L'urbanisme concerne ici principalement la grande ville. La ville magnifiée : New York par Woody Allen, le golden gate de San Francisco par Hitchcock ou Los Angeles par David Lynch. Quelques pages spéciales sont aussi consacrées à Berlin, Caen et Venise.

New York par Woody Allen (Manhattan, 1979) et San Francisco par Hitchcock (Vertigo, 1958)

L'urbanisme a toutefois pour sujet principal les mutations urbaines, le remplacement des anciens lieux de vie par des espaces plus modernes. Le sujet est abordé dès Mon oncle (Jacques Tati, 1957) où la petite ville de Saint Maur dans le Val de Marne s'apprête à se transformer en cité ultra moderne.

La maison biscornue de Hulot et, autour, les cités qui gagnent du terrain

Dans La notte (Antonioni,1961), l'édification des batiments modernes de Milan se fait au détriment de la mémoire des anciens quartiers ce qui n'est pas sans conséquence sur la psychologie des personnages.

Lidia erre à la recherche de son passé pendant que Giovanni l'oublie dans leur appartement moderne

Les dégâts dus aux mutations sociologiques avec l'exclusion des classes pauvres chassées au profit de la bourgeoisie est narré dans En construction (José Luis Guerin, 2001). Le Barrio Chino, quartier populaire de Barcelone, s'est paupérisé et est devenu sans réaction face à l'édification d'un nouvel immeuble qui va définitivement faire perdre son ancienne identité au quartier. En avant, jeunesse ! (Pedro Costa, 2006) filme le relogement de 9 000 habitants du quartier déshérité et cap-verdien de Fontainhas, dans la banlieue de Lisbonne, dans de nouveaux immeubles, plus au nord de la ville.

Dans Brasilia : contradictions d'une ville (1968) Joaquim Pedro de Andrade se penche sur la ville de Brasilia, six ans après sa création. La vie comme ça (Jean-Claude Brisseau, 1980) décrit l'enfer de la ville nouvelle de Bagnolet. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça (Pedro Almodovar, 1984) est un réquisitoire contre l'uranisme franquiste à destination du prolétariat, en particulier le quartier de la Concepción à Madrid.

La vie comme ça (Jean-Claude Brisseau, 1980)

Les dégâts causés par la mafia en Italie sont traités avec une froide colère par Matteo Garrone dans Gomorra (2008) et par Sabina Guzzanti dans Draquila - L'Italie qui tremble (2010). Rien ne semble avoir changé depuis Main basse sur la ville (Francesco Rosi, 1963). L'abandon des plus pauvres dans des cités insalubres et dangereuses favorise les combats entre petits gangs qui mobilisent l'énergie, la colère et la vie des jeunes et les détourne de l'action politique. Le pouvoir politique recycle l'argent de la mafia dans des programmes immobiliers couteux et affreusement vulgaires. La propagande éhontée du pouvoir abuse les victimes du tremblement de terre et transforme le magnifique village historique de l'Aquila en barres de HLM édifiées autour de centres commerciaux.

Draquila - L'Italie qui tremble (2010) : Le centre de L'Aquila abandonné par Berlusconi...
et transformé en cité dortoir.

 

Urbanisme et mutations sociologiques
       
Aquarius Kleber Mendonça Filho Brésil 2016
In Jackson Heights Frederick Wiseman U.S.A. 2015
Mercuriales Virgil Vernier France 2014
Les bruits de Recife Kleber Mendonça Filho Brésil 2013
Mafrouza Emmanuelle Demoris France 2011
Draquila - L'Italie qui tremble Sabina Guzzanti Italie 2010
La République Marseille Denis Gheerbrant France 2009
Gomorra Matteo Garrone Italie 2008
I don't want to sleep alone Tsai Ming-liang Malaisie 2007
En avant, jeunesse ! Pedro Costa Portugal 2006
En construction José Luis Guerin Espagne 2001
Dans la chambre de Vanda Pedro Costa Portugal 2000
Question d'identité Denis Gheerbrant France 1986
Amour rue de Lappe Denis Gheerbrant France 1984
Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça Pedro Almodovar Espagne 1984
La vie comme ça Jean-Claude Brisseau France 1980
Manhattan Woody Allen USA 1979
Touche pas à la femme blanche Marco Ferreri Italie 1973
Brasilia : contradictions d'une ville Joaquim Pedro de Andrade Brésil 1968
Main basse sur la ville Francesco Rosi Italie 1963
La notte Michelangelo Antoniono Italie 1961
Mon oncle Jacques Tati France 1957
Le rebelle King Vidor U.S.A. 1949

L'urbanisme, par définition, ne concerne pas la campagne mais peut englober la petite ville de province, française ou américaine, abondamment décrite au cinéma.

 

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