L’enfant aimé, ou Je joue à être une femme mariée

Une jeune maman, seule avec sa fille, se confie à une amie qui se trouve être elle-même la réalisatrice. Chantal Akerman, même si elle sympathise avec la mère, ne dit pas un mot.

En seulement 30 minutes, Chantal Akerman fait de ce bref aperçu de la vie domestique d'une jeune mère une éternité. Même si elle dit qu’elle a tout, nous sentons à quel point elle est piégée. Vaisselle, lessive, siestes, déjeuner, vaisselle, etc. Elle dit à Akerman que son mari se soucie plus de son travail que d'elle, faisant l'amour sans passion dans les rares occasions où cela se produit. Alors que La Mère se regarde dans un miroir, décrivant lentement tout ce qu'elle déteste dans sa silhouette, nous ressentons le poids de sa prison et le manque d'estime de soi malgré son insistance sur le fait qu'elle a une belle vie.

Un néant dévastateur. Un travail précoce et incomplet, mais un court métrage qui signale déjà la grandeur d'Akerman