pouget, prudente pour Koch, relationnelle pour Birbaumer, transhumaniste pour Rudrauf, humaniste pour Billard.
Sous le ciel de Koutaïssi de Aleksandre Koberidze. . Le titre original "Ras vkhedavt, rodesac cas vukurebt ? "Que voyons-nous quand nous regardons le ciel ?" indique déjà qu’il s'agit d'un conte poétique; le titre français insiste un peu plus sur la ville de Koutaïssi, jadis capitale de la Géorgie et plus loin encore de l’antique et florissante Colchide. Le film voudrait mettre en avant une dramaturgie relâchée au profit de vignettes un peu étranges comme autant de digressions avant la résolution du mauvais sort initialement jeté sur ses deux personnages. Encore faudrait-il qu’il parvienne à intéresser ou émouvoir aux animaux, enfants et personnages peuplant chacune de ces vignettes.
After blue de Bertrand Mandico . . Film qui relève à la fois de l’heroic fantasy, du western et du road-movie. L'intrigue est assez simple : une demande de vengeance de la part de la communauté ainsi que de trois jeunes filles qui errent dans les limbes. C’est l’occasion de diverses rencontres où se révèlent les désirs de chacune. Pourtant la vengeance est toujours refusée par Zora et Roxy qui se découvrent en voyageant dans des paysages fantastiques et lyriques, secoués par le vent, les couleurs, les voix entremêlés et les sons. Femmes et chevaux marchent sur des terrains qui se dérobent et retardent toujours l'impératif de vengeance pour mieux glorifier la pop-culture : références au disco, à Kate Bush, Von Sternberg, chasseuses aux yeux brillants, les pistolets sont fabriqués par des marques de luxe, des "Gucci", "Paul Smith", "Chanel" ; générique final, pur festival de couleurs. After blue (après la planète bleue) est un monde irréel et poétique, magenta et doré ou bleu et vert. Tous les trucages visuels, filtres et projecteurs colorés, kaléidoscopes sont réalisés au tournage. La rétroprojection directe est préférée au fond vert. Cette croyance dans l’acteur mis en situation dans l'image donne sa puissance émotionnelle au film.
3 - A la télévision cette semaine :
de Edouard Molinaro, dimanche 20 mars, 15h10, Arte | ||
de Michael Haneke, dimanche 20 mars, 21h00, Arte | ||
de Tim Burton, dimanche 20 mars, 21h00, TFSF | ||
de Henri Verneuil, dimanche 20 mars, 21h10, C8 | ||
de Federico Fellini, lundi 21 mars, 20h55, Arte | ||
de Christopher Nolan, lundi 21 mars, 23h30, TMC | ||
de Corneliu Porumboiu, lundi 21 mars, 22h40, Arte | ||
de Ruben Östlund, mardi 22 mars, 2h05, Arte | ||
de Henry Hathaway, mardi 22 mars, 23h00, C8 | ||
de Olivier Assayas, mercredi 23 mars, 20h55, Arte | ||
de Robert Bresson, vendredi 25 mars, 0h40, F3 |
4 - sorties DVD
"Ne jamais avoir vu un film de Satyajit Ray, c'est comme ne jamais avoir vu la lune ou le soleil" affirma Akira Kurosawa. Mondialement reconnu comme l’un des maîtres du cinéma moderne, le réalisateur bengali Satyajit Ray a en effet exploré la culture de son pays et ses mutations à travers une œuvre nourrie par la littérature et la musique. Ce cinéaste touche-à-tout, lauréat d’un Oscar pour l’ensemble de sa carrière, n’aura cessé d’expérimenter de nouveaux genres tout en restant fidèle à son univers réaliste et intimiste.
Les six films du coffret déclinent les trois sources d'inspiration de Satyajit Ray, celle qui relève de la renaissance bengalie, inspirée de Rabindranath Tagore : Charulata (1964); celle d'émancipation sociale, pour les enfants et les femmes notamment : La grande ville (1963), Le lâche (1965) et Le héros et celle faisant l'éloge de la culture populaire : Le Saint (1965) et Le Dieu éléphant (1979). Les films proposés par Carlotta-Films sont disponibles pour la première fois en Blu-ray™ et DVD dans leur restauration 2K.
5 - Festival "Le cinéma et sa planète" à Saint-Lô, du 29 mars au 1er avril
Les rencontres cinématographiques de L'écume des films se dérouleront du 29 mars au 1er avril 2022. J'aurai le plaisir de présenter Soleil vert (Richard Fleischer, 1975), le jeudi 31 mars à 20h00 au cinémoviking de Saint-Lô.
Soleil vert est le premier film évoquant une vision apocalyptique d'une planète surpeuplée et subissant une catastrophe écologique. Les personnages du film évoluent dans une atmosphère étouffante et soumise à la pollution. Même si aucun dérèglement climatique n'est évoqué directement, la température générale a augmenté. Au début du film, le personnage de Sol Roth explique : "Est-ce que quelqu’un peut vivre dans un climat comme celui-là ? La canicule d’un bout de l’année à l’autre, on se croirait dans un four, on crève à force de transpirer", indiquant que ce monde est devenu un enfer. Le climat n'est qu'un des facteurs ayant transformé la vie des protagonistes : la vie urbaine baigne dans une ambiance de corruption et de violence.
Ceci dit,
Bonne semaine à tout le monde
Jean-Luc, le 20 mars 2022