1- Retour sur le ciné-club du 21 février
2 -Peu m'importe si l'histoire nous considère comme des barbares au Ciné-club, le lundi 18 mars à 20h10 au Café des Images.
3 - Les sorties en salle
4 - Les sorties DVD
5 - A la télévision cette semaine
6 - Festival cinéma & territoires à Saint-Lô, quelques nouvelles du site, votez pour l'heure d'été.
1 - Retour sur Le Ciné-club du 21 février.
Nous étions 39 (34+5) pour assister à la projection et au débat des Camarades (1963). Nous avons été particulièrement sensibles à la façon dont Mario Monicelli, profitant de son expérience de cinéaste de comédie, dresse des portraits à la fois vrais et pittoresques, ainsi du militaire qui aide les ouvriers, de l'adolescent illettré, de l'amoureux ou du migrant sicilien méprisé. Belle analyse aussi de ceux qui sont à la marge de cette petite société solidaire; Niobé (Annie Girardot), prostituée parce qu'elle n'a pas voulu aller à l'usine ou le professeur Sinigaglia (Marcello Mastroianni), l'intellectuel socialiste condamné à la solitude.
Nous avons ensuite abordé la représentation de la grève au cinéma, de celles du XIXe aux plus contemporaines, en passant par celles de mai 68.
2 - Peu m'importe si l'histoire nous considère comme des barbares
au Ciné-club le lundi 18 mars à 20h10 au Café des Images.
19h00 : Le ciné-club ayant lieu un lundi, le restaurant du Café des Images sera fermé. On se retrouve donc, pour ceux qui le souhaitent, au Café des arts, en face du cinéma.
20h10-20h20 : brève présentation du cinéma roumain
20h20-22h20 : Projection de Peu m'importe si l'histoire nous considère comme des barbares de Radu Jude (2h00)
22h20- 23h00 : Dragos Ioan, né en Roumanie, qui connait bien la situation intellectuelle et l'histoire du pays, co-animera le débat avec moi.
23h00 : Pot offert par le Café des Images autour duquel continuer la discussion pour ceux qui n'ont pas à se lever trop tôt le lendemain.
En 1941, l’armée roumaine a massacré 20 000 Juifs à Odessa. De nos jours, une jeune metteuse en scène veut retranscrire cet épisode douloureux, par une reconstitution militaire, dans le cadre d’un évènement public. La mise en scène sera-t-elle possible ?
Le film est très apprécié de France-Culture et de mes journaux favoris :
3 - Les sorties en salle
- Glass Remis en selle sur le cheval du succès grâce à Split (2016) M. Night Shyamalan tente un film presque conceptuel. Il réunit ainsi le héros de Split, La horde, avec David Dunn et Elihaj ses héros d'Incassable (2000), son dernier grand succès public. L'idée est alors de créer une super méchante, la doctoresse Dr. Ellie Staple, qui va tenter de dévitaliser La Horde, David et Elihaj en leur faisant croire qu'ils n'ont pas de superpouvoirs. Elle tente ainsi par le raisonnement humain, de les empêcher de faire partie du vivier, nécessairement restreint, des superhéros qui ont fait jusqu'ici fantasmer les adolescents. En effet, si on ne gère pas la rareté alors les profits mythiques et monétaires auprès des adolescents vont s'effondrer.
- Si Beale Street pouvait parler. En 1974, James Baldwin, écrivain afro-américain exilé en France, publie If Beale Street Could Talk qui paraît dans l’Hexagone l’année suivante. Le titre se réfère à une rue de la Nouvelle-Orléans où sont nés son père, Louis Armstrong et le jazz – une artère symbole de l’expression de la culture et de la communauté noires. Mais l'action du roman se situe bien à Harlem. Jenkins est très fidèle à l'esprit du texte de James Baldwin, à affirmation de la plénitude, au goût de la beauté, au sens du tragique qui consiste à capter pour l'éternité l'injustice qui s'abat sur les noirs. Tout pareillement, il respecte la structure en flashes-back. La voix off de la narratrice est bien celle de la narratrice du roman, Baldwin donnant voix à une jeune fille dont en général on n'entend pas le point de vue. Exaltation aussi de la beauté des corps, avec gros plans sur bouche, nez, visage de Fonny qui, pour l'homosexuel qu'était Baldwin, est le contraire de la brute et bien évidemment un artiste qui sculpte le bois. Mais l'image lisse et bien éclairée, les costumes toujours magnifiques d'habitants des taudis sont plus explicites que les mots et donnent au film un ton compassé et renfermé.
- Green book : sur les routes du sud . Peter Farrelly signe seul, sans son frère Boby, cet excellent feel good movie. Aucun conflit n'est à l'oeuvre dans ce sympathique road movie où, selon une vieille recette toujours efficace, deux personnages différents apprennent à se connaitre et s'apprecier. Green book est élu meilleur film américain 2018 par l'académie des Oscars et Mahershala Ali remporte le prix du meilleur second rôle masculin. Prix mérité tant le duo qu'il forme avec Viggo Mortensen est brillant et attachant.
- Les funérailles des roses Ce film culte de la contre-culture japonaise datant de 1969 sort enfin en France, qui plus est dans une version numérique restaurée en hommage au cinéaste disparu en 2017. Le film multiplie les effets de style : surexposition parties de corps enlacés comme dans Hiroshima mon amour (Alain Resnais, 1959) ou Une femme mariée (Jean-Luc Godard, 1964); flashes mentaux provoqués par des émotions du moment ou des souvenirs traumatisants du passé; effets de zooms rapides ; accélérations sur musique burlesque ; rixe des travestis transformée en duel de cow-boys ; utilisation du négatif. Une distanciation brechtienne est obtenue par l'insertion de cartons tour à tour ironiques, lyriques ou mystérieux et par des intermèdes documentaires sur les gays et travestis, heureux d'être à la mode. Le film semble se maintenir dans un perpétuel présent par une narration dont il est difficile de distinguer si elle joue de flashes-back ou de flashes-forward. Cet effet extraordinaire de présent est sans doute l'objet du film, celui souligné par les cartons "Les roses", "Oh, l'empire des roses" quand les jeunes gens dansent et s'aiment après avoir fumé de la marijuana. Le milieu gay et travesti du quartier de Shinjuku à Tokyo est formidablement créatif, dominé par le personnage du cinéaste underground Guevara. La cruauté des Funérailles des roses n'intervient qu'en toute fin de parcours avec la transposition contemporaine du mythe d’Œdipe.
- Les éternels Le titre français manque d'ambiguïté. Il affirme l'éternité de l'amour entre Qiao et Bin. Le titre international, Ash is purest white, s'il insiste sur la cendre, laisse ouverte une possible page blanche après les rendez vous ratés des amants sur près de vingt ans, de 2001 à 2018. Le titre initial de Jia Zhang-ke, avec sa référence à la philosophie chinoise du Jianghu, indique que chacun des amants sera toujours dans la marge... Nouveau chef-d'oeuvre du cinéaste, reparti scandaleusement sans prix de Cannes au printemps 2018.
4 - Les DVD du mois
5 - A la télévision cette semaine :
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de Michael Mann, dimanche 3 mars, 20h55, RMC |
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de Claude Autant-Lara, dimanche 3 mars, 22h55, F2 |
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de Charles Vidor, lundi 4 mars, 20h55, Arte |
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d'Henri Verneuil, lundi 4 mars, 21h00, F3 |
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d'Orson Welles, lundi 4 mars, 22h40, Arte |
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de Richard Thorpe, lundi 4 mars, 23h50, F5 |
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de Claude Chabrol, lundi 4 mars, 1h50, Arte |
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de John Boorman, mercredi 6 mars, 13h35, Arte |
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de Claude Chabrol, jeudi 7 mars, 13h35, Arte |
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de Clint Eastwood, jeudi 7 mars, 21h00, F3 |
6 - Divers :
A - le jeudi 14 mars, je serai à Saint-Lô avec mes amis de L'écume des films pour présenter et débattre de Notre pain quotidien (King Vidor, 1934) dans le cadre du festival cinéma & territoires.
B - Nouvelles du site
Merci aux 96 421 utilisateurs uniques de février 2019. Avec une moyenne sur 28 jours de 4 766 sessions (visites), le site du Ciné-club de Caen enregistre une progression d'un tiers par rapport à février 2018. Désormais 42 % des visites ont lieu sur mobiles ou tablettes et un quart le sont à l'étranger.
C - Votez pour l'heure d'été permanente (200 heures de soleil en plus) : c'est sur Service public. Comme ça bugge un peu, prolongation possible après la date limite, prévue de ce soir minuit (?).
Jean-Luc Lacuve, le dimanche 3 mars 2019
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