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Les différentes étapes de la vie du Christ :

 


Le baptême du Christ

 


Les noces de Cana

Présent uniquement dans l'Évangile selon Jean (au chapitre 2), c'est le premier des « signes » de Jésus, accompli au bénéfice de ses disciples "qui crurent en lui".

« Le troisième jour, il y eut une noce à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi fut invité à la noce ainsi que ses disciples. Le vin venant à manquer, la mère de Jésus lui dit « Ils n’ont pas de vin ». Jésus lui dit « Que me veux-tu, femme ? Mon heure n’est pas encore venue ». Sa mère dit aux serviteurs : « Faites ce qu’il vous dira ». « Or il y avait là six jarres de pierre, pour les purifications des Juifs, contenant chacune deux ou trois mesures. Jésus dit aux serviteurs : « Remplissez d’eau ces jarres ». Ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : « Puisez maintenant et portez-en au maître d’hôtel ». Ils lui en portèrent. Quand le maître d’hôtel eut goûté l’eau devenue du vin - il en ignorait la provenance, mais les serveurs la savaient, eux qui avait puisé l’eau - il appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert d’abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, alors le moins bon ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent ». « Tel fut le commencement des signes de Jésus ; c’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui ». (Évangile selon Jean, 2,1-11)

Le signe de Cana — l'auteur de l'Évangile préfère parler de « signes » plutôt que de « miracles » — est présenté comme le premier miracle de Jésus, c'est dire son importance symbolique et sa portée spirituelle. Selon saint Thomas d'Aquin : "Le fait que ces noces eurent lieu le troisième jour n'est pas sans signification. Le premier jour est en effet le temps de la loi naturelle, le second celui de la Loi écrite ; quant au troisième, c'est le temps de la grâce où le Seigneur, né dans la chair, célébra ses noces." À l'appui de son commentaire, saint Thomas d'Aquin cite le prophète Osée « Après deux jours, il nous rendra la vie; le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence » (Os 6,2)." Marquant cette transition vers le troisième jour, la pénurie de vin dans le récit se réfère aux sacrifices d'animaux prenant fin.

Ce miracle se veut symbole d'alliance entre Dieu et les humains. Le vin représente la nouvelle alliance à laquelle l'Église prend part. Jésus montre par ce premier miracle la générosité de Dieu, mais aussi il transforme la réjouissance humaine en noces divines. Il amène déjà par cet acte le don de son corps pour sauver les humains. Le dernier verset souligne que le meilleur vin est donné à la fin des noces. C'est une référence à la gloire du temple dans les derniers jours prédite par exemple par le prophète Isaïe (2:2) ou Daniel (12:13). D'un point de vue chrétien, le meilleur vin servi à la fin annonce la deuxième apparition sur terre (ou Parousie)

Giotto, 1305

 


La Transfiguration

La Transfiguration est le changement d'apparence corporelle de Jésus pendant quelques instants de sa vie terrestre, pour révéler sa nature divine à trois disciples. Le mot « transfiguration » procède en français de la traduction latine du mot grec metamorphosis (métamorphose). Cet état physique, considéré comme miraculeux, est rapporté dans trois Évangiles : (Mt 17,1-9, Mc 9,2-9, Lc 9,28-36). C'est, selon le christianisme, la préfiguration de l'état corporel annoncé aux chrétiens pour leur propre résurrection. La fête religieuse qui lui correspond se situe le 6 août.

"Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques, et Jean, son frère, et il les conduisit à l'écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici, Moïse et Élie leur apparurent, s'entretenant avec lui. Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : Seigneur, il est bon que nous soyons ici ; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit. Et voici, une voix fit entendre de la nuée ces paroles : celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection : écoutez-le ! Lorsqu'ils entendirent cette voix, les disciples tombèrent sur leur face, et furent saisis d'une grande frayeur. Mais Jésus, s'approchant, les toucha, et dit : Levez-vous, n'ayez pas peur ! Ils levèrent les yeux, et ne virent que Jésus seul. Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité des morts. Les disciples lui firent cette question : pourquoi donc les scribes disent-ils qu'Élie doit venir premièrement ? Il répondit : il est vrai qu'Élie doit venir, et rétablir toutes choses. Mais je vous dis qu'Élie est déjà venu, qu'ils ne l'ont pas reconnu, et qu'ils l'ont traité comme ils ont voulu. De même le Fils de l'homme souffrira de leur part. Les disciples comprirent alors qu'il leur parlait de Jean Baptiste."Évangile de Jésus-Christ selon Matthieu, (Mt 17,1-13)

 


Le Christ et la femme adultère (Jean VIII,1-11)

Jésus se rendit au mont des Oliviers. 2 Mais dès le matin il revint dans le temple et tout le peuple s'approcha de lui. Il s'assit et se mit à les enseigner. 3 Alors les spécialistes de la loi et les pharisiens amenèrent une femme surprise en train de commettre un adultère. Ils la placèrent au milieu de la foule 4 et dirent à Jésus: «Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. 5 Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes. Et toi, que dis-tu?» 6 Ils disaient cela pour lui tendre un piège, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur le sol. 7 Comme ils continuaient à l'interroger, il se redressa et leur dit: «Que celui d'entre vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle.» 8 Puis il se baissa de nouveau et se remit à écrire sur le sol. 9 Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience ils se retirèrent un à un, à commencer par les plus âgés et jusqu'aux derniers; Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu. 10 Alors il se redressa et, ne voyant plus qu'elle, il lui dit: «Femme, où sont ceux qui t'accusaient? Personne ne t'a donc condamnée?» 11 Elle répondit: «Personne, Seigneur.» Jésus lui dit: «Moi non plus, je ne te condamne pas; vas et désormais ne pèche plus.»

Rembrandt, 1644

 


Expulsion des marchands du Temple

Jésus et ses disciples sont arrivés à Jérusalem pour la Pâque. Jésus accuse les marchands de transformer le Temple en un repaire de voleurs. L'Évangile selon Jean présente le seul cas où Jésus utilise la force physique contre des hommes. Le récit apparaît vers la fin des évangiles synoptiques (Marc 11, 15-19, Matthieu 21, 12-17 et Luc 19, 45-48), mais vers le début de l'Évangile selon Jean (Jn 2, 13-16).

Marc, XI, 15-17 « Ils arrivèrent à Jérusalem, et Jésus entra dans le temple. Il se mit à chasser ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple ; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons ; et il ne laissait personne transporter aucun objet à travers le temple. Et il enseignait et disait : N’est-il pas écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations ? Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs. »

Matthieu, XXI, 12-13 « Jésus entra dans le temple de Dieu. Il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple ; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons. Et il leur dit : Il est écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous, vous en faites une caverne de voleurs. »

Luc, XIX, 45-46 « Il entra dans le temple, et il se mit à chasser ceux qui vendaient, leur disant : Il est écrit : Ma maison sera une maison de prière. Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs. »

Jean, II, 14-16 « Il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs assis. Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les tables ; et il dit aux vendeurs de pigeons : Otez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. »

Giotto, 1305
Greco, 1578
Greco, 1600

La passion du Christ

Le premier traitement complet de la Passion est réalisé par La Maesta de Duccio. Dans vingt-six scènes il énumère la plupart des moments significatifs de l'histoire. Presque toutes les versions commencent par l'entrée triomphante de Jésus dans Jérusalem quelques jours avant la Pâque juive où il est salué comme le Messie par les gens et se termine avec sa Crucifixion où on le raille et le méprise quelques jours plus tard. Jésus doit tout accepter pour racheter l'humanité coupable : trahison, calomnie, humiliation publique et torture brutale.

 

L'entrée de Christ dans Jérusalem
L'entrée de Jésus dans Jérusalem, ville où il sera capturé, jugé, condamné et supplicié est raconté par les quatre évangélistes, dans des termes très voisins (Matthieu, XXI,1-11, Marc, XI, 1-11, Luc, XIX,28-38- Jean ,XII, 12-16. Ayant demandé la venue d'une ânesse et d'un ânon, selon saint Matthieu, seulement d'un ânon selon les trois autres, le Christ fait, sur son humble monture, une approche triomphale :

"8 Alors les gens, en très nombreuse foule, étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient le chemin. 9 Les foules qui marchaient devant lui et celles qui suivaient criaient : "Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux !" 10 Quand il entra dans Jérusalem, toute la ville fut agitée. "Qui est-ce ?" Disait-on, 11 et les foules disaient : "C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. (Matthieu XXI, 8-11).

Giotto, 1305

 

Le Christ lavant les Pieds de ses disciples
Pour montrer à son humilité, le Christ étonne ses disciples en leur lavant les pieds avant qu'ils ne mangent. Voir Tintoretto.

 

La derniere Cène
Deux moments de la Cène (repas du soir selon l'étymologie latine) sont plus souvent dépeints : la révélation qu'un des disciples trahira Jésus et la Communion des Disciples.

"L'un d'entre vous me livrera" (Matthieu 26,21 ; Marc 14,18 ; Luc 22,21, Jean 13,21).

Matthieu 26, 20-25. Le soir venu, il se mit à table avec les douze. Et comme il mangeait, il dit : Oui je vous le dis, l'un de vous va me livrer. Très tristes, ils commencèrent chacun à lui dire : Est-ce moi, seigneur ? Il répondit : celui qui a trempé le pain dans le plat avec moi, c'est lui qui va me livrer. Le fils de l'homme s'en va, selon ce qui est écrit de lui ; mais malheur à l'homme par qui le fils de l'homme est livré ! Il aurait été bon pour cet homme de ne pas naitre ! Judas qui le livrait lui dit à part : est-ce moi rabbi ? Il lui répondit : Tu l'as dit.

Marc 14,17-21. Le soir venu, il vient avec les douze. Comme ils étaient à table et mangeaient, Jésus dit : oui je vous le dis, l'un de vous va me livrer, un qui mange avec moi. Ils commencèrent à s'attrister et à lui dire un par un : est-ce moi ? Il leur dit : un des douze, un qui trempe au plat avec moi. Car le fils de l'homme s'en va, selon ce qui est écrit de lui ; mais malheur à l'homme par qui le fils de l'homme est livré ! Il aurait été bon pour cet homme de ne pas naitre !

Luc 21,21-23 (après l'eucharistie). Mais voila que la main de celui qui me livre est à table avec moi. Car le fils de l'homme doit en passer par ce qui a été établi, mais malheur à l'homme par qui il est livré ! Et ils commencèrent à se demander les uns aux autres quel était donc celui d'entre eux qui allait faire cela ?

Jean 13, 21-30 Oui oui, je vous le dis, l'un de vous me livrera. Les disciples se regardaient les uns les autres, incertains de qui il parlait. Un des disciples, celui que jésus aimait, était à table contre le sein de Jésus. Simon Pierre lui fait signe : Demande lui de qui il parle. Lui, placé ainsi contre la poitrine de Jésus, lui dit : Seigneur qui est-ce ? Jésus lui répond : c'est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper. Alors il trempe la bouchée, la prend et la donne à Judas, fis de Simon Iscariote. Aussitôt après la bouchée, Satan entra en lui. Et Jésus lui dit : ce que tu fais, fais-le vite. Mais aucun des convives ne sut pourquoi, il disait cela. Comme Judas avait la bourse, certains pensèrent que Jésus lui disait d'acheter ce qu'il faut pour la fête ou de donner quelque chose aux pauvres. Il sortit aussitôt la bouchée prise. C'était la nuit.

 

Le Jardin de Gethsémani
Après la cène, Jésus se rend au jardin de Gethsémani, au pied du mont des Oliviers (le mot hébreu Gethsémani veut dire pressoir à huile). Il laisse les disciples à l'entrée du jardin, mais prend avec lui Pierre, Jacques et Jean. Se prosternant, face contre terre, il prie son père : "il est possible que cette coupe passe loin de moi". Selon Luc (22,41) Jésus quitte les disciples et s'éloigne à un jet de pierre seul. Il prie. Cependant les Trois Evangélistes (Mt 26,36-46 ; Mc14, 32-42 ; Lc 22,40-46) s'accordent à montrer Jésus en proie à une angoisse mortelle mais faisan confiance à on père. Luc fait intervenir un ange qui le fortifie. Les trois Evangélistes montrent ensuite Jésus allant réveiller trois fois les disciples, et les invitant à veiller. Jean ne mentionne pas cet épisode, et évoque aussitôt la trahison de Judas (Jn 18,1-2)

L'agonie du christ au jardin des Oliviers a été rarement traitée avant le XIème siècle, et toujours avec une grande retenue. Après le XIè siècle, cette scène apparaît dans les cycles de la Passion. La réserve, de règle tout au long du Moyen Age, fait place, à partir du XVème siècle, au désir de rendre sensible, l'angoisse du Christ (Dürer, eaux-fortes, 1515 ; dessin, 1521, Francfort, Städelsches Kunstinstitut ; Le Greco, 1605-1610, Andajar, Santa maria).

L'influence croissante de la Devotio moderna, l'ardeur mystique, qui s'exprime à travers les représentations du mystère de la passion, se traduisent dans un grand nombre de groupes sculptés du XVème siècle, en Allemagne du Sud et en Autriche. A partir du XIV, Jésus à genoux devant un rocher, occupe le centre de la composition, avec au premier plan trois disciples endormis : Pierre, Jacques et Jean, bien individualisés à partir du XVème. La main de Dieu qui dominait la scène est remplacée vers le XV par des anges (Mantegna, retable de Sanzano, 1459-1460, Musée de Tours). Le calice mentionné par le Christ dans sa prière ("si cette coupe ne peut passer sans que je la boive", Mt 26,42 est désormais intégré à la scène ; il est placé dans la main de l'ange qui porte parfois une croix (Durer, Petite passion, 1507)

A la fin du Moyen Age, l'accent est mis sur l'angoisse du Christ et la scène se fait de plus en plus pathétique (Delacroix 1826, église Saint-Paul-Saint-Louis à Paris)

Mantegna, 1454
Mantegna, 1459
Tintoret, 1580

 

Le Baiser de Judas et l'Arrestation
Comme le Christ et ses disciples quittent le jardin de Gethsémani, une troupe armée d'épées le saisit. Judas identifie Jésus en l'embrassant : "quiconque j' embrasserai ;prenez-le et emmenez-le sans risque." ( 14:44)
Voir Giotto, Caravaggio.

 

Le Christ aux outrages
Après son arrestation, Jésus comparait chez le grand prêtre Caïphe devant le Sanhédrin. Caïphe le livre aux gardes, qui le frappent, lui crachent au visage, et le couvrent de sarcasmes (Mt 26,67 ; Mc 14,65 ; Lc 22'63-65). Luc situe cette scène avant l'interrogatoire : "Les hommes qui gardaient Jésus, se moquaient de lui et le battaient. Ils lui avaient voilé le visage et demandaient : fais le prophète ! Qui t'a frappé ?". Cette scène est parfois confondue avec celle du couronnement d'épines qui survient au prétoire après l'interrogatoire par Pilate. Jésus porte alors la couronne d'épines, le manteau et le sceptre de roseau.
Le christ aux outrages a les yeux bandés ses mains sont enserrées par des liens. Grünewald introduit des musiciens parmi les personnages qui s'acharnent contre Jésus (La dérision du Christ 1504 Munich Alte Pinakothek) Les artistes ont tendance à multiplier les personnages et à dramatiser l'action.

 

La Flagellation du Christ
Après avoir interrogé Jésus, Pilate se lave les mains, fait relâcher Barabbas puis livre Jésus aux soldats qui le flagellent à coups de fouets munis de morceaux d'os et de plomb. Les évangélistes Matthieu (27,26) Marc (15,15) et Jean (19,1) se contentent d'une simple indication "il livra Jésus, après l'avoir fait flageller, pour qu'il soit crucifié" (Mc 15,15).
Le Christ est attaché à une colonne, haute et mince jusqu'au XVIème, le modèle étant la colonne de l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Après le concile de Trente, les artistes ont adopté la colonne basse, d'après la colonne en forme de balustrade conservée depuis le XIIème siècle dans la basilique saint Praxède de Rome. Jusqu'au XIV siècle, les bourreaux sont au nombre de deux armés de fouet faits de lanières munis de nœuds ou de boules de métal, ou de bâtons.

Duccio (Sienne) introduit le personnage de Pilate et des spectateurs juifs. Giotto peint un noir parmi les bourreaux (Arena Padoue). Piero della Francesca (1455 galerie nationale des Marches) place trois personnages contemporains parmi les spectateurs et flagellation (du Caravage 1607, Capodimonte).

 

Le christ à la colonne
A partir du XVème siècle, on voit apparaître puis se multiplier des images montrant le Christ après la flagellation. Le Christ aux mains liées est assis sur le sol à côté de la colonne, un ange le désigne à un enfant en prière, Christ à la colonne (Caravage 1607, Rouen)

 

Le Couronnement d'épines
Après que Pilate eut décidé de relâcher Barabbas, "il livra Jésus, après l'avoir fait flageller, pour qu'il soit crucifié" (Mc 15,15) L'épisode du couronnement d'épines intervient alors, à l'intérieur du prétoire où les soldats ont conduit Jésus ; "ils le revêtent de pourpre, et ils lui mettent sur la tête une couronne d'épines qu'ils ont tressée" (Mt 27,29) Puis, en une odieuse parodie, la soldatesque défile devant lui en criant "Salut roi des juifs" ; on lui crache au visage et on le frappe du roseau qu'il tient à la main.
En 1239, saint Louis achète à un marchand vénitien une relique vénérée comme l'authentique couronne d'épines. Pour l'abriter, il construit la Sainte-Chapelle en son palais de la Cité. Le culte de la couronne d'épines trouve son point de départ dans cet événement. Dürer passion 1495 Vienne Albertina, Titien Louvre van Dyck Prado Rubens, Rembrandt, Bosch, Correggio, Daumier.

 

Ecce homo
L'expression "Ecce homo" est la forme latine de l'annonce de Pilate "Voici l'homme". La tradition de cet épisode a pour origine l'évangile de Jean. Cette scène de "l'ostentation du Christ" se situe après la comparution de Jésus devant Pilate, après la flagellation et le couronnement d'épines. Tandis que les soldats tournent en dérision le Christ en lui criant "salut roi des Juifs", Pilate sort de nouveau ; il annonce qu'il va emmener l'accusé dehors. "Jésus vint alors à l'extérieur ; il portait la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Pilate leur dit [aux Juifs] : "Voici l'homme" (Jn 19,4-6) Dès que les grands prêtres et leurs hommes voient Jésus, ils se mettent à crier "Crucifie-le !"
Caravage (Gênes Palais Rosso)

Mantegna, 1500
Caravage, 1606

 

Le chemin de croix
La crucifixion de Jésus est rapportée par les quatre Evangélistes (Mt 27,32-56 ; Mc 15, 21-41 ; Lc 23, 26-49 ; Jn 19,16-37). Un passant que Matthieu nomme "Simon, un homme de Cyrène", est requis pour porter la croix c'est également la version de Marc et de Luc alors que Jean dit que le Christ a porté sa croix. Les représentations de la scène suivent le plus souvent la version de Jean. La représentation de Christ portant sa croix au Calvaire montre traditionnellement le Christ épuisé tombant à terre, se soutenant d'une main. On peut voir Simon de Cyrène debout avec Jésus-Christ, peint avec des cheveux gris barbu et portant une tunique courte. Le Christ porte la Croix sur ses épaules, avec des soldats à pied et à cheval autour de lui. Derrière le Christ : la Vierge Marie, saint Jean et des femmes pleurantes. Véronique est parfois présente, tenant un voile.

 

La Crucifixion
La crucifixion de Jésus est rapportée par les quatre Evangélistes (Mt 27,32-56 ; Mc 15, 21-41 ; Lc 23, 26-49 ; Jn 19,16-37). Au lieu du Crâne, le Golgotha, Jésus est crucifié.
"Il lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel". Mais Jésus refuse d'en boire. Après l'avoir crucifié "Ils partagent ses vêtements en les tirant au sort". Un écriteau au-dessus de la tête du crucifié proclame "Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs" (Jn 19,19). Près de la croix, indique Jean "se tenaient debout sa mère, la sœur de sa mère, Marie femme de Clopas, et Marie de Magdala " (Jn 19,25).

La crucifixion était considérée par les peuples de la Méditerranée antique comme la plus honteuse des tortures, réservée seulement aux plus mauvais criminels. En l'acceptant, le Christ montre le plus haut degré de sacrifice. Donner un sens à la mise à mort ignominieuse de leur maître était essentiel pour les premiers chrétiens. Paul de Tarse (mort vers 67) joue un rôle décisif pour développer une « théologie de la croix ». « Nous proclamons un Messie crucifié, écrit-il dans sa première épître aux Corinthiens. Scandale pour les juifs, folie pour les païens » (1 Cor 1, 23).Par cette formule, il souligne combien la crucifixion du Christ crée une rupture avec les conceptions religieuses classiques du bassin méditerranéen. Mais les chrétiens ont mis des siècles à oser représenter leur Seigneur sur la croix. Il faut ainsi attendre environ 430 pour qu’apparaisse la première représentation connue de la crucifixion, laquelle se trouve dans l’église Sainte-Sabine à Rome. Jusque-là Jésus avait été représenté en pasteur, en guérisseur ou en prédicateur, mais jamais crucifié. Peu à peu, la croix s’est imposée comme le symbole chrétien par excellence.L'image honteuse de la crucifixion est devenue le symbole majeur de la nouvelle religion

Tandis que d'autres religions ont célébré l'invulnérabilité et le pouvoir de leurs Dieux, l'Église s'est concentrée sur la vulnérabilité humaine et la souffrance de Jésus, la pure fragilité de la peau et des os sous les coups de fouet et les clous. Seul parmi des religions du monde, le Christianisme a d'un air provoquant montré le cadavre tordu de Dieu en ses places les plus sacrées.

La Crucifixion a fini par symboliser beaucoup plus que l'événement historique et religieux lui-même. Rendu dans des temps modernes par des artistes comme Paul Gauguin, Pablo Picasso (La danse, 1925; La Crucifixion, 1930), Chagall (La Crucifixion blanche, 1938) et Barnett Newman, ce thème dénote l'homme souffrant à une échelle universelle et comme une adresse au monde de la douleur individuelle de l'artiste.

 


La Déposition, ou Descente de la Croix

Le corps de Christ est démonté de la croix. Joseph d'Arimathie, un homme riche et respecté qui était secrètement un disciple de Christ, obtient la permission de Pilate pour enterrer le corps. Les représentations traditionnelles montrent une échelle contre la croix, avec Joseph d'Arimathie monté sur l'échelle descendant le corps. La Vierge Marie reçoit le corps et embrasse le visage. Marie Madeleine embrasse la main gauche et saint Jean embrasse la droite. Nicodeme extrait les clous des pieds.

 


Mise au tombeau

Joseph d'Arimathie et Nicodeme se préparent à placer le corps de Christ dans le tombeau. La Vierge Marie peut étreindre le corps et saint Jean se pencher pour soutenir les pieds de Christ. Giotto représente les lamentations, entre la descente de croix et la mise au tombeau.

Giotto, 1305
Titien, 1520

 


La résurrection

Pour stupéfiant que cela puisse paraître, l'épisode universellement connu de la résurrection du Christ n'est pas relatée dans les Écritures. Elle n'apparait qu'allusivement dans la Bible, faute d'avoir été observée de façon directe par un témoin qui en aurait donné le détail.

Certes, les quatre évangélistes la rapportent avec dévotion et elle nourrira encore nombre de pages des livres suivants, notamment les Actes des Apôtres et les Épîtres de Paul. Mais toujours en se fondant sur des témoignages indirects, la résurrection elle-même, donc la sortie du Christ de son tombeau, ayant eu lieu de nuit, en toute discrétion, pendant le sommeil des hommes chargés de le garder.

C'est ainsi au petit matin suivant le sabbat (donc le dimanche) que les saintes femmes (Marie-Madeleine, Marie mère de Jacques, Salomé) arrivent au sépulcre du Christ ; là elles découvrent, à leur grande frayeur comme à celle des gardes, que la pierre fermant l'entrée a été roulée. Mais, descendu du ciel, un ange prend la parole : "Pour vous, ne craignez pas ; car je sais que vous cherchez Jésus qui a été crucifié. Il n'est point ici ; il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez, voyez le lieu où il était couché, et allez promptement dire à ses disciples qu'il est ressuscité des morts".

A partir de là, les témoignages diffèrent quelque peu. Selon Matthieu, c'est Jésus en personne qui, s'approchant des femmes, les envoie annoncer aux disciples qu'il les retrouvera en Galilée. Selon Marc, c'est à "un jeune homme vêtu d'une robe blanche" que revient cette annonce. Luc note pour sa part que Pierre, dans un premier temps incrédule, vient vérifier la disparition du corps. C'est enfin chez Jean que l'on trouve le célèbre épisode du Noli me tangere ("Ne me touche pas"), parole du Christ ressuscité à Marie-Madeleine, qui le reconnait après l'avoir pris pour un jardinier mais ne doit pas le toucher tant qu'il n'est pas remonté chez son père. (Matthieu 28,1-10 - Marc 16,1-8 - Luc, 24,1-12 - Jean, 20,1-18).

La tradition picturale montre le Christ sortant de la tombe comme un vainqueur de la mort. Les saintes femmes sont parfois représentées sur un petit chemin dans le fond portant des vases d’aromates (Chez Hans Memling)

Rembrandt "humanise" la résurrection : Un ange est descendu et soulève la pierre de la tombe. Le Christ, tout juste réveillé du sommeil de la mort, se redresse.

La date de Pâques est fixée au premier dimanche après la première pleine lune qui suit le 21 mars, donc au plus tôt le 22 mars, si la pleine lune tombe le soir du 21, et au plus tard le 25 avril. Il ne s'agit pas de la lune observée, mais d'une lune dite ecclésiastique, méthode de calcul traditionnelle approchée, assez complexe à mettre en oeuvre.

 

Noli mi tangere (Ne me touche pas)
Les événements de la Passion de Christ sont suivis trois jours plus tard par la Résurrection. Marie et Marie Madeleine s'approchent du tombeau et constatent que l'on a roulé la pierre loin devant la porte.

Après la découverte du tombeau vide, l'ignorance de ce qui est arrivé au corps du Christ entraine les larmes de Marie Madeleine. Jésus lui apparait, mais elle ne le reconnaît pas d'abord, le prenant pour un jardinier. Quand elle se rend compte que c'est Jésus Christ, il lui dit "Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté à mon Père." - Jean 20:17

Giotto, 1305
Titien, 1514

 


Les disciples d'Emmaüs

Le même jour, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. »."

Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. - Luc 24,18-35 (30-31)

Pontormo, 1525
Caravage, 1601
Caravage, 1606
Rembrandt, 1628
Rembrandt, 1648

 

L'Ascension

L’Ascension -du latin ascensio, action de monter- est l'une des cinq fêtes cardinales catholique avec Noël, l’Epiphanie, Pâques puis la Pentecôte. L’Ascension est considérée comme un des fondements du christianisme. Elle promet à tous les fidèles la vie éternelle « aux côtés du Seigneur ».

Jésus mort et ressuscité se serait élevé et aurait disparu dans une nuée sous les yeux des Apôtres. Il entre dans le domaine divin, laissant les hommes libres de croire, sans les contraindre par sa présence humaine.

L’ascension de Jésus survient quarante jours après Pâques. Ce nombre apparaît régulièrement dans la Bible : la pluie tombe quarante jours lors du déluge de Noé, Moïse passe quarante jours sur le mont Sinaï avant de recevoir les Tables de la Loi, l’épisode de la tentation du Christ dans le désert dure quarante jours. C’est d’ailleurs sur la même durée que se déroule le Carême. Cette période symbolise pour Jésus et les chrétiens un temps d’apprentissage, d’attente et d’introspection. Comme Pâques est une fête à date mobile, l'Ascension l'est aussi. Au 3e jour, date de la crucifixion (le vendredi saint), est célébré Pâques, un dimanche. De même l'Ascension est célébrée au 40e jour en comptant le dimanche soit (7x5+5), le Jeudi saint depuis le IVe siècle, sur l’initiative du pape Léon Ier le Grand.

Evangile de Marc (16, 15-20) est celui qui accorde le plus de place à l'Ascension :

" Jésus ressuscité dit aux onze apôtres : “Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné.

Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils chasseront les esprits mauvais ; ils parleront un langage nouveau ; ils prendront des serpents dans leurs mains, et s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien.

Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. »

Evoquent également cet épisode, le début du livre des Actes des Apôtres (1, 1-11) et l’Evangile de Luc (24, 51) qui en précise le lieu : "Et il les a emmenés jusqu'à Bethany et il a levé les mains et les a bénis. Et après les avoir bénis, il s'est séparé d'eux et s'est élevé dans le ciel." - Luc 24:50-51

D’après l’Evangile de Luc, l’Ascension se serait ainsi produite à Béthanie, village cher à Jésus, où a eu lieu la résurrection de Lazare. Une autre tradition la situe au mont des Oliviers à Jérusalem. L’église de l’Ascension, à Jérusalem, abrite ce qui serait la dernière empreinte du pied de Jésus sur terre avant sa montée vers les cieux. Cette colline, à l’est de Jérusalem, demeure un haut lieu de pèlerinage pour les trois religions monothéistes. Dans le judaïsme, le mont des Oliviers sera le premier lieu foulé par le Messie lors de son entrée à Jérusalem. Des mosquées côtoient les lieux de culte juifs et chrétiens.

Giotto, 1303-1306
Eglise de l'Arena à Padoue.
Rembrandt,
1636

 

La Pentecôte

Pentecôte, du grec pentecosti, désigne une période de cinquante jours. Dans la religion chrétienne, la Pentecôte célèbre la descente du Saint-Esprit sur les apôtres, cinquante jours après la résurrection de Jésus Christ. Les flammèches matérialisent le don des langues pour aller évangéliser le monde.

Le jour de son Ascension vers le Père, le Christ dit à ses disciples de "ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis" (Actes 1, 4-5). Il leur demanda de demeurer ensemble pour recevoir le don de l’Esprit : "...Vous allez recevoir une puissance, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre" (Actes 1, 8). C’est ainsi que les disciples se trouvaient réunis au Cénacle, quand eut lieu l’événement : "Quand les jours de la Pentecôte furent accomplis, les disciples étaient tous ensemble en un même lieu, et soudain un bruit s’entendit venant du ciel : et il emplit toute la maison ; et ils virent comme des langues de feu qui se partageaient et il s’en posa sur chacun d’eux. Ils furent tous remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler d’autres langues comme l’esprit leur donnait de s’exprimer » (Act. II, 1, 2).

Cette période de cinquante jours qui  débute avec la Résurrection (1er jour) et se poursuit avec l’Ascension (le 40e jour) et le don de l’Esprit était célébrée comme une période festive de sept semaines dans l’Eglise primitive. La fête de la Pentecôte est le jour de clôture de cette cinquantaine pascale, célébrée dès les I-IIe siècles pour être officiellement instituée au IVe siècle.

Mais avant d'être une fête chrétienne, la Pentecôte est une fête juive, Shavouot en hébreu, célébrée fidèlement chaque année. La fête de Pâque commémore chez les Juifs la délivrance de la servitude en Égypte et la traversée de la mer Rouge. Cinquante jours plus tard, sur le mont Sinaï : Moise reçoit de Dieu les tables de la Loi. C’est en ce jour anniversaire que les apôtres reçoivent l’Esprit Saint. Aux tables de la Loi, succède l’enseignement du Christ éclairé par l’Esprit.

Ainsi, alors que les apôtres sont réunis dans le cénacle (lieu où s’est déroulée la Cène), 10 jours après l’Ascension, l’Esprit Saint, sous forme de langue de feu les touche et leurs permet de parler toutes les langues du monde pour diffuser la parole évangélique. C’est une fête importante dans le monde chrétien car elle célèbre l’Esprit Saint en tant que partie intégrante de la Sainte Trinité et elle marque la naissance de l’Eglise universelle.

Giotto, 1303-1306
Eglise de l'Arena à Padoue.
Greco,
1600

Comme toutes les fêtes religieuses majeures de la chrétienté, la Pentecôte a suscité de nombreuses représentations iconographiques. Sur les les icones grecques et à l’époque médiévale, en dessous du ciel, les apôtres sont en demi-cercle autour de Pierre et Paul (il n’était pas présent historiquement ce jour-là, et même pas encore converti, mais on ne peut imaginer l'Église sans Saint Paul). La place centrale est vide, c’est celle du Christ monté au ciel.

A partir du XIVe siècle, Pierre prend parfois cette place (Chez Giotto notamment)  puis, systématiquement, c'est la Vierge Marie qui prend cette place centrale. Les Actes signalent sa présence dans les réunions de prière des apôtres (Actes 1 : 14). Mais surtout elle a enfanté le Verbe et occupe alors son rôle d’incarnation de l’Eglise.

L’Esprit Saint peut revêtir plusieurs aspects, la traditionnelle colombe qui fait directement référence à celle du Baptême ou une main divine d’où partent des rayons lumineux sortant du ciel.

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