Howard Roark est renvoyé de son école d'architecture car ses vues sont jugées trop novatrices au regard de la norme architecturale du jour. Son condisciple, Peter Keating, qui veut donner au public ce qu'il demande, lui déconseille d'allez chez Henry Cameron, un architecte renommé il y a trente ans mais dont l'architecture moderne est honnie par la presse. Henry Cameron, bourru mais séduit par la modernité de Roark, accepte de l'employer.
Quelques années plus tard, Henry Cameron erre saoul dans la rue et déchire le journal, "The Banner " accusant son propriétaire, Gail Wynand, de flatter les goûts les plus vulgaires du public. Roark le conduit dans son ancien bureau, désormais devenu le sien car il a pris la suite de Cameron. Celui-ci se désole de le voir n'avoir réussi à bâtir que quatre bâtiments. Mais Roark s'en contente estimant que c'est ceux qui aiment son style qui viennent le voir. Cameron, épuisé, fait une crise cardiaque et demande à Roark de bruler tous ces anciens projets quand il va mourir
Roark met les dessins de Cameron au feu conformément à sa demande. C'est alors que vient le voir Peter, fier d'être associé à Guy Francon. Roark refuse de transiger même sans client depuis un an et demi et sous le coup d'un avis d'expulsion. Roark reçoit alors la commande, dont il désespérait, pour le nouveau gratte-ciel de la Security Bank of Manhattan. Mais il refuse de modifier la maquette qui envisage d'adoucir le dessin pour la rendre plus classique et se conformer au goût du commun. Ellsworth Toohey qui l'avait recommandé semble satisfait de ce renoncement. Il est le critique architecture du journal de Wynand, lui-même actionnaire de la banque. Ellsworth Toohey recommande le choix de Peter Keating qui répond au goût de la multitude. Wynand trouve ses dessins trop vieux de 2000 ans mais accepte ce choix.
Wynand va néanmoins voir Dominique Francon qui travaille pour son journal comme critique de l'architecture d'intérieur et dont le père est le célèbre architecte. Dominique, fiancée à Peter Keating, le trouve sans talent conformément au monde dans lequel elle vit et qui la désespère : elle vient de jeter une statue qu'elle aimait dans le vide pour qu'elle ne survive pas dans ce monde sans beauté. Elle accepte l'invitation à diner de Wynand pour elle et Peter.
Au diner, Wynand exige de Peter qu'il rompe ses fiançailles avec Dominique pour obtenir la commande. Ce qu'il fait lorsque Dominique lui laisse le choix. Il faut se soumettre ou dominer conclut Gail Wynand et déclare, en réponse à Dominique, qu'il n'y a pas d'homme intègre. Il rappele ses origines misérables. Il demande Dominique en mariage. Elle refuse : elle attendra d'avoir fait une faute pour laquelle elle voudrait se punir.
Elle se rend dans la maison de campagne de son père dans le Connecticut, proche d'une carrière de granit gris et succombe à une passion sexuelle irraisonnée pour Roark. Celui-ci travaille dans cette carrière en attendant des commandes qu'il espère toujours. Il comprend la passion qu'il suscite chez Dominique mais il refuse de se laisser manipuler par elle lorsqu'elle le convoque pour remplacer une plaque de marbre qu'elle a elle-même brisée. Il finit par la rejoindre dans sa chambre où elle ne résiste pas longtemps. Mais à peine leur relation est-elle consommée qu'il est appelé à New York pour construire un immeuble. Lorsque Dominique revient sur le chantier le lendemain, il est parti sans laisser d'adresse. Elle renonce à connaitre son nom.
A New York, le rédacteur de The Banner est à l'affut d'un nouveau scandale pour augmenter les ventes. Ellsworth Toohey propose de dénigrer l'immeuble Enright dont le propriétaire est très riche. "On ne risque rien à attaquer les riches" dit-il en proposant de faire sensation en attaquant un art décadent, des poutres qui tombent et en versant une larme sur les pauvres. Dominique est révulsée par cette position alors que, comme Toohey, elle trouve l'immeuble magnifique. Elle demande à Wynand de renoncer à cette campagne mais celui-ci se refuse, à lui sacrifier la vindicte populaire sur laquelle il a assis sa puissance. Dominique démissionne.
Quelques mois plus tard, l'immeuble Enright est prêt pour l'inauguration. Son propriétaire s'en félicite même sil sait qu'il va devoir affronter des campagnes de presse de plus en plus hostiles. Le jour de l'inauguration, tous les invités, influencés par Toohey, dénigrent le bâtiment. Dominique est curieuse de rencontrer l'architecte et stupéfaite de reconnaitre Roark. Celui-ci lui avoue son amour mais Dominique craint qu'il ne soit broyé par le système médiatique et le supplie de renoncer pour aller vivre loin de la ville avec elle. Roark s'y refuse: "Apprenez à ne pas craindre le monde, c'est indispensable". Il l'embrasse et l'assure de son amour pour les années à venir qui les verront séparés.
La campagne de presse est en effet constante. Roark se voit fermer une à une les portes pour ses projets. Pire, il assiste de loin au mariage de Wynand et Dominique qui a trouvé ainsi le moyen de se punir de sa peur de vivre avec un architecte méprisé. Néanmoins, Roark se voit sollicité pour un projet de station service, pour une usine, un immeuble résidentiel... C'est même bientôt Wynand, qui ignore tout des relations de sa femme avec Roark, qui lui demande de construire sa maison qu'il conçoit comme un temple pour Dominique. Roark, ignorant la rancune ou l'envie, toujours fixé sur son désir de construire, accepte. Lorsque Dominique l'apprend, elle est effrayée de voir Roark devenir l'ami de Wynand. La maison une fois construite, Roark accepte même le projet de partir en croisière pour six mois avec le couple.
Peter Keating, se désole de voir sa réputation d'architecte sombrer et demande à Toohey de l'aider à obtenir la commande d'un quartier HLM, l'ilot Cortland. Toohey se rit de lui ; il le méprise et ne voit pas comment il parviendra à réaliser la construction à couts réduits telle que la commande publique l'exige. Peter Keating, désespéré, demande alors l'aide de Roark. Il est prêt à tout pour qu'il le laisse signer la réalisation de cet ilot résidentiel. Roark accepte à la condition expresse qu'aucune modification ne soit faite à son projet et sermonne Peter: "Tu dois aimer ta tache et non les hommes, ton travail, pas l'objet de ta charité. Tant mieux si des être vivent mieux dans ma maison. Mais ce n'est pas ce qui inspire mon travail, Ma récompense mon but, ma vie c'est le travail en soi. Mon travail, comme je l'entends.
Roark s'embarque pour six mois avec Dominique et Wynand qui lui promet la construction du plus haut gratte-ciel newyorkais qui accolera leurs deux noms pour leur plus grande gloire. Durant son absence, Peter est soumis à la pression des commanditaires qui veulent adoucir le projet de Roark en apposant des balcons et des décorations néoclassiques. Peter est top faible pour résister longtemps. Au retour de Roark, il est désespéré d'avoir cédé et s'effraie de la réaction qu'il pressent chez lui. Roark a décidé de détruire le chantier de construction; il reçoit la visite de Dominique qui se refuse à continuer de vivre avec Wynand dans la maison où, sans cesse, elle pense à lui. Comme preuve d'amour, elle accepte de se rendre le lendemain soir sur les lieux où il va dynamiter l'ilot Cortland. Elle s'y rend et se blesse intentionnellement pour que la presse révèle sa présence. Roark se laisse arrêter par la police devant le détonateur attendant, stoïque, le procès qui l'attend. Il demande néanmoins à Dominique de ne pas révéler sa complicité, craignant qu'elle soit condamnée avec lui.
Toohey déclenche alors une vive campagne contre Roark mobilisant les foules et la corporation des architectes mais il est contré par Wynand qui, pour une fois, veut se battre pour quelqu'un en qui il croit dût-il combattre l'opinion publique. Il renvoie Toohey mais celui-ci entraine avec lui la presque totalité des journalistes de The banner que plus personne ne veut lire et dont le siège est attaqué à coups de projectiles. Pire, Toohey fait avouer à Peter que Roark a dessiné les plans de l'ilot Cortland et n'a agit ainsi que par pur égoïsme privant des centaines de personnes de logements. Devant la campagne de presse qui s'intensifie, Dominique reprend son poste. Elle conjure Wynand de ne rien lâcher lorsqu'il s'aperçoit que sa puissance n'était qu'illusoire : croyant diriger la foule il était en fait toujours manipulé par elle. Chaque jour les journaux reviennent au dépôt, invendus. Wynand finit par céder devant son conseil d'administration et signe un éditorial où il attaque désormais Roark.
Lors du procès au pénal sur la légitimité de l'acte de Roark, celui-ci se défend seul. C'est une des plus vibrantes illustrations de l'individualisme radical. L'architecte y défend son droit à exiger que ses créations soient telles qu'il les a voulues et non telle que la société les voudrait. Il affirme que "L'esprit seul survit à l'homme. Il n'existe pas de cerveau collectif. L'homme doit penser et agir par lui-même". Lorsqu'à été prononcé l'injonction "Accusé levez- vous", Wynand, au fond de la salle, s'était levé en même temps que Roark. Désespéré d'avoir failli, il convoque néanmoins Roark qui accepte le contrat pour bâtir le plus haut gratte-ciel de la ville. A peine est-il parti que Wynand se suicide.
La construction de la gratte ciel Wynand est bien avancée. Dominique rend visite au chantier. Elle est désormais Madame Roark. Elle prend l'ascenseur extérieur contemplant Manhattan de haut et regardant vers Howard qui, tout en haut du bâtiment, l'attend.
Le personnage d'Howard Roark est inspiré par l'œuvre de Frank Lloyd Wright même si la romancière et auteure du scénario, Ayn Rand, se défend de toute ressemblance avec la vie privée du célèbre architecte. Le seul parallèle qu'on puisse discerner entre eux n'est qu'architectural, de par leur position dans l'architecture moderne. Ayn Rand exigea que la plaidoirie d'Howard Roark pour sa défense soit conservée sans aucune modification. Au dernier moment, King Vidor essaya de la réduire mais Rand fit appel au président de la Warner pour obtenir qu'elle soit filmée en intégralité. Elle obtiendra gain de cause. Durant six minutes, c'est un des plus longs discours de l'histoire du cinéma
L'individualisme radical de Rand et Vidor se retrouvent dans cette description d'un personnage pour lequel l'intégrité de l'art est placé au dessus de tout. La mise en scène jouant constament de l'ombre et de la lumière, des angles de prises de vue, du caractère tranché des personnages dépasse le simple portrait d'homme pour se faire drame épique. Bien entendu, le film n'aura aucun succès.
Tous mettent en garde Roark : "Vous voulez lutter seul contre tous ? Il n'ya pas de place pour l'originalité en architecture. On ne surpassera jamais ceux qui nous ont précédés. Vous refusez les anciens styles, vous refusez d'apprendre; Vos projets ne ressemblent à rien de ce que l'on connait. L'école a décidé de vous exclure, vous ne serez jamais architecte.
"Le Gratte ciel la plus haute des réalisations architecturales. On leur a donné un air de temples grecs, de cathédrales gothiques. On a glané partout en copiant servilement nos devanciers. Je leur ai dit la forme est déterminée par la fonction. A matériaux nouveaux, formes nouvelles. Un bâtiment ne doit rien emprunter. L'homme peut-il emprunter l'âme d'un autre ? Toute idée nouvelle émane du cerveau d'un seul homme. Vous en connaissez le prix"
"Un édifice a son intégrité tout comme un homme ; il doit avoir sa forme, servir son dessein. Etant vos clients vous devez nous servir. Je ne bâtis pas pour les clients mais pour créer".
Wynand reproche à Toohey de détester les œuvres d'individualistes débridés, l'œuvre collective qui est pour lui la seule valable Néanmoins il accepet son choix : "Il faut se soumettre au gout de la majorité, Keating n'a aucune personnalité marquante, ce qu'il représente c'est la multitude; il fait des lieux communs en marbre. Keating ne vaut rien, il nous conviendra parfaitement. Je donne ce qu'on réclame y compris vos articles."