Le finlandais Aki Kaurismäki fait renaître le réalisme poètique français de la fin des années 30, dans ses portraits d'ouvriers ou d'exclus. Ses cadres millimétrés rappellent le cinéma de studio avec des couleurs soigneusement choisies, privilégiant deux oppositions entre couleurs chaudes et froides : le rouge et le vert d'une part et, d'autre part, le jaune et le bleu. Le réalisme poétique signale par son nom même la nature duelle d'un mode de représentation qui emprunte des éléments à la réalité pour développer ce que Pierre Mac Orlan, l'auteur de Quai des brumes et l'un des inspirateurs littéraire du genre, a qualifié de fantastique social. Cette modalité fantastique qui approfondit et révèle les enjeux de la réalité sociale contemporaine découvre les symptômes du monde originaire qui bride et condamne les individus.

Dans le monde dérivé contemporain, une solitude distinguée, à la manière de Chaplin, habite ses personnages, toujours bien habillés et l'ironie mordante au bout des lèvres. Ils la partagent avec un ou une collègue, tant la solidarité leur est naturelle. L'amour qui pourrait les sauver y apparaît comme un miracle, acquis après un parcours toujours difficile et dont l'avenir est précaire. En effet Kaurismäki, sans illusion sur la réalité sociale qu'il présente, met en scène le funeste destin qui attend ses personnages s'ils ne sont pas lucides : ils finiront littéralement dans les poubelles de l'histoire. 

Le risque de finir dans les poubelles de l'histoire

Les ouvriers ou paysans sont toujours menacés de finir dans une poubelle ou une décharge comme les rebuts de l'humanité qu'exècre le capitalisme. Ce symptôme du monde originaire, Kaurismäki la reprend de Los Olvidados de Buñuel, l'un de ses maîtres revendiqués pour son naturalisme. Les symptômes du monde originaire s'incarnent par les deux poubelles derrière lesquelles Nikander est retrouvé inconscient dans Ombre au paradis (1986), dans la décharge dans laquelle s'écroule Juha dans le dernier plan du film, dans la poubelle aux rebuts des Feuilles mortes, sorte de Moloch de la surconsommation à laquelle appartiennent les rebus d'un capitalisme sans humanité.

Pedro jeté dans la décharge à la fin de Los Olvidados

Nikander retrouvé inconscient

Dernier plan de Juha.

la poubelle aux rebuts des Feuilles mortes

Chez Buñuel, la pulsion d'appropriation s'incarne dans la saisie de la viande (fétiche de l'abondance) lors du cauchemar de Pedro. Kaurismäki cette fétichisation de la viande comme symbole capitaliste apparaît dès Crimes et châtiment (1983), puis dans Ariel (1988) ou dans les premier plans des Feuilles mortes (2023) où la viande qui s'accumule en bout de tapis roulant.

Le fétiche de la viande dans le rêve de Pedro

La chambre froide d'Ariel

L'atelier de découpe dans Ariel

Ouverture des Feuilles mortes

Robert Bresson, l'implacable

L'autre grande référence sociale de Kaurismäki est Robert Bresson, tenant de l'abstraction lyrique qui ménage une porte de sortie possible aux personnages. Les films de Robert Bresson se situent dans une perspective chrétienne où, pour retrouver la grâce, il faut aller jusqu'au bout du malheur. C'est le cas de Pickpocket, adaptation très personnelle de Crime et Châtiment. Se confrontant à Bresson, Kaurismäki fait de Crime et Châtiment (1983), son premier film personnel.

Mais dans L'argent, le dernier film de Bresson, la grâce est refusée à Yvon et son assassinat à la hache de celle qui l'avait hebergé n'est qu'un instant de rage face à l'aservisemnt auquel elle est réduite dans sa propre famille. C'est dire si la référence constante à L'argent chez Kaurismäki relève de sa rage face à un monde corrompu où seuls les êtres veules s'accommodent des trafics en tous genres.

L'affiche de L'argent dans Au loin s'en vont les nuages

L'affiche de l'Argent dans Les feuilles mortes

Juha avec la hache de la vengenace

Une hache qui n'est pas dans le roman.

Pulsions de destruction

La rage sociale de Kaurismäki face à des prolétaires ou des migrants toujours menacés par l'exclusion s'incarne dans deux thèmes particuliers la faiblesse vis à vis de l'alcool et une attention particulière au contexte politique mondial de son époque

L'alcool est un comportement masculin de souvent dénoncé par Kaurismäki comme la ligne de plus grande pente vers les poubelles. Souvent défaut masculin plus ou moins vaillamment supporté par les femmes; l'alcool est dans Les feuilles mortes une addiction dont Hoppala est miraculeusement sauvé par son espoir d'un amour possible avec Ansa.

Marja, à l'arrière plan, désaprouve Juha

Lauri sombre dans l'alcool après son licenciement

Hoppala avant d'aller au karaoké

Un insert sur sa personnalité sur le point de se briser

C'est par la radio ou la télévision que Kaurismäki fait entrer les catastrophes du monde dans son cinéma. La fille aux allumettes était meurtrie par la répression sur la place Tian'anmen, l'explosion de gaz en URSS et ses 700 victimes, la mort de l'ayatollah Khomeiny en Iran. Dans Au loin s'en vont les nuages, Ilona est effondrée devant les nouvelles des Philippines et du Nigeria.

Ilona effondrée devant les nouvelles des Philippines et du Nigeria

Ansa abasourdie par les crimes de la Russie

L'agression russe en Ukraine fait l'objet d'un traitement constant et répété dans Les feuilles mortes.

La nuit enfin est terrible : Holappa se fait dépouiller de son portefeuille (vide) quand il attend, saoul, l'arrivée du tram. Surtout il se fait percuter par un train quand il part rejoindre Ansa une fois redevenu sobre. Ce dernier élément grossit à l'extrême celui de Elle et Lui, où Johanne Fontaine était fauchée par une voiture en bas de l'empire state building où Cary Grant l'attendait, accident également filmé hors champs avec le cri effrayé d'un témoin.

L'humour comme bouclier

L'humour à la manière de Kaurismäki est omniprésent avec la figure de britannique "l'understatement" qui minimise, atténue ou déguise la réalité d'une situation pour créer un effet ironique ou humoristique. Ses acteurs récurrents Matti Pellonpää et Kati Outinen en avaient été les grands représentants. Dans son dernier film, Jussi Vatanen et Alma Pöysti, acteurs inconnus jusque là, en reprennent les codes et les attitudes.

Matti Pellonpää (Nikander), Kati Outinen (Ilona)

Jussi Vatanen (Holappa), Alma Pöysti (Ansa)

L'utilisation de l'understatement permet souvent de révéler la véritable gravité d'un événement ou d'une émotion sans en faire trop (On reprend un deuxième verre, alors que c'est le sixième), tout en invitant le lecteur ou l'interlocuteur à comprendre le message sous-jacent. Ainsi "Regarde mes chaussures; c'est la troisième paire" quand Hoppala veut dire à Ansa qu'il l'a attendu longtemps ; ou bien encore lorsque Ansa a déclaré être la sœur de Hoppala sans en connaître le prénom, elle minore sa parenté pour "être sa sœur... dans la foi". L'understatement peut également servir à exprimer poliment une critique ou une désapprobation (Lorsque Holappa signale au patron que le compresseur est défectueux et que celui-ci ironise sur sa volonté d'avoir aussi une voiture de fonction, il réplique que cela attendra; il n'a pas encore le permis; ou lorsqu'il Il se désigne comme alcoolique; Ansa lui rétorque que c'est un poivrot). L'understatement est une manière délicate et subtile de communiquer des idées fortes ou des sentiments intenses, en jouant sur l'implicite et la retenue ("Un tel franc-parler est rare" quand Huatori remercie Ansa de se souvenir en bien de sa chanson au Karaoké).

Kaurismäki ne s'attarde pas sur des dialogues qui expliciteraient la psychologie de personnages toujours pris dans des situations incertaines et qui accueillent avec philosophie les coups du destin. Peu d'effets de mise en scène appuyés (si ce n'est des zooms avant vers ou à partir d'un visage, des gros plans d'objets (tour Effel, horloge, bouilloire puis corde et clou de pendaison) comme autant d'accessoires capables de changer le cours des choses. D'où cette tendance au laconisme. Il faut attendre sept minutes pour entendre une première phrase dans J'ai engagé un tueur : ce sera "la direction veut vous voir ", vingt minutes pour entendre le "putain" adressé par le père dans La fille aux allumettes et bien sur l'absence totale de paroles dans Juha.

Les personnages parlent peu. Ilss communiquent par l'ironie et le mot d'esprit qui instaurent une complicité franche, parfois brutale mais sans agressivité. Humour recourt parfois à par l'hyperbole, mais sans effet appuyé, avec dans Les feuilles mortes, une lecture de magazine voulue réconfortante mais qui ne parle que de crime et de corps découpé. Ansa préfère une autre hyperbole mensongère: "La Finlande a atteint la finale de la coupe du monde (au Qatar) face au Brésil".

Le laconisme des personnage et leur expression minimaliste peuvent faire songer à Buster Keaton ou Bill Murray dans les films de Jim Jarmusch ou de Wes Anderson

Matti Pellonpää (Nikander), Kati Outinen (Ilona)

 

Musique et littérature

Leningrad Cowboys go America

Total Balalaika show

Hamlet goes business

Les feuilles mortes

La misère éternelle apparaît aussi au détour des chansons tristes de bien des films : Damia dans La vie de Bohème, Serge Reggiani dans J'ai engagé un tueur et les trois chansons de bal de la trilogie ouvrière. Les chansons s'accordent avec les sentiments des personnages et participent de la mélancolie qui les étreint : "Au-delà de l'arc-en-ciel, il est un pays de rêve, je me souviens de la chanson du pays de conte de fées.." dans Ariel, "De l'autre coté de la haute mer, il existe un pays où des vagues clapotent sur les rives du bonheur..." dans La fille aux allumettes. Dans Les feuilles mortes "Sous le sorbier d’automne" évoque la terre froide et ses habitants qui, comme des grues qui n’ont pas d’ailes, ne peuvent aller ailleurs.

Plus optimistes, les moments de musique classique notamment avec Sérénade,  lied de Schubert, ou La symphonie n°6 de Tchaïkovski, rengaines mélancoliques que l'on trouve dans presque tous les films de Kaurismäki.

Grand lecteur, Kaurismaki a réalisé cinq adaptations de classiques de la littérature : Crime et châtiment, Hamlet goes business, Les mains sales, La vie de Bohème, Juha. Dans Les feuilles morte, la littérature est présente au travers du livre Hystérie arctique (la Première Neige de 1939, 1967 ; Dis vraiment, m'aimes-tu ?, 1968) de Marko Tapio, Écrivain finlandais (1924-1973), connu aussi pour Danse à la faux d'Aapo Heiskasen (1956) et la Terrasse (1962).

 

Aki Kaurismäki naît le 4 avril 1957 à Orimattila, 15 000 habitants, à 100 kilomètres au Nord d'Helsinki et passe sa jeunesse dans différentes communes comme Toijala ou Kouvola où il est membre actif des ciné-clubs. Aki Kaurismäki prépare son baccalauréat au lycée de Kankaanpää et l'obtient en 1973.

À la fin des années 1970, il étudie le journalisme pendant trois ans à l'université de Tampere, 3e ville de Finlande, à 180 kilomètres au nord d'Helsinki. Selon ses propres mots, Aki Kaurismäki « regrette de ne pas avoir passé ces trois années dans une école professionnelle, le métier de menuisier ou d'électricien aurait eu au moins une utilité ». Pendant sa période à Tampere, Aki Kaurismäki s'investit beaucoup dans le cinéma. Entre autres, il est membre du ciné club Monroe, il participe à l'organisation du Festival du film de Tampere, il est critique de films et autres sujets culturels pour la revue Aviisi des étudiants de Tampere. Au tout début, Aki souhaite devenir écrivain mais il finira accro au cinéma. Aki Kaurismäki qui fréquente les divers lieux de la cinémathèque d'Helsinki (la grande salle du Savoy puis au Joukola), écrit des articles sur les films. Il est recalé à l'entrée de l'école de cinéma (où on le juge trop cynique). Ses séjours à Munich sont alors déterminants. Son frère Mika y fait ses études à l'école de cinéma locale et la cinémathèque est dirigée par une légende, Enno Patalas. Les séances de la cinémathèque servent d'université à Aki qui, en ce qui concerne la pratique et la technique, s’est formé en autodidacte. Il commence comme scénariste et acteur. Le début de sa carrière cinématographique est marqué par une étroite collaboration avec son frère Mika : il joue dans ses films, dès son film de fin d'étude Le menteur (1981). Le nom de son personnage Ville Alfa est un clin d'œil au Alphaville de Godard. C’est aussi le nom que les deux frères ont donné à leur société de production commune notamment pour Le syndrome du lac Saimaa qu'ils co-réalisent. Quand leur chemin se séparent, la firme d’Aki devient Sputnik, celle de Mika Marianna. Pour gagner sa vie, Aki exerce une grande variété de métiers (facteur, ouvrier du bâtiment, etc.); le reste du temps il voit une grande quantité de films dans les circuits Art et Essai et commerciaux, et lit beaucoup.

1979 : séance de la cinémathèque dans la grande salle du Savoy animée par Peter von Bagh. Aki Kaurismäki est au 1er rang.

Aki Kaurismäki dans Le menteur (Mika Kaurismäki, 1981)

Son premier long métrage est une adaptation remarquée d'un roman de Dostoïevski : Crime et Châtiment (1983). Il enchaîne ensuite avec un film tout à fait différent, Calamari Union (1985), afin de ne pas se sentir obligé de faire mieux que le précédent. Kaurismäki dit admirer l'œuvre de Teuvo Tulio, son « maître » dans le domaine du cinéma. Amoureux de la Nouvelle Vague, il donne le nom de Villealpha à sa maison de production, en hommage au film Alphaville de Jean-Luc Godard.

Ses films commencent à attirer l'attention dans les festivals, notamment Ombres au paradis (1986) sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes en 1987 puis le loufoque et musical Leningrad Cowboys Go America (1989), qui connaîtra une suite, Les Leningrad Cowboys rencontrent Moïse (1994), elle-même entourée de divers courts-métrages et suivie d'une captation live des Leningrad Cowboys et Chœurs de l'Armée rouge : Total Balalaika Show (1994).

Kaurismäki obtient une large reconnaissance internationale avec La fille aux allumettes (1990), troisième volet d'une trilogie du prolétariat où jouent ses deux acteurs préférés Matti Pellonpää et Kati Outinen.

Il tourne ensuite notamment J'ai engagé un tueur (1990) avec Jean-Pierre Léaud qu'il admire depuis toujours et avec qui il devient très ami (il jouera encore dans La vie de Bohème (1992) et fera une courte apparition dans Le Havre. Il adapte l'opéra La Bohème (La Vie de bohème), avec des acteurs français et Matti Pellompää, puis réalise un remake muet du classique du cinéma finlandais Juha (1999). Son film L'Homme sans passé qui reçoit le Grand Prix du Jury et le Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes en 2002 est nommé aux Oscars en 2003 pour le meilleur film en langue étrangère.

Il écrit et réalise Le Havre, un film finno-franco-allemand, sélectionné pour le Festival de Cannes 2011, salué par la critique et par le public, et qui reçoit le Prix Louis-Delluc en 2011. Il sort en 2017 son deuxième volet sur la trilogie des migrants, L'autre côté de l'espoir, très bien accueilli. Le cinéaste annonce néanmoins qu'il n'achèvera pas sa trilogie et prend sa retraite après ce film.

Le cinéaste sort de sa retraite en pour tourner Les feuilles mortes (2023), une tragi-comédie qui devient le quatième opus de sa tétralogie du prolétariat.

 

Peter von Bagh. Aki Kaurismäki. Editeur : ‎ Cahiers du Cinéma et Festival international du film de Locarno; 1er édition (24 août 2006)‎. 224 pages au format‎ 19.5 x 22 cm

 

Quatre thématiques se dégagent de la filmographie de Kaurismäki : le road-movie musical et déjanté, l'adaptation noire de classiques de la littérature, les sagas des ouvriers et des exclus.

courts-métrages :

1986: Rocky VI (6'). Ce premier court-métrage d’Aki Kaurismäki avec les Leningrad Cowboys est une métaphore cocasse de la Guerre froide, sur fond de combat de boxe entre Igor le Russe et Rocky l’Américain.
1987 : Thru the wire (5'). Quelque part entre l’Utah et l’Alabama, un prisonnier s’échappe d’un pénitencier et rejoint dans un bar les Leningrad Cowboys pour chanter le standard « Thru The Wire ».
1987 : Rich little bitch (4'). Enregistrement live de la performance du groupe Melrose lors du tournage de Hamlet goes business.
1988 : L. A. Woman (5'). Les Leningrad Cowboys sur une musique des Doors. 0h05.
1992 : Those were the days (5'). Un cowboy et son âne cherchent une auberge où se reposer, dans un Paris digne de La vie de Bohème.
1993 : These boots (5').L’histoire de la Finlande revue par les Leningrad Cowboys qui reprennent le célèbre These Boots Are Made For Walking de Nancy Sinatra.
2002 : Dogs have no hell Episode de Ten Minutes Older : The Trumpet dans lequel plusieurs réalisateurs évoquent leur conception du temps en dix minutes. Avec : Markku Peltola, Kati Outinen, Suveli Peltola, Kirsi Tykkyläinen, Janne Hyytiäinen. 0h10.
2004 : Bico, épisode de Visions of Europe où 25 réalisateurs de 25 états de la Communauté Européenne présentent leur vision de l'Europe. Bico évoque le déclin d’un petit village du Portugal, pays où réside le cinéaste une partie de l’année pour cultiver ses vignes.
2007 : La fonderie, épisode du film collectif Chacun son cinéma. Avec : Matti Hyvönen, Arto Malmberg, Tarmo Nyholm, Jukka Rantiainen, Jukka Salmi, Marie-Christine Möller (caissière), Carl-Erik Calamnius (ouvreur). Les ouvriers d'une fonderie déjeunent et regardent La sortie de l'usine Lumière. 0h04.
2011 : 60 Seconds of Solitude in Year Zero
2012 : O Tasqueiro. 0h14. Segment de Centro Histórico
2013 : Juice Leskinen & Grand Slam: Bluesia Pieksämäen asemalla. Avec : Juice Leskinen, Antti Tammilehto, Vesa . 0h18.

Longs-métrages :

1981	Le syndrome du lac Saimaa
	(Saimaa-ilmiö). Documentaire sur le rock’n’roll finlandais co-réalisé avec Mika Kaurismäki. 2h08. Les deux réalisateurs finlandais accompagnent trois groupes de rock, "Hassisen Kone", "Juice Leskinen Slam" et "Eppu Normalii", durant une tournée autour du lac de Saimaa.
1983	Crime et châtiment
	(Rikos ja rangaistus). Avec : Markku Toika (Antti Rahikainen), Aino Seppo (Eeva Laakso), Esko Nikkari (Pennanen). 1h33. Antti Rahikainen, ouvrier dans une usine de découpe de viande, quitte son travil, se rend chez un homme auquel il donne une lettre à signer et le tue sans que celui-ci ne sache pourquoi...
1985	Calamari Union
	Avec : Markku Toika (Pekka), Kari Väänänen (Frank), Matti Pellonpää (Frank), Pertti Svelhom (Frank), Martti Syrjä (Frank). 1h18. Calamari Union est un road-movie déjanté dans lequel 17 jeunes hommes, tous prénommés Frank, décident de traverser Helsinki, ville de tous les dangers, pour gagner un Eldorado du nom de Eira.
1986	Ombres au paradis
	(Varjoja paratiisissa). Avec : Matti Pellonpää (Nikander), Kati Outinen (Ilona), Sakari Kuosmanen (Melartin), Esko Nikkari (collègue). 1h16. A Helsinki, Nikander est éboueur. Sa seule passion qui le sort de la morosité est la bande dessinée. Il se retrouve impliqué dans la mort d'un collègue de travail et tombe amoureux d'une caissière...
1987	Hamlet goes business
	(Hamlet liikemaailmassa). Avec : Pirkka-Pekka Petelius (Hamlet), Esko Salminen (Klaus), Kati Outinen (Ofelia). 1h26. Une lutte de pouvoir sanglante se déroule au sommet d’un groupe industriel. Qui a tué le directeur général ? Va-t-on sacrifier le chantier de Hyvinkää pour le monopole mondial de l’industrie des canards en plastique ? Où est la casquette du chauffeur ?
1988	Ariel
	Avec : Turo Pajala (Taisto Kasurinen), Matti Pellonpää (Mikkonen), Susanna Haavisto (Irmeli), Eetu Hilkamo (Riku). 1h09. Deuxième volet de la « trilogie ouvrière », Ariel mêle subtilement peinture du monde du travail, romance et histoire criminelle.
1989	Leningrad Cowboys go America
	Leningrad Cowboys Go America). Avec : Matti Pellonpää (Vladimir), Kari Väänänen (Igor, l’idiot), Leningrad Cowboys. 1h18. Quelque part dans la Toundra vit le pire et le plus denué d'avenir des groupes de rock. Ils decident un jour de quitter leur patrie pour tenter de trouver le succès aux Etats-Unis...
1989	Les mains sales
	(Likaiset kädet). Téléfilm d’après la pièce de Jean-Paul Sartre. Avec : Matti Pellonpää (Hugo), Kati Outinen (Jessica), Sulevi Peltola (Hoederer). 1h08. Hugo est un jeune intellectuel bourgeois qui a intégré en 1942 le parti révolutionnaire d'Illyrie, un État de l'Est germano-slave. Il sort de prison et va chez Olga. Celle-ci a obtenu de la part de Louis, un chef du parti, la permission de sonder l'état psychologique de Hugo et d'évaluer s'il est "récupérable", c'est-à-dire s'il est disposé à se voir octroyer de nouvelles missions. Elle a jusqu'à minuit, après quoi Louis tuera Hugo si celui-ci n'est pas sauvé par Olga. Hugo accepte de raconter à Olga le déroulement de la mission que lui avait confié le parti deux ans plus tôt...
1990	La fille aux allumettes
	(Tulitikkutehtaan tyttö). Avec : Kati Outinen (Iris), Elina Salo (la mère), Esko Nikkari (le beau-père). 1h06. Iris, jeune ouvrière finlandaise, travaille dans une fabrique d'allumettes, où elle est exploitée par ses employeurs. Elle vit chez sa mère et son beau-père, couple sinistre qui passe son temps à regarder la télévision sans rien se dire. Cherchant à se sortir de ce monde sans espoir, elle fréquente les bars et les dancings..
1990	J'ai engagé un tueur
	(I hired a contract Killer). Avec : Jean-Pierre Léaud (Henri), Margi Clarke (Margaret), Kenneth Colley (le tueur). 1h19. Licencié et désespéré, Henri Boulanger, petit fonctionnaire, veut se suicider. Incapable d'y arriver par lui-même, il engage un tueur. Alors qu'il boit ce qu'il croit être son dernier verre, il fait la connaissance d'une charmante fleuriste, Margaret, qui lui redonne goût à la vie. Mais le tueur est déjà en route...
1992	La vie de bohème
	(Boheemielämää). Avec : Matti Pellonpää (Rodolfo), Evelyne Didi (Mimi), André Wilms (Marcel), Kari Väänänen (Schaunard). 1h40. La rencontre entre Rodolfo, réfugié albanais et peintre, Marcel, écrivain français et Schaunard, compositeur irlandais. Ce mélodrame nous conte leur vie et leurs rapports avec Mimi et Musette, deux beautés de la campagne perdues dans l'abime d'une grande ville. D'après 'Scènes de la vie de Bohème' d'Henri Murger.
1994	Tiens ton foulard, Tatiana
	(Pidä huivista kiinni, Tatjana). Avec : Kati Outinen (Tatiana), Matti Pellonpää (Reino), Kirsi Tykkyläinen (Klavdia). 1h05. Valto interrompt son travail à la machine à coudre pour réclamer du café. Sa mère a oublié d’acheter les boîtes de son indispensable boisson. Pour la punir, il l’enferme à clé dans une pièce voisine. Il se dirige aussitôt vers l’épicerie du coin et se procure une cafetière électrique 12 volts que son ami garagiste Reino branche sur sa vétuste Wolga noire...
1994	Les Leningrad Cowboys rencontrent Moïse
	(Leningrad Cowboys Meet Moses). Avec : Matti Pellonpää (Moïse / Vladimir), Kari Väänänen (Igor, l’idiot). 1h34. Après des années de galères à Mexico, les "Leningrad Cowboys", le plus mauvais groupe de rock'n roll du monde rentrent chez eux, dans leur Sibérie natale, guidés par leur ex-manager qui se fait appeler Moïse. Le voyage est difficile, et un agent secret américain à la recherche du nez égaré de la Statue de la Liberté les persécute...
1994	Total Balalaika Show
	(Puna-armeijan kuoro ja Leningrad Cowboys). Avec : Les Leningrad Cowboys et les Choeurs et Ballets de l’Armée rouge Aleksandrov, sous la direction d’Igor Agafonnikov. 0h55. Rencontre au sommet le 12 juin 1993 sur la place du Sénat à Helsinki : devant 70 000 spectateurs, les Leningrad Cowboys et les Choeurs de l’Armée rouge font entendre des standards du rock’n’roll et des chants folkloriques réorchestrés, dans un concert à l’esthétique kitsch.
1996	Au loin s'en vont les nuages
	Avec : Kati Outinen (Ilona), Kari Väänänen (Lauri), Elina Salo (Mme Sjöholm), Sakari Kuosmanen (Melartin).1h36. Ilona et Lauri, malgré la perte de leur fils, tentent de vivre heureux. Ils végètent dans une petite vie de prolétaires, égayée depuis peu par l'achat d'une nouvelle télé. Tout bascule quand l'un après l'autre, ils perdent chacun leur emploi.
1998	Juha
	Avec : Sakari Kuosmanen (Juha), Kati Outinen (Marja), André Wilms (Shemeikka), Markku Peltola (chauffeur), Elina Salo (soeur de Shemeikka), Pitu (chien de Juha). 1h18. Marja, jeune fermière ardente, obstinée et fière, est mariée à Juha, un défricheur de forêt taciturne et opiniâtre. Leur couple éclate avec l'intrusion de Shemeikka, Don Juan citadin sans scrupules qui réveille les élans de passion qui sommeillent en Marja. Ce film muet est rythmé par la musique évocatrice et omniprésente de Anssi Tikanmäki.
2002	L'homme sans passé
	(Mies vailla menneisyyttä) Avec : Markku Peltola (M), Kati Outinen (Irma), Juhani Niemalä (Nieminen). 1h37. Un homme arrive en train à Helsinki où il espère trouver du travail. A peine sorti de la gare, il est volé et tabassé dans un faubourg de la ville. Sa mort est constatée à l'hôpital, mais il se réveille et s'enfuit, avant d'intégrer une petite communauté de miséreux de la banlieue, encadrée par l'Armée du salut. Il ne se souvient plus de son nom ni de sa vie passée.
2006	Les lumières du faubourg
	(Laitakaupungin valot) Avec: Janne Hyytiäinen (Koitinen), Maria Järvenhelmi (Mirja), Maria Heiskanen (Aila). 1h18. La Finlande se porte mieux que jamais. Même le gardien de nuit Koistinen est en contact direct avec le succès. Il garde les grandes propriétés. Son lieu de travail et son modeste logement se trouvent dans le quartier qui symbolise le succès....
2011	Le Havre
	Avec : André Wilms (Marcel Marx), Kati Outinen (Arletty), Jean-Pierre Darroussin (Monet), Blondin Miguel (Idrissa). 1h33. Marcel Marx, ex-écrivain, s'est exilé volontairement dans la ville portuaire du Havre où son métier honorable mais non rémunérateur de cireur de chaussures lui donne le sentiment d'être plus proche du peuple en le servant. Le destin met brusquement sur son chemin un enfant immigré originaire d'Afrique noire.
2017	L’autre côté de l’espoir
	(Toivon tuolla puolen). Avec : Sherwan Haji (Khaled), Sakari Kuosmanen (Wikström), Ilkka Koivula (Calamnius). 1h38. Helsinki. Deux destins qui se croisent. Wikhström, la cinquantaine, décide de changer de vie en quittant sa femme alcoolique et son travail de représentant de commerce pour ouvrir un restaurant. Khaled est quant à lui un jeune réfugié syrien, échoué dans la capitale par accident. Il voit sa demande d’asile rejetée mais décide de rester malgré tout. Un soir, Wikhström le trouve dans la cour de son restaurant. Touché par le jeune homme, il décide de le prendre sous son aile.
2023	Les feuilles mortes
	(Kuolleet lehdet). Avec : Alma Pöysti (Ansa), Jussi Vatanen (Holappa), Janne Hyytiäinen (Huotari), Nuppu Koivu (Liisa). 1h21. Deux personnes solitaires se rencontrent par hasard une nuit à Helsinki et chacun tente de trouver en l’autre son premier, unique et dernier amour. Leur chemin vers ce but louable est obscurci par l’alcoolisme de l’homme, la perte d’un numéro de téléphone, l’ignorance de leur nom et de leurs adresses réciproques. La vie a tendance à mettre des obstacles sur la route de ceux qui cherchent le bonheur.