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La danse

1925

La danse
Pablo Picasso, juin 1925
Huile sur toile, 215 x 142 cm
Londres, The Tate Gallery

Au printemps 1925, Picasso rejoint Diaghilev et Massine à Monte Carlo pour une brève saison de ballet. L'espoir d'un nouvel âge d'or, partagé par beaucoup après la guerre, a disparu pour céder la place à la frustration. La vie intime de Picasso avec Olga se détériore. De plus, Picasso apprend la mort de son ami, Raymond Pichot, mari de la diva parisienne Germaine Gargallo. C'est un grand choc pour l’artiste car cela lui rappele le suicide en 1901 d’un autre de ses compagnons, le jeune artiste catalan Carlos Casagemas, qui aima passionnément la même femme, pour laquelle il s’était suicidé (Mort de Casagemas, 1901)

Ainsi, le tableau montre les deux amis proches de Picasso, qui ont perdu la tête à cause de Germaine dans une sorte de danse macabre. Picasso semble présider ce spectacle où le rituel de la danse s'ordonne comme une crucifixion. La danseuse centrale aux bras écartés en est l'axe : aimer c'est accepter d'être crucifié. Le profil de l'homme immobile et sombre qui se découpe à droite pourrait toutefois ne pas être celui du peintre catalan, mais celui caché de Olga.

Quoi qu'il en soit, la violence éclate sous le pinceau, rappelant les propos surréalistes d'André Breton : "la beauté sera convulsive ou ne sera pas". Au cours des années qui vont suivre, la forme humaine va être disloquée, non pas au moyen d'une dissection méticuleuse comme à l'époque du cubisme analytique mais avec une violence rarement égalée dans l'oeuvre de l'artiste.