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Chantal Akerman
(1950-2015)
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histoire du cinéma : L'image cristal

Née le 6 juin 1950 à Etterbeek, ville voisine de Bruxelles, Chantal Akerman est issue d'une famille juive polonaise. Ses grands-parents maternels ainsi que sa mère, Natalia, ont été déportés à Auschwitz, et seule sa mère, Natalia, en est revenue.

C'est Pierrot le Fou (Jean-Luc Godard, 1965) qui provoque sa vocation : elle est déterminée à devenir réalisatrice. Elle suit les cours de l'Institut National Supérieur des Arts du Spectacle (INSAS), école belge de cinéma et réalise Saute ma ville (1968), son premier court-métrage à dix-huit ans. Elle claque la porte de l'INSAS après trois mois et réalise en 1971 un moyen métrage resté inachevé, L’enfant aimé, ou Je joue à être une femme mariée, que la cinéaste estime raté parce que pas assez construit, précis, dirigé.

Fascinée par les États-Unis, Chantal Akerman y tourne son premier long métrage, le documentaire Hôtel Monterey (1972). La cinéaste racontait dans les colonnes du quotidien Le Monde :

«J’étais très jeune, j’avais 21 ans, et je ne savais pas bien ce que je voulais faire. La littérature m’intéressait à priori davantage que le cinéma, qui n’était pour moi qu’un endroit de divertissement pour aller flirter. Jusqu’au jour où j’ai découvert Pierrot le fou, de Jean-Luc Godard, qui m’a fait comprendre que le cinéma, ça pouvait être ça aussi, cette poésie, cette liberté. Le choix des États-Unis, c’était un désir personnel, un rêve de l’Eldorado. C’est là-bas, en rencontrant Babette Mangold qui est devenue mon opératrice, que j’ai découvert le cinéma expérimental. J’ai fait connaissance d’un groupe d’artistes qui comprenait Jonas Mekas, Michael Snow et beaucoup d’autres. J’ai compris qu’on pouvait faire un film sans nécessairement raconter une histoire. J’ai senti que c’était vraiment là que ça se passait. L’Hôtel Monterey était un établissement pour les nécessiteux où j’ai habité lors de mon séjour new-yorkais, et j’ai tourné le film en utilisant ce que j’avais subtilisé, soit le prix d’un billet sur deux, dans un cinéma où j’étais caissière.»

Ses débuts ont ainsi eu lieu sous le signe de l'expérimentation et la découverte de l'avant-garde américaine, surtout les films du Canadien Michael Snow, fondés sur la durée et l'étirement du temps. Elle en conservera le sens de la dédramatisation, de l'utilisation du son et du plan fixe.

Je, tu, il, elle (1974) se tourne grâce à un lot de pellicules usagées piquées dans un laboratoire parisien. La première vraie incursion dans le circuit classique, c'est Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975), qui est aidé par le ministère de la culture en Belgique. C'était alors son film le plus narratif et Chantal Akerman dit en avoir eu presque honte en le présentant à Delphine Seyrig, qui tenait le rôle. Le film bénéficie d'une vraie reconnaissance à la fois publique et critique : il est sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, fait le tour du monde, et est vu par 25 000 personnes sur Paris. En 2012, il est 35e au classement mondial des films de Sight and sound et premier des films réalisé par une femme. En 2022, il est sacré meilleur film de tous les temps, devant Vertigo et Citizen Kane.

News from home (1977) se fait grâce à la télévision allemande ZDF et à l'Institut national de l'audiovisuel en France. Les rendez-vous d'Anna (1978) bénéficie de l'aide du producteur Daniel Toscan du Plantier et de l'avance sur recettes en France.

Longtemps associée aux thèmes de la marginalité, de l'enfermement et des déambulations, de la féminité, du féminisme, de l'autobiographie et du narcissisme, du voyage et de l'errance par lesquels elle exprimait son inconfort de nomade vouée à l'exil, la cinéaste amorce un tournant plus joyeux aux débuts des années 80.  Toute une nuit (1982), explore les amours furtives de citadins saisis par le désir dans la solitude d'une grande ville. Golden eighties (1986), mutine comédie musicale où un chœur de shampouineuses chante la dérision du rêve de "Roméo et Juliette, quéquette et trompette" et Nuit et jour (1991) est un clin d'œil au Jules et Jim de Truffaut.

En 1992, Chantal Akerman est sollicitée par Kathy Halbreich, conservatrice du Museum of Fine Arts de Boston pour réaliser une installation multimédia consacrée à la réunification de l’Europe après la chute du mur de Berlin. Chantal Akerman accepte la proposition, mais veut d’abord réaliser un film. Tourné au cours de plusieurs voyages (été 1992, décembre 1992 et janvier-février 1993), son documentaire D'est (1993), présenté aux festivals de Locarno et de Florence, devient rapidement un film culte. L’installation D’Est, au bord de la fiction est créée en 1995 au Museum of Modern Art de San Francisco et dévoilée au Jeu de Paume à Paris cette même année. En 1998, l'historienne de l'art Margaret Caroll, que Chantal Akerman avait rencontrée en 1997 et dont elle restera proche, lui fait parvenir des articles de presse sur le lynchage de l'Afro-Américai James Byrd Jr. par trois jeunes hommes blancs. Elle part aux Etats-Unis avec l'une des premières caméras vidéo et réalise le documentaire Sud (1999).

En 2000 Chantal Akerman réalise La captive, inspiré de La prisonnière de Proust. Elle explique être longtemps restée hostile aux adaptations littéraires : "J'ai toujours voulu faire un cinéma contre l'académisme, en restant radicale et dogmatique. Il m'a fallu du temps pour comprendre comment je pouvais rester fidèle à l'esprit de rupture apporté par la Nouvelle Vague en travaillant à partir d'un grand texte. En fait, ce livre de Proust est fait pour mon cinéma : Albertine est libre, elle aime les femmes, et le Narrateur est totalement démuni par rapport à ça". Pour rendre rendre compte de l'aliénation du narrateur à sa jalousie, au supplice de sa mémoire toujours inquiète des signes qu'il aurait mal perçu, elle élargit son inspiration à des bribes venus d'autres tomes de La Recherche et même au cinéma avec deux séquences venant du Vertigo d'Alfred Hitchcock.

Après D'Est et Sud, Chantal Akerman réalise De l'autre côté (2002), troisième volet d'un triptyque sur les réfugiés, les murs et les barbelés. Le documentaire aborde le sort des migrants mexicains qui cherchent à passer la frontière pour se rendre aux Etats-Unis. Dans la dernière séquence, Chantal Akerman y raconte en voix off, sur le plan d’une autoroute défilant vers Los Angeles, l’histoire d’une immigrée mexicaine, alternativement en espagnol et en anglais. C'est cette séquence qui est projetée dans l'installation A Voice in the Desert, troisième partie de l'exposition From the Other Side (2002) pour la Documenta 11 de Kassel.

Chantal Akerman continue d'explorer différents genres, différentes formes de la fiction aux installations; des longs et des courts métrages à l'écriture. Tourné en 2003, Demain on déménage suit Charlotte (Sylvie Testud) qui habite un duplex et vit dans un joyeux désordre. A la mort de son père, Charlotte voit Catherine (Aurore Clément) sa mère, professeure de piano, débarquer chez elle avec son quart de queue, ses meubles et ses élèves. Même si elle cherche à placer son spectateur dans une douce euphorie, cette comédie impertinente est hantée par un passé douloureux. Autre long-métrage Là-bas (2006) est tourné en Israël. Suit La folie Almayer (2011) avec son acteur complice Stanislas Merhar. Quelque part en Asie du Sud Est, au bord d'un fleuve tumultueux, un européen s'accroche à ses rêves de fortune par amour pour sa fille.une histoire de passion, de perdition et de folie adaptée du roman de Joseph Conrad. Chantal Akerman alterne réalisation de films et installations dont Marcher à côté de ses lacets dans un frigidaire vide (2004), In the mirror (2007), Maniac summer (2009), Tombée de nuit sur Shanghai (2007) et Maniac Shadows (2012). En 2013, elle publie Ma mère rit, un récit autobiographique.

Chantal Akerman réalise No home movie (2015) avant le décès de sa mère, Natalia, survenu en 2014. Ce sera son dernier film. Parce que film est avant tout un film sur ma mère, ma mère qui n'est plus (...) cette femme qu'on ne verra que dans son appartement et uniquement là. Un appartement à Bruxelles (...) ce film est un film sur le monde qui bouge et que ma mère ne voit pas, elle qui ne bouge presque plus de son appartement. Elle conçoit pour la biennale de Venise de 2015, l'installation vidéo immersive NOW, sans début ni fin, qui invite le public à une expérience extrême,à éprouver la peur, la guerre, la violence, la fuite, la catastrophe imminente. NOW est l'oeuvre ultime de Chantal Akerman.

Profondément affectée par la mort de sa mère, Natalia, un an et demi plus tôt, Chantal Akerman décide de mettre fin à ses jours à l'âge de 65 ans, le 5 octobre 2015, dans le 20e arrondissement de Paris. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise.

L'influence du cinéma de Chantal Akerman est revendiquée par Gus Van Sant pour Gerry, Last Days et surtout Elephant, directement inspiré de Jeanne Dielman. Todd Haynes revendique la même inspiration pour Safe. Apichatpong Weerasethakul déclare que La captive est l'un de ses films préférés et le présente le 17 septembre 2024 dans le cadre de Close-up : Apichatpong Weerasethakul organisé par Beaubourg. Claire Denis loue l'investissement autobiographique de la cinéaste dans Je, tu, il, elle (1976) et sa liberté d'entreprendre avec Toute une nuit (1982) qui l'ont encouragée.

Bibliographie, webographie :

 

Filmographie :

Courts métrages et téléfilms :
1968 : Saute ma ville
1971 : L’enfant aimé, ou Je joue à être une femme mariée
1972 : La chambre, Le 15/8 (co-réal. Samy Szlingerbaum, moyen métrage), hanging out yonkers
1980 : Dis-moi (TV)
1984 : Family-business - New-York, New York bis, lettre d'une cinéaste (TV)
1986 : Le marteau, Mallet-Stevens.
1991 : Participation à Ecrire contre l'oubli (30 courts métrages pour Amnesty International).
1993 : Le déménagement (TV)
1994 : Portrait d'une jeune fille de la fin des années 60 à Bruxelles

Longs-métrages :

1972 Hôtel Monterey

Documentaire. Avec les clients de l'hôtel Monterey. 1h05.

Film sans bande-son et sans structure narrative sur un hôtel pour pauvres et clochards, aujourd'hui disparu, l'Hotel Monterey. Description fragmentaire et ascensionnelle du lieu : du hall au dernier étage en s’élevant au moyen de l’ascenseur.

   
1974 Je, tu, il, elle
je tu il elle Avec : Chantal Akerman (Julie), Niels Arestrup (le camionneur), Claire Wauthion (l'amie). 1h20.

Je, Tu, Il, Elle dit quatre moments de la vie d'une jeune fille : seule chez elle puis écrivant une lettre d'amour, ensuite avec un homme de rencontre, enfin chez une amie-amante.

   
1975 Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles.
Jeanne Dielman Avec : Delphine Seyrig (Jeanne Dielman), Jan Decorte (Sylvain, son fils), Henri Storck (Le1er client), Jacques Doniol-Valcroze (Le second client), Yves Bical (Le troisième client). 3h21.

Titre en forme d'adresse postale.Trois jours de la vie d'une ménagère belge, prostituée d'occasion. Vaisselle et épluchage des pommes de terre s'y déroulent en temps quasi-réel.

   
1977 News from home
News from home Avec : Chantal Akerman (voix). 1h25.

Superpose des images de New York à la lecture de lettres banales et tendres d'une mère à sa fille.

   
1978 Les rendez-vous d'Anna
Les rendez-vous d'Anna Avec : Aurore Clément (Anna Silver), Helmut Griem (Heinrich), Magali Noël (Ida), Hanns Zischler (Hans). 2h07.

Anna est réalisatrice, elle va de ville en ville pour présenter son film. Elle arrive à Essen, en Allemagne. Le soir même, après la présentation au cinéma le Roxy, elle se fait raccompagner par un jeune instituteur, Heinrich Schneider...

   
1982 Toute une nuit
Toute une nuit Avec : Aurore Clément, Natalia Akerman, Angelo Abazoglou

Une nuit. Une femme. ses chaussures à la main, se jette dans les bras d'un homme. Dans un café déserté, un homme, une femme, seuls. Ils se regardent, puis se lèvent. Frappés d'un coup de foudre, ils s'étreignent et dansent à corps perdus.

   
1983 Un jour Pina a demandé...
Documentaire télé. 0h57.

Chantal Akerman suit la célèbre chorégraphe Pina Bausch et sa compagnie de danseurs, Le Wuppertal Tanzteater, pendant cinq semaines lors d'une tournée en Allemagne, en Italie et en France. Elle tente de saisir l'art de Pina Bausch sur scène et dans les coulisses.

   
1983 L'homme à la valise

Téléfilm. Avec Chantal Akerman (La femme), Jeffrey Kime (Henry) Jean-Claude Brisson Jean-Claude Brisson, Jérôme Lévy. 1h00.

Une jeune femme rentre chez elle après plusieurs mois d'absence. Quelqu'un qu'elle n'attendait pas, un ami indirect, vient s'installer chez elle. Le film raconte ces quelques mois de cohabitation forcée ou l'étranger deviendra bientôt l'ennemi invisible.

   
1983 Les années 80

La majeure partie du film se compose d'auditions et des répétitions pour une comédie musicale Golden eighties dont on voit quelques morceaux chantés et dansés.

   
1984 J'ai faim, j'ai froid

sketch de Paris vu par..., 20 ans après coréalisé avec Bernard Dubois, Philippe Garrel, Frédéric Mitterrand, Vincent Nordon, Philippe Venault. Avec : Maria de Medeiros et Pascal Salkin. 0h13.

Deux jeunes fugueuses belges sans le sou arrivent a Paris.

   
1986 Golden eighties
Golden eighties Avec : Delphine Seyrig (Jeanne Schwartz), Myriam Boyer (Sylvie), Fanny Cottençon (Lili), Lio (Mado), Pascale Salkin (Pascale). 1h36.

Un clin d'œil à la comédie musicale : on chante l'espoir et la nostalgie, on s'ébroue dans le décor clinquant d'une galerie marchande, les shampouineuses d'un salon de coiffure y officiant comme le chœur antique.

   
1986 Letters home
Avec : Coralie Seyrig (Sylvia Plath), Delphine Seyrig (Aurelia Plath). 1h44.

Sylvia Plath débute sa correspondance avec sa mère à son entrée à l’université en 1950. Elle prendra fin avec son suicide en 1963. Six cent quatre-vingt-seize lettres composent cet admirable échange.

   
1989 Histoires d'Amérique - Food, Family and Philosophy

Avec : Maurice Brenner, Carl Don, David Buntzman, Judith Malina, Eszter Balint, Dean Jackson, Roy Nathanson. 1h36.

À New-York au lever du jour, à proximité du pont de Williamsburg, des immigrés juifs russes et polonais se souviennent de leur vie avant leur arrivée. Ces femmes, hommes et vieillards racontent, entre tragique et comique, leur intégration, l’héritage de leur culture, l’avenir de leurs enfants…

   
1991 Nuit et jour
Avec : Guilaine Londez (Julie), Thomas Langmann (Jack), François Négret (Joseph), Nicole Colchat (La mère de Jack), Pierre Laroche (Le père de Jack). 1h38.

Paris. Dans l'appartement presque vide du boulevard Sébastopol, Julie aime Jack, Jack aime Julie. Ils vivent là, tous deux, pour eux-mêmes. Ils n'ont pas vingt ans, ils ne voient personne. La nuit, Jack "fait" le taxi. Julie, elle, se promène dans Paris, flâne un livre sous le bras. Un matin, Jack présente à Julie Joseph, celui qui le remplace le jour au volant de son taxi...

   
1993 D'est
Documentaire. 1h47.

La Pologne, l'Ukraine, la Russie après le communisme ; aucun nom de lieu mentionné, aucun commentaire, juste des images qu'on dirait volées, de longs travelling lateraux sur des foules (dans les rues nocturnes enneigées, dans d'immenses gares avec des foules de gens entassés) et des "portraits" de gens chez eux. Un portrait saisissant des mégalopoles post-communistes, de la vie quotidienne des gens qui y vivent.

   
1996 Un divan à New York
Avec : Juliette Binoche (Beatrice Saulnier), William Hurt (Henry Harriston), Stephanie Buttle (Anne), Barbara Garrick (Lizbeth Honeywell), Paul Guilfoyle (Dennis). 1h48.

Un psychanalyste désabusé échange son appartement newyorkais contre celui d’une danseuse parisienne. Ils ignorent tout l’un de l’autre et ont un caractère diamétralement opposé, mais chacun va devoir s’adapter à sa nouvelle vie... des quiproquos s'enchaînent de part et d'autre.

   
1999 Sud
Avec : des habitants de Jasper, le shériff de Jasper, l'historien John Craig, le pasteur Lyons et la famille de James Byrd Jr. 1h17.

Un voyage dans le sud des Etats-Unis, par un été chaud et humide, hanté par le meurtre de James Byrd Jr., un noir lynché par trois blancs.

   
2000 La captive
La captive Avec : Stanislas Merhar (Simon), Sylvie Testud (Ariane), Olivia Bonamy (Andrée), Liliane Rovère (Françoise), Françoise Bertin (La grand-mère), Aurore Clément (Léa, actrice), Vanessa Larré (Hélène), Samuel Tasinaje (Levy). 1h58.

Ariane vit chez et sous la surveillance permanente de Simon. Aux prix de mensonges incessants, elle parvient à se préserver un peu de liberté. Et même si elle se donne physiquement à Simon, il ne peut l'empêcher d'aimer des femmes. Le désir d'une impossible fusion complète qui obsède le jeune homme ne peut qu'aboutir à une fin tragique...

   
2002 De l'autre côté
De l'autre côté

1h30

Le sable du désert, une ville qui ressemble à une ville fantôme. Un mur, des barbelés. La frontière qui sépare les Etats-Unis du Mexique. Malgré les dangers, les Mexicains tentent de la franchir pour fuir la misère. Bien souvent, leur rêve d'une vie meilleure se heurte à la traque permanente des policiers des services de l'immigration, et à l'horrible bonne conscience de ces Américains qui, par peur de l'autre et des maladies qu'il est censé apporter avec lui, sont prêts à tuer tout étranger qui envahirait leur propriété. Pendant des années, les clandestins sont passés par San Diego. Maintenant, le flux a été déplacé par les services de l'immigration vers les régions désertiques et montagneuses de l'Arizona, où l'on a cru que le froid et la chaleur les arrêteraient.

   
2003 Demain on déménage
Demain on démanage Avec : Sylvie Testud (la fille), Aurore Clément (la mère), Jean-Pierre Marielle, Natacha Régnier. 1h50.

A la mort de son mari, Catherine revient vivre chez sa fille Charlotte avec piano, bagages et meubles. Charlotte, elle, peine à écrire son livre érotique, malgré les conseils forts judicieux de sa très expérimentée maman. Un peu à l'étroit, ces dames éprouvent le besoin de déménager. C'est alors que la ronde des visiteurs commence...

   
2006 Là-bas
Là-bas

Peut-on s'enraciner dans l'espace, le temps ? Que peut-on percevoir d'Israël sans tomber dans la dichotomie ? Comment vivre après la tourmente ? Y a-t-il des images possibles ? Des images directes ? Ou doivent-elles passer par un écran ? Quel écran ? Comment ? Voilà le sujet de ce documentaire sur Israël.

   
2007 Tombée de nuit sur Shanghai
Segment de L'état du monde

Plus que des sons, plus que des images, sans hiérarchie, Mona Lisa cotoie un dessin animé et le Chopin de la musique américaine des années 1970-80 dans une sorte de plaisir ambigu.

   
2009 À l'Est avec Sonia Wieder-Atherton
  Avec : Sonia Wieder-Atherton. 0h43.
   
2011 La folie Almayer
Avec : Stanislas Merhar (Almayer), Marc Barbé (Capitaine Lingard), Aurora Marion (Nina), Zac Andrianasolo (Daïn), Sakhna Oum (Zahira), Solida Chan (Chen), Sun Yucheng (Capitaine Tom Li) et Bunthang Khim (Ali). 2h07.

Quelque part en Asie du Sud-Est, au bord d'un fleuve tumultueux, un Européen s'accroche à ses rêves de fortune par amour pour sa fille. Une histoire de passion, de perdition et de folie, adaptée du roman de Joseph Conrad.

   
2015 No home movie
Avec : Chantal Akerman, Natalia Akerman (Elles-mêmes). 1h55.

Documentaire sur la mère de Chantal Akerman, arrivée en Belgique en 1938 fuyant la Pologne, les pogroms et les exactions. Cette femme qu'on ne voit que dans son appartement de Bruxelles et qui ne voit pas que le monde bouge, est morte aujourd'hui.

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