1 - Les Camarades au Ciné-club ce jeudi 21 février
2 - Les sorties en salle (dont un )
3- A la télévision cette semaine
1 - Les Camarades au Ciné-club ce jeudi !
19h30 : Possibilité de se retrouver autour d'une tarte salée ou mieux au restaurant du Café des Images (8 euros la tarte et bières à partir de 3 euros). Merci de m'indiquer si vous voulez que je réserve pour vous.
20h30-20h40 : brève présentation des films de Mario Monicelli
20h10-22h10 : Projection des Camarades(2018, 1h59)
22h10- 22h40 : Débat en salle autour de la représentation des luttes sociales au cinéma
22h40 : Pot offert par le Café des Images autour duquel continuer la discussion pour ceux qui n'ont pas à se lever trop tôt le lendemain.
Une usine de tissage, à Turin, en 1905. Pour les ouvriers, qui vivent dans des taudis, ce sont quatorze
heures de dur labeur quotidien. Un jour, fatalement, se produit l'accident
: un vieil homme se prend la main dans les rouages d'une machine. Ses
camarades organisent une collecte, puis se rendent, en délégation,
chez le directeur dont ils désirent attirer l'attention sur les
pénibles et dangereuses conditions de travail. Martinetti est
chargé de prendre la parole. Mais les délégués
ne sont reçus que, furtivement, par le chef du personnel...
Le scénario s'inspire d'évènements qui secouèrent l'Italie du Nord en pleine industrialisation. Cette grève du textile à Turin, très dure, très violente, fut la première dans le pays. Monicelli décrit avec une grande vigueur humaniste et lyrisme une classe ouvrière qui cherche à vivre et travailler dignement. Les portraits de cette petite société sont à la fois vrais et pittoresques ainsi du militaire qui les aide, de l'adolescent illettré, de l'amoureux célibataire ou de la jeune femme qui a quitté la pauvreté pour vendre ses charmes. Du migrant sicilien méprisé au père de famille râleur, chacun est admirablement incarné.
2 - Les sorties en salle
- Sorry to bother you . Ce premier film du rappeur Boots Riley est une comédie fantastique et une charge politique radicale contre le capitalisme qui transforme tout à chacun en esclave à vie pourvu qu'il ait le gîte et le couvert. Et pire même, ce capitalisme dérégulé et violent rêve de se débarrasser de cette humanité déplorable qu'il a fabriqué pour laisser la place à une race génétiquement modifiée.
- Un grand voyage vers la nuit Pour son deuxième film, Bi Gan fait preuve de la plus grande des ambitions qui le porte à la hauteur de ses modèles revendiqués : Hitchcock (Vertigo), Tarkovski (Stalker), Wong Kar-wai (Nos années sauvages). Rien d'étonnant après tout puisque son vrai sujet est la mémoire. Mais comme Hongwu le dit dans le film "Les films sont faux puisque les images sont mises en ordre alors que dans la mémoire, elle apparaissent toutes en même temps". Ainsi Bi Gan réalise-t-il une première partie où la mémoire déconstruit assez classiquement l'intrigue à coups de flashes-back alors que, dans la deuxième partie, l'apparition d'images toutes en même temps est moins une affaire de temps que d'espace. Dans ce grand plan-séquence de 55 minutes, la 3D rend l'aspect étrange du souvenir où ne cessent de surgir, déformés, les échos d'images d'un passé entraperçu ou inabouti évoqué dans la première partie. (Ce film rentre dans mon palmarès des plus grands films du cinéma)
- Les estivants Jeu de massacre sur une famille dont la belle propriété devrait faire rêver tout le monde. Tous sont tellement préoccupés par leurs névroses et leurs malheurs qu'ils ne voient pas les autres et sont incapables de leur apporter le moindre réconfort. Une telle noirceur serait insupportable sans le jeu toujours légèrement, ou plus lourdement, théâtralisé des acteurs, tous absolument remarquables et l'humour constant : une palme pour la scène où Anna découvre qui est sa rivale....
- Bohemian Rhapsody Les distributeurs français ne manquent pas d'air en inscrivant sur l'affiche du film : "la seule chose plus extraordinaire que sa musique c'est son histoire". La vie de Freddie Mercury sous la forme d'une ascension, d'une chute et d'une rédemption est effet extrêmement convenue et lourde (Mary l'ange et Paul le démon) avec réconciliation finale avec la famille. Pire : rien n'est dit, si ce n'est au travers de quelques cartons informatifs à la fin de ses dernières années, jusqu'en 1991, après le triomphe de 1985. Aucune chanson n'est donnée à entendre en entier. Paradoxal quand même pour un film dont le titre est celui d'une chanson de six minutes qui assurera la gloire de Mercury en dépit de la standardisation voulue par les radios qui limitaient à trois minutes maximum la durée d'une chanson. Simplisme éhonté de la mise en scène qui recourt sans cesse au travelling-avant en surlignant ainsi l'envolée de la musique, évidemment formidable, qui se suffit amplement à elle-même.
- La favorite se voudrait une satire de l'hypocrisie contemporaine où triomphent ceux qui ne pensent qu'à leur propre promotion. Une telle thématique n'est pourtant applicable qu'à la seule Abigail Hill. Sarah et Lord Gondolfin, fervants partisans des whigs, abusent certes de la faiblesse de la reine pour défendre la stratégie de la guerre et Lord Harley, représentant des riches classes paysannes, défend la paix. Mais tous sont animés du désir de défendre la grandeur de l'Angleterre. Sur ces jeux de pouvoir assez classiques, Lanthimos n'évite pourtant pas l'impression d'une classe politique pourrie. Il masque l'inintérêt de sa vision en accumulant de petites idées amusantes : les grands angles totalement injustifiés, la musique répétitive sur certaines séances (archet de violon ou quelques notes de piano); pratiques curieuses de la cour (ball-trap, courses de canards, lancer d'oranges, élevage de lapins). Même manque d'idée forte masquée par de petites idées faibles avec le choix du chapitrage qui s'en va reprendre pour titre une phrase qui y est prononcée à l'intérieur. Tout pareillement l'ensemble historique n'a aucune charpente ni vision et se réfugie dans quelques faits historiques avérés. Mais en accumulant des petits faits anecdotiques, il estalors bien difficile de saisir la temporalité historique de 1704 à 1712. Au total, un bien piteux film historique, sans écho sur notre présent, mais agrémenté toutefois de colifichets visuels et sonores assez distrayants.
5 - A la télévision cette semaine :
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de Claude Chabrol, dimanche 17 février, 20h50, Arte |
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de Steven Spielberg, dimanche 17 février, 21h05, F2 |
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de Martin Campbell, dimanche 17 février, 22h50,F2 |
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de Joaquim Lafosse, dimanche 17 février, 1h45, Arte |
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de Delmer Daves, lundi 18 février, 13h30, Arte |
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de Claude Chabrol, lundi 18 février, 20h55, Arte |
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de Woody Allen, lundi 18 février, 21h00, Chérie25 |
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de Claude Chabrol, lundi 18 février, 22h25, Arte |
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de Fritz Lang, lundi 18 février, 23h35, F5 |
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de James Cameron, mardi 19 février, 1h05, Arte |
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de John Cassavetes, mercredi 20 février, 20h55, Arte |
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d'Alexandre Sokourov, mercredi 20 février, 23h50, Arte |
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de Fritz Lang, jeudi 21 février, 13h35, Arte |
Hope |
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de Boris Lojkine, jeudi 21 février, 23h50, Arte |
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de Krzysztof Kieslowski, jeudi 21 février, 1h40, Arte |
Jean-Luc Lacuve, le dimanche 17 février 2019
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