(1929–2014)
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21 films | ||
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Ses études de philosophie et d'architecture abandonnées, Vera Chytilova exerce divers métiers (dessinatrice, photographe, mannequin). Après un stage aux studios de cinéma de Barrandov, elle se destine à la réalisation et suit pendant cinq ans des cours à l'Ecole des hautes études cinématographiques de Prague (FAMU). Elle signe alors plusieurs courts métrages, dont Le plafond (1962), film de fin d'études récompensé par le prix de l'Union internationale des ciné-clubs au festival d'Oberhausen qui est souvent considéré comme le coup d'envoi de la Nouvelle Vague tchécoslovaque (Jiří Menzel, Jan Němec, Jaromil Jireš, Ivan Passer ou Miloš Forman..).
Vera Chytilova s'attarde, dès ses premiers films, sur les problèmes de l'émancipation des femmes. Après avoir mis en scène plusieurs ouvrières d'une usine de textile dans le court-métrage Un sac de puces (1962), la cinéaste tourne son premier long-métrage, Quelque chose d'autre (1963), parallèle entre la vie d'une athlète et celle d'une ménagère. Réalisatrice d'un sketch du film-manifeste de la Nouvelle Vague tchécoslovaque Les Petites perles au fond de l'eau (1965), elle signe ensuite Les Petites marguerites (1966), portrait de deux jeunes filles irresponsables et sauvages. Le film reçoit un accueil formidable au Lincoln Center à New York, où il est montré en première mondiale, et peu de temps après à la Cinémathèque française. Il est censuré en République Tchèque pour son nihilisme Lee gaspillage de nourriture auquel se livrent les deux jeunes anti-héroïnes, notamment, est pointé du doigt. Le film est autorisé à sortir en salles au moment du Printemps de Prague (janvier-août 1968), mais la répression soviétique qui suivra aura pour son auteure la tragique conséquence d'une interdiction de tourner.
Le gouvernement lui ayant retiré toute aide financière, c'est grâce à une société de production belge, que Vera Chytilova réussit toutefois à réaliser Les fruits du paradis (1970). Dans cette fable – une femme trompe son mari avec un assassin en série –, elle poussa très loin ses expérimentations formelles et narrative. Le film est présenté à Cannes en compétition officielle. Mais son initiative eut pour effet de renforcer les sanctions et d'accroître son isolement. Comme elle le confia à Michel Field en 1994, sur le plateau de l'émission Le Cercle de Minuit, elle a alors radicalement cessé de tourner : « J'ai travaillé comme jardinière, construit ma maison, et j'ai écrit plusieurs scénarios. »
Après sept ans passés loin des plateaux, la cinéaste accepte, pour recommencer à tourner, de se plier aux exigences de la censure qui lui réclamait un surcroît de « réalisme ». La reprise est d'autant plus difficile que Vera Chytilova a désormais deux enfants à charge. Elle revient aux affaires avec une comédie, Le Jeu de la pomme (1977), puis alternera des fictions , Panelstory, 1979 ; La Calamité, 1980 ; Prélude à l'après-midi tardif d'un fauve (1983) et des documentaires : Prague, cœur inquiétant de l'Europe, (1984).
La chute du mur de Berlin la libère du poids de la censure mais entraîne un nouveau type de problèmes, l'Etat post-communiste n'ayant plus les moyens de soutenir le cinéma national. Pour autant, cette artiste rebelle a continué à faire des films, documentaires et fictions (dont en 1998, Pasti, pasti, pasticky, comédie acerbe sur une vétérinaire à la recherche des hommes qui l'ont violée), jusqu'au milieu des années 2000. Sans jamais baisser les bras.
Filmographie :
Court-métrages :
1960 : Zelená ulice ; Kocicina - Pan Ká
1961 : Zurnal FAMU - První obcasník
1962 : Un sac de puces (Pytel blech)
1971 : Kamarádi (TV)
1978 : Cas je neúprosný (Documentaire)
1983 : Capitali culturali d'Europa - Prague (Téléfilm documentaire)
2000 : Vzlety a pády (Video documentaire)
2002 : Gen: Galerie elity národa (2 episodes) : Jirí Kodet - Jan Pirk
2006 : Táta jako máma (1 episode) - Otcové zralého veku
Longs-métrages :
1962 | Le plafond |
(Strop) : Avec : Marta Kanovská, Julián Chytil, Josef Abrhám. 0h42 La jeune Marta a fait une pause dans sa formation médicale pour s'investir pleinement dans sa carrière de mannequin. Nous la suivons pendant une journée dans sa vie, presque complètement sans entendre sa voix. Il est rare que Marta ait l'espace pour parler, au lieu de cela, elle est principalement soumise à la voix des autres. Des voix qui déterminent et donnent des ordres qui s'opposent et jettent des commentaires de jugement, et elle commence à se sentir de plus en plus isolée. |
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1963 | Quelque chose d'autre |
(O necem jiném). Avec : Eva Bosáková (Eva), Vera Uzelacová (Vera), Josef Langmiler Josef Langmiler (Josef, le mari de Vera), Jirí Kodet (L'amoureux de Vera) Milivoj Uzelac Jr. (Mylda), Miroslava Matlochová (Trenerka), Lubos Ogoun (Lentraineur de Eva). 1h30. Deux histoires sont racontées simultanément. Une mère dévouée devient progressivement une femme frustrée. Elle est seule à assumer les responsabilités familiales, travailler à la maison et s'occuper de son fils unique, alors que son mari travaille toute la journée, n'apprécie pas les efforts de sa femme et la seule chose qu'il fait dès qu'il rentre chez lui est de lire le journal et de regarder des matchs de football. D'autre part, une gymnaste se prépare pour sa dernière compétition avant sa retraite professionnelle. Elle doit faire face à la pression de son entraîneur et à un manque de motivation pour continuer. Le film dépeint la frustration des deux côtés et met en parallèle deux mondes dominés par les hommes, où les femmes ne reçoivent aucune reconnaissance, et si elles le font, c'est momentané. |
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1965 | Monde automatique |
Segment des Petites perles au fond de l'eau, coréalisé avec Jaromil Jires, Jirí Menzel, Jan Nemec et Evald Schorm. une réception de mariage a lieu dans une partie d'un restaurant libre-service très fréquenté. La mariée, déterminée à profiter au maximum de sa nuit et les invités de la réception sont inconscients de la tristesse de la vie réelle qui se déroule tout autour de leur petit monde. |
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1966 | Les petites marguerites |
(Sedmikrásky). Avec : Ivana Karbanová (Marie II, la blonde), Jitka Cerhová (Marie I, la brune), Marie Cesková (La femme aux toilettes), Jirina Myskova, Marcela Brezinová (Les personnels aux toilettes), Julius Albert (Le vieux playboy), Oldrich Hora (Le playboy), Jan Klusák (Le plus jeune playboy). 1h14 Marie 1 et Marie 2 s’ennuient fermement. Leur occupation favorite consiste à se faire inviter au restaurant par des hommes d’âge mûr, puis à les éconduire prestement. Fatiguées de trouver le monde vide de sens, elles décident de jouer le jeu à fond, semant désordres et scandales, crescendo, dans des lieux publics. |
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1970 | Les fruits du paradis |
(Ovoce stromu rajských jíme). Avec : Jitka Nováková (Eva), Karel Novak (Josef), Jan Schmid (Robert). 1h39. une femme trompe son mari avec un assassin en série sous forme de récit expérimental de l'histoire d'Adam et Eve qui évolue ensuite vers une représentation allégorique de la perte de l'innocence. Est-il préférable de vivre dans l'ignorance ou, au contraire, dans la vérite en assumant toutes les conséquences? |
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1977 | Le jeu de la pomme |
(Hra o jablko). Avec : Dagmar Bláhová (Anna Símová), Jirí Menzel (Josef John), Jirí Kodet (Arnost Rýdl), Evelyna Steimarová (Marta Rýdlová). 1h40. Un jeune gynécologue ne sait pas s'il doit être sérieux avec une jeune infirmière ou rester décontracté avec son amante, mariée. Les choses se compliquent lorsque les deux femmes ne veulent plus jouer son jeu. |
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1980 | Panelstory |
(Panelstory aneb Jak se rodí sídliste). Avec : Lukás Bech (Pepík), Antonín Vanha (Deda), Eva Kacírková (Marie), Oldrich Navrátil (Franta), Jirí Kodet (Herec), Bronislav Poloczek (Josef). 1h36. Un vieil homme erre dans un lotissement de Prague mal indiqué et encore en construction, à la recherche de l'immeuble de grande hauteur dans lequel il est censé emménager avec la famille de sa fille. Le vieux papy de la campagne aime bavarder, rien ne lui échappe et il veut donner un coup de main à tout le monde. |
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1982 | La calamite |
(Kalamita). Avec : Bolek Polívka (Honza Dostál), Dagmar Bláhová (Majka), Jana Synková (Primárka), Marie Pavlíková (Bábicka), Jaroslava Kretschmerová (Kveta), Zdenek Sverák (Ucitel). 1h36. Des plaisanteries sur l'amour, le sexe, le statut social et d'autres idéaux, tandis qu'un nouvel employé de chemin de fer est formé et envoyé pour son premier trajet comme conducteur. |
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1982 | Chytilova Versus Forman |
Documentaire avec Milos Forman, Vera Chytilová, E.L. Doctorow . 1h24. | |
1983 | L'après-midi d'un vieux faune |
( Faunovo velmi pozdní odpoledne). Leos Sucharípa(Le vieux faune) Libuse Pospísilová (Séfka), Vlasta Spicnerová (Vlasta), Ivan Vyskocil (Tonda), Frantisek Kovárík (Starik). 1h39. Un Casanova vieillissant subit un cuisant echec. Est-ce la fin du vieux faune? |
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1984 | Praha - neklidné srdce Evropy |
1987 | Vlci bouda |
1988 | Le bouffon et la reine |
(Sasek a královna). Bolek Polívka (Slach / Jester), Chantal Poullain (Regina / Queen / Kaizrová), Jirí Kodet (König / King / Kaizr), Vlastimil Brodský (Václav), Jirí Pecha (Gamekeeper). 1h52. Adaptation cinematographique de la piece de Boleslav Polivka. À l'origine une pièce de théâtre mettant en vedette Bolek Polivka (tchèque) et sa femme Chantal Poullain-Polivkova (française). Un regard satirique sur l'occupation étrangère - un bouffon tchèque médiéval divertit un roi allemand et sa femme française, ou un villageois tchèque moderne aide un chasseur bavarois et sa femme française trouvent un sanglier en Bohême - l'histoire oscille entre les deux intrigues et les périodes. Écoutez le bouffon corriger le tchèque de la reine en proclamant "Neumí Çe-e-e-sky": elle ne sait pas parler tchèque. Polívka utilise des techniques de pantomime traditionnelles dans le cadre du répertoire du bouffon. |
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1989 | Kopytem sem, kopytem tam |
1990 | T.G.M. - osvoboditel |
Documentaire | |
1991 | Mí Prazané mi rozumeji |
1992 | Dedictví aneb Kurvahosigutntag |
Avec : Bolek Polívka (Bohus), Miroslav Donutil (Dr. Ulrich), Anna Pantuckova (Teta), Jozef Kroner (Kostál), Dagmar Havlová (Vlasta) Sárka Vojtková (Irena). 2h00. Un paysan hérite de millions et va à la ville, quittant son village pour vivre une vie d'homme riche dans la Tchéquie post-communiste. |
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1998 | Pasti, pasti, pasticky |
Avec : Zuzana Stivínová (Lenka), Miroslav Donutil (Dohnal), Tomás Hanák (Petr), Milan Lasica (Bach), Katerina Hajna (Ingrid), Eva Holubová (Anna). 2h04. Après que deux hommes aient violé une jeune auto-stoppeuse qui se trouve être vétérinaire, elle les drogue et leur enlève les testicules. |
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2001 | Vyhnání z ráje |
2005 | Pátrání po Ester |
2006 | Hezké chvilky bez záruky |
Avec : Jana Janeková (Hana), Jana Krausová (Eva), Bolek Polívka (Dub), David Kraus (Pavel), Igor Bares (Karel,le mari d'Hana), Martin Hofmann (Petr, l'amant d'Eva), Miroslav Hájek (Honzík, le fils d'Hana). 1h53. L'histoire de la psychologue Hana, entrecoupée des histoires de vie de ses patients : Eva, propriétaire d'une galerie, Dub un millionaire... |
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