John Cassavetes |
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(1929 - 1989) |
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12 films | ||
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histoire du cinéma : résistance des corps |
"A mon avis tout le monde a besoin de dire : Où et comment puis-je aimer ? Puis-je être amoureux ? Pour pouvoir vivre, pour pouvoir vivre en paix. C'est pour ça que mes personnages dissèquent vraiment l'amour, en discutent, le tuent, le détruisent, se blessent etc... Dans cette polémique verbale de la vie. Le reste ne m'intéresse pas vraiment. Ca en intéresse peut être d'autres, mais moi j'ai une idée fixe. Tout ce qui m'intéresse c'est l'amour."
Acteur et réalisateur américain d'origine grecque, John Cassavetes est né à New York le 9 décembre 1929. Il fait ses études au Colgate College puis à l'Academy of Dramatic Arts de New York.
Jusqu'en 1960, il reste un acteur de second plan, inconnu en France, qui travaille pour la télévision dans la plupart des grandes séries américaines, notamment "Johny Staccato" et "Alfred Hitchcock présente". Ses interprétations dans Face au crime (Don Siegel, 1956) puis d'Axel Nordmann, jeune déserteur qui se prend d'amitié pour un camarade de travail noir dans L'homme qui tua la peur (Martin Ritt, 1957), et celle du révolté devenu tueur suicidaire dans Libre comme le vent (Robert Parrish, 1958) font état d'un tempérament nouveau.
Shadows, premier prix du cinéma indépendant
Son premier film, Shadows, commence de façon totalement improvisée par une collecte lancée dans une émission de radio, Night people, de Jean Shepherd à 1h00 du matin. Cassavetes déclare qu'il est possible de faire un film totalement libre des contraintes commerciales imposées par les studios si chaque auditeur lui envoie un dollar. Le lendemain, Cassavetes reçoit 2 000 billets de 1 dollar et se retrouve derrière la caméra à filmer des improvisations sur " un schéma rodé ", le film n'était pas écrit ! Durant quatre mois, Cassavetes tourne des scènes autour de la vie d'une famille noire à new-yorkais. "Je croyais dit-il tenir un outil magique pour filmer des impressions ; de ce que sont les gens plutot que leur vie intérieure".
Le soir de la première la salle était comble mais rapidement toutes les personnes sont parties. Ce qui n'empêche pas Jonas Mekas d'écrire dans Film Culture que les cinéastes de la nouvelle génération pouvaient désormais faire leurs films eux-mêmes. Pour marquer l'événement, Film Culture crée d'ailleurs un Prix du cinéma indépendant (Independent Film Award) dont elle donne l'étrenne à Cassavetes le 26 janvier 1959. Dans ses attendus, la revue souligne que Shadows "plus qu'aucun film américain récent, présente la réalité contemporaine d'une manière neuve et non conventionnelle ( ) les situations et l'atmosphère de la vie nocturne new-yorkaise y sont rendues de façon vive, cinématographique, vraie".
Après l'échec de la première qui semblait irréparable, Cassavetes obtient de producteurs indépendants 15 000 dollars pour dix jours de tournage supplémentaires. Dans le portrait réalisé pour Cinéma de notre temps par André S. Labarthe en 1965 et 1968, John Cassavetes déclare. "La première version a été montrée à des cinéphiles qui l'ont trouvé merveilleuse dit-il et le bruit a couru que la seconde version était plus commerciale. Mais je préfère les dix jours du nouveau tournage aux quatre mois de tournage improvisé."
Cassavetes claque la porte des studios
Repéré par les studios, Cassavetes tourne La ballade des sans espoir puis Un enfant attend, qui dernière apparition marquante de Judy Garland à l'écran. Le film déplaît au producteur Stanley Kramer qui le remonte contre le gré de son réalisateur. Cassavetes claque alors la porte des studios. Loin du système hollywoodien, il va réaliser des films indépendants avec sa femme, l'actrice Gena Rowlands, qu'il a épousé en 1953 et ses amis. Le résultat, génial, sera Faces.
Sans avoir de sujet précis en tête au départ, l'esprit créateur de Cassavetes tourne à plein régime, les idées s'accumulent et le premier brouillon fait 265 pages et ne retrace seulement que la moitié du film. Cassavetes craint qu'il ne dure 10 heures et commence le film avec 10 000 dollars.
En 1965, quand Labarthe vient le voir à Los Angeles en plein montage, il est plein d'espoirs : "C'est un inconvénient du cinéma fauché, fait de manière non professionnelle mais nous préférons ça ( ) faire un film libre. Nous ignorons s'il est bon. Mais cela vaut la peine, cette année sans salaire, pour exprimer quelque chose. Si l'on ne s'amuse pas, on crève.... Assumer le rire en plein drame. Etre capable de filmer les joies : c'est tellement mieux que les soucis (politique, religion) qui nous font perdre tant de temps" déclare-t-il encore.
Car le cinéma de Cassavetes ne sera jamais politique allant même jusqu'à totalement ignorer la guerre du Vietnam et les protestations qu'elle entraîne. Le but de Cassavetes c'est "'d'éviter l'autocensure et trouver une vérité intime ; pour cela travailler sur un sujet dont la vérité nous échappe un peu."
Six mois de tournage, trois ans de finition et une maison hypothéquée pour un résultat unique dans l'histoire du cinéma que Thierry Jousse décrira ainsi "Caméra toujours en mouvement, s'accrochant aux gestes des acteurs, elle semble constamment tâtonner, chercher fébrilement, les visages, les corps dans de longs plans séquences, caméra à l'épaule. Elle n'est pas isolée mais comprise dans l'action. Le montage incarne une autre forme de mouvement, plus libre, privilégiant le télescopage : le raccord part sur un mouvement esquissé de l'acteur, mais ensuite changement brusques d'axes. Panoramiques ultra rapides, séries spasmodiques de gros plans non raccordés, inserts.
Le temps de la maturité de Husbands (1970) à Opening night (1978)
Cette technique un peu grandiloquente, excessive et violente Cassavetes la reprendra dans Husbands (1970) avant de réaliser une unique et brillante comédie avec Minnie and Moskowitz (1971)
En 1974, Une femme sous influence est un nouveau chef d'uvre. De Faces, il a gardé une organisation en grands blocs de séquences mais abandonné toutes les afféteries : plans longs, contre-plongées, raccord brusques sur des gros plans. Il a gardé aussi le sujet ce que Al Ruban avait pu décrire comme "Un film sur la vie de tous les jours à laquelle vos voisins ne prêtent pas attention".
Il décrit d'abord en cinq séquences les 24 heures qui vont précéder l'enfermement en hôpital psychiatrique de Mabel. Celle-ci avait pourtant offert cinq arguments prouvant que c'était à son mari prendre soin d'elle dont le dernier était évidemment le plus bouleversant : "l'amour, l'amitié, le confort, une bonne mère, je t'appartiens mais perd pied".
Pour ce grand film d'acteurs où Peter Falk et Gena Rowlands sont magnifiques, Cassavetes n'utilise aucun plan long, même dans la scène où Mabel est censée déraper vers la folie. Le montage en champ contrechamp classique entre Mabel et ceux qui la regardent et la jaugent, le médecin, son mari et sa belle-mère, accentue au contraire la contrainte sociale extérieure qui pèse sur Mabel et empêche le couple de retrouver l'intimité nécessaire à l'amour. C'est ce que dira Mabel-Rowlands au travers des magnifiques dialogues écrit par son mari : "Tu sais qu'il s'agit de nous et tu vas avec eux dehors, alors qu'on devrait être dedans".
Les quatre dernières séquences au lyrisme limpide sont consacrées aux enfants, à une ballade en mer et au retour de Mabel au foyer.
Après ce sommet, Cassavetes réalise un film de genre, Meurtre d'un bookmaker chinois. Mais ce film noir déjoue constamment l'attente du spectateur en intercalant entre de courtes scènes de suspens, de longues plages où Cosmo (Le splendide Ben Gazzara) fait preuve de l'élégance et de la classe qui, en raison d'un traumatisme enfantin, sont sa raison de vivre. D'où ce nom de Monsieur Sophistication pour vedette de son show érotique et des strip-teaseuses qui se nomment les divines, d'où la longue séquence des orchidées offertes aux quatre danseuses, d'où aussi le refus de ne perdre qu'une petite somme au jeu.
L'action du film se déroule sur quatre jours et chacun des soirs est repérable par les différents habits que porte Cosmo : costume blanc, costume noir, blouson de cuir et chemise verte. Le film, essentiellement nocturne, est en effet aussi celui où Cassavetes portera le plus loin son expérimentation sur la couleur. On remarquera aussi un long plan de deux minutes, où Gazzara, pourtant grièvement blessé, réussit à redonner de l'allant à sa troupe menacée par la déprime et les chamailleries. "Nous ne pouvons donner que de l'amour, c'est la seule chose dont je sois riche" dira M. Sophistication lorsque Cosmo sera condamné à retrouver la seule famille qui lui reste, celle du spectacle.
Le film est mal distribué en France. Il sort sous le titre Le bal des vauriens, amputé de près de trente minutes par rapport à la version voulue par Cassavetes. Le sort de Opening night, pourtant nouveau chef-d'uvre, sera pire encore.
Dans Opening night, la célèbre comédienne de théâtre Myrtle Gordon (Gena Rowlands) est la vedette d'une pièce de Sarah Goode : The Second Woman. La pièce parle de la diminution progressive de son pouvoir de femme qui va de paire avec la maturité. A un moment de la vie, la jeunesse meurt et une seconde femme entre en scène, c'est ce que Sarah Goode veut faire accepter à Myrte mais celle-ci se révolte contre ce personnage contre-nature qu'on veut lui faire interpréter. Alcool aidant, elle s'invente le fantôme de Nancy, une jeune admiratrice passionnée dont elle a vu la mort par accident le soir d'une représentation. Elle dialogue avec le fantôme de la jeune femme comme si elle était la première femme de sa vie.
La folie guettait la Mabel d'Une femme sous influence comme elle guette ici Myrtle. Mais, c'est grâce à sa capacité à se créer des hallucinations que l'actrice va réussir à échapper encore pour un temps au destin qui la condamne à vieillir.
Cassavetes va donc ici pour faire intervenir le fantôme de Nancy recourir aux même procédés que dans Faces. En choisissant des très gros plans sur les parties des visages de Myrtle et Nancy, le réalisateur parvient à nous convaincre qu'elles ne font qu'une personne. Les inserts alternants de leurs mains ou d'une partie de leur visage les font se fondre en une même personne irradiante d'espoir.
Hymne à la créativité des acteurs et des gens du spectacle pour échapper à la tristesse et au désespoir devant la fuite du temps et des sentiments, ce film marquera profondément Pedro Almodovar qui s'en servira comme sous texte dans Tout sur ma mère (age du héros, reprise de la scène de l'accident et flash-back sur le souvenir de celui-ci) après l'avoir vu juste avant le tournage :
"Hier j'ai vu Opening Night et j'ai reçu ce film comme la confidence de quelqu'un, et à laquelle je participe pleinement, c'est une émotion active. C'était le moment le plus intense de ma vie depuis des mois. Je serais tellement fier si je pouvais faire un film comme celui là. Il y a tous les éléments que j'aime dans les histoires et au cinéma : une actrice, une pièce de théâtre, le rapport avec le metteur en scène, l'amant qui est un acteur et un incommensurable océan de douleur ! (Pedro Almodovar, Conversations avec Frédéric Strauss, éditions Cahiers du Cinéma, 1994. p. 109).
Chef-d'oeuvre de lyrisme de culot et d'humour, Opening night, réalisé en 1978 ne sortira en France que quatorze ans plus tard, en 1992. Il sera toutefois présenté d'abord au festival de La Rochelle en 1987 dans une version sans sous titres, évidemment bouleversante (j'y étais !).
Doutes et difficultés avant et après Love streams
John Cassavetes revient au théâtre en tant qu'auteur et metteur en scène : ainsi, de 1980 à 1987, il monte cinq pièces à Los Angeles avec pour interprètes son fils Nick, Peter Falk ou Gena Rowlands. Parallèlement, il tourne (toujours avec Sam Shaw à la production) son film qui obtiendra le plus large succès public, Gloria (1980). Polar tourné à New York, il met en scène la mafia de la ville à la poursuite d'une certaine Gloria Swenson (hommage non dissimulé à Swanson), jouée par l'épouse du cinéaste. Présenté au festival de Venise, le film obtient le Lion d'or. Les inconditionnels du cinéaste sont quelque peu déçus de cette "dérive commerciale" de Gloria bien que la mise en scène ne corresponde toujours pas aux codes hollywoodiens.
John Cassavetes reviendra ensuite à un cinéma bien plus autobiographique avec Love streams (1983). Adapté d'une pièce de théâtre signée Ted Allan et mise en scène par le cinéaste en 1981 (avec Gena Rowlands et Jon Voight), le film est, de manière détournée, le bilan du couple Cassavetes-Rowlands et se déroule en grande partie dans leur propre maison, où l'on retrouve les décors de Faces et les quelques tableaux peints par le réalisateur. Bien qu'il s'agisse d'une importante production (le film est produit par Cannon), l'uvre n'en souffre pas, Cassavetes ayant eu les mains libres. On y retrouve les thèmes chers au réalisateur, comme la folie, la mort et la solitude. Mais c'est aussi le grand retour de John Cassavetes à l'interprétation dans un grand rôle. C'est alors la consécration du public et de la critique car le film est considéré comme étant la somme de toute une carrière.
Présenté avec succès au festival de Berlin en 1984, Opening night obtient l'Ours d'or.
Le succès du film permet la réédition en France de Meurtre d'un bookmaker chinois, qui remplace la version mutilée connue jusqu'alors sous le titre de Bal des vauriens. C'est alors le début de la reconnaissance de l'uvre de Cassavetes par une nouvelle génération de cinéphiles. Par la suite, ces succès aideront la sortie en France de plusieurs autres films rares ou inédits comme Faces, Minnie and Moskowitz ou Opening night. Cassavetes devient le réalisateur mythique qu'il est aujourd'hui.
Tout de suite après le succès de Love streams, Cassavetes a l'intention de tourner un scénario intitulé Son qui conte les mésaventures d'un messie une nuit de Noël à New York. Ce sujet abandonné, il enchaîne aussitôt sur Big Trouble. Cette comédie, interprétée par Peter Falk, Alan Arkin et Robert Stack est produite par la Columbia. Elle ne fut distribuée en salle que de manière éphémère tant son échec est patant.
Après ce rude échec, John Cassavetes, alors âgé de 57 ans, et bien que déjà malade, espère néanmoins refaire un film. Plusieurs projets se succèdent (dont la suite de Gloria, certainement dans un esprit de reconquête du public, et un film pour Sean Penn, She's Delovely) mais n'aboutissent à rien de concret. Parallèlement, il met en scène une pièce de théâtre en 1987, A Woman of Mystery avec son épouse et Carol Kane. La même année, il espère pouvoir réaliser un film intitulé Begin the Beguine avec Peter Falk et Ben Gazzara, ses amis de toujours. Contrairement aux habitudes, le projet est présenté sous forme de lectures (comme celui d'une pièce de théâtre) à un public restreint, mais le tournage ne verra jamais le jour. Auteur et personnage indépendant, en marge du cinéma de son pays, John Cassavetes est mort le 3 février 1989 à Los Angeles.
John Cassavetes aujourd'hui
En 2004, Criterion édite en DVD, Shadows (1959), Faces (1968), Une femme sous Influence (1975), Meurtre d'un bookmaker Chinois (1976) et Opening night (1978) qui seront repris en France dans le coffret Océen de 2008, coffret qui constitue donc la pièce centrale et indispensable de l'oeuvre de Cassavetes. On lui adjoindra Husbands (1970) édité en 2012 par Wild Side Video, Minnie and Moskowitz (1971) réédité en septembre 2007 par MK2, Gloria (1980) édité en 2006 par TF1 et Love streams et Un enfant attend édités en 2004. Big trouble est disponible en DVD chez Columbia. Ne manque plus que La ballade des sans espoirs pour une édition complète de l'uvre en DVD.
En 2012, les cinq films des coffrets Criterion et Ocean sont repris au cinéma dans une version numérique restaurée.
Jean-Luc Lacuve le 30/11/2008
Bibliographie :
Filmographie :
1959 | Shadows |
Avec : Lelia Goldoni (Lelia),
Ben Carruthers (Ben), Hugh Hurd (Hugh), Anthony Ray (Tony), Rupert Crosse
(Rupe). 1h27.
Etats-Unis, années 60. Bennie, Hugh et Lelia sont frères et soeur et partagent à New York le même appartement. Alors que Bennie passe ses journées dans les rues et les bars, Hugh tente de faire carrière comme chanteur de jazz. Lelia quant à elle veut être écrivain. Tous trois veulent aussi aimer et être aimés.. |
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1961 | La ballade des sans espoirs |
(Too late blues). Avec : Bobby Darin (John 'Ghost' Wakefield), Stella
Stevens (Jess Polanski), Everett Chambers (Benny Flowers). 1h43.
John Ghost Wakefield est le pianiste et la vedette d'un groupe de jeunes musiciens de jazz. Leur idéalisme rigoureux les condamne à ne jouer que pour les arbres des squares et les vieilles dames des ventes de charité. Un soir, au cours d'une party, l'un des musiciens rencontre la très belle Jess Polanski, dont il tombe amoureux... |
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1963 | Un enfant attend |
(A child is waiting). Avec :
Burt Lancaster (Dr. Matthew Clark), Judy Garland (Jean Hansen), Gena Rowlands
(Sophie Widdicombe). 1h48.
Jean Hansen est embauchée comme professeur de musique dans une institution pour enfants déficient mentaux dirigée par le docteur Matthew Clark. Très vite leur méthode les opposent. Jean pense que seul l'amour peut aider les enfants. Elle s'attache tout particulièrement à l'un d'eux, un garçon âgé d'une douzaine d'années |
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1968 | Faces |
Avec : John Marley (Richard Forst), Gena Rowlands (Jeannie Rapp),
Lynn Carlin (Maria Forst), Seymour Cassel (Chet). 2h09.
Après une nuit un peu folle, Richard rentre chez lui et se dispute avec sa femme Maria. Après lui avoir annoncé son intention de divorcer, il claque la porte et part retrouver une autre femme. Maria décide alors de passer la nuit dans un night club avec ses amies. Elle y rencontre Chet avec qui elle termine la nuit. Au matin, Richard revient à la maison alors que Chet part sur la pointe des pieds. C'est le moment d'un premier face à face vital pour ce couple en chute libre. |
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1970 | Husbands |
Avec : Ben Gazzara (Harry),
Peter Falk (Archie Black), John Cassavetes (Gus Demetri), Jenny Runacre
(Mary Tynan). 2h18.
Trois amis Harry, Archie et Gus, assistent aux obsèques de celui dont ils étaient inséparables. C'est l'occasion d'une confuse prise de conscience de leur ennui conjugal et du désenchantement de leur réussite professionnelle. Prolongeant leurs retrouvailles, ils assistent à un concours de chansons, animent une beuverie interminable, rivalisent de gamineries puis décident de prendre l'avion pour Londres. Là, ils se retrouvent dans une salle de jeu et connaissent d'éphémères aventures féminines qui se désagrègent. Après ces quelques jours de dérive, Archie et Gus reprennent le chemin de la maison sans oublier les cadeaux pour femme et enfants. Harry est resté en Angleterre car sa vie conjugale est plus compliquée. |
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1971 | Ainsi va l'amour |
(Minnie and Moskowitz). Avec
: Gena Rowlands (Minnie Moore), Seymour Cassel (Seymour Moskowitz), Elsie
Ames (Florence). 1h54.
Minnie Moore et Seymour Moskowitz sont deux êtres que tout oppose, lui, gardien de parking au look beatnik, elle, une femme élégante et raffinée travaillant dans un musée. Leur admiration inconditionnelle pour l’acteur Humphrey Bogart semble bien être leur seul point commun... |
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1974 | Une femme sous influence |
(A woman under the influence). Avec : Peter Falk (Nick Longhetti),
Gena Rowlands (Mabel Longhetti). 2h35.
Nick et Mabel sont mariés. Lui travaille sur les chantiers et elle est mère au foyer et se retrouve souvent seule et désemparée. Lentement, on assiste à la destruction d'un couple à travers l'histoire de cette femme excentrique, étouffée par sa famille et les conventions de la société. |
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1976 | Meurtre d'un bookmaker chinois |
(The killing of a Chinese bookie). . Avec : Ben Gazzara (Cosmo Vitelli), Timothy Carey (Flo), Seymour Cassel (Mort Weil). 2h15. Pour Cosmo Vitelli, la quarantaine ordinaire, le cabaret Crazy Horse West, sur Sunset Boulevard, à Los Angeles, est toute sa vie. Il dirige, écrit les sketches, s'occupe des chorégraphies et surveille ses danseuses, plus en ami qu'en patron. C'est loin d'être un night-club de luxe, mais Cosmo s'en contente et en est même assez fier... |
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1977 | Opening night |
Avec : Gena Rowlands (Myrtle Gordon), John Cassavetes (Maurice Adams),
Ben Gazzara (Manny Victor). 2h24.
Myrtle Gordon est une actrice de théâtre adulée. Elle est la vedette de la pièce "The second women", écrite par Sarah Goode mise en scène par Manny Victor. Cette fois-ci cependant, avant chaque entrée en scène, elle avale une rasade de whisky. Son rôle de femme déchue, angoissée par son âge la révulse. Un soir de représentation à New Heaven, une jeune hystérique, Nancy Stein, sous une pluie diluvienne, lui crie son admiration. La star lui sourit et s'engouffre dans la voiture. Elle se retourne, la jeune fille meurt, écrasée sur la route. Une série de troubles psychologiques s'empare alors de l'actrice. Elle voit Nancy Stein en hallucination, refuse de se laisser gifler en scène et improvise parfois pour échapper par l'humour à son rôle de femme qui vieillit. Son metteur en scène essaye de la ramener à une interprétation plus orthodoxe. Sarah la conduit chez sa voyante à New York. De retour dans son immense appartement, elle se bat avec Nancy et se blesse aux yeux avec les verres de ses lunettes. Le lendemain, elle s’avère incapable d’assister à la répétition et quitte la salle. Au cours d’une scène «d’exorcisme» dans une chambre d’hôtel, elle «tue» Nancy. Le soir de la première à New-York, toute la troupe attend la comédienne qui arrive ivre morte. Malgré son ivresse, elle réussit à tenir son rôle, à improviser l'ensemble du dernier acte et à donner à la pièce le sens qu'elle souhaite : l'humour et l'espoir triomphent contre la naufrage des sentiments promis par le texte initial ... C'est le succès. |
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1980 | Gloria |
Avec : Gena Rowlands (Gloria
Swenson), John Adames (Phil Dawn), Buck Henry (Jack Dawn) Julie Carmen
(Jeri Dawn). 2h03.
Jack Dawn voit son appartement investi par des tueurs de la mafia qui l'abattent ainsi que toute sa famille. Peu avant, Jack a réussi à confier son jeune fils, Phil, à Gloria, une voisine de palier qui était venu emprunter du café. Elle n'a que faire du petit Phil, et pourtant, devant le danger qui le guette, quitte l'immeuble et entraîne l'enfant.. |
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1984 | Love streams |
Avec : Gena Rowlands (Sarah), John Cassavetes (Robert Harmon), Diahnne
Abbott (Susan), Seymour Cassel (Jack Lawson). 2h18.
Robert et Sarah sont frère et sur. L'un et l'autre traversent une crise grave. Sarah a consacré presque toute sa vie à son mari, Jack, et à sa fille, Debbie. Jack demande le divorce, il obtient la garde de Debbie. Robert est un écrivain à succès. Ses principales sources d'inspiration : les amours éphémères qui sont devenues les siennes après un mariage raté, danseuses, chanteuses, prostituées.... |
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1986 | Big trouble |
Avec : Peter Falk (Steve Rickey), Alan Arkin (Leonard Hoffman), Beverly
D'Angelo (Blanche Rickey), Charles Durning (O'Mara). 1h33.
Leonard Hoffmann, courtier en assurance, mène une vie presque paisible avec femme et enfants dans un joli pavillon. Sauf qu’il lui manque pas mal de dollars pour réaliser le rêve de sa femme : envoyer leurs grands garçons sur les bancs de la prestigieuse université de Yale. La rencontre avec une cliente potentielle dans une villa extravagante de Beverly Hills, l’ahurissante Blanche Rickey, va changer la donne.... |
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