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Le clair-obscur en peinture, est le contraste entre zones claires et zones sombres. Cette technique est particulièrement associée au baroque. Wollflin regoupe en effet en cinq catégories les mutations apparues au cours du XVIIe. Le baroque, par rapport au classique, privilégie :
L'obscurité devient ainsi une composante de la peinture soit pour concentrer l'attention sur l'essentiel en se référant au Caravage soit comme le note Jean-Joseph Goux dans Les iconoclastes pour repousser toute la vie à la périphérie du tableu dans un monde baroque qui a perdu son centre. Cette définition correspond bien à la peinture de Simon Vouet, peintre officiel de Louis XIII. Lorsqu'il peint Richelieu en habit pourpre, Philippe de Champaigne ne fait pas le portrait d'un individu mais celui d'une fonction, et même d'une pensée politique abstraite. Richelieu crée l'état centralisateur. Il impose un ordre. Il est logique dès lors que le domaine esthétique, lieu de toutes les pulsions, soit par compensation le règne du désordre. L'homme baroque se construit dans une dissociation schizoïde : une apparence, un masque, et un désir de liberté de fantaisie, canalisé par les expressions artistiques.
Selon que l'on appuie sur l'un ou l'autre coté, deux tendances majeures se dessinent et s'affrontent : un univers du changement du trouble, des passions de l'eau qui passe, du nuage ; et un monde du miroir, des masques superposés, des machines sans âmes et de l'eau glacée, gelée. D'un côté Circé et Protée, les dieux des métamorphoses. De l'autre le "théâtre du monde", le lieu de l'incessante représentation, où les miroirs ne reflètent que les masques. Si le classicisme est une conscience objectivée de soi-même où prédomine la contemplation le calme, l'harmonie. Le baroque suppose une participation plus active du spectateur. Il doit être sensible au mouvement, aux surprises, ornements, métamorphoses aux excès, au luxe à la sensualité, la séduction, la gratuité, la dépense, la dilapidation, l'impureté, l'instabilité, la transe, à la figure de la spirale et du dionysiaque.
Au cinéma le clair-obscur permet d'accentuer le mystère, de dramatiser la scène, la psychologie (par fétichisation technique théâtrale, opposition ange/demon), esthétiser par référence à un code reconnu dans la peinture
La conception physique du cadre induit des ensembles flous qui ne se divisent plus qu'en zones ou plages. Le cadre n'est plus l'objet de divisions géométriques, mais de graduations physiques. C'est l'heure où l'on ne peut plus distinguer l'aurore et le crépuscule, ni l'air ni l'eau, l'eau et la terre, dans le grand mélange d'un marais ou d'une tempête (Murnau : L'aurore, Nosferatu). Ici c'est par les degrés du mélange que les parties se distinguent et se confondent dans une transformation continue des valeurs.
Principaux films : |
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Zombie child | Bertand Bonnello | France | 2019 |
Nymph()maniac | Lars von Trier | Danemark | 2013 |
As I lay dying | James Franco | U.S.A. | 2013 |
Les promesses de l'ombre | David Cronenberg | U.S.A. | 2007 |
A history of violence | David Cronenberg | U.S.A. | 2005 |
Kill Bill : volume 1 | Quentin Tarantino | U.S.A. | 2003 |
Caravaggio | Derek Jarman | G-B | 1986 |
Passion | Jean-Luc Godard | U.S.A. | 1982 |
Eraserhead | David Lynch | U.S.A. | 1977 |
Un frisson dans la nuit | Clint Eastwood | U.S.A. | 1971 |
Les maîtresses de Dracula | Terence Fisher | G-B | 1960 |
Mr Arkadin | Orson Welles | U.S.A. | 1955 |
Quelle était verta ma vallée | John Ford | U.S.A. | 1941 |
Le mouchard | John Ford | U.S.A. | 1935 |
La tragédie de la mine | Pabst | U.S.A. | 1932 |
L'aurore | Friedrich W. Murnau | Allemagne | 1927 |
Nosferatu | Friedrich W. Murnau | Allemagne | 1922 |