Don Quintin Guzman, voyageur de commerce, n'est pas heureux en affaires. En rentrant chez lui après une mission ratée, il surprend son épouse dans les bras de son meilleur ami. Fou de rage, il chasse sa femme, qui au passage, lui annonce qu'il n'est pas le père de sa fille.
Profondément blessé, il abandonne l'enfant à la porte d'une humble maison de paysans. Les années passent, il devient le redoutable patron d'un cabaret, méprisant tous les gens qui l'entourent.
Dans son lit de mort, son ex-femme lui avoue que l'enfant était vraiment le sien. Repenti, il cherche à retrouver sa fille, mais plus de 20 années se sont écoulées.
Remake du Don Quintin el amargo (1935) de Luis Marquina dont Buñuel était le producteur, le film est tiré d'une opérette espagnole (zarzuela). Son côté mélodramatique peut se voir comme un pastiche des mélodrames mexicains très à la mode à cette période.
Rien de naturalise dans ce film, toujours dans le registre comique. Bunuel tire l'histoire vers le burlesque, avec les deux videurs poltrons et bedonnants dont il n'hésite pas à filmer la course en accéléré. Ellipse sur l'écran noir suite à un placard ouvert puis fermé.
Vivacité du découpage initial, ballet de girls mexicaines dont l'amateurisme et l'entrain fait plaisir à voir. La dispute simulée devant la foule qui tourne à l'arrestation avant que Marta n'annonce à son mari qu'elle attend un enfant.
" Vous habitez sur la route, je dis ça rapport à vos courbes" ;" Vous pouvez pardonner c'est votre métier, Dieu peut pardonner aussi sans doute, moi pas"
Le prêtre obligé de pénétrer dans "l'Enfer" et faisant demi-tour devant les girls.