Luis Buñuel |
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(1900-1983) |
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33 films | ||
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histoire du cinéma : naturalisme |
Le compagnonnage de Bunuel avec le mouvement surréaliste ne pouvait qu'être passager. Il n'y a nul exaltation de quoi que ce soit chez le cinéaste. Les valeurs spirituelles qu'il admire (la théologie, le combat social) sont dépouillées de toute forme de sacralisation. Elles sont certes sources de jouissances mais purement égoïstes. Les valeurs spirituelles demeurent fragiles face à la puissance de la pulsion de mort et d'anéantissement. C'est de ce pessimisme foncier que Bunuel tire la force de ses descriptions des milieux sociaux divers qu'il traverse. Bien que les personnages aient toujours un formidable imaginaire, la mise en scène de Bunuel reste puissamment réaliste, se contentant de filmer la pulsion à l'uvre.
Pour Gilles Deleuze, Luis Bunuel est ainsi avec Eric von Stroheim le plus grand créateur du naturalisme au cinéma. Le naturalisme, pour Deleuze, n'est pas le réalisme mais sa prolongation, son épuisement dans un surréalisme particulier. Le naturalisme en littérature, c'est essentiellement Zola : c'est lui qui a l'idée de doubler les milieux réels avec des mondes originaires. Dans chacun de ses livres, il décrit un milieu précis, mais aussi il l'épuise et le rend au monde originaire.
L'image naturaliste, l'image pulsion, a deux signes : les symptômes et les fétiches. Les symptômes sont la présence des mondes originaires dans le monde dérivé, le monde de circonstance, social, décrit dans le film. Les fétiches sont des représentations des morceaux arrachés au monde dérivé.
Les symptômes du monde originaire
Le milieu réel, actuel, social n'est que le médium d'un monde originaire qui se définit par un commencement radical (un commencement du monde), une ligne de plus grande pente, et une fin absolue.
Chez Bunuel, l'invention des mondes originaires peut apparaître sous des formes localisées très diverses, artificielles ou naturelles : la jungle de studio dans La mort en ce jardin, le salon mystérieusement clos de L'ange exterminateur ou la rocaille de L'âge d'or, le désert de Simon, le monde primordial du Charme discret de la bourgeoisie, le dépôt d'ordure dans Los Olvidados, les mendiants dans Viridiana.
Même localisé, le monde originaire n'en est pas moins le lieu débordant où se passe tout le film, c'est à dire le monde qui se révèle au fond des milieux sociaux si puissamment décrits. Le monde originaire est un commencement du monde, mais aussi une fin du monde, et la pente irrésistible de l'un à l'autre : c'est lui qui entraîne le milieu, et aussi qui en fait un milieu fermé, absolument clos, ou bien l'entrouvre sur un espoir incertain.
Les milieux dérivés ne cessent de sortir du monde originaire, et d'y entrer ; et ils n'en sortent qu'à peine comme des ébauches déjà condamnées, déjà brouillées, pour y entrer plus définitivement, s'ils ne reçoivent un salut qui ne peut venir lui-même que d'un retour à l'origine. Ainsi le lieu primordial de L'Ange exterminateur qui s'incarnait d'abord dans un salon bourgeois mystérieusement clos, puis à peine le salon rouvert, se rétablit dans la cathédrale ou les survivants sont à nouveau réunis. Ainsi le lieu primordial du Charme discret de la bourgeoisie qui se reconstitue dans tous les lieux dérivés successifs pour empêcher l'avènement qu'on y attend. C'était déjà la matrice de L'Age d'or qui scandait tous les développements de l'humanité et les réabsorbait à peine en étaient-ils sortis.
L'image pulsion : une poétique de la dégradation des mondes dérivés
L'essentiel du naturalisme est dans l'image pulsion. La pulsion et sa capacité de dévoration d'un milieu définit une poétique convulsive de la dégradation. Stroheim décrivait des pulsions élémentaires : la pulsion de faim, la pulsion sexuelle ou même la pulsion d'or dans Les rapaces. Elles sont inséparables des comportements pervers qu'elles produisent cannibalisme, sadomasochisme, nécrophilie. Chez Bunuel, les pulsions sont parfois aussi intellectuelles. La pulsion théologique, la pulsion sociale ou la pulsion artistique y sont constamment exaltées comme sources de jouissance égoïste mais dénoncées aussi comme en opposition avec les lois de la survie.
D'où le pessimisme foncier de Bunuel envers les solutions sociales qui s'avèrent vaines pour les plus pauvres : prison modèle de Los Olvidados, échec de Nazarin. Chez Buñuel comme chez Sade, le Bien ne peut mener qu'au Mal et les valeurs les plus profondes du catholicisme, en l'occurrence la bonté et la charité, ne peuvent qu'engendrer des monstres, Viridiana (1961) en fera l'expérience.
Chez les pauvres ou chez les riches, les pulsions ont le même but et le même destin : mettre en morceaux, arracher les morceaux, accumuler les déchets, constituer le grand champ d'ordures et se réunir toutes dans une seule et même pulsion de mort. Mort, mort, la pulsion de la mort, le naturalisme en est saturé. C'est ainsi que l'on peut voir l'image des squelettes des évêques sur les rochers à dans l'Age d'or. C'est aussi la raison profonde de la référence au marquis de Sade qui éclaire toute la fin du film, en tant qu'il est le philosophe et l'artiste où la pulsion de vie se combine dans une pulsion sexuelle associée à une pulsion de mort.
Le destin de la pulsion, lorsqu'elle en peut agir en toute liberté, est de s'emparer avec ruse, mais violemment de tout ce qu'elle peut dans un milieu donné, et, si elle peut, de passer d'un milieu dans un autre. L'épuisement complet d'un milieu, mère serviteur, fils et père, c'est aussi ce que fait Susana. Les joies de la pulsion ne se mesurent pas à l'affect, c'est à dire à des qualités intrinsèques de l'objet possible. Il faut que la pulsion soit exhaustive.
La pulsion est un acte qui arrache, déchire, désarticule : le fétiche est un gros plan objet. Le fétiche c'est l'objet de la pulsion, c'est à dire le morceau qui à la fois appartient au monde originaire et est arraché à l'objet réel du milieu dérivé. C'est toujours un objet partiel, quartier de viande, pièce crue, déchet, culotte de femme, chaussure. La chaussure comme fétiche sexuel est une obsession partagée par Stroheim (La veuve joyeuse).
La perversion n'est pas une déviation mais une dérivation, expression normale de la pulsion dans le milieu dérivé. C'est un rapport constant du prédateur à la proie. L'infirme est la proie par excellence, puisqu'on ne sait plus qui est morceau chez lui, la partie qui manque ou le reste de son corps. Mais il est prédateur aussi, et l'inassouvissement de la pulsion, la faim des pauvres, n'est pas moins morcelant que l'assouvissement des riches.
Par une volte-face dont Buñuel a le secret, son film suivant, Terre sans pain (las Hurdes) est un pur documentaire social, consacré à l'une des régions les plus pauvres d'Espagne. Cette œuvre de combat, accompagnée de façon décalée par la Symphonie n°4 de Brahms est, elle aussi, interdite par le gouvernement espagnol.
S'ouvre alors une longue période d'incertitude dans la vie artistique de Luis Buñuel. Pour gagner sa vie, il double des films américains en espagnol. Après la guerre d'Espagne qu'il fait, en tant qu'homme de cinéma, aux côtés des républicains, il part aux États-Unis où il est engagé au musée d'Art moderne au Service cinématographique de la marine puis à la Warner où il reprend ses activités de doublage.
Au terme de quatorze années de silence officiel, Luis Buñuel entame en 1946 une seconde carrière prolifique et passionnante au Mexique avec Gran casino produit par Oscar Dancingers. L'alliance féconde du cinéaste et du producteur donne naissance à huit films parmi lesquels Los Olvidados et El font figure de phares. La période mexicaine de Buñuel s'étend de 1946 à 1962, année de L'Ange exterminateur, avec un intermède français dans la seconde moitié des années cinquante - Cela s'appelle l'aurore (1956) ; La mort en ce jardin (1956) ; La fièvre monte à El Pao (1959) ; un film espagnol, Viridiana (1961) et un post scriptum, Simon du désert en 1964.
Si dans cette période passionnante, Los Olvidados (1950) fait figure de grand film, c'est d'une part qu'il permet à Buñuel d'être redécouvert en Europe grâce à la présentation du film à Cannes en 1951 et sa distribution en France. Cette redécouverte est facilité par un sujet évident, la délinquance juvénile, l'enfance malheureuse dans les grandes métropoles.
Alors que Luis Buñuel s'apprête à tourner à Mexico une adaptation du Journal d'une femme de chambre, le producteur Serge Silbermann lui propose de réaliser le film en France, avec Jeanne Moreau plutôt qu'avec Silvia Pinal. Ainsi commence en 1963, la dernière période de l'œuvre de Luis Buñuel, marquée par une collaboration féconde avec le scénariste Jean-Claude Carrière : six films sont ainsi conçus et réalisés en étroite relation avec lui, dont cinq produits par Serge Silbermann et un par les frères Hakim (Belle de jour, 1966). Outre le post-scriptum mexicain de Simon du désert (1964) s'intercale également un film franco-espagnol,Tristana (1969) avec Catherine Deneuve.
Dans La voie lactée (1968), le charme discret de la bourgeoisie (1972) ou Le fantôme de la liberté (1974), Bunuel réinvente sa propre écriture automatique, il n'y a plus d'intrigue à proprement dit mais une série de séquences liées les unes aux autres par un fil extrêmement ténu. Son pouvoir créateur, son ironie et sa poésie sont portés là à leur plus haut degré. L'invention permanente s'oppose au désir de possession. Le voyage, le rêve et les rencontres sont l'occasion de surprises et d'apparitions toujours renouvelées. En ce sens, Cet obscur objet du désir (1977) clôt magnifiquement cette filmographie, l'apparition aléatoire des deux actrices qui interprètent le même rôle défie autant le rêve de possession de Fernando Rey que celui du spectateur de posséder le fin mot de l'histoire.
1929 | Un chien andalou |
Avec : Simone Mareuil (la jeune fille), Pierre Batcheff
(l'homme), Luis Buñuel (l'homme au rasoir du prologue).15 mn.
Sur un balcon, un homme aiguise un rasoir, regarde le ciel au moment où un léger nuage avance vers la pleine lune. Une tête de jeune fille, les yeux grands ouverts. Le nuage passe sur la lune, la lame du rasoir traverse l'il de la jeune fille... |
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1930 | L'Age d'or |
Avec : Gaston Modot (l'homme), Lya Lys (la femme), Caridad de Laberdesque (Femme de chambre et petite fille), Max Ernst (le chef des bandits), Josep Llorens Artigas (le gouverneur), Lionel Salem (le duc de Blangis), Germaine Noizet (la marquise). 1h03.
les images d'un documentaire scientifique sur les scorpions. Puis on se retrouve sur une île dont les abords sont gardés par les squelettes d'archevêques. Des bandits installés sur cette île meurent lorsqu'arrivent d'importants personnages venus fonder la Rome impériale. La cérémonie de la pose de la première pierre est troublée par un scandale : un homme fait l'amour dans la boue avec une jeune femme. Il est arrêté par les policiers. Puis une réception a lieu chez le père de la jeune femme que l'homme, libéré, cherche à retrouver.... |
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1933 | Terre sans pain |
(Las Hurdes, Tierra Sin Pan).
Cet essai cinématographique de géographie humaine a été tourné en 1932, peu de temps après l'avènement de la République Espagnole. De l'avis des géographes et des voyageurs, la contrée que vous allez visiter, appelée "Las Hurdes" est une région stérile et inhospitalière, où l'homme est obligé de lutter, heure par heure, pour sa subsistance. |
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1947 | Gran casino |
(En El Viejo Tampico). Avec : Libertad Lamarque, Jorge
Negrete, Mercedes Barba, Agustin Isunza, José Baviera, Francisco
Jambrina, Charles Rooner, Julio Villarea 1h25.
Deux hommes évadés d'une prison trouvent du travail dans une exploitation pétrolière. Soupçonnés d'avoir tué un homme d'affaire, l'un d'entre eux mène une enquête et découvre que le meurtre était commandité par un grand trust |
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1949 | Le grand noceur |
(El Gran Calavera). Avec : Fernando Soler, Rosario Granados, Francsico
Jambrina, Luis Alcoriza, Antonio Bravo, Antonio Monsell, Nicolas Rodriguez,
Maria Luisa Serrano. 1h30.
Parce qu'il vit mal son veuvage, un homme riche dilapide sa fortune dans l'alcool et la débauche. Ses proches qui savent profiter de ses largesses craignent la banqueroute et montent une mascarade pour le faire réagir. Au lendemain d'une énorme beuverie, ils lui font croire qu'il est ruiné et qu'eux mêmes se sont mis à travailler. Il se rend compte de la supercherie |
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1950 | Los Olvidados |
(Pitié pour eux) Avec : Alfonso Mejía
(Pedro), Estela Inda (La mère de Pedro), Roberto Cobo (El Jaibo).
1h27.
Des enfants, plus ou moins abandonnés, de la banlieue de Mexico se sont organisés en bande pour vivre. Évadé d'un centre de redressement, Jaibo a pris la direction du groupe qui commence à sévir dans le secteur, rossant, pour le voler, un mendiant aveugle. |
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1951 | Susana la perverse |
(Susana). Avec : Fernando Soler (Don Guadalupe), Rosita Quintana (Susana), Víctor Manuel Mendoza (Jesús). 1h22.
Susana s'évade d'une maison de redressement. Dans sa fuite, elle échoue dans une hacienda aisée où elle est chaleureusement accueillie. A force d'ingénuité, elle s'immisce dans la vie de la ferme qu'elle pervertit de ses charmes. |
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1951 | Don Quintin l'amer |
(La Hiya Del Engano). Avec : Fernando Soler (Don Quintin
Guzman), Alicia Caro (Marta), Fernando Soto (Angelito). 1h18.
Don Quintin Guzman, voyageur de commerce, n'est pas heureux en affaires. En rentrant chez lui après une mission ratée, il surprend son épouse dans les bras de son meilleur ami. Fou de rage, il chasse sa femme, qui au passage, lui annonce qu'il n'est pas le père de sa fille. |
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1952 | La montée au ciel |
(La Subida Al Cielo). Avec : Lilia Prado, Esteban Marquez,
Carmen Gonzales, Manuel Dondé, Leonor Gomez, Chel Lopez, Paula
Rendon. 1h25.
Le jour de son mariage avec Albina, Oliverio apprend que sa mère est mourante. Tandis qu'il se rend en ville afin de faire rédiger par l'avoué les dernières volontés de la malade, ses frères s'efforcent de faire signer à cette dernière un testament en leur faveur.... |
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1952 | Une femme sans amour |
(Una mujer sin amor). Avec : Rosario Granados (Rosario),
Tito Junco (Julio Mistral), Julio Villarreal (Don Carlos Montero). 1h30.
Rosario, mariée et mère d’un jeune garçon, Carlos, tombe amoureuse d’un jeune ingénieur. Vingt-cinq ans plus tard, on apprend qu’un riche étranger lègue sa fortune au fils cadet de Rosario. L’aîné mène l’enquête et découvre que son cadet est le fruit de l’adultère |
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1953 | L'enjôleuse |
(El Bruto). Avec : Pedro Armendáriz (Pedro - El Bruto), Katy Jurado (Paloma), Rosita Arenas (Meche), Andrés Soler (Andrés Cabrera), Beatriz Ramos (Doña Marta). 1h21. Pour réaliser une opération fructueuse, Cabrera doit procéder à la démolition d'un vieil immeuble qu'il possède. Les locataires sont des ouvriers pauvres qui résistent aux mesures d'expulsion. Sur les conseils de sa femme Paloma, Cabrera fait appel à Pedro, un jeune boucher que son esprit simple, la rudesse de ses gestes et la force herculéenne ont fait surnommer El Bruto, la brute. Le colosse est chargé d'intimider les locataires les plus récalcitrants. Emporté par sa fougue, il tue le viel ouvrier Carmelo. Séduite par la carure de l'assassin, Paloma devient sa maîtresse. Les amis de Carmelo attaquent El Bruto qui parvient à s'enfuir... |
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1953 | El |
Avec : Arturo de Córdova (Francisco Galván de Montemayor), Delia Garcés (Gloria Vilalta), Aurora Walker (Doña Esperanza Vilalta) Carlos Martínez Baena (Padre Velasco), Manuel Dondé (Pablo), Rafael Banquells (Ricardo Luján). 1h32.
Au cours de la messe du Jeudi Saint, Francesco, riche propriétaire foncier et catholique pratiquant, tombe amoureux de Gloria. Celle-ci est fiancée à Raoul, jeune ingénieur qu'il avait quelque peu perdu de vue. Fort habilement, Francesco invite le couple à une réception et réussit à séduire Gloria. Il l'épouse... |
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1953 | Les hauts de Hurlevent |
(Abismos de pasión). Avec : Irasema Dilián (Catalina), Jorge Mistral (Alejandro), Lilia Prado (Isabel), Ernesto Alonso (Eduardo), Francisco Reiguera (José). 1h31
Après dix ans d'absence, Par une nuit d'orage, Alejandro rentre à la maison. Il est toujours amoureux de Catalina. Les parents de celle-ci avaient adopté Alejandro qui fut confiné dans un rôle de domestique après leur mort par le frère de Catalina, Ricardo. Alejandro quitta le pays et jura de revenir riche pour enlever Catalina... |
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1954 | Le rio de la mort |
(El Rio y la Muerte). Avec : Columba Dominguez (Mercedes), Miguel Torruco
(Felipe Anguiano).1h33.
La haine règne à Santa Viviana, depuis que les familles Anguiano et Menchaca s'entretuent. Gerardo, le dernier des Anguiano, a été en ville, loin de la violence du village. Médecin à Mexico, il refuse de perpétuer la dette de sang qui a endeuillé sa famille depuis des générations.. |
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1954 | Les aventures de Robinson Crusoé |
Avec : Dan O'Herlihy (Robinson Crusoé), Jaime Fernández (Vendredi), Felipe de Alba (capitaine Oberzo). 1h30.
Rescapé d'un naufrage, Robinson Crusoé doit survivre dans une île déserte, en compagnie de son chien Rex et d'une petite chatte. Il retourne à l'épave et sauve des vivres, des vêtements féminins, des chaînes, une Bible, des fusils, des écus, une longue-vue et quelques grains de blé... |
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1954 | On a volé un tram |
(La illusion viaja en tranvia). Avec : Lilia Prado (Lupita),
Carlos Navarro (Juan "Caireles"), Fernando Soto ("Tarrajas"). 1h22.
"Caireles" et "Tarraja", deux employés de la compagnie des tramways, apprennent que le tram 133, qu'ils venaient de réparer, est destiné à la ferraille. Après une soirée arrosée, ils volent le tramway pour le sauver du rebut. |
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1955 | La vie criminelle d'Archibald de La Cruz |
Avec : Ernesto Alonso (Archibald de la Cruz), Miroslava Stern (Lavinia), Rita Macedo (Patricia Terrazas), Ariadna Welter (Carlota Cervantes), Eva Calvo (La mère d'Archibald), Enrique Díaz (père d'Archibald), Carlos Riquelme (Le commissaire). 1h29.
Archibald, alors qu'il était tout enfant, a vécu une bien étrange aventure : sa jeune et jolie gouvernante lui avait raconté que la boîte à musique offerte par sa mère avait le pouvoir extraordinaire de donner la mort à celui ou à celle dont on souhaitait se débarrasser. Par jeu, Archibald avait pensé très fort à la mort de la gouvernante et celle-ci s'était immédiatement effondrée.. |
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1956 | Cela s'appelle l'aurore |
Avec : Georges Marchal (Docteur Valerio), Lucia Bosè (Clara), Julien Bertheau (Le commissaire Fasaro), Jean-Jacques Delbo (Gorzone), Simone Paris (Mrs. Gorzone), Robert Le Fort (Pietro), Brigitte Elloy (Magda). 1h42.
Angela, l'épouse du docteur Valerio, a un léger malaise dans une petite rue d'une ville corse. Elle téléphone à l'usine où son mari soigne un accidenté du travail. Angela se plaint d'être délaissée par un époux qui se dévoue entièrement à sa clientèle pauvre. Sur les conseils de Valerio elle part se reposer dans sa famille, à Nice. |
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1956 | La mort en ce jardin |
Avec : Simone Signoret (Djin), Charles Vanel (Castin), Georges Marchal (Shark), Michel Piccoli (Le père Lizardi), Michèle Girardon (María Castin), Tito Junco (Chenko). 1h44.
Dans un petit village, à la frontière du Brésil, arrive Shark, un aventurier, au moment où des chercheurs de diamants, dépossédés de leurs places, se préparent à attaquer la petite garnison gouvernementale. Accusé de vol, Shark est arrêté au moment où éclate la révolte, ce qui lui permet de s'évader. Mais l'avantage passe aux militaires et ceux qui étaient mêlés à l'incident doivent fuir vers le Brésil en s'enfonçant dans la forêt vierge.Avec Shark, on trouve Castin, un aventurier enrichi qui emmène sa fille, sourde et muette, Maria, et sa maîtresse, Djin, une prostituée, le père Lizardi, un curieux missionnaire, Ferrero, un militaire, Chenko, un bandit. La jungle est impitoyable et les fugitifs tournent en rond. Ils sont prêts à succomber, lorsqu'ils découvrent l'épave d'un avion. Castin, devenu fou, jette ses diamants, tue Lizardi et Djin avant d'être abattu par Shark qui, sur un canot pneumatique, tente, avec Maria, de gagner le Brésil |
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1959 | Nazarin |
Avec : Francisco Rabal (Nazarin), Marga López
(Beatriz), Rita Macedo (Andara), Jesús Fernández (Ujo). 1h34.
Nazarin, humble prêtre vit dans une misère profonde due à une charité sans limite. Il se sacrifie pour les déshérités tout en sachant qu'il ne peut trouver, sur cette terre, qu'incompréhension, rebuffades, violences physiques et morales et qu'il se trouvera méprisé, insulté par ceux-la mêmes pour qui il se dévoue... |
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1959 | La fievre monte à El Pao |
(Los Ambiciosos). Avec: María Félix (Inés Vargas), Gérard Philipe (Ramón Vasquez), Jean Servais (Alejandro Gual). 1h49.
El Pao est la capitale de l'île de l'Odeja. La misère côtoie le luxe du palais du gouverneur. La femme de ce dernier, Inès Vargas, le trompe avec le colonel Olivares. Le gouverneur Vargas est assassiné Un autre dirigeant, encore plus sanguinaire, Gual, lui succède immédiatement. Gual fait arrêter le professeur Gardenas, un homme idéaliste, sans doute peu conscient des risques qu'il encourt. Ramon Vasquez, qui fut un élève du professeur déplore fortement son arrestation. Pendant qu'on arrête Garcia, Inès confie à Vasquez ses ambitions : ensemble, ils vont essayer d'améliorer le régime de l'île. |
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1960 | La jeune fille |
(The young one). Avec : Zachary Scott (Miller), Bernie Hamilton (Traver), Key Meersman (Evalyn), Crahan Denton (Jackson), Claudio Brook (Révérend Fleetwood). 1h36.
Traver, un Noir accusé de viol, se réfugie sur une île de la côte sud-est des U.S.A., où vivent Miller, le garde-chasse et Evalyn, une fillette dont le grand-père, Pee-Wee, vient de mourir. |
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1961 | Viridiana |
Avec : Silvia Pinal (Viridiana), Francisco Rabal (Jorge), Fernando Rey (Don Jaime), José Calvo (Beggar), Margarita Lozano (Ramona). 1h30.
Viridiana, juste avant sa prise de voile, obéit aux ordres de la mère supérieure du couvent qui exige qu'elle aille rendre visite à son bienfaiteur et oncle Don Jaime . Le vieil homme vit seul dans son domaine depuis la mort de sa femme, survenue au cours de leur nuit de noce. Troublé par la ressemblance de Viridiana avec sa femme, Don Jaime veut la garder auprès de lui... |
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1962 | L'ange exterminateur |
(El angel exterminator). Avec : Silvia Pinal (Leticia,
la cantatrice), Jacquline Andere (Alicia Roc), José Baviera (Leandro),
Enrique Rambal (Nobile), Auguto Benedico (le docteur). 1h30.
Nobile, riche aristocrate de Mexico, invite ses amis à diner dans sa luxueuse maison de la rue de la Providence. Quelques faits bizarres se produisent : des domestiques partent sans expliquer leur comportement, le groupe connaît une impression de déjà vécu, Ana retire de son sac deux pattes de poulet alors que Blanca joue au piano une sonate de Paradisi. Et voici qu'une étrange absence de volonté empêche les invités de franchir les limites du grand salon. Sentant venir la fatigue, les invités campent sur place. A l'aube le sortilège continue, il est impossible de sortir du salon. Le vernis des conventions disparaît, les belles manières font place à l'égoïsme le plus brutal. Un cadavre est caché dans un placard, deux amoureux se suicident, on perce les canalisations pour boire. Le sortilège cesse après que l'un des invités ait eu l'idée de replacer chacun dans sa position initiale, au moment de la sonate de Paradisi, Les naufragés de la rue de la Providence sortent... Tout le monde se retrouve dans la cathédrale pour un Te Deum de remerciement. C'est là que le sortilège recommence alors que des émeutes éclatent dans les rues. |
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1964 | Le journal d'une femme de chambre |
Avec : Jeanne Moreau (Célestine), Georges Géret (Joseph),
Michel Piccoli (M. Monteil), Françoise Lugagne (Mme Monteil). 1h41.
En 1928, Célestine est engagée comme femme de chambre au Prieuré, propriété bourgeoise de la famille Monteil, en Normandie. Elle découvre les petits travers de chacun : les appétits sexuels et le goût de la chasse de M. Monteil, la frigidité et l'obsession de la propreté de Mme Monteil, le fétichisme de la bottine féminine du vieux Rabour, le racisme maurassien du domestique Joseph, le militarisme borné du voisin Mauger, capitaine en retraite.... |
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1965 | Simon du désert |
Avec : Claudio Brook (Simon), Silvia Pinal (The Devil),
Luis Aceves Castañeda (Priest), Antonio Bravo (Priest). 0h45.
Simon est un émule de St-Simeon, ascète syrien, qui aurait vécu quarante ans sur une colonne. Comme lui, il vit en ermite, et fait pénitence au sommet d'une tour de huit mètres de haut, dressée en plein désert syrien.... |
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1967 | Belle de jour |
Avec : Catherine Deneuve (Severine Serizy), Jean Sorel (Pierre Serizy),
Michel Piccoli (Henri Husson). 1h45.
Pierre, médecin, n'a pas d'enfant de sa jolie femme qu'il aime mais qu'il sent souvent si lointaine. Séverine rêve, c'est vrai, mais ses rêves sont de ceux qu'on ne raconte pas. Ils sont alimentés par les récits que lui font Husson, un bellâtre jouisseur et Renée, sa maîtresse, sur certaines "maisons" où de jeunes et belles femmes sont à la disposition d'hommes qui viennent y réaliser leurs rêves. |
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1969 | La voie lactée |
Avec : Paul Frankeur (Pierre), Laurent Terzieff (Jean), Alain Cuny
(L'homme à la cape), Edith Scob (La Vierge Marie). 1h45.
Deux vagabonds, Pierre, un vieil homme pieux, et Jean, un jeune athée, se rendent à Saint Jacques de Compostelle, espérant faire une large moisson d'aumônes. En chemin, ils rencontrent les grandes figures bibliques, une série de personnages qui incarnent chacun une hérésie de l’église catholique et sont confrontés aux manifestations de la grâce, du monde, du démon. |
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1970 | Tristana |
Avec : Catherine Deneuve (Tristana), Fernando Rey (Don Lope), Franco
Nero (Horacio), Lola Gaos (Saturna). 1h35.
Tolède 1929. Après la mort de sa mère, Tristana est recueillie par son tuteur Don Lope, un aristocrate de soixante ans vivant péniblement de ses rentes. L'ayant pour ainsi dire séquestrée en douceur, Don Lope fait la conquête de sa pupille dont il deviendra selon les circonstances et selon ses désirs, tantôt le père, tantôt l'amant... |
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1972 | Le charme discret de la bourgeoisie |
Avec : Fernando Rey (Don Rafael), Paul Frankeur (M. Thevenot), Delphine Seyrig (Mme Thevenot), Bulle Ogier (Florence), Stéphane Audran (Alice Senechal), Jean-Pierre Cassel (M. Senechal). 1h45>
L'ambassadeur d'un petit pays d'Amérique du Sud revient en Europe. Il y retrouve deux amis très chers, Sénéchal et Théveno, ils décident de dîner ensemble chez Sénéchal. Le jour dit, les invités se présentent chez lui, mais il est absent et sa femme n'est pas au courant. Ils décident de dîner au restaurant... mais le patron, mort dans l'après-midi, est exposé dans un coin de la salle. Dans les semaines qui suivent, ils vont essayer de se réunir, mais en vain... |
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1974 | Le fantôme de la liberté |
Avec : Jean-Claude Brialy (Foucauld), Monica Vitti (Mme Foucaud), Milena
Vukotic (L'infirmière), Michael Lonsdale (Le chapelier). 1h44.
La bonne du couple Foucauld bute sur un mot difficile alors qu'elle lit un épisode sacrilège de la guerre napoléonienne en Espagne. Echappant à sa surveillance, la jeune Véronique a suivi un quidam aux allures de satyre qui lui a offert une série de cartes postales, Les parents sont horrifiés en regardant les photographies... de monuments célèbres, notamment l'obscène Sacré-Coeur de Paris. Après avoir renvoyé la bonne, Foucauld raconte un rêve étrange à son médecin... |
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1977 | Cet obscur objet du désir |
Avec : Fernando Rey (Mathieu), Carole Bouquet (Conchita), Ángela Molina (Conchita), Julien Bertheau (Le Juge). 1h45.
Sur un quai de gare, Mathieu Faber provoque un véritable scandale en versant le contenu d'un seau d'eau sur la tête d'une jeune femme au visage marqué de coups. Il raconte aux voyageurs de son compartiment les raisons de son comportement et l'histoire d'une étrange passion... |