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L'invaincu

1956

(Aparajito). Avec : Karuna Bannerjee (Sarbojaya Ray), Smaran Ghosal (Apu adolescent), Pinaki Sengupta (Apu enfant), Kanu Bannerjee (Harihar Ray), Ramani Sengupta (Bhabataran), Sudipta Roy (Nirupama), Kalicharan Roy(Akhil). 1h50.

Varanasi. Année 1327 du calendrier bangali (Bénarès ou Kashi, 1920). Harihar Ray est venu s'installer avec sa femme, Sarbojaya, et Apu, son fils, à Bénarès, la ville sainte de l'hindouisme. Apu se fait rapidement de nouveaux amis. Tandis que Sarbojaya reste à la maison, Harihar travaille comme prêtre et connait une popularité grandissante du fait de sa belle voix. Toutefois, la veille de la fête de Divali, il est cloué au lit par une mauvaise fièvre. Il insiste pour être soigné par ses plantes et, n'écoutant pas sa femme, retourne trop tôt prêcher près du Gange ou il est victime d'un malaise en remontant les escaliers. Lorsque le médecin est appelé, il est top tard et le père meurt victime d'une bronchite aggravée par l'humidité de l'habitat.

Quelques temps plus tard, Sarbojaya reçoit la visite de son oncle, qui lui propose de lui assurer des moyens de vivre si elle revient avec lui dans son village du Bengale. Apu a dix ans et a reçu le cordon sacré et pourra bientôt y officier comme prêtre. Pour l'heure, Apu reçoit une roupie du patron qu’il a épouillé durant sa sieste et va la donner à la mendiante du temple où il observe les singes et leur donne des cacahouètes. La patronne propose à Sarbojaya, dont elle est très satisfaite du travail, de venir à Dawanpur dans leur résidence de vacances. Mais Sarbojaya, qui a perdu l'appétit et voit son fils désœuvrée  dans la cour, décide soudainement d'accepter la proposition de l'oncle. Apres un long voyage en train avec Bhabataran, Sarbojaya et Apu rejoignent le village de Mansapota qui, à la grande joie d’Apu se trouve en vue de la voie ferrée. L'oncle apprend les gestes de la prêtrise à Apu qui préférerait se mêler aux camardes de son âge qui vont à l'école d'Arboal. Le soir, il convainc sa mère de le laisser y aller l'après midi après les enseignements de l'oncle, et de consacrer ses économies aux frais de scolarité.

L’école attend l’arrivée de l’inspecteur dans le calme que vient à peine perturber une vache qui entre dans la cour. L’inspecteur interroge les élèves sur ce que signifie « Le feuillage » dans la littérature et Apu répond avec exactitude puis on lui demande de lire le poème du livre, Le pays du Bengale : « Où est situé le plus vert de tous les pays ? Sur quelle herbe tendre doivent se poser vos pieds ? Où dansent les épis de blé ? Dans notre cher Bengale, le plus vert de tous les pays. L'inspecteur est ému et le directeur ne l'est pas moins. Il lui donne des livres : biographies de grands hommes et des livres de sciences. Ainsi Apu explique le principe du siphon ou celui  de l'éclipse à sa mère qu'il peut effrayer en se déguisant en Africain ou en étudiant souvent tard le soir à la lampe à pétrole.

Apu est maintenant un grand jeune homme. Il est arrivé 2e d'un examen important. Le directeur lui propose une bourse de 10 roupies par mois et un contact à Calcutta pour être hébergé. Il lui reste à convaincre sa mère qui redoute de se retrouver seule et sans ressource mais Apu rejette ses arguments avec mépris ce qui lui vaut une gifle. Elle consent toutefois à lui donner une larges part de ses économies, 25 des 32 roupies économisées sur son emploi à Bénarès. Elle espère qu'il reviendra pour la fête de Puja.

À Calcutta, après 3 heures de train, Apu se rend chez Akhil, le propriétaire de à l'imprimerie "New Royal Press" avec une lettre de recommandation de Paresh, le directeur de l'école. Celui-ci lui laisse une chambre en contrepartie d'un travail à l'imprimerie après les cours. Apu écrit à sa mère qu’il est enchanté d'y trouver l'électricité. Il étudie le jour et travail le soir ce qui provoque parfois son endormissement lors des cours en université. Il fait la connaissance de Pulu, qui devient son ami.

Il revient pour les vacances mais en écourtant son séjour. Le soir il lit et discute peu avec s amère s'endormant avant d'entendre ses confidences sur sa mauvaises santé ; fièvres et vertiges qu'elle n'a pas les moyens de soigner. Il s’ennuie de la fête au village. Le matin, Apu qui s'est réveillé tard part sans dire au revoir à sa mère. Pris de remord, il revient toutefois pour une journée de plus.

Apu suit avec attention tous les cours, de sciences notamment. Mais sa mère s'inquiète. Elle ne l'a pas vu depuis deux mois et souhaite qu'il revienne pour les vacances de Ganesh Puja. Apu lui répond qu'il n'y en a pas à l'université. Il ne revient pas sur ses deux jours de congé. Nirupama s’inquiète de sa fièvre. Elle entend le train dans le soir, elle croit même entendre Apu mais ce ne sont que des lucioles.

Sarbojaya, toujours malade, ne veut pas qu'on dérange Apu, et celui-ci, averti trop tard, en pleine période d'examens, arrive après la mort de sa mère, et ne trouve que son vieil oncle. Il lui dit qu'il accomplira les derniers rites pour elle à Calcutta, où se décide maintenant sa vie d'adulte.

Deuxième volet de la trilogie d'Apu. Les personnages sont transférés dans divers lieux : Bénarès, un village, Calcutta. A cause de cela le film est placé sous le signe d'un certain appauvrissement de leur vie sociale et familiale. Mort du père, exil, séparation : Satyajit Ray décrit avec une douceur infinie et une émotion discrètement sublimée, les épreuves que vivent ses héros. A travers toute la durée du film, et plus spécialement dans sa dernière demi-heure, l'accent est mis sur une relation mère-fils ayant, dans la présence comme dans l'absence, une rare intensité. Sollicitude inquiète et parfois jalouse de la mère. Egoïsme instinctif d'Apu, soudain corrigé.

Le rôle d’Apu est joué par différents acteurs en fonction de son âge – enfant, puis adolescent – en revanche celui de Sarbajaya, sa mère est joué par la même actrice, déjà présente dans le premier volet : Karuna Banerjee. La thématique du train se poursuit dans ce film. C’est par le train que se fait l’arrivée à Bénarès, et c’est aussi le train qui ramène au Bengale, dès que la mère a perçu que la ville n'est pas bonne pour son fils et qu’en rentrant il pourra étudier la prêtrise auprès de son oncle. Apu se réjouit du train qu’il voit de chez lui. Première aspect négatif quand Sarbojaya l'entend alors que son fils demande à aller étudier à Calcutta.

Le film n’a pas eu le succès de La complainte du sentier lors de sa projection au Bengale, probablement parce qu’il soulève les sujets polémiques de la tradition et de la piété filiale. En revanche, le film reçoit le Lion d'or au festival de Venise en 1957.

Ressources : https://movie-locations.com/movies/a/Aparajito.php

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