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Jean Renoir

(1894 - 1979)
37 films
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histoire du cinéma : Impressionnisme
puis Image cristal
voir aussi : Quiz Jean Renoir et Auguste et Jean Renoir

1- Mise en scène

L'humanisme de Jean Renoir s'accommode mal de la simplicité et réclame le mouvement pour s'accomplir.

"Le drame dans ce monde, c'est que chacun à ses raisons", constate avec mélancolie Octave, interprété par Jean Renoir, dans La règle du jeu. Rien n'est simple et l'homme, bien souvent mu par des passions mécaniques, ne peut se révéler qu'en endossant plusieurs rôles, en changeant de personnalité, en trouvant pour lui-même la personnalité qui lui convient le mieux. Chez Renoir, seuls les êtres tragiques (Emma Bovary, Etienne Lantier, von Rauffenstein...) restent enfermés en eux-mêmes.

La règle du jeu fait coexister l'image actuelle des hommes et l'image virtuelle des bêtes, l'image actuelle des vivants et l'image virtuelle des automates, l'image actuelle des personnages et l'image virtuelle de leur rôle pendant la fête, l'image actuelle des maîtres et leur image virtuelle chez les domestiques, l'image actuelle des domestiques et leur image virtuelle chez les maîtres. Tout est image en miroir, échelonnées en profondeur. La profondeur de champ assure d'abord un emboîtement de cadres, une cascade de miroirs, un système de rimes. Elle a pour fonction de constituer l'image en cristal, d'absorber le réel qui passe ainsi dans le virtuel autant que dans l'actuel. Mais, chez Renoir, la profondeur de champ ménage toujours un fond par lequel quelque chose peut fuir : la fêlure.

"Où donc commence le théâtre, où commence la vie ?" reste toujours la question posée par Renoir. Selon Renoir, le théâtre est inséparable, à la fois pour les personnages et pour les acteurs, de cette entreprise qui consiste à expérimenter et sélectionner des rôles jusqu'à ce qu'on trouve celui qui déborde du théâtre et entre dans la vie.

Pour Renoir, le théâtre est premier parce que la vie doit en sortir. Le théâtre ne vaut que comme recherche d'un art de vivre, c'est ce que comprend le couple disparate du Petit théâtre. On naît dans un cristal, mais le cristal ne retient que la mort, et la vie doit en sortir après s'être essayée. Même adulte, le professeur du Déjeuner sur l'herbe connaîtra cette aventure. La danse déchaînée à la fin de French Cancan n'est pas une ronde, un reflux de la vie dans le circuit, dans la scène de théâtre, comme chez Ophuls, mais au contraire un galop, une façon dont le théâtre s'ouvre à la vie, se déverse dans la vie entraînant Nini dans une eau courante agitée. A la fin du Carrosse d'or, trois personnages auront trouvé leur rôle vivant, tandis que Camilla restera dans le cristal, mais pour y essayer encore des rôles dont l'un lui fera peut-être découvrir la vraie Camilla.

Dans ses moments pessimistes, Renoir doute qu'il puisse y avoir un gagnant : alors il n'y a plus que les coups de feu du garde qui font exploser le cristal comme dans La règle du jeu, ou les remous de la rivière sous l'orage piquée par la pluie dans Partie de campagne. Mais, suivant son tempérament, Renoir parie pour un gain : quelque chose se forme à l'intérieur du cristal, qui réussira à sortir par la fêlure et à s'épanouir librement. C'est déjà le cas de Boudu, qui retrouve le fils de l'eau en sortant du théâtre intime et renfermé du libraire où il a essayé beaucoup de rôles. Ce sera le cas de Harriet dans Le fleuve, où les enfants abrités dans une sorte de cristal ou de kiosque hindou essaient des rôles, dont certains tournent au tragique, comme meurt tragiquement le petit frère, mais dont la jeune fille fait faire son apprentissage, jusqu'à ce qu'elle y trouve la puissante volonté de vie qui se confond avec le fleuve et le rejoint au dehors.

2- Biographie

Jean Renoir est né à Paris le 15 septembre 1894. Il est le deuxième fils du peintre Auguste Renoir (1841-1919), auquel il consacrera en 1962 un livre de souvenirs. Son frère aîné Pierre (1885-1952) sera acteur de théâtre et de cinéma (il incarnera notamment, sous sa direction, Maigret dans La nuit du carrefour et Louis XVI dans La Marseillaise ; un troisième frère, Claude (1901-1969), s'orientera vers la production; il ne faut pas confondre ce dernier avec Claude Jr (né en 1913), fils de Pierre, qui fera carrière comme opérateur de prises de vues, souvent aux côtés de son oncle mais aussi d'autres réalisateurs tels que Clouzot, Astruc, Vadim, etc. Précisons enfin que la chef-monteuse Marguerite Renoir (alias Mathieu), bien que collaboratrice fidèle de Jean pour un grand nombre de films, n'a aucun lien de parenté avec lui.

... dans l'atelier de son père rêve de...

Jean Renoir eut, dès l'âge le plus tendre, la révélation du monde du spectacle en assistant aux représentations du Guignol des Tuileries sous la conduite de sa nourrice Gabrielle, un des modèles de son père. Cette vision cocasse grinçante, de l'existence, jointe à la fréquentation des milieux artistiques et à l'héritage des traditions impressionnistes (amour de la nature) conditionnera son style de cinéaste.

À partir de 1907, la famille Renoir s'installe dans le Midi, à Cagnes-sur-Mer. Jean fait des études un peu dispersées, qui seront interrompues par la guerre. Il envisage un moment une carrière militaire (à l'école de cavalerie de Saumur) mais une grave blessure au cours d'un engagement en Alsace l'en détourne.

Permissionnaire, Renoir a la révélation des premiers films de Charlot et des Mystères de New York, qui précisent sa vocation. Celle-ci sera définitivement affirmée,alors même que son père, eût préféré le voir s'orienter vers la céramique, par la découverte, vers 1923, des films de Mosjoukine et de Stroheim.

Renoir, durant cette permission, rencontre Andrée Heuschling, d'origine alsacienne, réfugiée à Nice pendant la guerre, dotée d'une beauté incomparable, "dernier cadeau de ma mère à mon père", fut, en fait, envoyée à Auguste Renoir en 1917 par Henri Matisse qui trouvait qu'elle "ressemblait à un Renoir". "Dédée" (surnom donné à l’académie de peinture) pose pour le maître (souvent nue), de 1917 jusqu’à la mort de Renoir, le 3 décembre 1919. Jean tombe amoureux de la jeune fille, qu’il épouse le 24 janvier 1920. Elle donne naissance à un fils, Alain, le 31 octobre 1921.

Andrée Heuschling adore le cinéma et particulièrement les films américains où s’illustrent, à l’époque, des stars comme Gloria Swanson, Mae Murray et Mary Pickford. « Dédée copiait leurs manières, s’habillait comme elles. Dans la rue, les passants l’arrêtaient pour lui demander s’ils l’avaient vue dans tel ou tel film, américain bien entendu. » De cette passion commune sont nés un pseudonyme à consonance anglaise, Catherine Hessling. Avec quelques amis, dont le futur producteur Pierre Braunberger, Renoir se lance dans le cinéma, en commençant par écrire un scénario pour sa jeune épouse Catherine Hessling que réalise Albert Dieudonné (Catherine ou Une vie sans Joie , 1924)

« Moi, je n’ai jamais voulu être vedette de cinéma, jamais; C’est Renoir qui disait : j’userai s’il le faut de mon droit marital pour te faire tourner ». Jean Renoir confirme ces dires dans ses mémoires en insistant sur le fait qu’il n’a mis les pieds dans ce métier que dans l’espoir de faire de sa femme une vedette. Jean Renoir lui impose un maquillage très prononcé et vif, peu commun pour l'époque : la bouche et les yeux, d’un noir pénétrant, se détachaient violemment sur le visage recouvert d’un fond de teint blanc. Catherine Hessling qui avait l’air d’un clown noir et blanc, joue des rôles de servantes niaises, en butte à la galanterie des hommes et à la médisance du sexe faible.

Loin d’être découragés par l’échec commercial de ce premier essai, Renoir et sa femme recommencent avec La fille de l'eau, mélodrame fluvial où Catherine, interprète une jeune fille martyrisée par un oncle marinier. Avec Nana, d’après l'œuvre d'Émile Zola, Renoir est son propre producteur. Pour lancer son film, Jean Renoir vend plusieurs toiles héritées de son père. Le grand public va découvrir Catherine Hessling, grâce aux affiches qui couvrent les murs de Paris; Dans les salles, en revanche, les spectateurs sont peu nombreux pour amortir l’énorme budget d’un film qui vaut toutefois à son auteur un début d’estime du milieu intellectuel, et à sa vedette Catherine Hessling d’être comparée à Asta Nielsen et à Greta Garbo.

Catherine Hessling tourne ensuite, en 1927, avec Alberto Cavalcanti, cinéaste et ami du couple La P'tite Lili, bref mélodrame qui illustre une chanson populaire. Catherine retrouve Renoir pour La petite marchande d'allumettes, un conte d’Andersen, et Tire-au-flanc (1928), où elle ne fait que deux apparitions. Sa carrière est, déjà, pratiquement terminée. Séparée de Jean Renoir en 1931, leur divorce n'est prononcé qu'en 1943. Toute cette période de 1924 à 1931 est dionysiaque, agressive, ludique et anarchisante.

Jean Renoir
et sa compagne, Marguerite Houllé

Avec La chienne, (1931), son premier film parlant et son premier grand film, il fait preuve d'une extrême virtuosité de caméra alors que le ton reste encore fortement teinté d'anarchisme et de naturalisme. Sa période réaliste commence juste après, avec La nuit du carrefour (1931) et surtout Boudu sauvé des eaux (1932). Il s'affirme comme un maître incontesté de "L'école française". La rencontre avec Michel Simon, puis les engagements successifs dans la voie d'un cinéma "de nature", cher à Pagnol, des adaptations littéraires (Flaubert, Maupassant, Zola) et des productions militantes, sous l'égide du Front Populaire, vaudront autant de chefs-d'œuvre, de La Chienne à La Bête humaine, de Boudu au Crime de Monsieur Lange.

À partir de 1932, Renoir vit avec Marguerite Houllé, monteuse, rencontrée en 1927, sur le tournage de La P'tite Lili. Militante communiste à la conscience politique très forte, celle-ci influence Renoir qui se sent alors proche du parti communiste, ce dont rendront compte, Le crime de monsieur lange (1935) et Les bas fonds (1936). En fevrier 1936, Maurice Thorès lui demande de réaliser La vie est à nous pour le parti communsite. Pendant un an et demi encore Renoir est compagnon du route du parti. Il est le parrain de la fille de Maurice Thores, il participe aux meetings, écrit dans L'humanité et réalise La Marseilleise (1937). En 1937, Renoir tourne La grande illusion, grand film pacifiste dont le retentissement sera mondial. La bête humine (1938) est aussi un grand succès.

Mais Renoir, qui est revenu de ses illusions politiques, veut entreprendre un film personnel pour lequel il est prêt à prendre tous les risques. Ce sera La règle du jeu (1939) Le film est mal reçu par son public de gauche. Les rapports entre maitres et valets sont à l'inverse de ce que l'on pouvait attendre sur l'aliénation des domestiques, sur le grand capitalisme et les grands propriétaires terriens. Ce qui intéresse Renoir c'est les rapports de séduction réciproque. Le film est aussi un echec car le ton, très nouveau, le différencie des films avec personnages sympathiques et antipathiques et où scènes gaies et scènes tristes sont clairements réparties. Ici tout est mélangé. Fin juillet 1939, Renoir qui se plaint d'être incompris en France se rend dans l'Italie de Mussolini pour préparer La Tosca qu'il ne réalise pas. Pour partir aux Etats-Unis, Renoir écrit au directeur de la radio et du cinéma de Vichy deux lettres à forte connotation antisémite.

Après l'échec de La règle du jeu...
Renoir s'embarque pour les USA

Renoir s'embarque pour les États-Unis où il a signé un contrat d'un an avec Twentieth Century Fox. Il réalise aux États-Unis certains de ses plus beaux films : L'étang tragique (1940), L'homme du sud (1945). Il y épouse, en secondes noces, la nièce du réalisateur Alberto Cavalcanti, Dido Freire, et s'y fera plus tard naturaliser.

Jean Renoir rentre en France avec Dido
1957

Après quelques années d'activité dans les studios américains et un voyage aux Indes où il réalise Le Fleuve (1951), Renoir rentre en Europe pour tourner des films, en couleurs, de plus en plus stylisés, témoignant d'une sorte de légèreté panthéiste. Certains y voient les signes regrettables d'un déracinement, d'autres au contraire d'un affinement décisif de son talent. Le carrosse d'or, (1953), French Cancan, (1955), et Elena et les hommes (1956), composent une trilogie où Renoir rend ses lettres de noblesses à trois formes de spectacle : la commedia dell'arte, le café concert et le guignol. Le déjeuner sur l'herbe, (1959), Le testament du docteur Cordelier, (1961) comme son dernier film Le petit théâtre, (1969) mettent en garde contre l'accentuation mécanique des comportements humains et prônent la compréhension, la gentillesse et la paresse.

1958
1959

Après Le Caporal épinglé, Jean Renoir a un certain nombre d'idées pour d'autres films, mais aucun producteur n'est disposé à lui offrir l'aide financière nécessaire. Ironiquement, au moment où Renoir est confirmé comme une des plus grandes figures de l'histoire du cinéma, la réalité commerciale l'empêche de faire des films.

1965
1967

Durant ses dernières années, Renoir écrit alors des pièces de théâtre (0rvet, Carola), des romans (Les cahiers du Capitaine Georges, Le cœur à l'aise, Le crime de l'anglais, Geneviève), une autobiographie (Ma vie et mes films). Au Festival d'Arles en 1954 il met en scène Jules César de Shakespeare. La jeune critique et les cinéastes de la Nouvelle Vague l'admirent intensément. Son dernier film, en 1970, co-produit par les Télévisions française et italienne, Le petit théâtre de Jean Renoir, est un hommage ultime au Guignol de son enfance et aux contes d'Andersen. C'est l'œuvre d'un "éternel débutant" à qui, en 1975, à Hollywood se voit décerné un Oscar pour l'ensemble de sa carrière.

Le 12 février 1979, Jean Renoir meurt à Beverly Hills où il était installé depuis plusieurs années. Sensible à toutes sortes d'influences, œuvrant dans mille direction, amoureux de la vie et du spectacle sous toutes leurs formes, Renoir, comme l'a dit François Truffaut, " a tout absorbé, tout compris, s'est intéressé à tout et à tous".

3 - Vidéo- Bibliographie :

  1. La joie de vivre, Jean Renoir (Claude Barma, 1957)
  2. Pour tout vous dire, entretiens avec Jean Renoir et Jean Serge (archive sonore, 1958)
  3. Les écrans de la ville, La règle du jeu (1965, Colette Thiriet)
  4. Cinéastes de notre temps, Jean Renoir, le patron (Jacques Rivette, 1967)
  5. André Bazin : Jean Renoir, éditions Champ Libre, 1971.
  6. Grand écran, François Truffaut La règle du jeu (Raoul Sangla, 1972)
  7. Jean Renoir, Entretiens et propos, éditions de l'étoile, 1979
  8. Giles Deleuze : L'image-temps (chapitre 4 : les cristaux de temps), 1985
  9. Paulette Dubost à la Ferté-Saint Aubin (Alexandre Moix, 2001)

 

4 - Filmographie :

1924 La fille de l'eau
Avec : Catherine Hessling (Virginie Rosaert), Pierre Champagne (Justin Crepoix), Pierre Lestringuez (Jef). 1h29.

Une péniche au fil de l'eau… Trois occupants : Gudule, une jeune fille chargée des besognes domestiques, son père et son oncle, Jef. Ayant fait une mauvaise chute dans la rivière, le père se noie : sa fille se retrouve aux prises avec l'oncle, une brute qui la martyrise et tente même de la violer. Elle s'enfuit avec son chien dans les bois avoisinants...

1926 Nana
Nana Avec : Catherine Hessling (Nana), Jean Angelo (le comte de Vandeuvres), Werner Krauss (le comte Muffat). 2h30.

Paris au Second Empire. Le comte Muffat, séduit par une petite théâtreuse légère et vulgaire, Nana, devient son amant. Après quelques succès dans des rôles truculents, elle essuie un échec total en interprétant une femme distinguée. Elle décide alors de s'en tenir à son statut de femme entretenue et conduit ses amants plus ou moins près du suicide. Elle mourra de la petite vérole.

   
1927 Sur un air de Charleston
Avec : Catherine Hessling (La danseuse) Jean Renoir (Un ange) Pierre Braunberger (Un ange) Pierre Lestringuez (Un ange). 0h21.

Survivante d'une grande guerre, une jolie jeune femme séduit un explorateur noir pour qu'il l'émmène avec lui dans sa montgolfière, vers un avenir meilleur.

   
1928 Marquitta
Avec : Marie-Louise Iribe (Marquitta), Jean Angelo (Prince Vlasco), Henri Debain (Dimitrieff), Pierre Lestringuez (le directeur). 2h00.

Le riche prince Vlasco de Décarlie, "Coco", abandonne sa maitresse pour une petite chanteuse des rues, Marquitta à qui il apprend les bonnes manières. Mais elle lui vole un diamant et il la chasse...

   
1928 La petite marchande d'allumettes
Avec : Catherine Hessling (Karen), Jean Storm (Axel Ott), Manuel Raabi (L'agent de police/Le hussard). 0h30.

Une ville du nord lointain, par une nuit glaciale de la Saint-Sylvestre. Une pauvre fillette propose en vain des allumettes aux passants qui se hâtent vers le chaud plaisir et la bonne chère.

   
1928 Tire-au-flanc
Tire au flanc Avec : Georges Pomiès (Jean Dubois d'Ombelles), Michel Simon (Joseph Turlot), Fridette Faton (Georgette). 1h25.

Branle-bas de combat chez les Blandin : le colonel Brochard et le lieutenant Daumel viennent déjeuner et demain, Jean Dubois d'Ombelles, neveu de Mme Blandin et Joseph, le valet de la maison, rejoindront la caserne. Il importe, en effet de recommander Jean, si délicat et poète de surcroît à l'attention de ses supérieurs afin que son service se passe dans les meilleures conditions...

   
1929 Le tournoi
Avec : Aldo Nadi (François de Baynes), Jackie Monnier (Isabelle Ginori), Enrique Rivero (Henri de Rogier).1h36.

Dans la cité de Villeville, alors qu'un grand tournoi se prépare, une jeune fille, Isabelle Ginori est convoitée par deux hommes : François de Baynes, arrogant chef des protestants et coureur de jupons, et Henri de Rogier, gentilhomme catholique et élu d'Isabelle....

   
1929 Le bled
Avec : Enrique Rivero (Pierre Hoffer), Manuel Raabi (Manuel Duvernet), Jackie Monnier (Claudie Duvernet). 1h40.

En butte à des difficultés financières, un jeune Parisien, Pierre Hoffer se souvient de l’existence d’un oncle, grand propriétaire terrien en Algérie. Celui-ci, juste et aimé de ses ouvriers indigènes, l’initie au dur labeur de l’exploitation agricole et lui vante les bienfaits de la colonisation...

   
1931 On purge bébé
On purge bébé Avec :  Michel Simon (Chouilloux), Jacques Louvigny (Mr. Follavoine), Marguerite Pierry (Mme. Follavoine). 1h02.

M. Follavoine, un fabricant de porcelaine, a invité à déjeuner, dans son coquet appartement, un client de marque : Chouilloux, président de la Commission qui doit statuer sur l'acquisition par l'Armée française de pots de chambre destinés aux hommes de troupe. Il espère emporter le marché, ayant mis au point un système de pots présumés incassables.

   
1931 La chienne
Avec : Michel Simon (Maurice Legrand), Janie Marèze (Lulu Pelletier), Georges Flament (André Jauguin, dit Dédé). 1h40.

M. Legrand, caissier à la bonneterie Henriot, est un homme respectable, marié à une veuve de guerre acariâtre. Il a un violon d'Ingres : la peinture. Il fait la connaissance d'une fille, Lulu, qu'exploite un odieux souteneur, Dédé. Il l'installe en meublé et, pour l'entretenir, vole dans la caisse. Il est renvoyé... 

   
1932 La nuit du carrefour
Avec : Pierre Renoir (Inspecteur Maigret), Georges Terof (Lucas), Georges Koudria (Carl Andersen), Winna Winfried (Else). 1h15.

Un diamantaire hollandais est assassiné au lieu-dit le "Carrefour des Trois-Veuves", à une trentaine de kilomètres au nord de Paris. Le commissaire Maigret se rend sur les lieux du crime. Les suspects abondent : un garagiste, un agent d'assurances, Else, une jeune étrangère au sourire enjôleur, et un certain Carl, qui se prétend son frère. Des ombres rôdent dans la nuit...

   
1932 Boudu sauvé des eaux
Avec : Michel Simon (Boudu), Charles Granval (Lestingois), Marcelle Hainia (Mme Lestingois), Severine Lerczinska (Anne-Marie). 1h23

Boudu, un sympathique clochard parisien, qui a perdu son chien et que la société dégoûte, tente de se suicider en se jetant à la Seine. Il est repêché par un libraire aux idées libérales, Lestingois, homme doux et naturellement bon, qui héberge le rescapé au grand déplaisir de sa femme, Emma, et de sa bonne (sa maîtresse), Anne-Marie...

   
1933 Chotard et Cie
Avec : Fernand Charpin (François Chotard), Jeanne Lory (Marie), Jeanne Boitel (Reine), Georges Pomiès (Julien Collinet). 1h15.

François Chotard est le riche négociant en fruits et légumes d'une petite ville du Midi. Les affaires, florissantes, sont menées tambour battant par le patron. Reine, sa fille, est en âge de se marier, mais aucun des deux prétendants, un lieutenant de gendarmerie et Julien Collinet, poète rêveur, ne conviennent pas au père...

   
1934 Toni
Avec : Andrex (Gaby), Charles Blavette (Antonio 'Toni' Canova), Paul Bozzi (Jacques Bozzi), Max Dalban (Albert). 1h40.

Antonio Canova, dit Toni, est un ouvrier immigré italien, venu travailler dans les carrières de pierre d'un village de Provence. Il devient l'amant de sa logeuse, Marie, et l'épouse. Mais son véritable amour est Josepha, une jeune Espagnole mariée par nécessité à Albert, un contremaître emporté et jouisseur....

   
1934 Madame Bovary
Madame Bovary Avec : Pierre Renoir (Charles Bovary), Valentine Tessier (Emma Bovary), Max Dearly. 1h41.

Nous sommes aux Bertaux, dans la campagne normande, en juillet 1839. Emma, qui s'ennuie chez son père, un brave paysan, croit échapper à sa mélancolie et satisfaire ses rêves d'évasion et de romantisme à bon marché en épousant Charles Bovary, médecin de campagne bon et borné, veuf d'un premier mariage, qui va se ruiner pour elle....

   
1935 Le crime de monsieur Lange
Avec : René Lefèvre (Amédée Lange), Florelle (Valentine), Jules Berry (Batala), Marcel Lévesque (Le Concièrge). 1h20.

Le directeur d'une petite entreprise de publications populaires, Batala, exploite honteusement son personnel. Il édite aux moindres frais "Arizona Jim", un western écrit par l'un de ses employés, le sympathique M. Lange, tout en lardant sa prose de slogans publicitaires...

   
1936 Partie de campagne
Avec : Sylvia Bataille (Henriette), Georges D'Arnoux (Henri), Jane Marken (Madame Dufour), Jacques Brunius (Rodolphe). 0h40.

En ce beau dimanche de l'été 1860, M. Dufour, quincaillier à Paris, part pour la campagne en compagnie de sa belle-mère, de sa femme, de sa fille Henriette et de son commis Anatole (son futur gendre et successeur) dans la voiture de son voisin le laitier. Ils choisissent l'auberge du père Poulain pour déjeuner sur l'herbe. Deux " canotiers ", Henri et Rodolphe, entreprennent de faire la cour aux deux femmes. ..

   
1936 Les bas-fonds
Avec : Louis Jouvet (le baron), Jean Gabin (Pepel), Suzy Prim (Vasilissa), Vladimir Sokoloff (Kostileff), Junie Astor (Natacha). 1h30.

Un baron ruiné par le jeu surprend chez lui un cambrioleur, Pepel, avec lequel il sympathise immédiatement. Pepel loge dans le bouge sordide d'un vieux receleur, Kostileff, dont l'épouse arriviste est devenue sa maîtresse. Afin de s'attirer les bonnes grâces du commissaire de police du quartier, Kostileff lui a promis la main de sa jeune et jolie belle-soeur, Natacha. Mais celle-ci aime Pepel...

   
1936 La vie est à nous
Avec : Jean Dasté (L'instituteur), Jacques-Bernard Brunius (Président du conseil), Max Dalban (Brochard), Charles Blavette (Tonin). 1h06.

Un instituteur évoque devant ses élèves les richesses de la France. Dehors, les gosses se plaignent de leur misère. Celle-ci trouve ses racines dans l'oppression que font subir au pays les "200 familles". Le Parti Communiste entend s'opposer à leurs entreprises. Dans son bureau, Marcel Cachin, rédacteur en chef de "l'Humanité", lit des lettres de militants illustrant le rôle déterminant du Parti...

   
1937 La Marseillaise
Avec : Pierre Renoir (Louis XVI), Lise Delamare (Marie-Antoinette), William Aguet (La Rochefoucauld). 2h10.

Émotion au lever du roi Louis XVI, un matin de 1789. Les Parisiens ont pris la Bastille. "Est-ce une révolte ? "" Non, Sire, c'est une Révolution !". Dans un maquis de Haute-Provence, trois hommes qui ont fui la justice des aristocrates, jurent de lutter ensemble pour l'abolition des privilèges. ...

   
1937 La grande illusion
Avec : Jean Gabin (Lieutenant Maréchal), Pierre Fresnay (Capitaine de Boeldieu), Erich von Stroheim (Capitaine von Rauffenstein). 1h53.

Pendant la guerre de 1914-1918, le capitaine de Boeldieu, officier de carrière, et Maréchal, un ancien mécano promu lieutenant, sont abattus avec leur avion derrière les lignes allemandes par le Commandant von Rauffenstein. Conduits dans un camp de prisonniers, ils sont vite adoptés par leurs compagnons de chambrée mais tous ces hommes ne pensent qu'à s'évader par le tunnel qu'ils creusent chaque nuit...

   
1938 La bête humaine
Avec : Jean Gabin (Lantier), Simone Simon (Séverine), Fernand Ledoux (Roubaud), Julien Carette (Pecqueux). 1h45

Le mécanicien Jacques Lantier, aide du chauffeur Pecqueux, conduit sa locomotive " la Lison " entre le Havre et Paris. Il s'éprend de Séverine la jeune et jolie épouse de Roubaud, le sous-chef de gare du Havre ...

   
1939 La règle du jeu
Avec : Marcel Dalio (La Chesnaye), Nora Gregor (Christine), Roland Toutain (André Jurieu), Jean Renoir (Octave). 1h50.

L'aviateur André Jurieu vient de traverser l'Atlantique en vingt-trois heures. Ce faisant, il espère reconquérir l'amour d'une femme de la haute bourgeoisie, Christine de La Chesnaye. Mais celle-ci n'est même pas au Bourget pour l'attendre. Il proclame puérilement à la T.S.F. son désespoir. Jurieu ayant essayé de se tuer en voiture, Octave, un ami commun, dans l'espoir de vider l'abcès, obtient des La Chesnaye, une invitation pour Jurieu à la partie de chasse qu'ils donnent dans leur propriété de La Colinière, en Sologne. Sur ces entrefaites, Robert de La Chesnaye, au cours d'une tournée sur ses terres, prend à son service le braconnier Marceau, malgré la vive opposition de son garde-chasse Schumacher. Au cours de la chasse, Christine découvre par hasard la liaison de son mari avec Geneviève de Marrast, alors même que celui-ci est en train de rompre définitivement. Abusée, elle laisse Jurieu et un autre soupirant, M. de Saint-Aubin, lui avouer leur amour. C'est au cours d'une fête costumée que les masques tombentt. Jurieu se bat avec Saint-Aubin, puis la Chesnaye avec Jurieu, tandis que, parmi les invités, le garde-chasse Schumacher poursuit avec un revolver Marceau qu'il a surpris courtisant sa femme, Lisette. Suite à une brève accalmie, Jurieu et Robert, réconciliés, s'entretiennent de l'avenir de Christine. Marceau console Schumacher qui a été congédié du château, cependant qu'Octave, depuis longtemps épris en secret de Christine et sentant son heure venue, lui avoue son amour et la convainc de s'enfuir avec lui. Mais Schumacher, abusé par un double échange de costumes et poussé par Marceau, abat Jurieu. Devant leurs invités accourus et sceptiques, La Chesnaye et sa femme regagnent La Colinière en sauvant la face.

   
1940 L'étang tragique
(Swamp water). Avec : Walter Brennan (Tom Keefer), Dana Andrews (Ben Ragan), Anne Baxter (Julie). 1h28.

Le shérif Jeb Mac Kane, assisté de Ben Ragan, et son père Thursday, de Jesse Wick et des frères Dorson, sont à la recherche de deux chasseurs égarés dans les marais. Tout porte à croire qu'ils ont été dévorés par les crocodiles. Le lendemain, Ben, qui la veille a perdu son chien, se lance à la poursuite de l'animal. Il le retrouve mais est fait prisonnier par Tom Keefer, un prétendu assassin qui se préserve de la justice des hommes...

   
1943 Vivre libre
(This land is mine). Avec : Charles Laughton (Albert Lory), Kent Smith (Paul Martin), Maureen O'Hara (Louise Martin). 1h43.

Quelque part en France occupée. Albert Lory, instituteur, mène avec sa mère la vie paisible d'un petit bourgeois de province. Timoré, respectueux de l'ordre établi, soumis aux autorités, qu'elles soient académiques ou militaires, Lory n'a qu'une passion, secrète d'ailleurs, sa collègue Louise Martin....

   
1944 Salut à la France
  (Salute to France). Avec : Claude Dauphin (Jacques Bonhomme) Garson Kanin (Joe Daws) Burgess Meredith (Tommy). 0h34.

Moyen-métrage de propagande dans lequel, un français-type, du nom de Jacques, explique à ses deux camarades, Tommy, l'anglais et Joe, l'américain, ce qu'est notre pays. La France ne voulait pas cette guerre. Seule l'agressivité d'Hitler l'a obligée à prendre les armes. En 1940, nous avons été trahis, demain nous vaincrons pour venger nos prisonniers et toutes les victimes de la barbarie nazie.

   
1945 L'homme du sud
(The southerner). Avec : Zachary Scott (Sam Tucker), Betty Field (Nana Tucker), John Carroll Naish (Devers). 1h32.

Sam et Nona Tucker ne veulent plus être journaliers agricoles et, après la récolte d'automne, décident de cultiver leur propre champ de coton. Avec Daisy et Jottie, leurs enfants, et la grand-mère, une sacrée râleuse, ils s'installent sur une terre concédée par le patron où toutes les désillusions les attendent...

   
1946 Le journal d'une femme de chambre
(The diary of a chambermaid). Avec : Paulette Goddard (Célestine), Burgess Meredith (Capitaine Mauger), Hurd Hatfield (George). 1h30.

La Normandie au début du siècle. Célestine, une femme de chambre, arrive de Paris chez ses nouveaux maîtres, les Lanlaire. Le valet, Joseph, un grand gaillard peu amène, vient la chercher à la gare en carriole et la conduit au château...

   
1947 La femme sur la plage
(The woman on the beach). Avec : Joan Bennett (Peggy), Robert Ryan (Scott), Charles Bickford (Tod Butler), Nan Leslie (Eve). 1h11.

Butler, peintre aveugle, s'est retiré avec sa femme Peggy dans une maison isolée au bord de la mer. Peggy ne s'est pas mariée par amour, mais par devoir. Elle se reproche la cécité de son mari, survenue au cours d'une scène d'ivresse alors qu'elle lui avait jeté un verre au visage....

   
1951 Le Fleuve
Le fleuve Avec : Nora Swinburne (La mère), Esmond Knight (Le père), Arthur Shields (Mr. John), Thomas E. Breen (Capitaine John). 1h35.

Aux Indes, sur les bords d'un grand fleuve, vit une famille britannique : le père, la mère et leurs deux filles Harriet et Valerie. Leur voisin M. John a lui aussi une fille Melanie, née d'une mère hindoue. Quand il reçoit la visite de son neveu le capitaine John qui a perdu une jambe à la guerre, les trois jeunes filles s'éprennent de ce dernier...

   
1952 Le carrosse d'or
Avec : Anna Magnani (Camilla), Duncan Lamont (Ferdinand, Le Viceroy), Paul Campbell (Felipe), Riccardo Rioli (Ramon, le Toreador), Odoardo Spadaro (Don Antonio).1h45.

Une troupe de la Commedia dell'arte, arrivant d'Italie, vient bouleverser la vie bien réglée d'une cour royale, dans une colonie espagnole à Lima dans le Pérou du XVIIIe siècle. La vedette de la troupe est Camilla, qui joue sur scène le rôle de Colombine. Elle a pour soupirant Felipe, un bel Italien. Deux rivaux vont se présenter : Ramon, le célèbre torero, et le vice-roi de la colonie en personne. Entre ces trois hommes, qui lui promettent chacun le bonheur à leur manière, Camilla hésite...

   
1955 French Cancan
Avec : Jean Gabin (Danglard), María Félix (Lola de Castro), Françoise Arnoul (Nini), Jean-Roger Caussimon (Baron Walter). 1h33.

Montmartre 1900 : les petites ouvrières de la Butte, les lumières du "Moulin Rouge", mes viveurs aux terrasses, les refrains populaires et les joyeux tourlourous... Un génial organisateur de spectacles, Danglard, règne sur ce petit monde. En voyant gambader sur la Butte une petite blanchisseuse, Nini, il a une idée : il va relancer le cancan, vieille danse passée de mode qu'il rebaptise, à l'anglaise. "Franch Cancan"....

   
1956 Elena et les hommes
Avec : Ingrid Bergman (Éléna), Jean Marais (General Rollan), Mel Ferrer (Henri de Chevincourt).1h38.

Elena Sorokovska, veuve en exil d'un prince polonais, est une jolie femme un peu extravagante, qui vit à Paris vers la fin des années 1880. Elle est persuadée qu'elle est faite pour aider les hommes célèbres à accomplir leur destinée : son talisman est une marguerite. Pour l'heure, elle s'intéresse à François Rollan, un général très populaire, dont le gouvernement cherche à étouffer l'influence....
   
1959 Le déjeuner sur l'herbe
Avec : Paul Meurisse (Le professeur Etienne Alexis), Catherine Rouvel (Nénette), Fernand Sardou (Nino). 1h32.

Au cours d'un pique-nique en Provence, un célèbre biologiste , sur le point d'épouser une femme du monde, de devenir président des États-Unis d'Europe et de supprimer la nécessité des relations amoureuses pour avoir des enfants, succombe aux charmes d'une jeune paysanne.

   
1959 Le testament du docteur Cordelier
Avec : Jean-Louis Barrault (Dr Cordelier /Opale), Teddy Bilis (Maître Joly), Michel Vitold (Dr Lucien Séverin).1h35.

Une banlieue résidentielle aux portes de Paris. Le docteur Cordelier, un éminent psychiatre, a laissé à son ami le notaire Maître Joly un étrange testament en faveur d'un certain M. Opale. Or, cet Opale est un personnage répugnant qui commet des agressions sadiques allant jusqu'au crime...

   
1961 Le caporal épinglé
Avec : Jean-Pierre Cassel (Le caporal), Claude Brasseur (Pater), Claude Rich (Ballochet), Jean Carmet (Emile). 1h45.

Un camp de prisonniers en juin 1940. Parmi eux, trois bons amis, le caporal, Pater et Ballochet. Ils ne songent qu'à s'évader. Un moment d'inattention des sentinelles et voilà le mur d'enceinte franchi. Mais la patrouille a tôt fait de les rattraper...

   
1969 Le petit théâtre de Jean Renoir
Avec : Jeanne Moreau (elle-même), Fernand Sardou (M. Duvallier), Françoise Arnoul (Isabelle), Jean Carmet (Féraud). 1h40.

Jean Renoir nous invite à pénétrer avec lui dans son petit théâtre où quatre histoires vont prendre corps. Dans la première, Le dernier réveillon, un riche bourgeois paie un clochard pour qu'il regarde la fête de Noël de ses amis à travers la fenêtre du restaurant...

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