Quelque chose d'autre

1963

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(O necem jiném). Avec : Eva Bosáková (Eva Bosakova), Vera Uzelacová (Vera), Josef Langmiler Josef Langmiler (Josef, le mari de Vera), Jirí Kodet (L'amoureux de Vera) Milivoj Uzelac Jr. (Mylda), Miroslava Matlochová (Trenerka), Lubos Ogoun (L'entraineur d'Eva). 1h30.

Deux histoires sont racontées simultanément. Véra, Une mère dévouée devient progressivement une femme frustrée. Elle est seule à assumer les responsabilités familiales, travailler à la maison et s'occuper de son fils unique, Mylda, alors que son mari travaille toute la journée, n'apprécie pas les efforts de sa femme et la seule chose qu'il fait dès qu'il rentre chez lui est de lire le journal et de regarder des matchs de football. D'autre part, Eva, une gymnaste qui approche des trente ans, se prépare pour sa dernière compétition avant sa retraite professionnelle. Elle doit faire face à la pression de son entraîneur, son mari, et à un manque de motivation pour continuer.

Véra prend un amant, Jirka. Elle s'arrange pour le voir dans une auberge près de la rivière; mais elle se plaint : rien ne change. Quand il lui fait une crise de jalousie elle le laisse en plan : femme mariée, elle n'a de compte à rendre qu'à sa famille. Eva se fait gifler par son mari pour arriver à faire un salto.

Joseph annonce à sa femme qu’il a rencontré quelqu'un et qu'il veut divorcer. Vera ne le supporte pas, lui fait une crise. Elle a gain de cause ; réconciliés, ils marchent dans la forêt avec Mylda. Eva participe aux championnats du monde où elle excelle. Elle est championne du monde des barres asymétriques. Son mari lui dit qu'elle peut maintenant faire ce qui lui plait : elle sera entraineuse auprès d'une jeune gymnase.

Le film dépeint la frustration des deux côtés et met en parallèle deux mondes dominés par les hommes, où les femmes ne reçoivent aucune reconnaissance, et si elles en ont, c'est momentané. Cette thèse est toutefois discrètement appuyée car si les hommes sont parfois violents (la gifle de l'entraineur) ou peu impliqué pour le mari de Véra, les femmes sont elles-mêmes aliénées : Vera vient deux fois dans la cuisine chercher quelque chose sans savoir quoi mais ne supportera pas que son mari la quitte. Elle tient à son cadre de vie, métonymiquement celui de sa cuisine où est inscrit "Cette maison abrite des gens, ils s’y sentent bien" qui penche pourtant de plus en plus ou, plus classiquement, parce quelle lit à Mylda un conte qui se termine par "ils vécurent très heureux". Eva quant à elle reste dans le domaine de la gymnastique.

Le montage alterné joue sur une temporalité différente quelques semaines pour Eva qui prépare les championnats du monde et quelques saisons pour Vera.