Les Misérables,
Raymond Bernard, 1933
Le bossu de Notre-Dame,
Wilhelm Dieterle, 1939

Victor-Marie Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon, mort le 22 mai 1885 à Paris, est un écrivain, homme politique et intellectul engagé français du XIXè siècle. Il est considéré comme le plus important des écrivains romantiques de langue française.Son œuvre est très diverse : romans, poésie lyrique, drames en vers et en prose, discours politiques à la Chambre des Pairs, correspondance abondante.

La présentation qui suit s'appuie sur Le Victor Hugo des cinéastes, CinémAction n°119, 2006 coordonné par Mireille Gamel et Michel Serceau.

Principales adaptations par ordre chronologique

Les misérables Tom Hooper U.S.A. 2012
Angelo, tyran de Padoue Christophe Honoré France 2009
Le Bossu de Notre-Dame Gary Trousdale U.S.A. 1996
Les misérables Claude Lelouch France 1995
La masure Gorbeau Marcel Bluwal France 1972
La folie des grandeurs Gerard Oury France 1971
Notre-Dame de Paris Jean Delannoy France 1956
L'évadé du bagne Riccardo Freda Italie 1948
Le Tyran de Padoue Max Neufeld Italie 1946
Le bossu de Notre-Dame Wilhelm Dieterle U.S.A. 1939
Lucrèce Borgia Abel Gance France 1936
Les misérables Richard Boleslawski U.S.A. 1935
Les misérables Raymond Bernard France 1933
L'homme qui rit Paul Leni U.S.A 1928
Les misérables Henri Fescourt France 1925
Notre dame de Paris Wallace Worsley U.S.A 1923
Quatre-vingt-treize Albert Capellani France 1921
Les travailleurs de la mer André Antoine France 1918
Les misérables Albert Capellani France 1913
Notre-Dame de Paris Albert Capellani France 1911
Le chemineau Albert Capellani France 1905

Les oeuvres de Victor Hugo sont avec celles d'Alexandre Dumas ou les figures fantastiques de Dracula, Frankenstein ou du docteur Jekyl celles qui ont été les plus adaptées au cinéma.

Si l'œuvre de Hugo a été tant transposée au cinéma (plus de 160 adaptations), c'est sans doute parce que celui-ci est le grand art populaire du XXème siècle qui a pris le relais du roman populaire et du mélodrame. Pour en citer qu'un exemple, on compte en France une adaptation des Misérables pour presque chaque décennie du XXeme siècle. Mais il y en a aussi en Italie, en Grande-Bretagne en Russie aux USA au Mexique, au Brésil et jusqu'au Mexique en Inde ou au Japon.

Le cinéma à retenu des thèmes sociologiques, des situations et des structures narratives, qui recoupent et relancent celles du mélodrame, un genre qui, grâce à Hugo et quelques autres, survit dans le cinéma post-classique. Ces thèmes ont indéniablement servi les préoccupations sociales et politiques de ses adaptateurs, leur volonté de témoigner des problèmes de leur temps. Il manque l'art du symbole, qui fait le lien entre les œuvres romanesques, les œuvres théâtrales et les œuvres poétiques trait essentiel d'une écriture que l'on a dit à juste titre visuelle, moteur d'un imaginaire.

Pourtant, force est de convenir qu'aucun grand cinéaste ne s'est jamais attaqué à Hugo, seulement des cinéastes de talent qui se sont emparé de son œuvre. Abel Gance était devenu académique lorsqu'il a fait Lucrèce Borgia et Paul leni à l'inverse n'en était qu'au début d'une trop courte carrière.

Ainsi doit-on provisoirement conclure qu'il n'y a pas de chef d'œuvres reconnus comme tel par les instances de réception (historiens, critiques, spécialistes divers). Plus que le caméléon Albert Lewin adaptant son style à l'œuvre de Maupassant (Bel Ami, 1947) ou d'Oscar Wilde (Le portrait de Dorian Gray, 1945), il faudrait un cinéaste dont le style transcende les thèmes comme Ophuls, Hawks (pour Chandler et Hemingway) ou Renoir (pour Stevenson, Zola et Merimée).

 


Les oeuvres de Hugo et leurs adaptations

Romans

1823 : Han d'Islande
1826 : Bug-Jargal
1829 : Le Dernier Jour d'un condamné
1831 : Notre-Dame de Paris
1834 : Claude Gueux
1862 : Les Misérables
1866 : Les Travailleurs de la mer
1869 : L'Homme qui rit
1874 : Quatre-vingt-treize

Théâtre

1827 : Cromwell
1830 : Hernani
1831 : Marion Delorme
1832 : Le Roi s'amuse
1833 : Lucrèce Borgia
1833 : Marie Tudor
1835 : Angelo, tyran de Padoue
1838 : Ruy Blas
1843 : Les Burgraves
1882 : Torquemada
1886 : Théâtre en liberté

Poésie

1822 : Odes et poésies diverses
1824 : Nouvelles Odes
1826 : Odes et Ballades
1829 : Les Orientales
1831 : Les Feuilles d’automne
1835 : Les Chants du crépuscule
1837 : Les Voix intérieures
1840 : Les Rayons et les ombres
1853 : Les Châtiments
1856 : Les Contemplations
1859 : Première série de la Légende des Siècles dont Les pauvres gens
1865 : Les Chansons des rues et des bois
1872 : L'Année terrible
1877 : L'Art d'être grand-père
1877 : Nouvelle série de la Légende des Siècles
1880 : Religions et religion
1881 : Les Quatre Vents de l'esprit
1883 : Série complémentaire de la Légende des Siècles
1886 : La Fin de Satan
1888 : Toute la Lyre
1891 : Dieu
1893 : Nouvelle série de Toute la Lyre
1898 : Les Années funestes
1902 : Dernière Gerbe
1942 : Océan. Tas de pierres

 

Romans


Notre-Dame de Paris
1831

Dans le Paris du XVe siècle, une jeune et superbe gitane appelée Esméralda danse sur le parvis de Notre Dame. Sa beauté bouleverse l’archidiacre de Notre-Dame, Claude Frollo, qui veut la faire enlever par son sonneur de cloches, le malformé Quasimodo. Esméralda est sauvée par une escouade d’archers, commandée par le capitaine de la garde Phoebus de Châteaupers. Quand Esmeralda retrouve Phoebus plusieurs jours plus tard, elle lui laisse voir l’amour qu’il lui a inspiré. Certes, Phoebus est fiancé à la jeune Fleur-de-Lys, mais il est également séduit par la gitane. Il lui donne rendez-vous dans une maison borgne, mais au moment où il va parvenir à ses fins, Frollo survient et le poignarde.

Accusée de meurtre, la belle Esmeralda ne veut pourtant pas, pour échapper au supplice, accepter de se donner à Frollo. Quand on l’amène devant la cathédrale pour subir sa peine, Quasimodo – qui l’aime aussi – s'empare d'elle et la traîne dans l'église, où le droit d’asile la met à l’abri. Là, il veille sur elle, jaloux et farouche, espérant peut-être la séduire.

Cependant, les truands avec lesquels vivait Esmeralda viennent pour la délivrer. Frollo profite du tumulte pour l’emmener avec lui, et tente à son tour de la séduire. Furieux de son refus, il la livre aux griffes de la vieille recluse du Trou-au-rats. Mais au lieu de déchirer Esmeralda, elle reconnait en elle sa propre fille, enlevée enfant par des bohémiens. Elle ne peut cependant en profiter, car les sergents de ville retrouvent Esmeralda, et la traînent à nouveau au gibet.

Du haut de Notre-Dame, Quasimodo et Frollo assistent à l’exécution. Quasimodo, furieux de désespoir, précipite le prêtre du haut de la tour, et va lui-même se laisser mourir dans le charnier de Montfaucon, tenant embrassé le cadavre d’Esmeralda, enfin unis pour l’éternité.

1906 : Alice Guy, Esmeralda. 0h10. Avec : Henri Vorins (Quasimodo), Denise Becker (Esmeralda).

1911 : Albert Capellani. Notre Dame de Paris. 0h36. Avec : Henry Krauss (Quasimodo), Stacia Napierkowska (Esmeralda), Claude Garry (Frollo).

1917 : James Gordon Edwards. The darling of Paris. 6 bobines. Avec : Gleen White (Quasimodo), Alice Gale (Esmeralda), Wlater Law (Frollo).

1923 : Wallace Worsley. Le bossu de Notre-Dame. Avec : Lon Chaney (Quasimodo), Patsy Ruth Miller (Esmeralda), Norman Kerry (Phoebus de Chateaupers). 1h33.

1939 : Wilhelm Dieterle. Le bossu de Notre-Dame. Avec : Charles Laughton (Quasimodo), Maureen O'Hara (Esmeralda), Sir Cedric Hardwicke (Frollo). 1h50.

 

1956 : Jean Delannoy, Notre-Dame de Paris. 1h40. Avec : Gina Lollobrigida, Anthony Quinn, Jean Danet, Alain Cuny, Philippe Clay.

 

1996 : Gary Trousdale, Le bossu de Notre-Dame. Walt Disney Pictures avec les voix de : Francis Lalane (Quasimodo), Rebecca Dreyfus (Esmeralda, dialogues), Claudia Benamou (Esmeralda, chansons), Jean Piat (Frollo), Emmanuel Jacomy (Phoebus), Bernard Alane (Clopin et La Muraille).1h23.

 

1998 : Patrick Timsit, Quasimodo d'El Paris. 1h40. Avec : Patrick Timsit (Quasimodo), Richard Berry (Frollo), Mélanie Thierry (Agnès/Esmeralda),Vincent Elbaz (Phoebus). Trop laid pour être le fils du gouverneur de la ville d'El Paris, Quasimodo est échangé à l'âge de quatre ans contre une ravissante petite cubaine (Esmeralda), puis enfermé dans une cathédrale immense où l'ignoble Frollo, un sale démon, profite de lui pour nettoyer la ville de ses pires ennemies : les femmes.

Notes :

 


Les misérables
1862

 

Première partie : Fantine

Livre 1 : Un juste. Monseigneur Charles-Francois-Bienvenu Myriel, évêque de Digne, malgré son rang,  vit très modestement en compagnie de sa sœur, Baptistine, et d'une servante, Mme Magloire. Ce religieux est un juste qui se contente du strict nécessaire pour distribuer le reste de ses économies aux pauvres. Pénétré de charité chrétienne, il laisse sa porte grande ouverte et fraternise avec ceux que la société rejette, tel le conventionnel G., « coupable » d'avoir voté la mort du roi.

Livre 2 : La chute. En 1815, Jean Valjean est libéré du bagne de Toulon après y avoir purgé une peine de dix-neuf ans : victime d'un destin tragique, initialement condamné à cinq ans de bagne pour avoir volé un pain afin de nourrir sa famille, il voit sa peine prolongée à la suite de plusieurs tentatives d'évasion. En liberté, son passé de forçat l'accable : ainsi, dans chaque ville qu'il traverse, contraint à faire connaître à la mairie son statut d'ancien bagnard qu'un passeport jaune matérialise, il est universellement rejeté et seul monseigneur Myriel l'accueille pour le gîte et le couvert. Jean Valjean, épris de haine, frappé d'injustice, et peu conscient de ses actes, vole l'argenterie de l'évêque et s'enfuit par la fenêtre. Lorsqu'il est arrêté et ramené par les gendarmes chez l'évêque, celui-ci lui pardonne et déclare lui avoir offert son argenterie, le sauvant ainsi de la condamnation pour récidive. Il engage Valjean à accepter deux chandeliers supplémentaires contre la vertu et l'intégrité de sa conduite future. Perdu dans ses pensées, Valjean vole, sans en avoir vraiment l'intention, une pièce de 40 sous à un ramoneur savoyard d'une dizaine d'années nommé Petit-Gervais. Le jeune Savoyard a fait tomber la pièce qui finit sous le pied de Valjean, celui-ci ne s'en aperçoit pas et chasse l'enfant qui lui demande plusieurs fois de la lui rendre. Lorsque Valjean voit la pièce, il essaie, mais en vain, de retrouver l'enfant pour lui restituer son argent. Le vol est rapporté aux autorités, Valjean est désormais récidiviste, recherché par la police, encourant la prison à vie. Il doit donc cacher son identité. Ce sera sa dernière faiblesse, car il passe définitivement du côté du bien.

Livre 3 : En l'année 1817. La disparition de l'ancien régime napoléonien et mise en place du nouveau régime monarchiste donne lieu à des mondanités avec ses célébrités éphémères, ses hésitations politiques. Fantine et ses trois amies ont chacune  leurs amant et leur réclament depuis quelque temps une surprise. Tholomyès, l'amant de Fantine, décide d'organiser cette surprise. Avec une journée dans la campagne près de Paris qui se finit chez Bombarda, un restaurateur près des Champs-Elysées.  Au bout d'une heure d'attente, quand les jeunes filles commencent à s'impatienter, le garçon serveur de leur table leur apporta une lettre contenant la surprise. La surprise, c'était la rupture de cette relation : les quatre jeunes gens mettent brutalement fin à leurs relations et abandonnent les jeunes filles sans prévenir pour rentrer dans leurs familles prendre un métier et se marier. A la suite de la rupture, les quatre jeunes filles se séparent et oublient leur amants. Seule Fantine pleure Tholomyès car c’était son premier et la pauvre fille avait un enfant.

Livre 4 : Confier, c'est quelquefois livrer. Dix mois après avoir été abandonnée, Fantine est contrainte de quitter Paris et de retourner dans sa ville natale, Montreuil-sur-Mer. Elle passe par Montfermeil, où elle tombe par hasard sur la mère Thénardier qui surveille ses deux filles, Éponine et Azelma. Rassurée par les deux filles qui jouent, Fantine confie spontanément sa fille, la jeune Cosette, contre une petite pension, aux Thénardier, qui tiennent une gargote. Malheureusement, les Thénardier sont des gens avides et sans scrupules, qui comprennent rapidement l'intérêt financier que représente la fillette. Sitôt l'enfant chez eux, ils montrent leur véritable nature. Malgré son jeune âge, Cosette est maltraitée par toute la famille et rapidement contrainte aux travaux ménagers. Parallèlement, les Thénardier vendent le trousseau de la petite fille et l'habillent de haillons tout en réclamant régulièrement des augmentations du tarif de la pension à Fantine. Celle-ci, d'abord ponctuellement payée, commence à faire l'objet d'irrégularités, à mesure que Fantine s'enfonce dans la misère.

Livre 5 : La descente. Jean Valjean reparaît à l'autre bout de la France, sous le nom de M. Madeleine et opère sa complète rédemption : enrichi honnêtement en améliorant la fabrication dans l’industrie des verroteries noires, il devient le bienfaiteur de la ville de Montreuil-sur-Mer, dont il sera nommé maire ; tous l’apprécient, à l’exception du policier Javert, qui pense l’avoir reconnu (il a sauvé un nommé Fauchelevent en soulevant sur son dos la charrette qui l'écrasait, tour de force qui, selon Javert, n'aurait été possible qu'au bagnard Jean Valjean) et qui n’aura désormais pour seul but que de le renvoyer au bagne. Fantine, fille-mère, pour nourrir Cosette, va de déchéance en déchéance, jusqu'à la prostitution. Elle habite à Montreuil-sur-Mer et travaille à la fabrique de M. Madeleine, mais celui-ci ignore tout de son calvaire qui l’entraine jusqu’à la prostitution. Lors d’une altercation, elle est menacée d'emprisonnement par Javert. M. Madeleine l’apprenant, et au grand mécontentement de celui-ci, il la fait libérer et semble devoir la tirer de sa déchéance.

Livre 6 : Javert. Ce policier incarnant la justice implacable et rigide,  a mis toute son énergie au service de la loi,. Ayant été détrompé par les autorités à qui il avait dénoncé le maire comme étant Jean Valjean,  il demande à M. Madeleine de le destituer.

Livre 7 : L’affaire Champmathieu. Au terme d'une longue nuit d'hésitation (décrite dans le célèbre chapitre intitulé Une tempête sous un crâne), M. Madeleine va se dénoncer pour éviter à un pauvre diable, un simple d'esprit nommé Champmathieu, reconnu à tort comme étant Jean Valjean, d'être condamné à sa place.

Livre 8 : Contre-coup. L’ordre reprend ses droits et Javert triomphe ; tous les bienfaits qu'aurait pu apporter M. Madeleine ne pourraient compenser la seule injustice faite à Champmathieu. Jean Valjean échappe cependant quelques jours à la justice et prépare son passage à la clandestinité pour respecter une dernière promesse faite à Fantine qu'il a assistée à l'heure de sa mort : sauver Cosette, pensionnaire asservie et malheureuse des Thénardier.

Deuxième partie : Cosette

Livre 1 : Waterloo. La bataille de Waterloo  s'est déroulée quelques mois avant la sortie du bagne de Jean Valjean et deux ans avant l'abandon de Fantine par son amant. Pendant la charge de la Haie-Sainte, un officier des cuirassiers français est laissé pour mort, enseveli à la hâte dans une pile de cadavres  par crainte du typhus. L'officier est sauvé fortuitement par un maraudeur qui n'est autre que Thénardier et qui le déterre pour le dépouiller. Cet épisode donne lieu à un récit de 130 pages, mi-historique, mi-légendaire, où Hugo exprime son admiration teintée de désolation devant le souvenir de Napoléon Ier. L'officier « sauvé » par Thénardier est le colonel Pontmercy, père de Marius. Ce bienfait involontaire alimentera par la suite une certaine vantardise de l'ex-maraudeur qui nommera son auberge Au sergent de Waterloo. Quand Marius aura connaissance du fait, des années plus tard, il développera une dette de reconnaissance envers le malfaiteur.

Livre 2 : Le vaisseau L'Orion. Jean Valjean, renvoyé au bagne de Toulon, profite d'un accident pour sauver un marin de la noyade et s'évader au passage.

Livre 3 : Accomplissement de la promesse faite à la morte. Jean Valjean, qui a récupéré en cachette une partie de la fortune acquise comme M. Madeleine, voyage comme un pauvre piéton anonyme : il se présente à l'auberge des Thénardier à Montfermeil où la petite Cosette est traitée comme une esclave. Dans une scène particulièrement pathétique, il la secourt alors qu'elle est perdue en pleine nuit dans un bois désert, terrifiée et exténuée par le poids d'un lourd seau d'eau .Jean Valjean attire involontairement l'attention en offrant à Cosette une poupée à trente francs (une forte somme) vue dans une vitrine, ce qui provoque l'envie des petites Thénardier et la rage silencieuse de leur mère ; mais Thénardier flaire la bonne affaire et ordonne à sa femme de se mettre « à plat ventre devant l'homme ». Quand Jean Valjean offre de racheter Cosette, Thénardier demande une somme qu'il croit considérable. Puis, Jean Valjean ayant payé sans discuter, Thénardier comprend qu'il aurait pu demander beaucoup plus et se lance à sa poursuite mais Jean Valjean l'intimide avec son bâton et l'aubergiste avide doit rentrer bredouille.

Livre 4 : La masure Gorbeau. Jean Valjean et Cosette s'installent à Paris dans un logement misérable, et y vivent quelques mois une vie simple et heureuse, mais où la générosité de Jean Valjean le fait remarquer ; repéré par Javert, il n'a que le temps de prendre la fuite.

Livre 5 : À chasse noire meute muette. La traque de Jean Valjean portant Cosette, par Javert et ses subordonnés est l'occasion pour Victor Hugo de détailler le plan du Paris de l'époque, antérieur aux grands travaux du Second Empire. Le quartier fantomatique du Petit-Picpus, largement imaginaire, s'inspire de celui de la rue Tournefort. Cependant, à la grande perplexité des traqueurs, la poursuite se termine dans une impasse déserte. La disparition de Jean Valjean, due à son talent de l'escalade, réussit grâce à une incroyable coïncidence : M. Madeleine retrouve derrière les murs du couvent du Petit-Picpus le charretier Fauchelevent dont il a sauvé la vie et qu'il avait fait placer là en tant que jardinier.

Livre 6 : Le Petit-Picpus. Description de la vie religieuse du Petit-Picpus, couvent soumis à la règle de l'Adoration perpétuelle, et disparu vers 1840.

Livre 7 : Parenthèse. Élargissant encore son analyse, Victor Hugo consacre cette parenthèse au rôle général du couvent, de la prière et de la foi. Réquisitoire violent contre l'Église carcan, c'est aussi une apologie de la méditation et de la foi véritable. « Nous sommes pour la religion contre les religions », précise Victor Hugo.

Livre 8 : Les cimetières prennent ce qu'on leur donne. Reprenant enfin le fil du récit, ce livre expose comment Jean Valjean devient Ultime Fauchelevent, censé être le frère du jardinier venu l'aider dans ses tâches. Cependant, il lui faut ressortir du couvent pour pouvoir se présenter à la grande porte ; cela donne lieu à un épisode dramatique de fausse inhumation dans le cimetière de Saint-Sulpice à Vaugirard, qui manque de se terminer fort mal. Finalement, il est accepté, ainsi que Cosette, qui reçoit une éducation religieuse stricte.

Troisième partie : Marius

Livre 1 : Paris étudié dans son atome. Après des réflexions générales sur l'enfance, et sur les gamins de Paris, ce livre fait une première présentation de Gavroche, le fils d'un dénommé Jondrette qui habite la masure Gorbeau ; y loge également Marius, dont les livres suivants vont expliquer l'histoire, et la présence en ce lieu.

Livre 2 : Le grand bourgeois. Ce livre présente le grand-père de Marius, M. Gillenormand, vieux royaliste plein de préjugés, et n'ayant jamais pardonné à son beau-fils, le colonel Pontmercy, ses faits d'armes au service de Napoléon.

Livre 3 : Le grand-père et le petit-fils. Hugo met dans son récit une large part d'autobiographie : élevé par sa mère dans une ambiance très royaliste et antibonapartiste, il « connaissait à peine son père », le général d'Empire Joseph Léopold Hugo qui s'était retiré du service en demi-solde après avoir commandé en 1815 la garnison de Thionville contre les Alliés. On apprend dans ce livre que M. Gillenormand a refusé de fréquenter son beau-fils et a obtenu la garde de Marius, qu'il a élevé dans l'ignorance quasi-complète de l'existence de son père. Marius, d'abord honteux de ce paria, et arrivé trop tard sur son lit de mort, découvre presque par hasard la dévotion que ce père avait pour lui et les sacrifices qu'il a fait ; il se met à étudier l'Histoire, à réviser ses jugements sur la République et l'Empire, et il décide de retrouver Thénardier (dont il croira jusqu'au bout qu'il est ce « sergent de Waterloo » qui aurait sauvé le colonel Pontmercy). Une nouvelle coïncidence amène M. Gillenormand à découvrir le changement complet d'attitude de Marius, et révolté, il le chasse de sa maison comme il en avait interdit l'accès à son père.

Livre 4 : Les Amis de l'A B C. La description de cette société (fictive) de républicains idéalistes et révolutionnaires, et de ses principaux membres, dont son chef Enjolras, occupe tout ce livre ; Marius, qui s'est lié d'amitié avec certains d'entre eux, se met à fréquenter le groupe, tout en n'osant pas aller aussi loin qu'eux dans leurs opinions. Il doit cependant les quitter, faute d'argent et refusant celui que son grand-père tente de lui faire parvenir.

Livre 5 : Excellence du malheur. Trois ans se sont écoulés (cette partie du roman se déroule entre 1830 et 1832). Plongé au début dans une misère noire, Marius est cependant parvenu à devenir avocat ; il habite la masure Gorbeau et y vivote à présent du peu que lui rapporte son travail de traducteur, tandis que son grand-père, qui continue à fulminer contre lui en toute occasion, est secrètement horriblement malheureux de leur rupture.

Livre 6 : La conjonction de deux étoiles. Depuis plus d'un an, Marius croise dans le jardin du Luxembourg un vieillard et une toute jeune fille (qu'il appelle, faute de mieux, M. Leblanc et Mlle Lanoire) ; le lecteur a évidemment deviné qu'il s'agit de Jean Valjean et Cosette, sortis désormais du couvent et habitant Paris. Cosette est métamorphosée et Marius en tombe éperdument amoureux. Prenant par erreur le mouchoir de Jean Valjean (marqué aux initiales d'Ultime Fauchelevent), il en déduit qu'elle doit certainement se prénommer Ursule, et ne l'appellera plus qu'ainsi. Tentant d'en savoir plus long, et la suivant jusqu'à leur domicile, il ne réussit qu'à les en faire déménager au plus vite.

Livre 7 : Patron-Minette. Nouvelle longue digression sur les bas-fonds de la société, se concluant sur la bande de Patron-Minette, que Victor Hugo introduit ainsi : « Un quatuor de bandits, Claquesous, Gueulemer, Babet et Montparnasse, gouvernait de 1830 à 1835 le troisième dessous de Paris ».

Livre 8 : Le mauvais pauvre .Ce livre, le plus long du roman, noue de manière dramatique tous les fils de l'intrigue jusqu'ici dispersés ; Jondrette (le « mauvais pauvre ») s'y montre d'abord pratiquant diverses formes d'escroquerie, mais révèle sa vraie nature en attirant dans un guet-apens le riche M. Leblanc ; Éponine, tombée amoureuse de Marius, lui révèle les plans de son père (en particulier le fait que Jondrette a demandé à Patron-Minette de lui fournir des renforts), et Marius avertit Javert de se tenir prêt à arrêter la bande. M. Leblanc fait face à ces sept hommes, et alors que Marius va donner le signal, Jondrette se révèle comme ce Thénardier que Marius a tant cherché, et indique qu'il a reconnu Jean Valjean. Pris dans un dilemme, Marius hésite à intervenir, ce qui donne l'occasion à Hugo de montrer une nouvelle fois la force et le courage de Jean Valjean (admiratif, Claquesous, l'un des chefs de Patron-Minette, s'écrie : « C'est un vieux rude ») ; quand Javert procède enfin à l'arrestation de la bande, il ne peut que constater la disparition de la « victime », et s'exclamer : « Diable ! ce devait être le meilleur ! ».

 

Quatrième partie : L'idylle rue Plumet et l'épopée rue Saint-Denis

Toute l'action de la quatrième partie est sous-tendue par l'émeute de juin 1832 ; Victor Hugo estime même que c'est en quelque sorte là le cœur du roman
Livre 1 : Quelques pages d'histoire. Longue digression sur les causes et les conséquences de la Restauration, ainsi que sur la personnalité de Louis-Philippe, préparant l'analyse des évènements conduisant à l'émeute.

Livre 2 : Éponine. Après l'arrestation des Thénardier, Marius a disparu ; Éponine réussit à le retrouver grâce au père Mabeuf (libraire ruiné rencontré précédemment, alors qu'il fournissait les Amis de l'A B C, et qui traverse toute cette partie en ne comprenant rien à ce qui se passe). Elle révèle à Marius la nouvelle adresse de Cosette dans l'espoir de lui rendre le sourire, mais celui-ci, ivre de bonheur, ne se rend même pas compte des sentiments qu'elle a pour lui.

Livre 3 : La maison de la rue Plumet. Retour  de l'histoire de Jean Valjean et de Cosette, de leur sortie du couvent et de leur installation dans divers domiciles à Paris, dont la maison de la rue Plumet, maison à secrets qui devrait leur permettre de n'attirer l'attention de personne ; Jean Valjean réussit même à devenir garde national. Pendant ce temps, Cosette passe de la petite fille dont la prieure du couvent avait dit « Elle sera laide » à une beauté adolescente prenant conscience de son charme, et tombant amoureuse de Marius, ce qui va conduire à un éloignement insensible entre Jean Valjean et elle.

Livre 4 : Secours d'en bas peut être secours d'en haut. Rencontre fortuite de Montparnasse (le seul chef de Patron-Minette à n'avoir pas participé au guet-apens) et de Jean Valjean, sous les yeux de Gavroche. Jean Valjean exalte les vertus du travail honnête et montrer l'abîme qui s'ouvre devant le criminel. Finalement, Gavroche dérobe la bourse que Jean Valjean a donné à Montparnasse (qui allait la lui voler), et l'offre au père Mabeuf.

Livre 5 : Dont la fin ne ressemble pas au commencement. Grâce aux indications d'Éponine, et profitant d'une brève absence de Jean Valjean, Marius parvient à rejoindre Cosette dans le jardin de la maison de la rue Plumet, où ils s'avouent leur amour.

Livre 6 : Le petit Gavroche. Revenant sur l'histoire de la famille Thénardier, on découvre dans ce livre l'existence des deux petits frères de Gavroche, et comment les trois enfants jetés à la rue se sont débrouillés ; Gavroche (sans savoir qu'ils sont ses frères) les loge dans l'éléphant de la Bastille. On apprend également dans ce livre comment, après leur arrestation, les Thénardier et la bande de Patron-Minette se sont évadés.

Livre 7 : L’argot. Dans une nouvelle longue digression, Victor Hugo dresse une histoire de l'argot et donne de nombreux détails sur son utilisation, avant de montrer comment cette langue reflète la souffrance de la pègre.

Livre 8 : Les enchantements et les désolations
. Après le mois de mai 1832, un mois d'idylle et de tendres confidences entre Marius et Cosette, Éponine les découvre et empêche son père et Patron-Minette d'attaquer la maison. Cependant, Jean Valjean projette de partir en Angleterre ; désespéré, Marius reprend contact avec son grand-père pour pouvoir épouser Cosette, mais cette rencontre tourne au drame après une série de malentendus.

Livre 9 : Où vont-ils ?
Poussés par des motifs de hasard, Marius (désespéré et apprenant ce que font les Amis de l'A B C) et M. Mabeuf (ruiné, n'ayant su profiter d'aucune des occasions de secours qui se présentait, pas même de la bourse de Gavroche, et ayant perdu jusqu'à son dernier livre) rejoignent la barricade (fictive)14 de la rue de la Chanvrerie, tandis que Jean Valjean, inquiet d’une inscription sur son mur, quitte la maison de la rue Plumet.

Livre 10 : Le 5 juin 1832. Après une analyse générale des émeutes et des insurrections, ce livre décrit les causes des évènements de juin 1832 et détaille le début des combats dans le faubourg Saint-Antoine.

Livre 11 : L'atome fraternise avec l'ouragan
Gavroche, errant dans Paris au début de l'émeute, finit par se joindre à la troupe des Amis de l'A B C, que le père Mabeuf a décidé de suivre.

Livre 12 : Corinthe Après une description de la rue de la Chanvrerie (disparue lors de l'ouverture de la rue Rambuteau) où va s'installer la barricade, ce livre présente le cabaret Corinthe (qui en fait le coin), ses propriétaires et surtout son occupation par les Amis de l'A B C, qui donne l’occasion d’exposer leurs discours révolutionnaires, préludant à la construction de la barricade. Gavroche signale à Enjolras la présence de Javert, qui est ligoté ; ce livre préliminaire aux combats se conclut par l'exécution sommaire (par Enjolras) d'un mouchard dont on découvre qu'il s'agissait de Claquesous, l'un des chefs de la bande de Patron-Minette.

Livre 13 : Marius entre dans l'ombre Persuadé que Cosette ne l'aime plus et recherchant la mort, Marius, suivant les indications d'Éponine, traverse le quartier des Halles et atteint l'intérieur de la barricade.

Livre 14 : Les grandeurs du désespoir
L'attaque de la barricade par la garde municipale commence ; le drapeau est abattu par la première salve et le père Mabeuf, sans bien comprendre ce qui se passe, se propose pour le relever ; il est à son tour abattu et c'est son habit sanglant qui servira désormais d'étendard. Alors que la garde a franchi la barricade et semble devoir l'emporter, Marius intervient, sauve Gavroche et fait reculer les assaillants en menaçant de faire sauter un baril de poudre. Sans le savoir, il a été lui-même sauvé par Éponine qui s'est interposé entre lui et le fusil d'un garde ; il la retrouve mourante, et elle lui avoue son amour et le fait que, par jalousie, elle l'a volontairement envoyé à une mort certaine sur la barricade. Découvrant sur elle la lettre que Cosette lui avait adressé, il en rédige à son tour une autre que Gavroche devrait aller lui porter le lendemain.

Livre 15 : La rue de l’Homme-Armé
Après leur déménagement précipité rue de l’Homme-Armé (provoqué par un message d'Éponine), Jean Valjean découvre la lettre envoyée par Cosette à Marius, et, en sortant, croise Gavroche et récupère la réponse de Marius. Après un nouveau conflit intérieur, il décide d'aller à son secours.

Cinquième partie : Jean Valjean

Livre 1 : La guerre entre quatre murs. Ce livre (l'un des plus longs du roman) commence par une étude détaillée des barricades de l'insurrection de 1832, puis montre les préparatifs des insurgés dans la nuit, pour un combat qu'ils pressentent rapidement désespéré. Enjolras et Marius poussent à partir ceux qui ont des charges de famille, en utilisant les costumes des quatre gardes nationaux déjà tués, auxquels est joint celui de Jean Valjean, qui vient de les rejoindre ; tous les autres annoncent clairement leur intention de mourir. La fusillade et les coups de canon commencent ; les cartouches des insurgés s'épuisant, Gavroche se propose pour aller ramasser celles des morts. Tout en courant sous le tir des gardes, il improvise une chanson au style enjoué pour se moquer d'eux : « C'est la faute à Voltaire... »: il est tué alors qu'il prononce le dernier vers. « Cette petite grande âme venait de s'envoler ». Tous se préparent alors à mourir. Enjolras ordonne l'exécution de Javert, reconnu comme un agent infiltré de la police. Jean Valjean demande comme faveur de s'en charger lui-même et l'emmène à l'écart, près d'une issue non gardée : là, il le libère en dépit de ses protestations (« Vous m'ennuyez. Tuez-moi plutôt. ») mais tire un coup de pistolet en l'air qui amènera Marius à le prendre pour un assassin. L'assaut final entraîne la mort sanglante de tous les insurgés (Enjolras sera fusillé le dernier) sauf Marius, évanoui après avoir été blessé, qui est emporté par Jean Valjean.

Livre 2 : L'intestin de Léviathan. Une nouvelle longue digression détaille l'histoire et la géographie des égouts de Paris, racontant au passage l'épopée qu'en fut l'exploration par Bruneseau.

Livre 3 : La boue, mais l'âme. Jean Valjean, portant Marius évanoui, pénètre dans les égouts et les descend jusqu'à la Seine, échappant au passage à un fontis, décrit comme des sables mouvants dans la fange. Une grille bloque la sortie, dont Thénardier possède justement la clé, et il profite de cette rencontre pour déchirer un pan du manteau de Marius, comme preuve, croit-il, de ce que Jean Valjean l'a assassiné. Javert a suivi Thénardier et Jean Valjean se livre à lui, mais lui demande d'abord de ramener Marius chez son grand-père. Puis ils retournent rue de l'Homme-Armé, mais alors que Jean Valjean s'apprête à le suivre au poste, il s'aperçoit que Javert s'en est allé.

Livre 4 : Javert déraillé. Après une scène rappelant la tempête sous un crâne de Jean Valjean lors de l'affaire Champmathieu, Javert, déchiré entre son devoir et l'admiration de la valeur morale de Jean Valjean ne voit d'autre solution, puisqu'il l'a laissé libre, que le suicide. Il plonge alors dans la Seine non sans avoir auparavant laissé une lettre-testament à ses supérieurs demandant, entre autres choses, plus d'humanité envers les détenus.

Livre 5 : Le petit-fils et le grand-père. Après une longue convalescence, sous les soins attentionnés de M. Gillenormand, Marius, qui ne sait rien de son sauvetage et ne songe qu'à Cosette, découvre que désormais son grand-père, prévenu par Jean Valjean, semble d'accord pour le mariage. Marius et Cosette se retrouvent enfin, tandis que Jean Valjean apporte en dot les six cent mille francs que lui avait rapporté son activité industrielle à Montreuil-sur-Mer. Tandis que l'on prépare le mariage, Marius tente en vain de retrouver son sauveur, ainsi que Thénardier, mais ne parvient qu'à obtenir des renseignements peu croyables sur sa traversée des égouts.

Livre 6 : La nuit blanche. Après le mariage (qui permet par hasard à Thénardier de retrouver la piste de Jean Valjean), et tandis que Victor Hugo jette un voile pudique sur la nuit de noce, Jean Valjean passe une nouvelle nuit blanche torturé par sa conscience, ne parvenant pas à accepter de profiter simplement du bonheur de Cosette et Marius alors qu'il reste un forçat en rupture de ban.

Livre 7 : La dernière gorgée du calice. Au matin, Jean Valjean révèle à Marius, encore étourdi de bonheur, qu'il est un ancien forçat en rupture de ban, et refuse, par honnêteté, cette famille à laquelle il n'a, croit-il, aucun droit. Marius, perdu entre les divers sentiments que lui inspire Jean Valjean (dont il est sûr qu'il a tué Javert, mais qui lui a révélé son secret alors que rien ne l'y obligeait) ne parvient pas à prendre une décision brutale de séparation ; cependant, dès le lendemain, Cosette (ignorant tout de ces révélations) reste stupéfaite de la nouvelle attitude de son père adoptif, qui ne veut plus la tutoyer et refuse de la voir ailleurs que dans la chambre dénudée qu'il s'est choisi.

Livre 8 : La décroissance crépusculaire. L'éloignement de Cosette et Jean Valjean se fait par degrés, d'abord lui venant moins souvent, puis plus du tout ; Cosette semble ne guère s'en inquiéter, le croyant en voyage.

Livre 9 : Suprême ombre, suprême aurore. Les promenades de Jean Valjean, qui tentait d'aller voir Cosette et renonçait de plus en plus vite, ont pris fin ; il ne s'alimente guère, reste couché ; sentant qu'il va mourir, épuisé, il tente d'écrire un message pour Cosette (lui expliquant l'origine des six cent mille francs), mais « une plume pèse à qui soulevait la charrette Fauchelevent ». Alors qu'il s'écrit intérieurement « C'est fini, je ne la reverrai plus jamais ! », Cosette et Marius frappent à sa porte. Marius vient d'être éclairé involontairement par Thénardier, qui lui a révélé tout le dossier qu'il avait constitué sur Jean Valjean, l'innocentant au passage de la mort de Javert (en lui révélant qu'il s'est suicidé) et du vol de la fortune de M. Madeleine (en lui révélant que Jean Valjean et lui ne faisait qu'un), puis tentant de l'accuser d'avoir tué et dépouillé un riche inconnu, qui n'est autre bien sûr que Marius lui-même. Chassé sous une pluie d'or (en souvenir du « soldat de Waterloo »), Thénardier ira se faire négrier en Amérique. Reconnaissant qu'il a été un « monstrueux ingrat », Marius se précipite avec Cosette assister aux derniers instants de Jean Valjean. Sur une tombe nue au cimetière du Père-Lachaise, on pouvait lire ces vers aujourd'hui effacés : « Il dort. Quoique le sort fût pour lui bien étrange,/Il vivait. Il mourut quand il n’eut plus son ange,/La chose simplement d’elle-même arriva,/Comme la nuit se fait lorsque le jour s’en va. »

1897 : une Vue Lumière propose Victor Hugo et les principaux personnages des Misérables.

1905 : Albert Cappellani, Le chemineau.5'. C’est l’hiver, un chemineau déguenillé se traîne péniblement le long des routes. Après avoir en vain sollicité la charité des passants, il se présente au presbytère. Le curé de la paroisse lui donne à manger et un endroit pour dormir. Mais le sans-abri repart en volant des objets de valeur dans l'église.

1907 : une version de 4' attribuée à Alice Guy et intitulée, Sur la barricade s'inspire librement du personnage de Gavroche. Pris à tord pour un émeutier celui-ci sera miraculeusement sauvé par sa mère au moment où il allait être fusillé par l'armée.

1913 : Albert Cappellani, Les Misérables. 2h43. Avec : Henry Krauss (Jean Valjean), Henri Étiévant (Javert), Léon Bernard (Evèque Myriel), Maria Ventura (Fantine), Maria Fromet (Cosette), Gaudin (Gavroche).

1925. Henri Fescourt, Les misérables. Avec : Gabriel Gabrio (Jean Valjean), Paul Jorge (Monseigneur Myriel), Sandra Milovanoff (Fantine), Andrée Rolane (Cosette enfant), Jean Toulout (Javert), François Rozet (Marius), Paul Guidé (Enjolras), Charles Badiole (Gavroche), Maillard (Gillenormand), Clara Darcey-Roche (Mlle Baptistine), Georges Saillard (Thénardier), Suzanne Nivette (Eponine), Renée Carl (La Thénardier), Émilien Richard (Bamatabois). 5h59.

1933 : Raymond Bernard, Les Misérables. Avec : Harry Baur (Jean Valjean), Charles Vanel (Javert), Florelle (Fantine), Charles Dullin (Thénardier), Émile Genevoix (Gavroche). 5h05.

1935 : Richard Boleslawski, Les Misérables. 1h48. Avec Fréderick March (Jean Valjean), Charles Laughton (Javert), Rochelle Hudson (Cosette).

1948 : Riccardo Freda, L'évadé du bagne (I Miserabili). 1h26. Avec : Gino Cervi (Jean Valjean), Valentina Cortese (Fantina/Cosetta), Hans Hinrich (Javert), Luigi Pavese (Thenardier) Jone Romano (La Thenardier).

1952 : Lewis Milestone. La vie de Jean Valjean. 1h45. Avec : Michael Rennie (Jean Valjean), Debra Paget (Cosette), Sylvia Sidney (Fantine), Robert Newton (Javert)

1957 : Jean-Paul Le Chanois, Les Misérables. 3h47. Avec : Jean Gabin (Jean Valjean), Danièle Delorme (Fantine), Bernard Blier (Javert), Serge Reggiani (Enjolras), Bourvil (Thénardier), Béatrice Altariba (Cosette).

1972 : Marcel Bluwal, La masure Gorbeau, L'épopée de la rue Saint Denis. 3h35. Avec : Bernard Fresson (Javert), Micha Bayard (La Thénardier), Georges Géret (Jean Valjean)

1982 : Robert Hossein, Les Misérables. 3h00. Avec : Lino Ventura (Jean Valjean), Michel Bouquet (Javert), Jean Carmet (Thénardier), Evelyne Bouix (Fantine), Christiane Jean (Cosette), Emmanuel Curtil (Gavroche).

1995 : Claude Lelouch, Les Misérables. 2h54. Avec: Jean-Paul Belmondo (Henri Fortin/Jean Valjean), Michel Boujenah (André Ziman), Alessandra Martines (Elise Ziman), Philippe Léotard (Thénardier, 1942), Annie Girardot (La Thénardière, 1942), Clémentine Célarié (Catherine/Fantine), Philippe Korsand (le policier/Javert).

Orphelin, Henri Fortin devient champion de boxe puis se convertit en déménageur. C'est la guerre. Il rencontre une famille juive, les Ziman, et accepte de les conduire à la frontière suisse pour les sauver avec son camion. Le temps passe. Les membres de la famille Ziman, séparés par les nazis, se retrouvent des années plus tard dans une guinguette tenue par un Fortin reconverti depuis peu dans la restauration. Le sommet. Mais ce dernier est rattrapé par son passé de gangster, avant la boxe, et se retrouve accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis. Ziman va assurer sa défense.


1998 : Bille August, Les Misérables. Avec : Liam Neeson (Jean Valjean), Geoffrey Rush (Javert), Uma Thurman (Fantine), Claire Danes (Cosette). 2h14

2000: Josée Dayan, Les Misérables. Avec : Gérard Depardieu (Jean Valjean), Christian Clavier (Thénardier), John Malkovitch (Javert), Virginie Ledoyen (Cosette).

 


Les Travailleurs de la mer
1866

Le vieil armateur Lethierry est en possession d'un des plus anciens bateaux à vapeur, "La Durande". Le bateau fort convoité effectue le trajet Saint-Malo - Guernesey. Les autres armateurs et marins de la région, jaloux, le considèrent comme un concurrent un peu trop puissant. Un besogneux se charge de provoquer le naufrage de "La Durande". Lethierry reste désarmé devant ce malheur, personne ne voulant l'aider à renflouer le bateau, ce qui serait possible avec un peu de bonne volonté. Il finit par offrir la main de sa nièce Deruchette à celui qui récupèrera les moteurs encore en état de marche. Le sombre Gilliatt, un mystérieux marin mis à l'écart par ses compagnons de travail, est secrètement amoureux de la jeune fille : il décide de mener à bien le sauvetage de l'engin. Seul contre tous, il brave toutes sortes d'obstacles - dont une pieuvre géante - et remplit sa mission. Il devine alors que Deruchette est amoureuse de Ebenezer, un jeune pasteur qu'il a d'ailleurs lui-même sauvé de la noyade.

Gilliatt refuse la récompense qui lui était due et aide le couple à s'enfuir, Lethierry ayant refusé de donné la main de sa fille à un homme d'église. Quittant le rivage en bateau, les amants aperçoivent Gilliatt, seul sur le rocher où il a naguère sauvé Ebenezer : il y attend la mort.

1917 : André Antoine, Les travailleurs de la mer. Avec : Armand Tallier, Marc Gérard, Charles Mosnier, Andrée Brabant, Philippe Garnier, Romuald Joubé.

1953 : Raoul Walsh, La belle espionne. (Sea Devils). Avec : Yvonne De Carlo, Rock Hudson, Maxwell Reed. Il ne reste presque rien du roman : l'époque, la situation géographique et les noms. Pour le reste, le sombre mélodrame est remplacé par un chatoyant film d'aventures et d'espionnage.

 


L'homme qui rit
1869

Ursus, un vagabond qui s’habille de peaux d’ours, est accompagné d’un loup domestique baptisé Homo. Ursus et Homo voyagent à travers l’Angleterre en traînant une cahute, dont Ursus se sert pour haranguer les foules et vendre des potions.

Leur chemin croise, en Janvier 1690, celui de Gwynplaine, un enfant de dix ans vêtu de haillons qui vient d’être abandonné par un groupe d’hommes pressés d’embarquer sur une ourque qui doit les emmener loin de l’île anglaise. Les hommes sont des Comprachicos spécialisés dans le commerce d'enfants, qu'ils achètent ou volent et revendent après les avoir mutilés. Pendant que leur bateau est broyé par les flots et que, voyant la mort venir, les hommes décident de jeter une bouteille dénonçant leur crime à la mer, Gwynplaine, resté sur la berge, doit se battre contre la nuit, la neige et la mort et affronter des rencontres morbides alors qu’il cherche à retourner vers la ville. Il passe ainsi devant un gibet où pend le peu qu’il reste du cadavre d’un condamné et découvre, à quelques pas de là, le corps d’une femme sur le sein de laquelle est accroché un bébé encore en vie. Chargé de ce fardeau supplémentaire, l’enfant reprend le chemin vers Portland.

Pris dans la tempête de neige, Gwynplaine frappe vainement aux portes des habitations avant de trouver finalement refuge dans la roulotte d’Ursus qui prend les deux enfants sous son aile. Ursus ne se rend compte que le lendemain, à la lumière du jour, que ce qu’il pensait être une grimace sur le visage de Gwynplaine est en fait une mutilation qu’il reconnait comme une pratique de défiguration. Il réalise également que le bébé est aveugle.

Quinze ans plus tard en 1705, sous le règne de la reine Anne, Ursus a monté une troupe de théâtre avec Gwynplaine et Déa, nom donné au bébé qui est désormais une belle quoique frêle jeune fille de seize ans. Fortement complémentaires, Gwynplaine – dont la difformité est invisible à Dea qui ne voit que la beauté de son âme – et Dea – dont l’infirmité, loin de rebuter Gwynplaine, le pousse à lui accorder une attention – forment un couple encore chaste mais profondément lié. Ensemble, ils présentent notamment la pièce Chaos Vaincu qui a un grand succès. La vision du visage défiguré de Gwynplaine cause l’hilarité générale. Pendant ce temps, on découvre les relations jalouses de la reine envers sa jeune sœur Josiane, plus belle et plus jeune qu’elle, et promise à David Dirry-Moir, fils illégitime présumé unique héritier de Linnaeus Clancharlie, lord mort en exil en Suisse. Le bonheur, l’insouciance et l’insolence de Josiane n’irritent pas seulement la reine mais aussi Barkilphedro, un homme dont elle est pourtant la bienfaitrice mais qui ne supporte pas le rapport de condescendance qu’elle entretient avec lui. Ayant obtenu d’elle une charge qui le rend responsable des objets trouvés en mer, il entre un jour en possession de la bouteille jetée à la mer par les Comprachicos quinze ans plus tôt. Il y découvre l’objet parfait de sa vengeance : la vérité sur l’identité de Gwynplaine.

C’est à cette même période qu’Ursus décide de présenter son spectacle dans la banlieue de Londres. Le succès est immédiat. Ils font la connaissance d’un homme, apparemment matelot, du nom de Tom-Jim-Jack. Mais leur succès fait des jaloux. Ursus est inquiété par plusieurs docteurs et théologiens concernant ses prêches et ses harangues jugées séditieuses. Il se sort de cette difficulté non sans crainte pour le futur et admoneste Gwynplaine dont les nouveaux discours contre le pouvoir l’inquiètent encore plus. Pour tromper son ennui, Josiane est envoyée par David Dirry-Moir voir Chaos Vaincu qui doit constituer l’ultime distraction. Elle ne rit pourtant pas à la pièce et ne revient jamais à l’auberge mais envoie quelque temps plus tard une lettre à Gwynplaine auquel elle déclare vouloir se donner totalement, elle qui est si belle à lui si hideux. Après une certaine hésitation, Gwynplaine choisit de ne pas répondre au rendez-vous qu’elle lui offre et de rester avec Dea.

C’est à ce moment crucial qu’apparait le personnage du Wapentake, un serviteur de la couronne qui, par le simple toucher, contraint quiconque de le suivre sous peine de mort. Après être intervenu ailleurs, il vient finalement intimer l'ordre à Gwynplaine de le suivre. Ursus, impuissant, ne peut qu'espionner de loin. Constatant la disparition de son protégé et recevant plus tard ses affaires, le vieil homme est persuadé que son élève est mort et, désespéré, se demande comment annoncer la nouvelle à Dea. Pour tromper celle-ci, il se lance donc dans toute une performance de Chaos Vaincu où, avec ses dons incroyables de ventriloque, il simule la présence de toute une assemblée mais en vain car Dea, qui ne voit pas Gwynplaine avec les oreilles mais avec le cœur, a conscience de son absence.

Gwynplaine est emmené dans une prison souterraine où il est confronté à l’un des responsables de son enlèvement qui révèle la terrible vérité : son nom est en fait Fermain Clancharlie, fils naturel et légitime de Linnaeus Clancharlie et véritable héritier de la pairie actuellement concédée à son demi-frère David Dirry-Moir. S’étant évanoui sous le choc, Gwynplaine se réveille en tenue de seigneur dans une immense demeure en présence de Barkilphedro qui lui apprend qu’il est désormais Lord et doit siéger à la chambre des Lords le lendemain. La séance est néanmoins catastrophique. Quand Gwynplaine tente d’apostropher les Lords sur leur indécence et veut se présenter comme « La Misère » qui vient « de l’Abysse », ils rient de sa performance, l’appelant un clown, « l’homme qui rit », un histrion et un bouffon.

Gwynplaine renonce finalement à la pairie et cherche à retourner vivre auprès d’Ursus et de Déa. Mais ceux-ci, entretemps, ont été enjoints de "quitter l’Angleterre avant le lendemain" sous peine d’être emprisonnés et Homo tué, le loup n’étant pas toléré dans Londres. Ils se sont embarqués pour le continent dans un bateau. Désespéré, Gwynplaine pense à se suicider, mais il est retrouvé par Homo qui le guide vers Dea et Ursus. Malheureusement, le coeur fragile de Dea ne résiste pas à toutes ces émotions et celle-ci meurt dans les bras de Gwynplaine. Celui-ci la rejoint dans la mort en se jetant à l'eau.

 

1928 : Paul Leni, The man who laughs. Avec : Conrad Veidt (Gwynplaine), Mary Philbin (Dea), Olga Baclanova (duchesse Josiana), Josephine Crowell (la reine Anne), George Siegmann (Dr Hardquanonne).1h50.

2012 : Jean-Pierre Améris L'homme qui rit. Avec : Marc-André Grondin (Gwynplaine), Christa Theret (Déa), Gérard Depardieu (Ursus), Emmanuelle Seigner (La duchesse Josiane). 1h35.

Deux adaptations seulement mais la célèbre figure mutilée dans le rire permanent de son héros éponyme a fortement inspiré le cinéma. Elle revient sous le masque du Joker dans le Batman de Tim Burton (1989) ou le Batman de Christopher Nolan, du personnage de Georgie dans Le dalhia noir (Brian de Palma, 2006) et de la femme qui rit dans L'Apollonide - Souvenirs de la maison close (Bertrand Bonnello, 2011) ou même du jeune homosexuel balafré de Tom à la ferme (Xavier Dolan, 2013).

 


Quatre-vingt-treize
1874

1921 : Albert Capellani, Quatre-vingt-treize Avec : Henry Krauss (Cimourdain), Paul Capellani (Gauvain), Philippe Garnier (Le marquis de Lantenac), Charlotte Barbier-Krauss (La Flécharde), Max Charlier (Imanus), Georges Dorival (Radoub).

 

Théâtre


Lucrèce Borgia
1833

1936 : Abel Gance, Lucrèce Borgia. Avec : Edwige Feuillère (Lucrèce Borgia), Gabriel Gabrio (César Borgia), Roger Karl (le pape Alexandre VI), Maurice Esande (Jean, duc de Gandie). 1h35.

1952 : Christian-Jaque, Lucrèce Borgia. Avec : Martine Carol (Lucrèce Borgia), Pedro Armendariz (César Borgia), Massimo Serrato (Alphonse d'Aragon). 2h00.

 


Angelo, tyran de Padoue
1835

2009 : Christophe Honoré, Angelo, tyran de Padoue .2h40. Avec : Clotilde Hesme (La Tisbe), Emmanuelle Devos (Catarina), Hervé Lassïnce, Charles Clichet, Anaïs Demousstier, Marcial di Fonzo Bo, Julien Honoré, Sébastien Pouderoux.

 


Ruy Blas
1838

1948 : Pierre Billon, Ruy Blas. 1h38. Avec : Jean Marais (Ruy Bas, Zafari), Danielle Darieux (la reine Maria de Neubourg), Gabrielle Dorziat (la duchesse d'Albuquerque), Marcel Herrand (Don Salluste).

1971 : Gérard Oury, La Folie des grandeurs. 1h53. Avec : Louis de Funès (Don Salluste), Yves Montand (Blaze), Alberto Mendoza (le roi), Karin Schubert (la reine), Gabriele Tinti (Don Cesar).

2002 : Jacques Weber, Ruy Blas (Téléfilm). Avec : Carole Bouquet, Gérard Depardieu, et Jacques Weber.

 

Poèsie


Les pauvres gens
1859

2011 : Robert Guédiguian, Les neiges du Kilimandjaro. 1h47. Avec : Ariane Ascaride (Marie-Claire), Jean-Pierre Darroussin (Michel). Adaptation analogie.

Guédiguian creuse l'humanité de ses personnages avec la même attention que Victor Hugo décrit le couple de marins. La tourmente que vit le couple ressemble à la nuit pleine de cauchemars de l'homme et de la femme des pauvres gens de Hugo. La belle chute du poème est adaptée avec une telle force qu'il est probablement impossible de la voir sans pleurer.Comme dans les derniers vers de Hugo, le mari propose la solution que la femme a déjà réalisée et l'entrée dans le champ aussi inattendue que nécessaire et simple des deux enfants qui réunit le couple ne peut manquer de faire couler une larme au spectateur.

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