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1861 - 1865
Autant en emporte le vent (Victor Fleming, 1939)
Le bon, la brute et le truand (Sergio Leone, 1966)

La mémoire cinématographique américaine a occulté la guerre d'indépendance et, tout se passe comme si l'histoire du pays, sa fondation, commençait avec la guerre de Sécession à laquelle sont consacrés des centaines de films : ce fut certes, une guerre civile, mais qui se présente également comme une guerre de libération des Noirs américains, et qui coûta la vie au chantre de leur émancipation, Abraham Lincoln, assassiné en 1865.

En 1854, Abraham Lincoln est élu Président. Il représente le parti Républicain qui veut arrêter l'esclavage. Les planteurs du Sud pensent qu'Abraham Lincoln va détruire leur mode de vie. Sur 24 états avec 22 millions de personnes, onze états du sud se déclarent Confédérés. En avril 1861, la guerre est déclarée par le président Jefferson Davis, un Confédéré. Elle commence en Caroline du sud, et dure jusqu'au 26 Mai 1865. Les batailles les plus célèbres sont celles du :

Le 9 avril 1865 Le Général Lee, commandant des Confédérés et le Général Grant déclarèrent "la guerre est finie''. La guerre a couté 60 000 vies et a permis la libération de 4 millions d'esclaves noirs.

Naissance d'une nation, le film monument qui fonde l'art cinématographique propose une inspiration raciste des évènements totalement hostile aux Noirs, dans un film qui stigmatise leur comportement pendant l'époque où les aventuriers venus du nord les laissaient accéder au pouvoir. Sudiste, Griffith l'est à coup sûr, dans la mesure où il défend les droits des Etats, la lutte pour la libération des esclaves n'ayant été, juge-t-il, qu'une cause annexe de la guerre civile, et les abus des Noirs un effet pervers de la guerre civile. Dans Abraham Lincoln (1930), il glorifie celui qui voulait être leur libérateur, alors que dans Naissance d'une nation les libérateurs des blancs étaient ceux qui se regroupaient pour former le Ku Klux Klan

Tous les films qui abordent la guerre de Sécession furent d'abord des échecs commerciaux : depuis So red the rose (King Vidor, 1935) jusqu'à La charge victorieuse (John Huston, 1951) à l'exception notable de Autant en emporte le vent (Victor Fleming, 1939). Le film ne met toutefois en scène aucune des grandes figures de la guerre civile ; ni Lincoln ni Lee. Il ne reconstitue aucune des vraies batailles. Les drames de la guerre, tel l'incendie d'Atlanta, sont évoqués, certes, mais pour stigmatiser la guerre en tant que telle, plus que pour défendre l'une ou l'autre coalition. Il fait œuvre de réconciliation nationale : tous les angles sont gommés au bénéfice de héros individuels, Scarlett et Rhett Butler qui n'incarnent aucun idéal particulier.

Même volonté de réconciliation chez John Ford dans Le soleil brille pour tout le monde (1953) alors qu'en 1934 dans Le juge Priest, Gillis est exalté comme un héros du Sud.

En 2002, Gangs of New York interroge de nouveau la fondation des Etats-Unis. Scorsese y dépeint remarquablement comment les Natives, ceux qui ont lutté pour l'indépendance contre les Anglais, ne voient pas l'histoire se faire sans eux, à partir du creuset des valeurs démocratiques et humanistes récupérées par les politiciens nordistes.

Scorsese y introduit aussi une forte dimension sociale : il rappelle aux Américains que leur pays est né dans les bas-fonds, dans ce monde pauvre, acharné et raciste dépeint minutieusement. Les émeutes de 1863 à New York contre la conscription, en pleine guerre de Sécession, ont été les plus sanglantes de l'histoire des Etats-Unis. Pour y mettre fin, les soldats ont fait feu sur la foule. Les idéaux de l'abolition de l'esclavage semblent loin. Les immigrés des taudis du sud de Manhattan refusaient d'aller "se faire tuer pour les Noirs".

Lincoln Steven Spielberg U.S.A. 2012
Gangs of New York Martin Scorsese U. S. A. 2002
Josey Wales hors-la-loi Clint Eastwood U. S. A. 1976
Le bon, la brute et le truand Sergio Leone Italie 1966
La guerre civile John Ford U. S. A. 1962
L'esclave libre Raoul Walsh U. S. A. 1959
Les cavaliers John Ford U. S. A. 1959
La loi du Seigneur William Wyler U. S. A. 1956
Le soleil brille pour tout le monde John Ford U. S. A. 1953
La charge victorieuse John Huston U. S. A. 1951
Autant en emporte le vent Victor Fleming U. S. A. 1939
So red the rose King Vidor U. S. A. 1935
Le juge Priest John Ford U. S. A. 1934
Abraham Lincoln D. W. Griffith U. S. A. 1930
Le mécano de la General Buster Keaton U. S. A. 1922
Naissance d'une nation D. W. Griffith U. S. A. 1915
       
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