La newsletter du Ciné-club de Caen du 29 septembre

1 - Portrait de la jeune fille en feu au Ciné-club, le jeudi 3 octobre à 20h15 au Café des Images.

2 - Retour sur le ciné-club du jeudi 5 septembre avec L'impératrice Yang Kwei-fei

3 - Les sorties en salle

4 - A la télévision cette semaine

1 - Portrait de la jeune fille en feu au Ciné-club, le jeudi 3 octobre au Café des Images.

19h15 : Possibilité de se retrouver au restaurant du Café des Images autour d'une tarte salée (8 euros la tarte et bières à partir de 3 euros). Merci de m'indiquer si vous voulez que je réserve pour vous.

20h15-20h30 : brève présentation du film au sein de la filmographie Céline Sciamma.

20h30-22h30 : Projection de Portrait de la jeune fille en feu (2019, 2h00)

22h30- 23h00 : Débat

23h00 : Pot offert par le Café des Images

1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde.

Prix du scénario au festival de Cannes 2019

 

2 - Retour sur le ciné-club du jeudi 5 septembre avec L'impératrice Yang Kwei-fei

Nous étions 48 (39 + 9 exonérés) pour la séance de L'impératrice Yang Kwei-fei. L'intrigue s'inspire d'un poème historique, Le Changhen ge (le chant des regrets éternels), composé en 806. Il narre les amours du plus grand des empereurs Tang, Hsuan Tsung (685-762), surnommé "Glorieux Monarque", dont le règne de 43 ans fut l'un des plus longs de la Chine, avec sa seconde épouse, Kwei-fei. Analyse de deux séquences. 1/ Dans le plan-séquence initial, la violence faite à l'empereur déchu s’exprime par l’entrée dans le champ des soldats chargés de le conduire en exil. 2/ L’entrée du flash-back a lieu en 757, sa sortie en 762 : L’empereur est resté prisonnier d’images mentales et n’aura réellement connu Yang Kwei-fei que lors de la nuit du 1er de l’an. Autres scènes marquantes : la nuit du 1er janvier, la vanité d'une saisie éternelle de la beauté dans le jardin des pruniers, l'exécution hors-champ de Kwei-fei....

Voir ici, l'analyse du film, réécrite après le débat.

 

3 - Les sorties en salle

• Une fille facile de Rebecca Zlotowski. L'un des films les plus violemment naturalistes réalisés depuis Buñuel ou Choses secrètes de Jean-Claude Brisseau, qui fut l'un des professeurs de Rebecca Zlotowski à la Femis. Sous la carte postale légère d'un été dans le Sud de la France est en effet tapi une violente démonstration de la séparation des classes sans jamais que la réalisatrice ne se départisse de loyauté envers tous ses personnages.

• Liberté d'Albert Serra. Ce film très lent et hypnotique par les diverses combinaisons accumulées dans un même lieu, de personnages cherchant vers qui diriger leur désir aurait pu être une belle proposition esthétique s'il s'en était tenu à une durée de moins de 90 minutes. Etiré sur plus de deux heures, il outrepasse la nécessaire économie de moyen attendue de toute oeuvre d'art et devient un pensum lourdingue qui prend en otage son spectateur.

• Bacurau de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles. Dans Bacurau, ce village qui porte le nom d’un oiseau de nuit, se trouve un musée qui rappelle la révolte des habitants contre l'oppression des grands propriétaires terriens un siècle plus tôt. Cette révolte menée par des bandits d'honneur, les cangaceiros, Glauber Rocha en avait donné une représentation inoubliable avec son Antonio das Mortes. Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles ont cherché une vision plus planétaire de l'oppression capitaliste contemporaine. Il est un peu dommageable que, sur la longueur, le film emprunte trop aux films de genre qui s'amusent de la violence plus qu'ils ne la dénoncent.

• Jeanne de Bruno Dumont. Suite de Jeannette (2017) le film parachève le diptyque tiré de la pièce de Charles Péguy, Mystère de la charité de Jeanne d’Arc (1910). Dumont déterritorialise, les lieux de l'action et retrouve l'intransigeance du personnage en choisissant une interprète de dix ans. Cassant l'illustration historique, il donne ainsi au mythe une extraordinaire force métaphorique contemporaine.

• Un jour de pluie à New York de Woody Allen. Timothée Chalamet, avec sa veste en tweed, son allure lunaire, son goût pour le jazz et les classiques du cinéma a tout du jeune Woody Allen. 40 ans après Manhattan, les baskets ont juste remplacé les clarks. En 40 ans, tout est devenu plus léger sans pathos ; une bulle de savon aussi légère qu'éphémère dans la mémoire.

 

4 - A la télévision cette semaine :

 

Jean-Luc Lacuve, le 29 septembre 2019

Précédentes newsletters : 10 juin , 23 juin , 18 août , 1er septembre