Accueil Fonctionnement Mise en scène Réalisateurs Histoires du cinéma Ethétique Les genres Les thèmes Palmarès Beaux-arts
(1921-1992)
32 films
2
3
17
histoire du cinéma : Impressionnisme

1- Mise en scène

Érudit, artiste complet (écrivain, musicien, cinéaste) Satyajit Ray est proche des positions qui furent celles de son grand-père, intellectuel proche de Rabindranath Tagore et de sa renaissance Bengalie, pour l'indépendance mais contre le rejet des valeurs occidentales. Dans Le dieu Éléphant (1979), adapté d'une de ses nouvelles, le grand-père enseigne la double culture, savante et populaire, à son petit-fils. Cette position tout à la fois médiane et universelle en fait un héritier de Jean Renoir qu'il connu pour les repérages qu'il effectua pour Le fleuve (1951). Pour Renoir comme pour Ray, nul personnage n'est condamné, chacun ayant ses raisons. C'est sur le mode burlesque, dans des comédies destinées aux enfants comme aux adultes, qu'il se montre le plus virulent contre le pouvoir. Pour le reste son engagement est sans équivoque. La trilogie de Calcutta, L'adversaire (1970), Company Limited (1971), et L'intermédiaire (1975), dénonce la modernisation rapide de Calcutta, de la montée de la culture d'entreprise, de la cupidité, de la futilité de la course effrénée à l'enrichissement. Ray leur oppose le bonheur de l'émancipation par l'éducation, la raison et la lutte contre les préjugés. Avec La grande ville et Charulata, il est le grand cinéaste de l'émancipation féminine.

Tout était présent dans La trilogie d'Apu, La complainte du sentier (1955), L'invaincu (1956), Le monde d'Apu (1959) où, à chaque étape de sa vie, Apu a dû perdre ou quitter ce qu'il chérissait le plus au monde. Ces épreuves, qui font de la trilogie une saga lyrique de la souffrance et de la frustration, ont pu souvent désespérer Apu. Elles ne l'ont jamais transformé en un être complètement amer. Elles lui ont enseigné les vérités fondamentales de la vie et, lorsque nous le quittons, il est devenu un homme à peu près réconcilié avec lui-même et avec le monde. A mi-chemin entre le pessimisme et la sérénité, le style de Satyajit Ray tend à accorder le plus de prix possible à chacun des instants, des décors, des paysages, des rencontres qui jalonnent l'itinéraire et l'apprentissage du héros. 

année
Titre
Genre
période
Scénario
Actices/Acteurs
1955 La complainte du sentier Drame de l'enfance 1900 Bibhutibhushan Bandopadhyay  
1956 L'invaincu Drame de l'adolescence 1920 Bibhutibhushan Bandyopadhyay  
1958 Le salon de musique Drame social 1910 Tarashankar Banerjee  
1958 La pierre philosophale Comédie sociale 1958 Rajshekhar 'Parashuram' Basu  
1959 Le monde d'Apu Portrait d'homme 1930 Bibhutibhushan Bandyopadhyay Sharmila Tagore
Soumitra Chatterjee
1960 La déesse Mélodrame   Prabhat Kumar Mukherjee Sharmila Tagore
Soumitra Chatterjee
1961 Trois filles Portraits de femmes   Rabindranath Tagore Soumitra Chatterjee
1961 Rabindranath Tagore Documentaire   Rabindranath Tagore  
1962 Kanchenjungha Drame psychologique 1962 Satyajit Ray  
1962 L'expédition Portrait d'homme   Tarashankar Bandopahdhya Soumitra Chatterjee
1963 La grande ville Drame social 1963 Narendranath Mitra Madhabi Mukherjee
1964 Charulata Portrait de femme 1879 Rabindranath Tagore Madhabi Mukherjee
Soumitra Chatterjee
1965 Le saint Comédie sociale   Rajshekhar 'Parashuram' Basu  
1965 Le lâche Drame sentimental   Premendra Mitra Madhabi Mukherjee
Soumitra Chatterjee
1966 Le héros Drame social   Satyajit Ray Sharmila Tagore
1967 Chiriyakhana Film de détective      
1969 Les aventures de Goopy et Bagha Aventures   Satyajit Ray  
1970 Des jours et des nuits dans la forêt Portraits d'hommes     Sharmila Tagore
Soumitra Chatterjee
1970 L'adversaire Drame social      
1971 Sikkim Documentaire      
1971 Company limited Drame social     Sharmila Tagore
1973 Tonnerres lointains Drame social     Soumitra Chatterjee
1974 La forteresse d'or Aventures   Satyajit Ray Soumitra Chatterjee
1975 L'intermédiaire Drame social      
1977 Les joueurs d'échec Drame social 1856 Munshi Premchand  
1979 Le dieu éléphant Film de détective   Satyajit Ray Soumitra Chatterjee
1980 Le royaume des diamants Comédie musicale   Satyajit Ray Soumitra Chatterjee
1981 Delivrance Drame social   Munshi Premchand  
1984 La maison et le monde Drame social   Rabindranath Tagore Soumitra Chatterjee
1989 Un ennemi du peuple Drame social   Henrik Ibsen Soumitra Chatterjee
1990 Les branches de l'arbre Drame social   Satyajit Ray Soumitra Chatterjee
1991 Le visiteur Comédie sociale   Satyajit Ray  

 

2 -Biographie

Satyajit Ray naît le 2 mai 1921 à Calcutta dans une famille aisée, intellectuelle et artistique. Son grand-père, Upendrakishore Ray  est écrivain, illustrateur, philosophe, éditeur et amateur d'astronomie. C'est aussi un des chefs du Brahmo Samaj, un mouvement religieux et social réformateur du XIXe siècle au Bengale. Son père, Sukumar Ray,  est un écrivain, innovant en matière de poésie de l'absurde et de littérature enfantine, ainsi qu'un illustrateur et critique littéraire reconnu. Il meurt alors que Satyajit a  à peine trois ans, et la famille survit avec les maigres revenus de Suprabha, la mère.

Plus tard, Ray étudie l'économie au Presidency College de Calcutta, bien que ses goûts le portent vers les beaux-arts. En 1940, sa mère le pousse à faire des études à l'université de Visva-Bharati, fondée par Rabindranath Tagore à Santiniketan, à 160 kilomètres au nord de Calcutta. Ray est réticent à partir, d'une part à cause de son amour pour la ville de Calcutta, et d'autre part pour la piètre idée qu'il a de la vie intellectuelle à Santiniketan. La persuasion de sa mère et le respect qu'il porte à Tagore ont finalement raison de ses préventions et le convainquent de tenter cette voie. Ray part à Santiniketan pour étudier les arts graphiques  et admirer l'art oriental. Plus tard, il reconnaît avoir beaucoup appris des célèbres peintres Nandalal Bose et Benode Behari Mukherjee, sur lesquels il réalise d'ailleurs un documentaire, The Inner Eye. Lors de ses visites des grottes d'Ajantâ, Ellorâ et Elephanta, Ray développe une grande admiration pour l'art indien.

Ray quitte Santiniketan en 1943, avant d'avoir achevé son cursus de cinq ans et rentre à Calcutta, où il trouve un emploi dans une agence de publicité britannique, D. J. Keymer. Il est embauché comme junior visualiser (créateur junior) et ne gagne que 80 roupies par mois. Bien que la partie artistique de ce travail soit chère au cœur de Ray, et qu'il soit bien traité d'une manière générale, il règne dans cette entreprise une certaine tension entre les employés britanniques et indiens (les premiers étant bien mieux rémunérés). Ray est alors engagé par Signet Press, une nouvelle maison d'édition créée par D. K. Gupta. Gupta demande à Ray de créer les designs des couvertures de livres publiés et lui laisse une entière liberté artistique. Ray réalise les couvertures de nombreux ouvrages, dont Les mangeurs d'hommes de Kumaon, un livre écrit par le chasseur naturaliste Jim Corbett sur les tigres et léopards, ainsi que Découverte de l'Inde de Jawaharlal Nehru. Il travaille aussi sur une adaptation pour les enfants de Pather Panchali, un roman bengali classique de Bibhutibhushan Bandopadhyay, qu'il rebaptise Le Sifflet en noyau de mangue. Cette œuvre influence profondément Ray, et va devenir le sujet de son premier film. En plus de la couverture, il illustre le livre ; nombre de ces dessins trouvent leur place dans ce film.

Puis, avec Chidananda Das Gupta et d'autres, il crée la Calcutta Film Society en 1947, un ciné-club où sont projetés de nombreux films étrangers. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se lie d'amitié avec des GIs américains stationnés à Calcutta, qui de retour chez eux le tiennent au courant de l'actualité cinématographique. Il côtoie également un employé de la RAF, Norman Clare, avec qui il partage la passion des films, du jeu d'échecs et de la musique classique occidentale. En 1949, Ray épouse Bijoya Das, une cousine éloignée et amour de toujours. De cette union naît un fils, Sandip, qui deviendra cinéaste. La même année, Jean Renoir vient à Calcutta pour Le fleuve. Ray l'aide à trouver des lieux de tournage en extérieur et lui expose  le projet qu'il a en tête depuis un certain temps : tourner Pather Panchali. Renoir l'encourage à le réaliser. En 1950, Ray est envoyé à Londres par D. J. Keymer pour travailler au siège social. Durant son séjour de trois mois, il regarde 99 films. Parmi eux, Le voleur de bicyclette (Vittorio De Sica, 1948) lui fait forte impression. Ray dira plus tard qu'il est sorti de la séance avec la ferme intention de devenir réalisateur.

Ray décide donc que Pather Panchali, le roman d'apprentissage classique de la littérature bengalie, publié en 1928 par Bibhutibhushan Bandopadhyay, va être le thème de son premier film. Ce roman semi-autobiographique décrit la jeunesse d'Apu, un petit garçon d'un village du Bengale. Ray réunit autour de lui une équipe inexpérimentée, dont le caméraman Subrata Mitra et le directeur artistique Bansi Chandragupta , qui vont connaître de grandes carrières par la suite. Le casting est principalement constitué d'amateurs. Les prises commencent fin 1952, financées par les fonds propres de Ray. Il espère alors qu'une fois ces premières prises réalisées, il va pouvoir trouver des fonds pour poursuivre le projet. Un tel mode de financement n'est pas évident et Pather Panchali est tourné sur une période exceptionnellement longue, pendant trois ans, avec des prises organisées de temps en temps, au gré des disponibilités financières obtenues par Ray ou Anil Chowdhury, le directeur de production. Pendant le montage, Ray refuse de se plier aux demandes émanant de ses financeurs, désireux de modifier le scénario. Il ignore ainsi le conseil du gouvernement — qui finance tout de même le film — d'inclure une fin heureuse, dans laquelle la famille d'Apu rejoint un projet de développement. Quand Ray montre une scène du film à John Huston, venu en Inde en repérage pour le tournage de L'Homme qui voulut être roi, l'enthousiasme de ce dernier est encore plus précieux que les encouragements de Renoir. Il s'agit de la scène mémorable qui expose la vision qu'ont Apu et sa sœur du train traversant la campagne. C'est alors la seule que Ray a pu monter, compte tenu de son petit budget. Huston avertit Monroe Wheeler  du Museum of Modern Art de New York, qu'un talent majeur est en train de naître. La première mondiale à l'étranger aura ainsi lieu au MoMA.

Avec un prêt du gouvernement du Bengale-Occidental, le film est finalement terminé et peut sortir en 1955. Il est reçu très favorablement par la critique et rencontre un grand succès populaire, remportant de nombreux prix. Il est largement diffusé, aussi bien en Inde qu'à l'étranger. En Inde, les réactions sont enthousiastes. Le Times of India écrit : "Il est absurde de le comparer avec n'importe quel cinéma indien […]. Pather Panchali est du pur cinéma". Au Royaume-Uni, Lindsay Anderson écrit une chronique élogieuse sur le film ce qui n’est pas le cas en France ou aux Etats-Unis où Bosley Crowther, alors le plus influent critique du New York Times, écrit un article tellement hargneux que le distributeur aux États-Unis, Ed Harrison, pense qu'il va compromettre la sortie du film. Mais c'est le contraire qui se produit : Pather Panchali (1955) est particulièrement apprécié et connaît une longue diffusion.

La carrière internationale de Ray commence réellement après le succès de son film suivant, Aparajito (L'invaincu). Ce film narre la lutte entre les ambitions d'un jeune homme, Apu, et l'amour de sa mère. Nombre de critiques, dont Mrinal Sen et Ritwik Ghatak, le classent un cran au-dessus du premier opus. L'invaincu (1956) remporte le Lion d'or à Venise. Avant d'achever sa trilogie, Ray réalise deux autres films, Le salon de musique (1958) un film sur la décadence des Zamindars,  une de ses œuvres les plus importantes, puis  la comédie La pierre philosophale (1958).

Tandis qu'il réalise L'invaincu, Ray ne pense pas encore à une trilogie, mais cette idée lui vient quand on lui pose la question à Venise. Le dernier volet, Apur Sansar (Le monde d'Apu) est réalisé en 1959. Ray y fait jouer deux acteurs, Soumitra Chatterjee et Sharmila Tagore, avec lesquels il aura un long compagnonnage. Comme pour les deux précédents opus, nombre de critiques le considèrent comme le couronnement de la trilogie. Le succès a peu de répercussions sur sa vie personnelle pendant les années qui suivent : Ray continue à vivre avec sa mère, son oncle et d'autres membres de sa famille dans une maison de location.

Ray enchaîne avec La déesse (1960), un film dans lequel il aborde les superstitions dans la société hindoue. Sharmila Tagore interprète Doyamoyee, une jeune femme divinisée par son beau-père. Ray s'inquiète d'un éventuel blocage du film par le bureau de la censure, ou d'être forcé de couper certaines scènes, mais finalement le film est épargné.

En 1961, sur l'insistance du premier ministre Jawaharlal Nehru, Ray est engagé pour réaliser un documentaire sur Rabindranath Tagore, à l'occasion du centenaire de la naissance du poète. C'est un hommage à la personne qui l'influence probablement le plus. Avec la contrainte d'une longueur limitée de bandes disponibles de Tagore, Ray relève le défi de construire un film à partir d’archives. Au cours de la même année, avec Subhas Mukhopadhyay, Ray est en mesure de faire revivre Sandesh, le magazine pour enfants que son grand-père a lancé. Ray épargne pendant plusieurs années pour rendre possible ce projet. La polysémie du titre (Sandesh signifie « nouvelles » en bengali et désigne aussi un dessert sucré apprécié au Bengale) donne le ton du magazine, à la fois éducatif et divertissant. Ray se retrouve en personne à illustrer le magazine et à écrire des histoires et des essais pour les enfants. L'écriture devient sa principale source de revenus au cours des années suivantes.

En 1962, Ray réalise Kanchenjungha, son premier scénario original, et premier film en couleurs. Il s'agit de l'histoire d'une famille bourgeoise, qui séjourne à Darjeeling, une pittoresque ville sur une colline du Bengale-Occidental, dans laquelle la famille tente de lier sa plus jeune fille à un ingénieur jouissant d'une bonne situation, et ayant étudié à Londres. Initialement conçu pour se dérouler dans un grand manoir, le film est finalement tourné sur la célèbre ville à flanc de colline, Ray décidant d'utiliser les nombreuses ombres et lumières, ainsi que les brumes, pour refléter la tension du drame. Pendant les années 1960, Ray visite le Japon et y rencontre Akira Kurosawa, pour lequel il a beaucoup de respect.

En 1964, Ray réalise Charulata (L'épouse délaissée), l'apogée de cette période de création artistique, et qui le consacre comme le cinéaste  le plus sensible à la représentation  des femmes indiennes. S'appuyant sur Nastanirh, une nouvelle de Tagore, le film raconte l'histoire d'une épouse délaissée (Charu) dans le Bengale du XIXe siècle, et de ses sentiments grandissants pour son beau-frère Amal. Charulata est refusé en sélection à Cannes en 1965 et Ray le présente à Berlin où il remporte le Lion d'argent comme un an plus tôt La grande ville (1964). Ce refus de la sélection cannoise, que Ray boudera jusqu'à La maison et le monde (1984), explique en grande partie la découverte tardive du cinéaste en France. L'interprétation de Charu par Madhabi Mukherjee, ainsi que le travail de Subrata Mitra et Bansi Chandragupta, sont primés à plusieurs reprises.

Dans la période qui suit Charulata, Ray explore une grande variété de genres,  de la comédie à la science-fiction, en passant par le policier et le drame historique. Il prend aussi davantage en compte les préoccupations de la société indienne contemporaine, comblant ainsi une lacune de ses précédents films en la matière. Le premier film majeur de cette phase est Le héros (1966), l'histoire d'une vedette de cinéma qui voyage en train, et rencontre une jeune journaliste sympathique. Avec Uttam Kumar et Sharmila Tagore dans les premiers rôles, le film explore, au cours des 24 heures de voyage, le conflit intérieur de l'idole naissante, à la réussite apparente. Malgré un prix décerné par la critique à Berlin, le film rencontre un succès mitigé.

En 1967, Ray écrit un scénario pour un film intitulé The Alien, d'après sa nouvelle, L'Ami de Banku Babu), écrite en 1962 pour Sandesh, le magazine familial. The Alien doit être une coproduction américano-indienne, produite par Columbia Pictures avec Peter Sellers et Marlon Brando comme têtes d'affiche. Toutefois, Ray est surpris de découvrir que le script qu'il a écrit fait l’objet d’un copyright et que les droits sont déposés. Par la suite, Brando est écarté du projet, et malgré une tentative de le remplacer par James Coburn, Ray rentre désabusé à Calcutta. La Columbia exprime plusieurs fois le souhait de relancer ce projet au cours des années 1970 et 1980, mais rien n'en sort. Quand E.T. l'extra-terrestre sort sur les écrans en 1982, Ray voit des ressemblances avec son script original  et est  convaincu que le film de Spielberg n'aurait pas été possible sans son scénario, disponible en Amérique sous forme de photocopies ; une accusation que Spielberg récuse.

En 1969, Ray réalise ce qui sera son plus grand succès commercial. S'appuyant sur un conte pour enfant écrit par son grand-père, Les aventures de Goopy et Bagha, une comédie musicale appartenant au genre du merveilleux. Goopy le chanteur et Bagha le percussionniste, munis de trois os prêtés par le roi des fantômes, entament un périple fantastique pour tenter d'empêcher le déclenchement d'une guerre imminente entre deux royaumes voisins. Très coûteux, le film s'avère très difficile à financer. Ray finit par renoncer à tourner en couleurs, refusant une proposition qui l'aurait obligé à donner le rôle principal à un acteur de Bollywood.

Ensuite, Ray signe un film inspiré du roman d'un jeune poète écrivain, Sunil Gangopadhyay. Des jours et des nuits dans la forêt suit quatre jeunes hommes urbains allant passer leurs congés en forêt, pour essayer de laisser derrière eux leur existence insignifiante en ville. Presque tous font des rencontres avec des femmes, ce que les critiques considèrent comme une étude révélatrice de la classe moyenne en Inde.

Ray fait ensuite une incursion dans la réalité bengalie, alors en pleine effervescence sous l'influence du mouvement d'extrême gauche naxalite. Il achève la trilogie de Calcutta : L'adversaire (1970), Company Limited (1971), et L'intermédiaire (1975), trois films conçus séparément, mais dont les connexions thématiques constituent une sorte de trilogie. L'adversaire (1970) traite d'un jeune diplômé idéaliste qui, bien qu'ayant perdu ses illusions, reste intègre jusqu'à la fin du film. Suit Company Limited (1971), ou comment un homme prospère renonce à la morale pour s'enrichir davantage. Enfin L'intermédiaire (1975) ou comment un jeune homme sombre petit à petit dans le monde de la corruption pour gagner sa vie. Dans les années 1970, Ray adapte aussi deux de ses histoires populaires en films policiers. Principalement destinés à un public d'enfants et de jeunes adultes, La Forteresse d'or et Le Dieu Éléphant.

Ray envisage de faire un film sur la guerre de libération du Bangladesh, mais abandonne ensuite cette idée, expliquant qu'en tant que réalisateur il est davantage intéressé par les efforts et les périples des réfugiés que par les politiques. En 1977, Ray termine Les joueurs d'échec, un film en ourdou d'après une nouvelle de Munshi Premchand, qui se passe à Lucknow dans la région de l'Awadh, un an avant la révolte des Cipayes (1857). Commentaire sur les circonstances qui permettent la colonisation de l'Inde par les Britanniques, c'est le premier long métrage de Ray dans une langue autre que le bengali. Il s'agit aussi du plus gros budget et de celui qui rassemble le plus de vedettes, parmi lesquelles Sanjeev Kumar, Saeed Jaffrey, Amjad Khan, Shabana Azmi, Victor Banerjee et Richard Attenborough. Ray réalise une suite aux Aventures de Goopy et Bagha avec Le royaume des diamants (1980) où le royaume du diabolique roi des diamants ou Hirok Raj est une allusion à l'Inde durant l'état d'urgence décrété par Indira Gandhi.

Grâce aux rétrospectives de son œuvre, à La Rochelle en 1978 puis au Festival des 3 continents de Nantes en 1980, mais surtout avec la diffusion du Salon de musique (1958) au ciné-club de Claude Jean-Philippe sur A2 en 1979, Satyajit Ray obtient enfin reconnaissance en France. Celle-ci va aller croissante avec la sortie commerciale du Salon de musique en 1981 puis la sélection officielle à Cannes en 1984  de La maison et le monde jusqu'à l'implication de Gérard Depardieu et Daniel Toscan du Plantier dans la production des deux derniers films de Ray, alors en difficulté, Les branches de l'arbre (1990) et Le visiteur (1991).

En effet en 1983, tandis qu'il travaille sur La maison et le monde, Ray est frappé par une crise cardiaque qui limitera sérieusement ses activités pendant les neuf années qui lui restent à vivre. Le film est achevé en 1984 avec l'aide de son fils. Ray désire depuis longtemps mettre à l'écran ce roman de Tagore qui traite des dangers du nationalisme et en a écrit le scénario (du moins une première ébauche selon ses dires) dans les années 1940.

Les trois derniers films de Ray, réalisés après son rétablissement et avec des restrictions d'ordre médical, sont essentiellement tournés en intérieur, et ont un style qui leur est propre. Ils sont plus dialogués que ses films précédents et en général considérés comme inférieurs à son œuvre antérieure. C'est notamment le cas de Un ennemi du peuple (1989), adaptation de la célèbre pièce d'Henrik Ibsen. Ray retrouve une partie de sa forme en 1990 avec Les branches de l'arbre. Dans celui-ci, un vieillard, après une vie honnête, en vient à apprendre la corruption à laquelle se livrent trois de ses fils. La scène finale le montre trouvant du réconfort dans la compagnie de son quatrième fils, non corrompu mais malade mental. Le visiteur (1991), basé sur une nouvelle qu'il a écrite plusieurs années auparavant, est d'humeur plus légère, mais questionne les valeurs du temps. La visite impromptue d'un oncle perdu de vue depuis longtemps à sa nièce, dans sa maison de Calcutta, fait croître la suspicion quant à ses raisons alors qu'il questionne sur les sans-abris dans le monde.

En 1992, l'état de santé de Ray se détériore à cause de complications cardiaques. Il entre à l'hôpital sans pouvoir se rétablir. Quelques semaines avant sa mort, il reçoit un Oscar honorifique, alors qu'il est gravement malade. Il meurt le 23 avril 1992 à Calcutta, à l'âge de 70 ans.

3 - Ressources :

 

4 - Filmographie :

Courts-métrages :
1965 : Two (téléfilm, 12' : la rencontre entre un enfant d'une famille riche et un enfant des rues, à travers la fenêtre de l'enfant riche)
1981 : The Inner Eye (22' documentaire sur la vie et les œuvres du célèbre artiste bengali Benode Behari Mukherjee, devenu aveugle, l'un des pionniers de l'art moderne indien)
1981 : Bala (31' documentaire sur Balasaraswati, affectueusement appelé Balale, danseur le plus représentant du Bharata Natyam)
1981 : Pikoor Diary (Téléfilm, 26' Une journée dans la vie d'un enfant de six ans, Pikoo, à Calcutta.)
1987 : Sukumar Ray (Documentaire, 29', La vie et l'œuvre de l'écrivain Sukumar Ray, le père de Satyajit Ray. Ray a réalisé ce film en hommage pour célébrer le centenaire de sa naissance. Le film comprend des photographies fixes et des lectures des écrits de Sukumar Ray.)

Longs-métrages :

1955 La complainte du sentier
(Pather Panchali). Avec : Subir Bannerjee (Apu), Kanu Bannerjee (le père), Karuna Bannerjee (La mère), Uma Das Gupta (Durga). 1h55

Dans un petit village du Bengale, un enfant prénommé Apu, naît dans une famille de pauvres gens, où il y a déjà une fillette, Durga. La vie est dure et le père, un lettré qui vit dans ses rêves, ne parvient pas à nourrir tout le monde.

   
1956 L'invaincu
(Aparajito). Avec : Smaran Ghosal (Apu adolescent), Pinaki Sengupta (Apu enfant), Kanu Bannerjee (Harihar Ray), Karuna Bannerjee (Sarbojaya Ray). 1h50.

1920, Apu et ses parents habitent à Benarès, la ville sainte de l'hindouisme. Mais bientôt, victime d'un malaise sur les "ghats", le père meurt, et la mère décide de revenir à la campagne avec Apu, en souhaitant qu'il devienne prêtre. Cependant, Apu désire poursuivre ses études, et sa mère finit par accepter, sacrifiant toutes ses ressources pour lui.

   
1958 Le salon de musique
(Jalsaghar). Avec : Chhabi Biswas (Huzur Biswambhar Roy), Padmadevi (Mahamaya, la femme de Roy), Pinaki Sengupta (Khoka, son fils), Kali Sarkar (Ananta). 1h40.

Roy, aristocrate de la caste de "Zamindar", propriétaire terrien oisif, médite. Assis, sur la terrasse de son palais, le regard vide, braqué sur l'horizon marin, il songe à sa grandeur passée. À cette époque, imbu de la noblesse de sa caste, de ses droits, et de ses vertus, le Maharajah satisfaisait à sa passion pour la musique et la danse en organisant des réceptions toujours plus ruineuses dans le salon de musique.

   
1958 La pierre philosophale
(Paras Patha). Avec : Tulsi Chakraborty (Paresh Chandra Dutta), Kali Bannerjee (Priyotosh Henry Biswas), Ranibala Ranibala (Giribala Dutta), Gangapada Basu (Kachalu), Haridhan Mukherjee (Inspecteur de police), Jahar Roy (Bhajahari). 1h51.

Conte philosophique relatant les mésaventures d'un modeste employé de banque congédié qui découvre un jour la pierre miraculeuse qui change tous les métaux en or.

   
1959 Le monde d'Apu
(Apur Sansar). Avec : Soumitra Chatterjee (Apurba Roy), Sharmila Tagore (Aparna), Alok Chakravarty (Kajal), Swapan Mukherjee (Pulu). 1h45.

À Calcutta, dans les années trente, Apu doit renoncer à poursuivre ses études, et cherche du travail, sans succès : soit on lui rétorque qu'il est trop qualifié, soit on ne lui laisse qu'un travail vraiment ingrat.

   
1960 La déesse
(Devi). Avec : Sharmila Tagore (Doyamoyee) Soumitra Chatterjee (Umaprasad), Chhabi Biswas (Kalikinkar Roy), Karuna Bannerjee (Harasundari). 1h33.

A Chandipur, Kalikinkar Roy, riche propriétaire terrien, voue un culte profond à la déesse Kali. Ses deux fils, l'un et l'autre mariés, ont une attitude bien différente devant le sentiment religieux de leur père

   
1961 Trois filles
(Teen kanya). Avec : Anil Chatterjee (Nandal) , Chandana Banerjee (Ratan), Kali Bannerjee (Phanibhushan Saha), Kanika Majumdar (Manimalika), Soumitra Chatterjee (Amulya),Aparna Sen (Mrinmoyee). 2h53.

D'après des nouvelles de Rabindranath Tagore : Le receveur des postes - Les bijoux perdus - La conclusion.

   
1961 Rabindranath Tagore

Documentaire. 0h54.

Ce documentaire retrace la vie du plus grand écrivain bengali, Rabindranath Tagore. Son travail pour la culture et la littérature bengali.

   
1962 Kanchenjungha
Avec : Chhabi Biswas (Indranath Choudhuri), Karuna Bannerjee (Labanya Roy Chaudhuri), Pahadi Sanyal (Jagadish), Anil Chatterjee (Anil), Anubha Gupta (Anima), N. Viswanathan (Bannerjee). 1h42.

C'est le dernier jour de leurs vacances à Darjeeling, une station de montagne et station balnéaire populaire près de Kanchenjungha, pour une famille aisée de Calcutta. Le père, Indranath, un industriel, veut que sa fille épouse un homme de son choix...

   
1962 L'expédition
(Abhijan). Avec : Soumitra Chatterjee (Narsingh), Waheeda Rehman (Gulabi), Ruma Guha Thakurta (Neeli), Gyanesh Mukherjee (Josef). 2h30.

Narsingh, chauffeur de taxi se voit retirer son permis de conduire par la police, le contraignant ainsi à se réfugier dans la petite ville de Kolkata. Il rencontre alors Sukhanram, un riche homme d’affaires qui l’engage pour transporter des marchandises. Narsingh se rend alors vite compte qu’il est impliqué dans un trafic d’opium...

   
1963 La grande ville
(Mahanagar). Avec : Madhabi Mukherjee (Arati Mazumder), Anil Chatterjee (Subrata Mazumdar), Jaya Bachchan (Bani), Haren Chatterjee (Priyogopal). 2h16.

Subrata Mazumdar, modeste employé de banque à Calcutta, a du mal à subvenir aux besoins de sa famille. Enfreignant les règles établies, sa femme Arati décide de travailler. Humilié, le mari cherche un emploi supplémentaire. La banque fait faillite. Arati, de son côté démissionne par solidarité pour une collègue anglo-indienne.

   
1964 Charulata
(Agantuk). Avec : Madhabi Mukherjee (Charulata), Soumitra Chatterjee (Amal), Shailen Mukherjee (Bhupati Dutta), Shyamal Ghoshal (Umapada). 1h57.

Calcutta, 1879. Bhupati Dutta, trop occupé par la création de son journal politique 'La Sentinelle' délaisse son épouse Charulata. Celle-ci se réfugie dans l'écriture. Bhupati demande à son cousin Amal de distraire Charulata. Une tendre complicité naît alors entre Charulata et Amal...

   
1965 Le saint
(Mahapurush). Avec : Charuprakash Ghosh (Birinchi Baba), Rabi Ghosh (L'assistant de Birinchi Baba), Prasad Mukherjee (Gurupada Mitter), Gitali Roy (Buchki), Satindra Bhattacharya (Satya), Somen Bose (Nibaran), Santosh Dutta (Nani). 1h05.

La jeune Buchki et son père rencontrent dans un train Birinchi Baba, un imposteur qui se fait passer pour un saint. Il les abuse si facilement que Buchki souhaite rapidement se convertir. C'est son fiancé Satya, pour ne pas la perdre qui va confondre le 'sadhu' et révéler l'imposture aux yeux de tous.

   
1965 Le lâche
(Kapurush). Avec : Madhabi Mukherjee (Karuna), Soumitra Chatterjee (Amitabha Roy), Haradhan Bannerjee (Bimal Gupta). 1h14.

Amitabha Roy, scénariste bengali est en route pour Hashimara pour l'écriture de son prochain film. En chemin, sa voiture tombe en panne. Dans la station-service où il est arrêté, il rencontre Bimal Gupta, un riche planteur de thé qui passe un coup de téléphone. Constatant qu'Amitabha ne peut pas poursuivre son chemin et n'a nulle part ou passer la nuit, Bimal l'invite à passer la nuit dans sa demeure. En arrivant, il rencontre Karuna, la femme de son hôte, le grand amour de sa vie qu'il n'a pas su garder...

   
1966 Le héros
(Najak). Avec : Uttam Kumar (Arindam Mukherjee), Sharmila Tagore (Aditi), Bireswar Sen (Mukunda Lahir), Somen Bose (Sankar), Nirmal Ghosh (Jyoti), Premangshu Bose (Biresh), Sumita Sanyal (Promila Chatterjee), Ranjit Sen (Haren Bose). 1h57.

Star du cinéma bengali, Arindan doit recevoir un prix à New-Delhi. Il se résout à s'y rendre en train, les avions étant complet. Il fait ainsi la connaissance d'Aditi, une journaliste qui l'interroge sur sa carrière et son statut. Il revoit donc sa vie au cours d'un voyage perturbant qui l'oblige à se remettre en question.

   
1967 Chiriyakhana
Avec : Uttam Kumar (Satyanweshi Byomkesh), Kalipada Chakraborty (Rasiklal), Nripati Chatterjee (Mushkil Mia), Shekhar Chatterjee (Ajit Bandopadhay), Subhendu Chatterjee (Bijoy), Subrata Chatterjee (Najar Bibi). 2h05.

Le détective Byomkesh est appelé pour mener une enquête par un juge à la retraite, le directeur d'une communauté à la périphérie de Calcutta, créée au profit des exclus . Le directeur est bientôt assassiné. S'ensuit le meurtre d'un témoin sourd-muet. Byomkesh affirme qu'il pourra résoudre les meurtres car il ne fait confiance à personne à part son serpent de compagnie.

   
1969 Les aventures de Goopy et Bagha
(Goopi Gyne Bagha Byne). Avec : Tapan Chatterjee (Goopy), Rabi Ghosh (Bagha), Durgadas Bannerjee (Le roi d'Amloki), Santosh Dutta (roi de Shundi / roi de Halla), Harindranath Chattopadhyay (Le magicien). 2h12.

Les aventures des jeunes Goopy, le chanteur, et Bagha, le joueur de tambour, qui avec l'aide de quelques pincées de magie vont rétablir la paix entre deux royaumes rivaux...

   
1970 Des jours et des nuits dans la forêt
(Aranyer Din Ratri). Avec : Sharmila Tagore (Aparna), Kaberi Bose (Jaya), Simi Garewal (Duli), Soumitra Chatterjee (Ashim)) Subhendu Chatterjee (Sanjoy), Rabi Ghosh (Shekhar), Samit Bhanja (Hari) Pahadi Sanyal (Sadashiv Tripathi). 1h55.

Quatre amis abandonnent la ville et ses soucis et partent en vacances dans les forêts de Palamau. Ils vont apprendre à mieux se connaître à travers les filles qu'ils vont rencontrer.

   
1970 L'adversaire
(Pratiwandi). Avec : Dhritiman Chatterjee (Siddhartha Chaudhuri), Krishna Bose (Sutapa), Soven Lahiri (Sanyal), Mamata Chatterjee (Sa femme), Kalyan Chatterjee (Shiben), Jayasree Kabir (Keya). 1h50.

A la mort de son père, Siddharia abandonne ses études de médecine et cherche du travail. Refoulé à chaque entretien d'embauche, il perd confiance en lui et erre dans un Calcutta secoué par une agitation politique intense. Il finit par accepter un modeste emploi de représentant en pharmacie pour les hôpitaux Satyajit Ray.

   
1971 Sikkim

Documentaire. 0h55.

Documentaire sur le royaume himalayen de Sikkim, son histoire et la vie des gens et sa culture socio-économique et religieux.

   
1971 Company limited
(Seemabaddha). Avec : Sharmila Tagore (Tutul) Barun Chanda (Shyamalendu Chatterjee), Paromita Chowdhury (Dolan). 1h50.

Un ambitieux cadre soulève une grève parmi les employés pour couvrir un défaut technique dans la production de l'entreprise...

   
1973 Tonnerres lointains
(Ashani Sanket). Avec : Soumitra Chatterjee (Gangacharan Chakravarti), Bobita (Ananga Gangacharan), Sandhya Roy (Chutki). 1h41.

Province du Bengale, 1942/43. Ananga se baigne dans l'étang. Elle porte son sari comme le veut la tradition. Insouciante, elle s'émerveille du spectacle de cinq avions passant dans le ciel. Son amie Chutki et une autre jeune fille la rejoignent...

   
1974 La forteresse d'or
(Sonar Kella). Avec : Soumitra Chatterjee (Prodosh Mitra-Feluda), Siddhartha Chatterjee (Tapesh-Topshe), Santosh Dutta (Lalmohan Ganguly). 2h16.

Mukul, un jeune garçon, est hantée par le souvenir de sa vie antérieure. Il est pris en charge par le Docteur Hajra, un para-psychologue...

   
1975 L'intermédiaire
(Jima Aranya). Avec : Pradip Mukherjee (Somnath), Aparna Sen (Son ex petite amie), Lily Chakravarty (Kamala). 2h11.

Un jeune homme de Calcutta ne parvenant pas à trouver un emploi, se lance dans les affaires comme un «homme du milieu» et finit par fournir des call-girls à ses clients.

   
1977 Les joueurs d'échec
(Shatranj ke khilari). Avec : Sanjeev Kumar (Mirza Sajjad Ali), Saeed Jaffrey (Mir Roshan Ali), Shabana Azmi (Khurshid, la femme de Mirza), Farida Jalal (Nafisa, la femme de Mi), Veena Veena (La reine mère), David Abraham (Munshi). 2h09.

1856. Deux aristocrates, Mir et Mirza, passent leurs journées à jouer aux échecs tandis que le roi Ali Shah écoute de la musique douce au lieu de se soucier de ses sujets. Pendant ce temps la toute puissante Compagnie des Indes fait main basse sur le Royaume Musulman d'Oudh obligeant le roi à abdiquer

   
1979 Le dieu éléphant
(Joi Baba Phelunath). Avec : Soumitra Chatterjee (Feluda), Utpal Dutt (Maganlal Meghraj), Santosh Dutta (Lalmohan Ganguly), Siddhartha Chatterjee (Topshe). 1h52.

Un vieil homme propriétaire d'une statuette de Ganesh, le dieu éléphant, ne comprend pas les offres démesurées qu'on lui fait pour cet objet sans valeur apparente. Peu de temps après, la statuette est dérobée. Le détective Felu se charge de l'enquête, aidé de son ami Tapesh et d'un auteur de livres pour enfants.

   
1980 Le royaume des diamants
(Heerak Rajar Deshe). Avec : Tapan Chatterjee (Goopy Gyne), Rabi Ghosh (Bagha Byne), Utpal Dutt (Hirak Raja), Soumitra Chatterjee (Udayan Pandit), Santosh Dutta (Shundir Raja). 1h58.

Goopi Gayin et Bagha Bayin, un duo de musiciens, reviennent à la cour du Raja Hirak où ils sont invités à se produire pour le jubilé du royaume...

   
1981 Delivrance
(Sedgati). Téléfilm. Avec Om Puri (Dukhi), Smita Patil (Jhuria), Mohan Agashe (Brahmane), Geeta Kak (la femme du Brahmane), Richa Mishra (Dhania). 0h45.

Paysan pauvre de la caste des Intouchables, Dukhi Chamar demande conseil au riche Brahmane pour marier sa fille. En échange, il accomplit plusieurs travaux difficiles et humiliants, et meurt à la tache. Les villageois refusent de déplacer son corps et le Brahmane ne peut y toucher. Il devra néanmoins s'y résoudre, à l'aide d'une corde.

   
1984 La maison et le monde
(Ghare-Baire). Avec : Soumitra Chatterjee (Sandip Mukherjee), Victor Banerjee (Nikhilesh Choudhury), Swatilekha Sengupta (Bimala Choudhury), Gopa Aich (La belle-soeur), Jennifer Kendal (Miss Gilby), Indrapramit Roy (Amulya). 2h20.

Au début du siècle, afin d'appliquer à la politique coloniale l'adage "diviser pour régner", le Gouverneur Général des Indes, Lord Curzon, jouant sur les antagonismes religieux, scinde le Bengale en deux. Une partie de l'intelligentia bourgeoise s'oppose à cette politique et préconise un rejet des produits anglais. L'un de ses membres, Sandip Mukherji, en est devenu un chef important. Il arrive à Suksayar, la propriété de son ami Nikhilesh Choudhury, où il s'installe. Érudit, homme moderne et libéral, Nikhilesh profite de l'occasion pour aider son épouse, Bimala, à sortir de sa timide réserve et à s'insérer dans la bonne société. D'abord réticente, Bimala accepte de rencontrer Sandip, qui exerce sur elle une véritable fascination. Tout en étant hostile aux décisions du colonisateur, Nikhilesh n'adhère pas à l'attitude de Sandip. Pour lui, le boycott ne peut que nuire aux pauvres car les marchandises étrangères sont de meilleure qualité que les produits indiens. Pour Nikhilesh, la situation devient difficile; l'agitation se développe et il sent que sa femme s'écarte de lui. Il ne peut cependant agir au risque de la voir se retourner contre lui. Pourtant, Bimala finit par se rendre compte que Sandip est un homme avide de pouvoir et non un véritable patriote. Si elle revient vers son mari, le climat extérieur s'est, en revanche, détérioré de façon irréversible. Une nuit l'émeute éclate. Sandip, débordé, s'échappe. Nikhilesh part à cheval pour tenter de calmer les paysans fanatiques; il y laisse la vie.

   
1989 Un ennemi du peuple
(Ganashatru). Avec : Soumitra Chatterjee (Dr. Ashok Gupta), Dhritiman Chatterjee (Nishith Gupta), Dipankar Dey (Haridas Bagchi), Ruma Guha Thakurta (Maya Gupta), Mamata Shankar (Indrani Gupta), Subhendu Chatterjee (Biresh Guha). 1h39.

Dans une ville imaginaire du Bengale, le docteur Gupta, qui dirige l'hôpital, découvre que le nombre excessif de maladies qui frappent ses patients provient d'une infiltration des eaux usées dans les réserves du temple sacré. Il va tout tenter pour faire fermer celui-ci et sera déclaré ennemi du peuple pour cette idée sacrilège.

   
1990 Les branches de l'arbre
(Shaka proshaka). Avec : Ajit Banerjee (Ananda Majumdar), Haradhan Bannerjee (Probodh), Soumitra Chatterjee (Prasahnto), Dipankar Dey (Probir) Ranjit Mallick (Protap), Lily Chakravarty (Uma), Mamata Shankar (Tapati). 2h10.

Ananda Majumdar est invité à une réception publique donnée en son honneur, à l'occasion de son 70e anniversaire. Lors de son discours, il est victime d'une crise cardiaque. Alertés, les trois autres fils se rendent à son chevet et s'installent avec leur famille dans la demeure de leur père. Pour Probodh, Probir et Protap, c'est l'occasion de se retrouver, mais aussi de faire le point sur leur vie passée.

   
1991 Le visiteur
(Agantuk). Avec : Utpal Dutt (Manomohan Mitra), Dipankar Dey (Sudhindra Bose), Mamata Shankar (Anila Bose), Bikram Bhattacharya (Satyaki Bose), Rabi Ghosh (Ranjan Rakshit). 2h00.

Anila, femme de Sudhindra Bose, vient de recevoir une lettre de son oncle maternel, Manmohan Mitra : elle n'avait que deux ans lorsqu'il partit à l'étranger, et ne l'a jamais revu depuis. Or, Mitra manifeste le désir de la revoir, et lui demande l'hospitalité pour une semaine avant de poursuivre ses lointains voyages.

   
Retour