Abonnez-vous à La newsletter du Ciné-club de Caen
sur demande à : jeanluc@cineclubdecaen.com
1 -Informations sur les prochains ciné-clubs.
2- Les sorties en salle
3 - A la télévision cette semaine
4 - Les filmeurs : un festival en liberté
1 - Informations sur les prochains ciné-club
Pour septembre, en liaison avec la rétrospective Yazujiro Ozu, ce sera, soit Fin d'automne (1960) s'il est possible de placer un ciné-club début août avec Printemps tardif (1949). Les deux films forment en effet un diptyque, l'un étant le miroir au féminin du premier. L'actrice Setsuko Hara jouant la fille dans le film de 1949 puis la mère dans celui de 1960. Si la programmation du Café des images est trop chargée les premiers jours d'août (avant mes vacances !) alors ce sera Fleurs d'équinoxe, autre chef d'oeuvre d'Ozu.
Pour novembre, Le Café des Images programmera Quatre chemises blanches (Rolands Kalnins, 1967, 1h16) pour un ciné-club en liaison avec le festival des boréales dont les pays baltes sont les invités d'honneur. La copie a été restaurée et présentée à Cannes-classics cette année.
Riga, dans les années 1960. Technicien des services téléphoniques, poète et compositeur amateur, Cēzars Kalniņš joue avec des amis dans un groupe. D’après Anita Sondore, une fonctionnaire de la culture entre deux âges, les textes des chansons qu’il a composées vont contre la morale. Elle fait obstacle à la présentation de ces chansons au public.
2 - les sorties en salle
3- A la télévision cette semaine :
de Claude Lanzmann, samedi 7 juillet, 20h50, Arte | ||
de Woody Allen, dimanche 8 juillet, 20h55, Arte | ||
de Sean Penn, dimanche 8 juillet, 21h00, W9 | ||
de James McTeigue, dimanche 8 juillet, 20h55, TFX | ||
de Claude Lanzmann, dimanche 8 juillet, 22h25, F3 | ||
de Tim Burton, lundi 9 juillet, 20h50, Arte | ||
de Lotte Reiniger, lundi 9 juillet, 0h15, Arte | ||
de Edouard Molinaro, mardi 10 juillet, 21h00, TFX | ||
Thyeste |
de Thomas Jolly, mardi 10 juillet, 23h15, F2 | |
de Maurice Pialat, mercredi 11 juillet, 20h55, Arte | ||
de Michel Gomes, mercredi 11 juillet, 22h30, Arte |
4 - Les filmeurs : un festival en liberté
Le festival Les Filmeurs est proposé et organisé par l’Association “Sous La Garenne” qui a pour objet “de développer, de promouvoir et de favoriser la création, la production et la diffusion d’événements à caractère artistique et/ou culturel”. Le festival est organisé le bureau de l’association, Emmanuel Broche, Sabrina Leroyer et Charlotte Rochon, aidés par une trentaine de bénévoles fidèles depuis la première édition du festival en 2014.
Pour la journée du samedi 7 juillet étaient invités Violette Deffontaines pour son court-métrage de fin d'études "Après-coup" se passant aux alentours de Prague ; Marko Mormil (que l'on voit ci-dessous interviewer Jacques Rozier) et Jean-Marie Carrel pour deux courts-métrages avec la liberté pour thème : "Sloboda" et "Tentative de liberté". Les projections ont lieu sous le chapiteau avec des serviettes réfrigérées pour tenir sous les 30°
C'est ensuite Serge Avedikian, acteur, cinéaste et ami de longue date d’Artavazd Péléchian, qui anime le débat sur les films de ce dernier Les saisons, Fin et Vie.
A la question sur la souffrance des animaux qui est mise en scène lors de la traversée du fleuve ou lors de la descente de la montagne, Serge Avedikian fait remarquer que la vision qu’on en a ne laisse pas aisément percer l’invraisemblance de ce qu’elle représente. Peut-on imaginer une seule seconde que des bergers passent leurs bêtes à cet endroit précis où le torrent est agité ? S’il y a bien des gens qui doivent avoir du bon sens, ce sont les paysans ! Après plusieurs visions du film, je me suis rendu compte de ce non-sens, j'en aie parlé à Péléchian ça l’a fait sourire. “Ben oui, m’a-t-il répondu, ils l’ont fait pour le film. Il m’a fallu huit mois pour les convaincre ! Quand je venais au village et que je leur disais avoir choisi cet endroit pour tourner, ils répondaient : ‘Tu te fous de nous ? On ne va pas perdre du temps et des moutons à passer là plutôt qu’à 500 mètres, où les eaux sont plus calmes ! D’autant qu’il y a un pont !’ Il leur répondait : “C’est pour vous que je veux tourner là. C’est pour l’humanité.” Et, revenant un mois après, il demandait s’ils avaient réfléchi. A force d’insister, il a fini par les convaincre.
De même, ajoute Serge Avedikian, Jean-Luc Godard m'avait demandé d'interroger Péléchian : "lorsque les paysans poussent le camion avec les bœufs sous la pluie, est-ce qu'il pleut ou est-ce que c'est vous qui avez fait de la pluie ? La réponse de Péléchian fut celle d'un chrétien d'orient à un protestant : "oui il pleuvait mais j'ai aussi rajouté de la pluie". C'est dire si la notion de vérité documentaire comme on l'entend est étrangère à Péléchian qui inverse les images, les ralentit, les arrête de même qu'il manipule les musiques de Bach, Verdi ou Mozart; c'est sa liberté à lui; utiliser toute les ressources du réel pour une vision cosmique de l'humanité avec des hommes et des bêtes qui sont tour à tour dans la joie et la souffrance.
Le projet est de créer un festival de cinéma (très) indépendant, libre de toute contrainte, au milieu d'un champ immense et sauvage, « un trou de verdure », aux abords de l'Estuaire de la Seine. La restauration de 19h30 à 21h15 est l'occasion de prolonger les débats et de discuter autour d'un superbe repas (8 euros) avec les festivaliers. J'en ai aussi profité pour prendre une photo avec Jacques Rozier...
Les films sont en effet projetés en présence du réalisateur, suivis d'un débat. La presence de Jacques Rozier et de son actrice Lydia Feld, qui joue l'avocate Mimi De Saint Marc dans Maine-Océan, étant évidemment le point d'orgue de cette journée
A minuit, le Concert Mantekiya clôturait la soirée. Y assistaient les hôtes du camping municipal et ceux qui avaient retenu un gite... Pour nous, il était temps de rentrer. Nous avons pris date et reviendrons trois jours l'an prochain.
Jean-Luc Lacuve, le dimanche 8 juillet 2018
Précédentes newsletters : 7 janvier, 21 janvier , 4 février , 11 février , 25 février , 12 mars , 25 mars, 22 avril , 13 mai , 21 mai , 3 juin