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1- Les petites marguerites au Ciné-club, le jeudi 8 septembre

2 - Les films en salle

3 - A la télévision cette semaine

4 - Festival du cinéma américain de Deauville, du 2 au 11 septembre

 

1 - Ciné-club, le jeudi 8 septembre

Jeudi 8 septembre à 20h30, salle coupole du Café des images :

Les petites marguerites de Věra Chytilová (1966, 1h16)

Marie 1 et Marie 2 s’ennuient fermement. Leur occupation favorite consiste à se faire inviter au restaurant par des hommes d’âge mûr, puis à les éconduire prestement. Fatiguées de trouver le monde vide de sens, elles décident de jouer le jeu à fond, semant désordres et scandales, crescendo, dans des lieux publics.

Tchécoslovaquie, début des années 60. En réaction à la médiocrité des films du réalisme socialiste et encouragés par le dégel soviétique, une génération de jeunes cinéastes diplômés de l’Académie du film de Prague – la FAMU – entend bien défendre l’expression personnelle, alliant recherche esthétique et regard critique de la société. Ils s’appellent Věra Chytilová, Jiří Menzel, Jan Němec, Jaromil Jireš, Ivan Passer ou Miloš Forman, et pendant une petite décennie, ils vont offrir au cinéma tchèque un petit miracle, la plus belle des embellies, une parenthèse qui se refermera avec l’écrasement du Printemps de Prague en 1968. 

« Qu’est-ce que j’peux faire, j’sais pas quoi faire » clamait Anna Karina dans Pierrot le fou en 1965. L’année suivante, sous l’influence de Jean-Luc Godard, Věra Chytilová filme deux filles désœuvrées, dégoûtées par leur univers sclérosé, prêtes à tout pour « inventer une vie pire encore ». Impertinentes, dépravées, boudeuses ou hilares, elles mettent un beau bordel partout où elles passent.

Un hymne à l’anti-conformisme, à la déconstruction, que la cinéaste manie jusque dans la forme de sa réalisation : fractionnement, filtres colorés, floutage, montage expérimental. Entre délire hippie, cinéma burlesque et manifeste féministe, Les petites marguerites , film dédié « à tous ceux qui ne s’indignent que de la salade piétinée », sera censuré officiellement pour ses scènes d’orgies et de gaspillages culinaires (aux allures de Grande Bouffe réalisé par Ferreri sept ans plus tard), augurant la mort de la Nouvelle Vague tchèque

Le film sera projeté dans sa version restaurée, telle que présentée au festival de Cannes 2022 dans la sélection Cannes Classics.

Au plaisir de vous retrouver ce Jeudi 8 septembre

Moment convivial autour d’un verre offert après la rencontre.

 

2 - Les films en salle

Le dernière newsletter datant du 10 juillet, voici les cinq films vus depuis au cinéma (+un intrus netflix) :

Rifkin's festival de Woody Allen. . Le 50e film de Woody Allen est-il prétexte à prendre des vacances en Europe ou un testament artistique ? Rifkin's Festival n'a trouvé que bien peu de défenseurs pour se poser la question. Le film accorde un soin tout particulier à la mise en scène des huit pastiches de films célèbres portés au pinacle par Mort-Woody. L'ensemble offre une lecture renouvelée du mythe de Sisyphe auquel Woody Allen offre une interprétation joyeuse et un plaidoyer pour son propre cinéma, artisanal et léger tout en étant admiratif de la grandeur.

Apollo 10 1/2 : Les fusées de mon enfance . . Inspiré de la vie du cinéaste Richard Linklater, Apollo 10 1/2 : Les fusées de mon enfance dresse un portrait de la vie aux États-Unis dans les années 60, entre passage à l'âge adulte, regard sur la société et aventure fantasmée.

Tempura. . Il s'agit du 11e des 12 films réalisés par Akiko Ohku, presque tous des comédies sentimentales mettant en scène des jeunes femme abordant la trentaine et cherchant l'amour.

La nuit du 12 . Des intertitres viennent signaler dès le début du film qu’en France des milliers d’enquêtes criminelles ne sont pas résolues chaque année et que celle-ci est l'une d’entre elles. Ainsi, comme dans Zodiac (David Fincher, 2007) mais plus généralement comme dans tout film noir, l’on s’intéresse moins à l’avancée de l’enquête qu’à la personnalité des protagonistes. Le film leur subordonne toutefois une question plus vaste et sans cesse répétée : faut-il confier les enquêtes sur les féminicides aux hommes qui tournent en rond depuis trop longtemps ?

Ad bestas. . Ode à la fidélité à ses rêves, en dépit des difficultés majeures qui peuvent surgir. Elles sont moins de nature écologique qu'humaine. Les bobos reconvertis doivent affronter les laissés-pour-compte du pouvoir économique, ceux qui n’ont rien et qui, pour une bouchée de pain, sont prêts à tuer leur voisin.

Trois mille ans à t'attendre . . Le film est une ode, peut-être un peu trop désincarnée (les effets numériques y contribuent), à la puissance de la parole, de l'étude et de l'écriture et donc de l'imaginaire pour embellir sa vie.

 

3 - A la télévision cette semaine :

de Clint Eastwood, dimanche 28 août, 20h55, Arte
de David Lean, lundi 29 août, 13h35, Arte
de F. H. von Donnersmarck, lundi 29 août, 20h50, Arte
de James Cameron, lundi 29 août, 23h15, C8
de Wong Kar-wai, lundi 29 août, 23h50, Arte
de John Woo, mardi 30 août, 21h05, TFX
de Autumn de Wilde, jeudi 1er septembre, 21h05, Chérie25
de Bobby et Peter Farrelly, jeudi 1er septembre, 21h00, TSF

 

4 - Festival du cinéma américain de Deauville, du 2 au 11 septembre

Je vous rendrai compte sur la page dédiée du ciné-club, au jour le jour, de l'ensemble des treize films de la compétition. Huit d'entre eux sont des premiers films et devraient redonner de l'envie pour le cinéma américain contemporain.

Programme des projections

Bonne prise ou reprise à tout le monde

Jean-Luc, le 28 août 2022

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