Incassable

2000

(Unbreakable). Avec : Bruce Willis (David Dunn), Samuel L. Jackson (Elijah Price), Robin Wright (Audrey Dunn), Spencer Treat Clark (Joseph Dunn). 1h46. .

Elijah Price souffre depuis sa naissance d'une forme d'ostéogénèse. S'il reçoit le moindre choc, ses os cassent comme des brindilles. Depuis son enfance, il n'a de cesse d'admirer les superhéros, des personnages qui sont tout l'opposé de lui-même. Propriétaire d'un magasin spécialisé dans les bandes-dessinées, il épluche pendant son temps libre les vieux articles de journaux à la recherche des plus grands désastres qui ont frappé les Etats-Unis. Il se met alors en quête d'éventuels survivants, mais y parvient rarement. Au même moment, un terrible accident ferroviaire fait 131 morts. Un seul des passagers en sort indemne...

"De manière générale chez Shyamalan, l'exposition est toujours très progressive. Ainsi, au début du film, la motivation des deux personnages principaux du film nous échappe et cela crée une atmosphère de mystère, le film basculant d'ailleurs imperceptiblement dans le fantastique, différant l'effet genre lui-même afin de mieux perturber le spectateur. Le caractère incroyable des situations est au départ contrebalancé par des décors assez simples et réalistes. Le spectateur suit de plus l'évolution psychologique du héros qui est lui-même très surpris de découvrir qu'il a des pouvoirs extraordinaires (...)

Ainsi, habitués à voir Bruce Willis incarner des personnages héroïques, on est surpris par son côté accablé. Cette impression d'étouffement est surtout rendue par la manière dont, dans l'acte d'exposition, David est toujours filmé derrière un obstacle qui produit un effet de surcadarge. Les sièges des wagons dans le train, les rideaux de sa chambre à son réveil, à l'hôpital, une porte, comme lorsqu'il rentre chez lui après l'accident ou bien par la la vitre de sa voiture lorsqu'il sort de l'église. A un seul moment dans la première demi-heure du film, la caméra le dégage un peu de ses entraves, lorsque sur un parking, elle vient le cadrer devant l'église justement, nous indiquant alors la vraie nature "positive" du personnage..."

Yann Calvet, Twist again à Hollywood dans Eclipses-revue de cinéma n°61, décembre 2017, M. Night Shyamalan, derrière les images.